Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 12/08/2018

FLAMNET-AGORA:La Mauritanie : Pourquoi les électeurs ne votent pas massivement pour l’opposition radicale ?

altDans quelques semaines, les élections législatives, régionales et locales en Mauritanie se dérouleront partout dans le pays. Les résultats plus ou moins prévisibles en faveur du pouvoir feront l’objet de diverses analyses et critiques : bourrage des urnes, achat de conscience par le pouvoir, manque de fonds financiers des partis d’opposition…mais surtout des attaques virulentes contre l’électorat, plus particulièrement , les Negro-mauritaniens celui la même considéré comme victime du système. Pourtant, les acteurs politiques, ceux de l’opposition radicale en particulier, devront trouver les raisons profondes de cet éventuel échec en dehors des explications habituelles qui servent le plus souvent qu’à dédouaner leur propre conscience.
Il me semble que les échecs répétés et constants de notre opposition dépendent principalement de notre attitude de négligence et/ou d’ignorance des principes politiques simples de base. En effet, toute activité politique doit être sous- tendue essentiellement par l’envi, voire le devoir, profond de SERVIR le peuple. Cette notion de service doit être assimilée et intégrée dans la vie individuelle et collective de tous les jours de nos acteurs politiques. Une autre donnée à mettre en perspective est le manque de compréhension de l’idée qu’a le peuple pour le pouvoir de l’état. L’absence de maîtrise de ces deux aspects continue de créer une confusion dans l’évaluation et l’interprétation des actions politiques en Mauritanie. Évidemment, ceci aboutit à cette situation d’inefficacité de cette lutte pour l’égalité et la justice dans le pays, d’où la source principale du découragement et de la frustration de beaucoup de militants de ces partis.
A mon avis le désir de SERVIR, se rendre concrètement utile à la communauté, à quelque niveau que l’on soit devrait être à la base de tout engagement politique. L’absence d’intégration de ce concept, de sa prise en compte parmi les obligations militantes, au moment de création de nos organisations politiques explique deux comportements psychologiques et intellectuels regrettables que nous traînons : notre dépendance totale de l’adversaire (le pouvoir politique) et le manque de confiance en soi. Évidemment, les partis d’oppositions ne conçoivent la possibilité de l’action utilitaire que dans l’exercice du pouvoir. Partant de ce postulat réducteur, leur rôle et leur programme d’action se limitent principalement à des critiques, quelque fois subjectives du pouvoir. Il est évident que l’opposition doit constituer un contre-pouvoir fort, celui qui dénonce les dérives, met l’accent sur les insuffisances, le cas échéant, propose une alternative crédible à l’action du gouvernement qu’il combat. Le faisant, il est certainement dans son rôle traditionnel voire universel. Mais, compte tenu de nos réalités si particulières, cette conception réduit ‘’notre’’ opposition, auprès des populations qu’elle est sensée défendre, à sa plus simple expression. C’est une opposition de ‘’grands mécontents’ ’et de ‘’simples théoriciens’’, c’est-à-dire ceux qui ne protègent ni du préfet spoliateur, du policier indélicat, ceux qui ne donnent ni du travail, ni aide à payer l’ordonnance médicale. L’opposition doit, pour se faire entendre des populations, se dire qu’elle a des obligations à l’égard du citoyen ordinaire. Si l’Etat est incapable ou ne veut pas concevoir un environnement propice à l’épanouissement de tout un chacun, les partis d’opposition, qui se veulent défenseurs de tous les citoyens, doivent agir différemment. Dénoncer et proposer ne suffisent pas ; il faut aussi de l’action, qui devra se traduire par la participation active dans les activités régulières et quotidiennes de nos concitoyens. Personne, ne devrait exiger de l’opposition de faire l’impossible : bâtir des écoles, des hôpitaux, construire des aéroports, des ponts et paver les routes sont de la responsabilité de l’Etat. Cependant, des actions simples mais efficaces, tels que : participer à l’assainissement de nos villes et villages, initier et exécuter des programmes de reboisement, dispenser des cours d’alphabétisation et du civisme voilà des œuvres qui sont à la portée de tout acteur politique. Elles le rendent visible et utile.
Par ailleurs, il est politiquement inacceptable que les acteurs politiques ne puissent mettre en perspective l’histoire et les valeurs de la société dans laquelle ils évoluent. En effet, dans la conscience collective de nos communautés le gouvernement n’a pas une fonction utilitaire. Au contraire, elles conçoivent que le mode de la gestion du pouvoir hérité de la colonisation crée un rapport de servitude et d’humiliation du peuple par l’Etat. A leurs yeux, la matérialisation de l’état ne se fait que par ses services de raquettes (douane et agent de foret) ou d’humiliation (précepteurs d’impôts avec des tortures sous le soleil pour ceux qui n’ont pas les moyens de payer). Cette réalité crée un grand fossé entre le peuple et l’Elite politique. Pendant que l’opposition passe tout le temps à critiquer le pouvoir de son immobilisme, le peuple qui n’attend rien de positif des autorités, trouve la situation normale. Alors, demanderiez-vous pourquoi le peuple choisit-il donc le camp du pouvoir qui ne sert à rien ?
Là encore, une autre divergence d’interprétation de la situation entre la communauté et les politiciens de l’opposition. Le peuple vote pour ses filles et fils qu’il côtoie régulièrement, mais pas pour le pouvoir. Cette présence quotidienne des représentants du pourvoir au sein des communautés est conçue comme un acte de considération (TEDDUNGAL), une valeur que l’argent ne peut remplacer. Par contre l’abandon du terrain par l’opposition, est considéré comme manque de considération ou de mépris (HUTAARE) de la part de leurs autres filles et fils qui se trouvent du cote de l’opposition. Dans son vote, le peuple ne voit pas l’Etat mais la fille ou le fils qui représente l’espoir. L’erreur politiquement suicidaire est de croire que le fait de détenir la vérité dans le discours devrait suffire pour mobiliser les forces, l’électorat autour de soi. Notre peuple ne se nourrit pas de grands principes et de beau idéaux politiques. Il vit un quotidien essentiellement constitué de la lutte pour la survie. Tout ce qui soulage cette dure réalité, même un espoir fumeux, est à prendre. A plus forte raison une main charitable qui vous tire un neveu des griffes de la police ou vous assure la popote du jour.

