Monthly Archives: September 2019
LA MAURITANITÉ NE DOIT PAS RIMER AVEC MAURITUDE.
La Mauritanie, voilà un pays où certains ont réussi à usurper à leur propre profit notre bien commun, “LA MAURITANIÉ”, et à partir de leur position de simples citoyens “bien nés”, dictent pourtant aujourd´hui celui qui est Mauritanien et celui qui ne l´est pas. Ils définissent pour leurs propres concitoyens Noirs ce que veut dire la “Mauritanité”. La particularité de cette singulière dictée est dans sa manifestation concrète pendant les années de braise avec la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de centaines d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique. L´enrôlement biométrique du Général-putschiste Mohamed ould Abdel Aziz vient de boucler la boucle de l´extermination civile et civique ou l’exclusion définitive des Négro-mauritaniens dans leur “Mauritanité” qui rime plus avec mauritude. N´avons-nous pas le droit de dénoncer ces injustices flagrantes sans être accusés injustement de “séparatistes” ou ” de rebelles à l´unité nationale”! N´avons-nous pas le droit de penser la Mauritanie autrement, autre que cette politique raciste, assimilationniste, ethno-génocidaires et aventuriste qui a montré ses limites? Si tous les Mauritaniens sont officiellement musulmans, ils ne sont pas tous arabes. Le droit d´exister et de vivre en tant que Mauritaniens ne peut passer avant celui d´être Soninké, Wolof, Haratine, Haal-pulaar, Arabe, Berbère, Bambara. Et tout ce qui concerne cette question doit-être constitutionnellement reconnu. La Mauritanie n´est pas un Etat arabe à moins qu’elle ne veuille être un Etat raciste. La Mauritanie est arabo-berbère et négro-africaine voilà la réalité historique, politique, géographique et sociologique du pays. Que ceux qui ont une mémoire courte sachent que La Mauritanie actuelle se situe sur les ruines du berceau impérial du Ghana et du Tekrour. Nos adeptes tropicaux de l´excroissance moyen-orientale du national socialisme nazi (baathisme) doivent réviser leurs doctrines et tirer des leçons sur la défaite de leur héros Sadolf Hutssein. La Mauritanie de nos rêves c´est ce pays arc en ciel. La Mauritanie de nos rêves est cette cohabitation du « noir et du blanc de l´oeil » comme le disait bien le sage Deyloul. La Mauritanie de nos rêves, on ne le dira jamais assez , est un pays où le fait d´être arabe, noir, haratine, znega ne serait ipso-facto une condition rédhibitoire. C´est ce combat qui est le sens de notre lutte de toujours pour une cohabitation pacifique et juste. Nous voulons d’une unité qui respecte la dignité de chaque Mauritanien et garantisse l’équilibre entre les grandes composantes nationales. En effet, la Mauritanie est condamnée à s´unir sans s´unifier en lieu et place de l´étouffante uniformisation assimilée à l´unité. Pour nous, sauver la Mauritanie ne passe pas forcément par l’imposition d’une langue, d’une unité coûte que coûte mais par la mise en place de fondements inébranlables parce que intrinsèquement justes et égalitaires. L’unité, en soi, n’est pas une fin mais un moyen pour construire” le mieux vivre ensemble”, dans une Mauritanie viable parce que réconciliée avec elle même.
LA LUTTE CONTINUE.
Kaaw Touré des FPC.
Langue officielle: pourquoi l’arabe? Pr ELY Mustapha
Pr ELY Mustapha – Sans une langue officielle, unificatrice et de dialogue, il n’y a pas d’Etat. Sans le respect et l’enseignement de toutes les langues du pays, il n’y a pas de Nation.
La Constitution française ne reconnait aucune autre langue officielle que le français, et elle fait depuis 2008, une simple référence aux langues régionales par l’insertion d’un nouvel article 75-1 mentionnant que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». La France a signé mais non ratifié la Charte européenne des langues régionales et minoritaires de 1992.
Le Conseil constitutionnel ayant déjà par le passé considéré qu’elle est incompatible avec l’article 2 de la Constitution stipulant que « la langue de la République est le français ».
