Monthly Archives: March 2018
L’Editorial du Calame : Mille cent sept preuves implacables
Un quart de siècle. Oui, cela fera exactement un quart de siècle, en Juillet 2018, que notre Calame s’évertue à tenir, chaque semaine, les annales de la plus noble aspiration populaire : former une nation juste, fraternelle, fermement campée sur sa foi et ouverte au Monde.
En lutte donc, contre tout ce qui s’y oppose : l’iniquité, l’oppression raciale, ethnique, tribale, statutaire, la xénophobie, le népotisme, le racket, le détournement des biens publics, la corruption, la mal-gouvernance… toutes choses, en somme, si odieuses aux commandements divins.
Le Calame a donc évoqué, évoque et évoquera, incha Allah, tant que leurs effets pèseront sur la Nation, les sujets qui fâchent : l’esclavage, le passif humanitaire – avec, notamment, le célèbre « La terre accuse ! » sur les fosses communes de Sory Malé, au Brakna – le tribalisme, la pauvreté statutaire, la mainmise du pouvoir, sur tous les pouvoirs, au profit d’une ultraminorité…
Le simple constat de s’être retrouvé interdit de parution, à trois reprises, et censuré, une trentaine de fois, entre 1993 et 2005, prouve combien cette ultraminorité était virulente et combien Le Calame visait juste.
Il était, tout comme le RFD, les FLAM, El Hor et tant d’autres, taxé, par cette clique, d’ennemi de la Nation, pêcheur en eaux troubles… Se seraient-elles purifiées, ces eaux, avec le bannissement, en Août 2005, du bouc émissaire Ould Taya, dans le luxueux désert qatari? Il n’aura pas fallu trois ans pour devoir reconnaître qu’on en était bien loin.
Et Le Calame de reprendre donc sa tâche, inlassablement. Bien avant Daddah, bien avant Bouamatou, un temps leurrés, eux, par la rectification azizienne si attentive à de ne jamais paraître ce qu’elle n’a jamais cessé d’être :
une vulgaire boutique de maquillage réactionnaire ; et modifiant, en conséquence, sensiblement la stratégie de sa clique à notre encontre : exclusion de tous les voyages officiels, de toutes les rencontres du Président avec la presse, interdiction formelle, à toutes les structures de l’État, d’y souscrire abonnement ou y publier annonce. Bref, l’étranglement économique, plutôt que la censure.
Entreprise tout aussi vaine car il ne manque pas – et fasse Le Seigneur de Vérité que cela dure ! – de patriotes assez convaincus de l’utilité d’une presse libre pour nous soutenir.
Forts de cette conviction, aucun d’entre eux ne s’aviserait à nous dicter un quelconque de nos articles. Ils savent cependant que nous accueillerons, comme nous l’avons toujours fait, d’autant plus volontiers les leurs que l’autre presse ne les acceptera jamais.
Où sont donc les corrompus, un jour bâillonnés, l’autre obligés de ne se faire la voix que de leur maître ? Certainement pas au Calame ! N’importe lequel d’entre nous peut en témoigner devant n’importe quel tribunal : quels que soient sa naissance, sa couleur de peau, son sexe, son statut social, nul, en notre journal, n’est le valet de quiconque.
C’est cette liberté qu’Ould Abdel Aziz veut restreindre, en plaçant notre directeur de publication sous contrôle judiciaire, depuis près de six mois, avec interdiction de quitter Nouakchott. Et, en prime sordide, une campagne sournoise et fielleuse de dénigrement, dans les salons nouakchottois et sur les réseaux sociaux… C’est intolérable et nous, rédacteurs du Calame, ne le tolérons pas !
Nous, rédacteurs du Calame, dénonçons, tous ensemble et d’un seul bloc, ce criant arbitraire et demandons, à tous les patriotes, à tous les démocrates, à tous les journalistes soucieux de leur liberté, d’agir, avec nous, pour que cela cesse, sans plus tarder !
Qu’avons-nous fait pour mériter un tel sort ? Dénoncé la prise du pouvoir par les armes, le pillage du pays en bande organisée, la mainmise sur ses ressources, le délabrement des secteurs sociaux, la hausse des prix, le népotisme érigé en mode gouvernance, la déliquescence de l’économie ?
Si dénoncer de telles tares équivaut à comploter contre la Nation, alors, nous tous, rédacteurs du Calame, sommes des comploteurs et, même placés sous contrôle judiciaire, continuerons à comploter contre l’inadmissible.
Osez, messieurs de la prétendue « justice » réputée libre et indépendante, insensible à la corruption, nous mettre, chacun d’entre nous, en examen, afin d’examiner notre engagement envers la Nation ! 1107 éditions sont à votre disposition : témoins à charge ou à décharge ? Osez donc, messieurs les incorruptibles : nous nous chargerons, nous, d’établir tribune, en votre tribunal, avec des preuves, implacables, à l’appui…
En un seul bloc sans faille
La rédaction du Calame
Le plan d’Aziz pour garder la main après 2019

Les évènements se précipitent pour donner une image plus claire de ce que mijote la majorité pour que son « champion », le président Aziz, reste aux commandes, après 2019, même en ayant quitté la présidence !
La restructuration du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR) se précise maintenant comme une action de « récupération », exactement comme la mise à mort du sénat, en août 2017.