Hammel Barry

USA

 

FLAMNET-AGORA: Si je pouvais voter, je voterais… ( par ABOU HAMIDOU SY)

altSi je pouvais voter, je ne jetterais pas mon bulletin de vote (le verbe jeter est utilisé souvent à la place de voter dans plusieurs langues africaines: Zerg en hassaniya; Sanni en wolof) Je le garderai jalousement par devers moi pour d’abord faire chanter, punir et me venger de tous ces politicards qui m’ont promis monts et merveilles la dernière fois. Ensuite je ferai le tri et le retri entre tous ces marchands d’illusions, et ceux  qui auront passés a travers le tamis n’auront pas pour autant acquis ma voix, car je ne me laisserai pas avoir cette fois-ci. Des élections, j’en ai vues, mais mon sort n’a  connu aucun essor contrairement au leur.

 

Si je pouvais voter, je demanderais des comptes à tous les élus sortants, chacun me fera son bilan, pas financier car je sais que la plus part d’entre eux ne tirent plus le diable par la queue, mais  le bilan de leur mandat.

 

Aux députés de la majorité  de m’expliquer le sens de toutes ces lois qu’ils ont entérinées par la seule volonté du pouvoir. Pourquoi ils n’ont pas eu le courage des sénateurs et s’opposer à ce referendum anticonstitutionnellement imposé.

 

 Ils me répondront certainement qu’ils ne font que faire leur travail; voter des lois.