Et pourtant les langues régionales en France sont bien plus importantes en nombre qu’en Mauritanie. Les langues dites d’oïl, dans la moitié nord de la France et l’occitan, une mosaïque d’idiomes, d’une richesse territoriale infinie.
Allons-nous être plus royalistes que le roi ?
Pourquoi la France, dont nous revendiquons la langue pour nous servir de langue officielle, n’a-t-elle pas adopté le breton, le normand, le basque, le corse, ou même l’allemand standard, langue régionale d’Alsace-Moselle, comme langues officielles ?
Pour la simple raison que nous avions citée en début de cet article : « sans une langue officielle, unificatrice et de dialogue, il n’y a pas d’Etat ! »
En Mauritanie nous avons donné une place privilégiée à toutes nos langues. L’article 6 de la Constitution de Juillet 1991, telle que modifiée dispose que : « Les langues nationales sont l’Arabe, le Poular, le Soninké et le Wolof; la langue officielle est l’arabe. »
Qu’allons-nous donc chercher hors de ce patrimoine linguistique ? Une langue étrangère pour nous servir de langue officielle ?
La langue arabe, la quatrième langue la plus parlée dans le monde. L’une des quatre grandes familles de langues africaines, la langue la plus parlée sur le continent africain avec plus de 150 millions de locuteurs natifs. Langue de culture et de religion.
N’est-ce pas là, pour le commun des mortels, une question irrationnelle ?
Certes. Mais il y a des réticences. Et qui ne sont cependant pas une vue de l’esprit. Et elles trouvent nombre de justifications et s’expliquent par des craintes compréhensibles qui n’ont, hélas, pu trouver ni réponse ni solutions. Pour connaitre les effets, remontons aux causes.
Lorsque l’on parle, de réforme de tout système éducatif, les yeux sont braqués sur la langue.
C’est autant dire qu’ils ne peuvent la voir que si on la tire. Mieux encore on l’étale. “Uniglottes”, “biglottes”, “polyglottes” se font un devoir de penser que sans la langue, il n’y a pas de salut au palais de la connaissance. Mais quelle langue, faut-il tourner sept fois dans sa bouche avant d’en user ?
La langue est d’une importance capitale. Elle est le vecteur de la connaissance et du savoir.
Le débat actuel autour de la langue est biaisé par le fait que si la réponse recherchée est bien claire, les questions par contre sont très mal posées.
Ainsi la question : « Pourquoi ne veut-on pas du bilinguisme en Mauritanie dans l’éducation nationale » est extrêmement mal posée.
Et sa réponse pour la redresser ne peut-être que : « toute personne douée de raison et de culture ne peut nier que le bilinguisme se doit d’être institué dans l’éducation en Mauritanie. » Il y va de la survie et du développement même du pays. L’enfermement linguistique est aussi fatal aux civilisations que le papier à mouche, aux mouches.
L’Ecole mauritanienne se doit de former les générations mauritaniennes dans toutes les langues. Les langues sont les clefs fondamentales du renforcement et de la compréhension entre les peuples et les nations.
Que le législateur impose d’enseigner dans nos écoles, le français, l’anglais ou toute autre langue européenne ou asiatique est en soi une initiative à saisir au vol. Les seuls critères dans le choix prioritairement de l’enseignement de ces langues sont :
– Leur intérêt pour la coopération et le dialogue avec les autres pays et prioritairement avec-nos pays africains frères frontaliers ou lointains. Ainsi dans ce cas le français et l’anglais, d’abord, mais aussi l’espagnol et le portugais s’imposent d’eux-mêmes.
– L’apport pour le dialogue et la collaboration avec les autres nations du monde et surtout celles qui ont des relations historiques avec notre pays et auxquels lient des accords de coopération judiciaires, économiques et financiers. Le français et l’anglais s’imposent encore, à côté de langues de pays qui prennent une dimension exponentielle dans l’économie mondiale, telle que la Chine.
– L’apport pour la compréhension et la défense des intérêts du pays face aux institutions financières publiques, nationales et internationales (Système financier et monétaire international, institutions de Bretton Woods ). L’anglais est là une langue très importante.
