Daily Archives: 20/03/2019
Mauritanie : conférence internationale face au discours de l’extrémisme et la haine
La capitale mauritanienne abrite depuis ce mercredi les travaux du 6ème congrès international contre les courants extrémistes et le discours haineux dans le monde islamique.
Cette conférence qui doit durer deux jours examinera la question de l’unité de la nation islamique face à l’extrémisme.
Elle est organisée par le ministère mauritanien des affaires islamiques et de l’enseignement originel et plusieurs pays arabes et islamiques y sont représentés.
Dans son discours le ministre mauritanien de l’orientation islamique et de l’enseignement originel, Ahmed O. Ehel Daoud a dit que l’objectif fixé pour cette conférence est d’examiner un certain nombre de questions épineuses auxquelles fait face la nation islamique, révélant l’approche sécuritaire mauritanienne dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme en privilégiant le dialogue et en organisant des forums sur les pensées.
Le ministre a ajouté que l’instauration d’une journée nationale pour la lutte contre le discours de la haine est un pas en ce sens, réaffirmant que la nation a besoin d’unir ses efforts et serrer ses rangs, une responsabilité qui incombe, selon lui, aux oulémas.
Prenant la parole à son tour, le délégué du ministère des affaires islamiques saoudien, Abdallah ben Mohamed a dit que le problème de l’extrémisme menace désormais la paix et la sécurité internationales de même que les sociétés pacifiques.
Selon lui l’extrémisme n’est l’apanage d’aucune religion et qu’il est désormais nécessaire d’en définir le concept et de mettre en place des plans de lutte à long terme.
Ce qui s’est passé ces derniers jours en Nouvelle Zélande a blessé profondément les sentiments des musulmans et a prouvé que le terrorisme n’est l’apanage d’aucune religion, rappelant les importants efforts déployés par le royaume saoudien ces deux dernières décennies pour combattre ce phénomène et prôner le dialogue entre les religions.
Intervenant à son tour, le président du forum mondial pour la consolidation de la paix dans les sociétés musulmanes, Cheikh Abdallahi O. Boyé a dit que l’unité est un concept islamique très important et que l’Islam est la religion de l’unicité, saluant le rôle du G5 sahel en l’instaurant dans le cadre de la solidarité exigée.
Il a qualifié les extrémistes de malades réaffirmant qu’il n’était pas nécessaire de s’entretuer pour unir la nation ou pour instaurer un Khalifat.
Autre orateur lors de cette réunion, le secrétaire permanent du G5 Sahel, Mamane Sidikou Sambou qui a dit que la Mauritanie a toujours été à l’avant-garde pour assurer la sécurité de la région, « ce dont nous avons besoin pour faire face au discours de la haine et de l’extrémisme » a-t-il notamment déclaré.
Il a ajouté que le G5 a entrepris des efforts pour lutter contre l’extrémisme notamment la création d’une cellule chargée de combattre l’extrémisme et dont la coordination avait été confiée au ministère mauritanien chargé de l’orientation islamique 0 Nouakchott.
Il a révélé la préparation d’un document destiné à lutter contre le terrorisme et la prochaine organisation de sessions de formation en plus du ciblage des personnes les plus vulnérables.
La route est encore longue a-t-il dit et les défis énormes mais la volonté d’éradiquer ce phénomène existe.
Le coup d’envoi des travaux a été donné par le premier ministre mauritanien Mohamed Salem O. Bechir qui a dit, dans son discours que la nation islamique est menacée par les discours de l’extrémisme et de la haine, des phénomènes qui dilapident les énergies et les ressources de nos pays.
Le premier ministre a encore dit que cette conférence est une contribution de la Mauritanie destinée à accompagner les efforts déployés et traduit sa détermination à favoriser le renforcement des rangs des musulmans afin de faire valoir la noble mission de l’Islam.
saharamedias
Presidentielle: Officialisation du soutien de TAWASSOUL à la candidature de Sidi Mohamed ould Boubacar
Le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD/TAWASSOUL/Mouvance islamiste), a annoncé son soutien à Sidi Mohamed ould Boubacar, ancien premier Ministre, candidat à l’élection présidentielle de juin 2019 en Mauritanie, dans une déclaration rendue publique mardi.
Le parti islamiste justifie cette option par «une stratégie d’ouverture, dont l’adoption vise à créer une large coalition électorale avec toutes les forces vives du pays engagées en faveur de l’avènement d’un Etat de droit, de justice et d’égalité de tous».
La déclaration du RNRD rappelle que la mouvance de l’opposition a finalement adopté la stratégie des candidatures multiples en direction de la présidentielle 2019.
Le RNRD est la première force de l’opposition à l’assemblée nationale, avec 14 députés.
Sidi Mohamed ould Boubacar a été premier ministre en Mauritanie à 2 reprises : 1992/1995 et pendant la transition militaire 2005/2007. Il a été également été ministre des finances et ambassadeur.
le calame
Mauritanie: une mission d’Amnesty International refoulée à l’aéroport
La police mauritanienne a refoulé dimanche à son arrivée à l’aéroport de Nouakchott une délégation d’Amnesty International qui souhaitait effectuer une mission sur les droits humains dans ce pays, a appris l’AFP aujourd’hui auprès de l’organisation et des autorités.
La question des «séquelles» de l’esclavage, officiellement aboli en 1981 en Mauritanie, constitue en particulier un sujet de tensions récurrent entre les autorités et les organisations de défense des droits humains, qui déplorent des survivances du phénomènes.
Les deux membres d’Amnesty, François Patuel, chercheur du bureau de l’organisation en Afrique de l’Ouest et Kiné-Fatim Diop, chargée de campagne, respectivement de nationalité française et sénégalaise, ont été refoulés et renvoyés à Dakar le jour même, selon les intéressés et une source de sécurité mauritanienne.
Cette décision, «alors que plusieurs rendez-vous étaient confirmés avec des institutions nationales des droits de l’Homme est extrêmement préoccupante», a déclaré à l’AFP François Patuel. «Nous espérons qu’il s’agit d’un malentendu et continuons nos échanges avec les autorités mauritaniennes afin qu’elles nous autorisent l’accès au territoire dans les meilleurs délais», a-t-il ajouté.
«Ces dernières années, les autorités mauritaniennes ont fait preuve d’ouverture et ont reçu plusieurs délégations d’Amnesty International et d’experts des Nations unies en matière de droits humains», a-t-il souligné, les appelant à «continuer de faire preuve de transparence» à l’approche de l’élection présidentielle en juin.
Selon une source proche du gouvernement qui a requis l’anonymat, «Nouakchott refuse l’entrée sur son territoire à ces organisations dont les rapports sur le pays ont toujours été tendancieux, notamment en ce qui concerne l’esclavage». «Au lieu de faire des rapports mettant en exergue les efforts du gouvernement qui dépense chaque année des dizaines de milliards d’ouguiyas (des centaines de millions d’euros, NDLR) pour la lutte contre la pauvreté et les séquelles de l’esclavage, ces ONG ne font que copier les rapports d’ONG locales extrémistes», a affirmé cette source.
Le Figaro avec AFP