 

Je retoquerai alors non sans sarcasme: « pourquoi n’avez vous pas votez une loi qui interdit d’interdire les manifestations de l’opposition? Une autre qui criminalise tout acte qui entrave la liberté  de participation des organisations des droits humains aux fora de leurs choix fussent ils en Mauritanie ou à l’étranger ? Et une qui gèle toute expropriation foncière sous quel motif que ca soit. Et enfin et surtout pourquoi ne pas voter une super loi qui prohibe formellement toute évocation du troisième mandat d’Aziz en public ou en privé ‘’ ? Qui plus est, cette évocation constitue un crime de lèse- majesté, puisque notre cher président Mohamed O. Abdel Aziz nous a toujours assuré qu’il ne fera que deux mandats. Même s’il est vrai  qu’ ‘’ il n’y a jamais deux, sans trois ‘’

 

Assurément, mis à part une poignée de valeureux députés de l’opposition aucun de ces revenants ne mérite ma voix, ni la majorité des nouveaux prétendants d’ailleurs. Et le spectacle auquel on assiste ces jours-ci me conforte dans ma position. Il suffit de voir les cascades de démissions qui secouent les partis politiques suite aux investitures sur les listes électorales pour savoir combien certains Hommes politiques ne sont mus que par leurs propres intérêts. Il n’est pas exagéré de dire qu’ils ont une perception mercantile de leurs mandats électifs. Et le phénomène n’est pas propre hélas, à l’UPR et ses alliés, même l’opposition n’est pas épargnée. En fait on assiste à la naissance d’une nouvelle caste d’Hommes politiques, ceux que j’ai envie d’appeler les “ wopposants” qui n’hésitent  pas à laisser leur parti et les principes qu’ils défendaient pour se faire élire à  n’importe prix.

 

Un mandat électoral ne doit pas être un privilège, ni un honneur encore moins une source de revenu. C’est un engagement plein et entier  au service d’un projet plébiscité par la population et incarné par des Hommes juges aptes à le conduire. Chez nous comme dans toutes les démocraties similaires, il y a une confusion entretenue; une inversion totale des rôles. Si honneur et privilèges il y’a, ils devraient revenir  aux populations, véritables dépositaires du mandat. Une fois élu, l’Homme politique n’est plus tributaire ou responsable devant son parti, il est redevable à la population. C’est ainsi que dans certaines  démocraties avancées, des mécanismes sont prévus pour permettre aux citoyens de destituer tout élu et provoquer le cas échéant des élections anticipées.

 

En Mauritanie, certes on n’est pas encore à ce niveau, mais la population peut saisir ces occasions périodiques que constituent les élections pour évaluer ses représentants. Les questions que l’on doit se poser à la fin de chaque mandat sont  très simples; mes conditions de vie se sont elles améliorées depuis la dernière élection? A part distribuer de l’argent pendant les tournées du président qu’est ce que mes élus ont fait de concret? Ce questionnement constitue un début de prise de conscience qui peut libérer nos pauvres compatriotes de l’exploitation par la majorité des hommes politiques.

 

Une démocratie réelle repose sur trois piliers essentiels: des institutions fortes, des Hommes politiques intègres et des citoyens engagés.

 

Si on ne peut pas  pour l’instant libérer nos institutions de la chape du pouvoir, on peut agir au niveau des hommes et femmes qu’on est appelés à choisir. Et à mon avis les premiers critères de choix doivent être l’éthique, la probité morale et la conviction dans la cause qu’on défend. Bien qu’ils ne courent pas la rue ces hommes et femmes existent bien chez nous. Ils sont dans la véritable opposition, dans la société civile et parmi l’intelligentsia de toutes nos communautés. Malheureusement, leurs discours et leurs causes sont étouffés par le brouhaha politique général, la seule chose que notre démocratie a produit jusque là. Il est donc impérieux de les habiliter pour le triomphe de leurs idées en s’engageant à leur cotes.

 

Si je pouvais voter, je voterais utile. Je voterais pour tout parti qui s’engage à œuvrer pour l’unité national en permettant l’égale expression de toutes les identités qui composent la Mauritanie. Concrètement il s’agira de bannir immédiatement toutes formes de discrimination et toutes les lois liberticides qui causent méfiance et suspicions creusant ainsi le fossé entre nos ethnies.

 

A mes yeux, l’AJD/MR est le parti qui incarne le plus ces aspirations.

 

Si je pouvais voter, je voterais donc partout AJD/MR.

 

A ce point vous vous demandez certainement pourquoi je ne peux pas voter?