– L’apport au rayonnement économique et culturel du pays, qui ne peut se faire qu’en passant d’abord par la langue et la culture des autres. On ne promeut pas sa culture en usant de sa propre langue. Dans cette optique, l’enseignement de toutes langues, notamment celles des Nations-Unies, s’impose par lui-même.
En définitive oui, l’école mauritanienne se doit d’être principalement bilingue. Accessoirement trilingue ou « polylingue », les limites ne doivent être que l’intérêt que revêt l’enseignement ou l’apprentissage de telle ou telle langue pour le pays, tel que souligné dans les points précédents.
Toutefois, il ne faut pas confondre bilinguisme (ou polylinguisme) de la nation et le monolinguisme officiel de l’Etat.
Le bilinguisme de la nation sauvegarde et développe les intérêts économiques, sociaux, culturels et internationaux spécifiés.
Le monologuisme officiel de l’Etat sauvegarde et protégé la cohésion et la continuité des institutions administratives de l’Etat. En assurant, l’uniformité de la langue de travail, de la langue de communication et la compréhension de tous de l’action des autorités publiques.
Lorsque la constitution dispose que la langue officielle de l’Etat mauritanien est la langue arabe. Cela signifie que les actes publics, les interventions publiques en sommes le vecteur de la communication de l’Etat avec ses citoyens est la langue arabe.
En effet, sans une langue officielle commune, c’est à la fois le dédoublement des actes, c’est l’incompréhension linguistique entre les acteurs publics. Celui-ci parlant le français ou l’anglais celui-là parlant l’arabe et personne ne peut émettre un acte matériel (documents administratifs et officiels) ou engager une communication compréhensible par l’autre.
Et la bonne justice impose que tous les citoyens soient traités également à travers les actes officiels qui les concernent dans une transparence que la pluralité des actes, leur traduction si elle est engagée mettra certainement en cause.
Aussi si pour arriver à l’unité du système administratif et d’information de l’Etat et pour désigner quelle sera la langue officielle de l’Etat mauritanien, ce sera incontestablement la langue arabe.
N’est-il pas curieux, en effet, que sur les plateaux dans nos médias officiels, le journaliste pose des questions en français au négromauritanien (ou au maure qui ne comprend pas l’arabe) qui répond en français et au maure (ou au négromauritanien qui ne comprend pas le français) des questions en arabe et réponde en arabe.
Le premier ne comprenant pas ce que dit le second et inversement et l’auditeur ne comprendra que la moitié du débat et peut-être moins. Mettons cela à l’échelle de l’Etat et l’on pourra saisir l’ampleur de la catastrophe pour la Nation.
Avoir une langue commune de dialogue à l’échelle officiel est un impératif. Il y va de la compréhension et de la cohésion de tous, mais aussi de la bonne gouvernance.
Et quelle langue s’impose le mieux dans le contexte mauritanien ? Il ne fait pas de doute que c’est la langue arabe pour des considérations multiples que l’on a développées dans un article précédent (voir : Pour une Mauritanie plurilingue : esquisse d’une solution. https://haut-et-fort.blogspot.com/2007/09/pour-une-mauritanie-plurilingue_6399.html )
Mais, si au vu des éléments évidents développés, l’arabe doit jouer son rôle de langue officielle, la question fondamentale est : pourquoi remet-on en cause de cette langue comme langue officielle de l’Etat mauritanien?
Si l’on simplifie, l’on peut dire que les raisons à cela peuvent être ramenées au rattachement de cette langue, consciemment ou inconsciemment, à :
– un courant politique
– un courant extrémiste
– une volonté d’assimilation
– un mouvement rétrograde
1.Le rattachement de l’arabe à un courant politique
Lorsque l’on examine les argumentaires de ceux qui rejettent la langue arabe, on y retrouve une référence explicite aux mouvements militants ou panarabes pour lesquels l’arabe est la langue du pays tout entier. Les Nasséristes, les Baathistes, pour ne citer que ceux-là placent l’adoption de la langue arabe au centre de leur lutte.
Les dernières années qu’à vécues le pays, notamment celle d’une arabisation à outrance et forcenée souvent appuyée par ces mouvements panarabes ou par ceux de leurs girons, a imprimé à ceux-là même qui refusaient l’arabe, un argumentaire supplémentaire pour la rejeter.
La violence avec laquelle cette langue a été introduite dans le système éducatif et les exclusions qu’elle a engendrées, n’ont pas été favorables à son acceptation.
Ceux qui ont mis en place ces réformes, l’ont fait loin de toutes considérations pour le pays et le respect des idéaux de la population. Ils ont mal servi la langue arabe sur une terre sur laquelle elle est, elle-même, un symbole de tolérance.
Ceux qui prônaient l’intolérance des « arabes » de Mauritanie et leur politique agressive dans la gestion de l’Etat ont trouvé un filon inépuisable qui leur a permis de s’inscrire en faux par rapport à cette politique, d’en faire un cheval de bataille par lequel souvent ils s’en sont servi pour émouvoir la communauté internationale.
Voici le premier tableau négatif. La stratégie d’enseignement de la langue arabe de ces dernières années a d’autant été rejetée qu’elle a encore ternie celles à venir.
2. Le rattachement de cette langue à un courant extrémiste
Ce n’est pas l’air du temps qui démentira. Tous ceux qui ont commis des attentats extrémistes sont souvent des arabes ou assimilés à des arabes. Les arabes et par assimilation, les « arabisants» sont donc dangereux.
La langue arabe serait la langue de l’extrémisme. C’est le 11 septembre de l’éducation.
Pourquoi apprendrions-nous à nos enfants une langue qui est celle des extrémistes. Ne serait-elle pas une langue qui développe en elle-même un syndrome d’intolérance et de violence?
Idées occidentales développées à la veille d’un certain attentat et qui inconsciemment peuplent le sommeil de ceux qui n’en sont pas encore réveillés.
Simplification hasardeuse des choses qui prend sa source dans une désinformation généralisée qui, malheureusement, est confortée par la réalité amère et violente de ces derniers jours.
Mais la langue arabe, n’a jamais été la langue de la violence. C’est une langue de paix et de tolérance. Et il n’est point ici utile de rapporter le flot infini des humanités de cette langue qui couvre des siècles et des siècles de ressources inépuisables.
Ce serait une offense aux esprits de la civilisation universelle. Ce serait en effet, un irrespect manifeste vis-à-vis de cette langue et des civilisations millénaires qu’elle a engendrées que de s’échiner à montrer ses vertus et ses richesses.
3. Le rattachement à une volonté d’assimilation
Ce que craint toute culture c’est qu’elle ne soit assimilée par une autre plus importante ou plus puissante dans son rayonnement humain ou géographique. La disparition d’une culture est toujours un drame pour l’humanité. Ceux qui rejette la langue arabe comme langue officielle, craignent cette assimilation qui est interprétée dans le sens de l’affaiblissement de leur culture et en fin de compte à sa disparition face à une culture dominante véhiculée par la langue arabe. Cette attitude est-elle justifiée, on pense bien-sûr que non.
En effet, les langues nationales se devant d’être enseignées et développées ne perdront ainsi ni leur place ni leur importance dans l’espace culturel national. Au contraire elles s’enrichiront mutuellement et rempliront le rôle qu’elles ont toujours joué : le dialogue. Et lorsque le dialogue existe, il n’y a point d’assimilation mais enrichissement par les différences.
Toute l’histoire de la sous-région a montré que les langues et les cultures ont toujours coexisté. Et cette affirmation d’assimilation n’a pris son essor que face à l’instrumentation de la langue arabe par des régimes et des groupes politiques qui en porté moralement, physiquement et matériellement préjudice à la constituante négro-africaine mauritanienne ont accrédité cette liaison entre langue arabe et assimilation. Or ni la langue arabe n’est véhiculatrice d’assimilation, ni les cultures des différentes communautés mauritaniennes n’en sont dans un situation d’assimilation les unes des autres mais, depuis toujours, dans un mouvement perpétuel d’enrichissement mutuel.