 

Je ne peux pas voter, car victime du génocide biométrique en cours en Mauritanie qui, par je ne sais quelle logique a décidé que toute ma famille est mauritanienne excepté moi; mais ceci n’est qu’une partie du combat.

 

 

 

La lutte continue !

 

 

 

Abou Hamidou Sy

 

FPC/Amerique du Nord

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

Auteur: flamnet

 

Lettre de Biram Dah Abeid depuis sa cellule

altChers frères et sœurs de la coalition de Sawab et parti Rag /IRA

Militants et militantes d’IRA à l’intérieur et à l’extérieur, chers compatriotes

Je vous informe que la couardise de Mohamed Ould Abdel Aziz et de son pouvoir ne lui a pas permis de me laisser me présenter librement aux futures élections municipales, législatives et régionales. C’est pourquoi il a procédé à mon arrestation sur la base de l’échafaudage d’un plan fondé sur la malveillance, le mensonge et la mauvaise foi supervisé par la police politique depuis la salle où a été organisé le partenariat entre les ailes politiques de Sawab et IRA . Etant sûr que je ne serai pas présent avec vous au cours de cette importante bataille électorale de l’histoire de nos combats et de tous ceux des libres de Mauritanie, je n’ai aucun doute que vous allez gérer ce choc comme d’habitude et que vous allez administrer à ce régime qui torture, qui divise et qui appauvrit le peuple une défaite électorale sans précédent. Pour cela, je vous exhorte à vous concentrer sur la bataille électorale et ses exigences sans vous consacrer à rien d’autre comme les manifestations réclamant ma libération qui ne constitue pas pour le moment une priorité.

Sachez que ce régime et son président psychopathe s’est affolé à cause des données suivantes :

  1. L’intégration entre le parti Sawab et le Rag issu d’IRA dans une coalition qui soutient Biram Dah  Abeid à la présidentielle et qui constitue un rapprochement et une concrétisation d’unité entre des communautés et ethnies nationales représente un danger sur la stratégie de Mohamed Ould Abdel Aziz et son pouvoir fondé sur la division et l’exacerbation des tensions communautaires.
  2. L’accès d’une ancienne esclave et d’une veuve qui a perdu son mari dans les assassinats de 90/91 et le risque d’entrée au parlement de grands leaders d’IRA et de Sawab pour défendre une nouvelle vision basée sur la lutte contre les injustices historiques et imposer le changement voire la fin du pouvoir autocratique afin d’arrêter le saccage des ressources nationales par les voleurs et les prédateurs du régime.
  3. Le chef du régime Mohamed Ould Abdel Aziz ne supporte pas l’élection de Biram Ould Dah Abeid au parlement pour que celui-ci ne bénéficie pas de l’immunité parlementaire. Mais je lui rappelle que mon immunité est d’Allah le Tout Puissant et Miséricordieux.

 Enfin, j’appelle toutes les forces vives politiques, civiles, démocratiques et  des droits de l’homme à être vigilantes et de dresser des jonctions et des passerelles qui permettent de raffermir leur unité et leur alliance dans ce combat face à ce régime destructeur et injuste. Tout comme j’adresse un appel solennel aux partenaires de la Mauritanie (ONGs non gouvernementales et gouvernementales, gouvernements, Etats et autres) de mobiliser des mécanismes de supervision pour assurer que ces élections soient justes et transparentes pour qu’elles constituent le début de la libération des Mauritaniens, de leur démocratie prise en otage et de leur justice inféodée et apprivoisée.

J’ai parlé du dossier fabriqué qui est la première réaction officielle sur le partenariat entre IRA et Sawab. Mais aussi une réaction officielle à la candidature de Biram Dah Abeid et certains de ses amis comme l’esclave Haby Mint Rabah et la veuve Adama Sy à des postes électifs qui leur permettent d’entrer au parlement. J’ai décidé de ne prononcer aucun mot ni aux juges ni aux instructeurs puisque l’expérience de cinq arrestations m’ont appris l’unitilité de cela pour des magistrats aux ordres du chef d’une autorité qu’ils suivent dans ses directives d’arrêter ou de libérer selon sa volonté.

Nouakchott le 09/08/2018

Biram Dah Abeid depuis sa cellule 

le calame