En faisant disparaître la crainte générée par des pratiques politiques récentes, on réajustera l’attitude des uns et des autres, face à la langue arabe.
4. La langue arabe engendrerait un mouvement rétrograde
S’il est une attitude des plus injustifiées et qui met dans le ridicule absolu ceux qui l’adoptent est celle de considérer que la langue arabe est une langue rétrograde. Une langue qui ne sied ni au développement ni à l’ouverture sur les sciences et le savoir modernes. Et par conséquent sont adoption dans le système éducatif ou en faire une langue officielle constituera un handicap au développement du pays et à son ouverture sur le monde. En somme la langue arabe est un frein au modernisme.
Le ridicule d’un tel raisonnement n’a d’équivalent que le degré d’ignorance, de la langue arabe elle-même et de la civilisation arabe, dans lequel se trouvent ceux qui le tiennent
Tout cet espace ne suffirait pas à démontrer l’amplitude de cette erreur, mais une chose est certaine, la langue arabe est un vecteur certain de développement, de modernisme et il ne tient qu’à ceux qui l’utilisent de rejeter toute volonté de réduire son rayonnement national et international.
Qu’on se le dise donc pour le salut de ce pays et l’entente des générations futures: sans une langue officielle, unificatrice et de dialogue, il n’y a pas d’Etat. Sans le respect et l’enseignement de toutes les langues du pays, il n’y a pas de Nation.
Et jusque-là nous avons un Etat, mais pas de Nation.
Pr. ELY Mustapha
Cridem
STEVE BIKO RACONTE A MON FILS, SON HOMONYME
BIKO, NOTRE CONSCIENCE!
Le 12 septembre 1977 quittait ce monde un des plus célèbres et héros incontestés de la lutte anti-apartheïd, son nom seul suffit pour éveiller notre conscience. Il était jeune et courageux et avait à peine 30 ans. Arrêté par la police, torturé il a été transféré inconscient depuis la prison de Port Elisabeth, à 1000km de là, à bord d´une voiture de la police, pour rendre l´âme loin de son peuple qu´il aimait tant. Les grandes douleurs sont muettes. Et celle que ravive le souvenir de la mort de Steve Biko le fondateur du Mouvement sud-africain de la CONSCIENCE NOIRE dont la vie a inspiré le film ” CRY FREEDOM” de Richard Attenborough, est si forte qu´elle laisse sans voix encore. Rien ne pourra être dit qui vaille la peine d´être proférée. L´indignation, la colére, l´émoi et la peine ne ressusciteront pas notre idole Steve encore moins les martyrs de la vallée, de Oualata, Inal, Djreïda, N´beyka, Azlat. Il est mort certes mais il est vivant à jamais dans la conscience…..noire dont il a été le théoricien. La force de conviction, l´art de persuasion de Denzel Washington dans “CRY FREEDOM” de Richard Attenborough avait montré à nous autres la profondeur et l´intérêt d´une pensée qui voulait forger une conscience de lutte propre aux noirs à l´exclusion des blancs. On a pu l´accuser de militer pour un racisme anti-blanc primaire. Bien des aspects des discours de Steve Biko le laissaient paraitre mais c´est faire preuve de légèreté que de confiner la conscience noire à cette apparence, comme le soulignait un ami journaliste africain. L´idée que des noirs devaient forger leur propre histoire, leurs propres méthodes de lutte en excluant toute collaboration avec les blancs, fussent-ils contre l´apartheïd eux aussi, était important dans la mesure elle s´adressait d´abord à l´homme sud-africain en tant qu´être pensant. “Steve Biko seede amen”, chantait hier notre camarade et non moins poète Ibra Mifo Sow pendant nos veillées villageoises avant les années de braise. Steve “Biko bikkitinooDo e geYYelle maccungaagu” avait repliqué le grand poète pulaar camarade Ibrahima Sarr. Steve Biko voulait faire comprendre que la lutte anti-apartheid n´aboutirait pas entièrement tant que les noirs à titre individuel n´avaient pas fait la révolution de leur propre être. Tant qu´ils ne s´étaient pas libérés des chaines de l´esclavage psychologique forgé par des générations d´histoires falsifiées et tronquées. Il disait par là que la libération du peuple n´équivalait pas simplement à changer les lois ségrégationnistes mais aussi à reconstruire l´homme noir, la personnalité noire dotée d´autonomie. C´est parvenu seulement à ce stade qu´il pourrait se poser non comme un homme noir face au blanc mais comme un homme tout court. Je crois que ce message est valable aussi pour les Négro-mauritaniens. La théorie de la conscience noire était ainsi incomprise que séduisante. Et le hasard heureux qui fait qu´à l´écran le même personnage de Denzel Washington incarne Steve Biko que Malxom X ajoute à notre conviction qu´il y allait dans les deux cas d´autres choses que le racisme anti-blanc: il s´agissait simplement de se forger une identité qui soit nôtre, qui soit noire Les souvenirs de Steve “Sammba wuro e ladde”, nous reste encore quand nous écoutons Peter Gabriel. Il nous est revenu à la mémoire, encore plus douloureux, quand des policiers blancs sud-africains s´accusaient entre eux de sa mort devant le TRC, commission vérité et réconciliation. Et là tentative était grande de demander vengeance plutôt que justice. Le réfléxe est légitime. C´est cependant le trahir que de nous abaisser à cela. S´il se trouvait quelque part et nous regardait, il voudrait sans doute que nous nous montrions plus forts et plus dignes. La vengeance ne le fera pas revenir. Et les meurtriers semblent avoir eu assez de remords pour enfin posséder une…..conscience. La leur! En Mauritanie on attend toujours les aveux de nos ex-tortionnaires, s´ils en ont encore une certaine conscience… Conscience nous avons bien dit ! La lutte continue. N.B: Pour rendre hommage à ce grand héros j´ai donné le nom de mon fils ainé à ce grand militant anti-apartheid comme mon second fils à celui de Nelson Mandela. Une amie et captive sérère Viviane Solange me dit toujours : “Kaaw, on attend la Winnie aussi”. Mdrrr.
Kaaw Touré
La CVE condamne fermement le recrutement discriminatoire de 47 élèves officiers
CVE – La Coalition Vivre Ensemble (CVE) a suivi, avec la plus grande indignation, pour s’en émouvoir, le recrutement fantaisiste et discriminatoire de 47 élèves officiers dans l’armée mauritanienne, tous issus d’une même communauté, au détriment des autres composantes nationales.
Ces pratiques récurrentes et qui n’honorent point notre pays résultent d’un système d’exclusion, à outrance, des négros mauritaniens depuis des décennies et sapent les fondements de l’unité nationale et de la cohésion sociale.
Depuis des lustres, tous les corps militaires et paramilitaires, ainsi que toutes les institutions publiques sont le théâtre de ce type de mesures arbitraires d’oppressions, d’injustices et de discriminations abusives qui, si on n’y prend garde, pourraient durablement creuser encore davantage le fossé déjà béant d’une Mauritanie divisée et exposée à tous les risques.
La CVE, qui avait prévenu qu’elle jugerait le nouveau pouvoir sur ses actes, constate cette dérive qui, du reste, est en porte à faux avec la Déclaration de politique générale du Premier ministre prononcée au parlement récemment, le 05 septembre 2019 et qui faisait état de « l’éradication des inégalités sociales tout en favorisant l’égalité des chances ».
Devant cette forfaiture, la CVE :
1. condamne fermement ce recrutement mono-ethnique ;
2. exige l’annulation de cette décision contraire à l’exigence d’unité du pays;
3. exhorte le nouveau pouvoir à se ressaisir, en faisant appel au sens de la mesure et du discernement ;
4. réitère sa position de principe pour une Mauritanie égalitaire et résolument engagée sur la voie de l’unité nationale, de la cohésion sociale et du développement économique et social dans l’équité.
Nouakchott, ce 12/09/2019
Commission com de la CVE
Gourmo Abdoul Lo : «Aucun de ces 3 camarades n’a été sanctionné pour avoir critiqué telle ou telle décision du parti ou tel ou tel de ses dirigeants »
Kassataya – Les sanctions prononcées par le CP à l’encontre de trois dirigeants de l’UFP ne laissent évidemment personne indifférent. En raison de la place particulière de ce parti dans l’ échiquier politique national et de la qualité de ces personnalités. Pour ceux qui se sont étonnés de la décision même de les sanctionner et la différence de traitement entre ces 3 camarades, je voudrais juste rappeler ceci :
1 – Aucun de ces 3 camarades n’a été sanctionné pour avoir critiqué telle ou telle décisions du parti ou tel ou tel de ses dirigeants. A l’intérieur du parti, dans toutes ses instances, les débats sont libres. Et aucune décision ne peut être prise sans débats préalables et sans vote majoritaire ou, s’il y a lieu, sans consensus.
Les camarades qui se plaignent de tout, n’ont cependant jamais mis en cause une décision quelconque, au motif qu’elle serait prise sans vote ou par fraude. Ce qui indigne les militants du parti et la majorité écrasante des membres de toutes les instances concernées ( Comité Permanent et Bureau Executif ) c’ est que, mis en minorité dans les instances concernées, ces camarades portent leurs critiques et leur ressentiment à l’ EXTERIEUR du parti, par voie de presse.
Quel parti pourrait durablement accepter un tel modèle de fonctionnement consistant pour ses membres à n’ accepter de se soumettre qu’à leur opinion individuelle ou de groupe minoritaire et d’exprimer hors du parti ses propres jugements négatifs sur les décisions prises ?
Quel parti normal pourrait tolérer que des dirigeants, sous prétexte de leur grande renommée, soient au dessus de ses textes et se comportent en caste privilégiée? Pour ceux que cela intéresse, l’ art 89 du règlement intérieur de l’ UFP( et d’autres encore) dit ceci :
» Sont qualifiés d’actes d’indiscipline :
– la tenue de discours contraires à celui du parti, en dehors de ses structures;
– le refus d’appliquer les décisions du parti;
– les critiques à l’endroit du parti, en dehors de ses structures et de ses instances;
– l’entrave à l’ application des décisions du parti par un militant ou un groupe de militants;
-toute propagande ou propos visant à discréditer les militants ou les responsables du parti;
– le refus de s’ acquitter de ses tâches et tout autre acte contraire à l’ esprit d’organisation ».
Ce règlement intérieur du parti, adossé aux statuts, a été adopté depuis des lustres par le parti et n’ a jamais été contesté par personne, y compris par les camarades sanctionnés.
Il suffit de mettre l’ attitude publique de ces camarades en rapport avec nos textes pour comprendre la raison de ces sanctions.
2 – Ce dont on les accuse également c’est d’avoir constitué une véritable faction à l’intérieur du parti, et d’avoir persisté dans cette voie malgré les demandes répétées du BE, instance suprême du parti entre les congrès, en violant délibérément les règles élémentaires d’unité et de discipline de tout parti digne de ce nom.
Aucun militant ne peut s’affranchir de cette règle qui impose un minimum de respect des instances existantes et légales dans lesquelles se déroule la vie du parti.
3 – Toutes les démarches internes et externes ont été entreprises pour éviter que les divergences avec le groupe de camarades concernés ne soient irréductibles.
Ce sont eux et eux seuls, qui n’ont cessé de conclure en l’inconciliabilité de ces divergences – sur la nature desquelles je reviendrai ultérieurement, pour dissiper tout malentendu et dire les faits tels qu’ils sont.
Le camarade Youssouf a été exclu. Ce n’ est pas discriminatoire. C’ est un récidiviste de ce dont on l’ accuse. Il a déjà été sanctionné pour les mêmes faits d’ appel à des militants de quitter le parti, dont il pense qu’il est déviant, pour en créer un autre. Ce n’ est pas donc pure injustice que de mettre fin à notre compagnonnage.
L’image contient peut-être : texte
Gourmo Abdoul Lo
(Reçu à Kassataya le 12 septembre 2019)