A la fin de son mandat, Aziz a eu deux « illuminations » : le sénat est « inutile et incertain » et le « machin » UPR ne joue pas son rôle ! Pourtant, la vérité est ailleurs. Le président aurait pu dire, tout simplement : A nouvelle situation, nouveaux moyens pour continuer à assurer ma mainmise sur le pouvoir.
L’UPR sera plus puissant que le parlement et le gouvernement si l’échafaudage imaginé par Aziz résiste aux multiples pressions (intérieures et extérieures) . Le chef du bureau exécutif de cinq membres que le parti au pouvoir suggère sera plus puissant que le président de la République. Le rôle de « coordination » est un euphémisme pour dire que cette instance sera le poste de commandement (PC) à partir duquel Aziz continuera à donner ses ordres au gouvernement et au parlement dont les patrons (le Premier ministre et le président de l’assemblée) se trouvent justement sous sa coupe au sein du triumvirat « président de l’UPR-Premier ministre-président de l’assemblée » dont le rôle est de contrôler le « pouvoir » du président de la République « élu », après avoir été désigné pour succéder à l’actuel homme fort du pays.
Mais tout doit être bâti sur la confiance pour que ce plan fonctionne. Ce montage, qui est une variante de celui élaboré par Aziz et Ghazouani (alors hommes forts de l’armée), a besoin de la conjugaison de plusieurs circonstances favorables pour fonctionner sans dérapages.
Il faut d’abord que le reste de la majorité (et même au sein de l’UPR) que tous ceux qui gravitent aujourd’hui autour du pouvoir soient sur la même longueur d’onde. A défaut de cela, le prix à payer pour la fidélisation des leaders d’opinion et des grands électeurs (chefs de tribus, présidents de partis, d’ONG, généraux, etc) sera exorbitant. D’ailleurs, cette partie de la manœuvre a déjà commencé avec la promotion au grade de général de colonels dont il faut s’assurer le soutien, et la nomination au secrétariat général de la présidence d’un « cheikh » de Boutilimit, ville de l’opposant historique Ahmed Ould Daddah.
La survie du Système passe par la mobilisation autour de ce plan que révèlent les paroles du président Aziz quand il dit : « rien ne changera, même quand je ne serai plus à la présidence ».
Il faut aussi, pour y arriver, que l’Armée soit « sous contrôle », ce qui laisse supposer que, contrairement, à ce qui se dit, le président travaillera au maintien du général Ghazouani à la tête de la Grande muette, le temps qu’il faudra pour favoriser son retour à la présidence. Ce qui laisse supposer que le président qui viendra, après 2019, sera, lui aussi, victime d’une « rectification » dont la durée sera plus ou moins longue en fonction de la situation qui prévaudra.
Ainsi, il y a de fortes chances que ce plan réussisse si le peuple (et non l’opposition) ne se dresse pas contre la situation vécue en 2008, en refusant de suivre l’UPR dans cette nouvelle mise en scène. Le calvaire vécu durant les deux mandats d’Aziz peut servir de catalyseur pour provoquer une alternance à la sénégalaise quand, le président Wade, désireux de prolonger son pouvoir, en tripotant la constitution, en 2012, a été chassé par le verdict des urnes. La seule chose que peut faire l’opposition, dès à présent, est de travailler pour que les élections se déroulent en toute transparence.
Mohamed Ould Brahim (Le Courrier du Nord via cridem)
mauriweb
MAURITANIA IS A RACIST POLITICAL SYSTEM
Islamic Republic of Mauritania is RACIST REGIME managed by the Arabo-berbers minority. The black majority was subject to massive killings, tortures, Cultural and economic restrictions leading to a growing critical poverty status. In the other hand, the arabo-berbers are empowered economically, socially and culturally. Both the embezzlement of state resources and the land grabbing became the strategic governmental activity empowering the Arab businessmen.
This contribution is intended to raise the world awareness regarding the political situation in Mauritania and to share some prominent, tangible and verifiable facts that have portrayed Mauritania as a racist political ecosystem since 1960.
A SYNOPSIS ON MAURITANIA
Mauritania is officially called Islamic Republic of Mauritania. Mauritania is located in West Africa. It borders the Atlantic Ocean to the west; the Western Sahara to the North; Algeria to the northeast; the republic of Mali to the east and southeast; The republic of Senegal to the southwest. The size of Mauritania is 1030.700 Square Kilometers which is twice greater than France. It is worth to remind that the capital of the Great Black Empire of Ghana that existed from the 3rd century was located in the land now known as Mauritania (Koumbi Saleh).
Historically, Mauritania was primarily populated by a black population called Bafours whose origins lie in various African ethnic groups such as Soninke, serer, Fulani, Bambanas etc. The bafours progressively migrated southward because of both environmental difficulties affecting the Sahara and ethnic conflicts opposing them to Arabs and Berbers invading their territory and exiling from North Africa (Morocco) and the Arabia (Yemen).
In the late 19th Mauritania was occupied by FRANCE until its independence in November 28th 1960. At its independence, Mauritania was exporting Iron and copper both were respectively extracted from Zouerate and Akjoujt. In addition, the country is known as rich in natural resources with the discovery of oil in 2001, Gold and other untapped raw minerals such as cobalt, phosphate and iron.
IS MAURITANIA IS A RACIST REGIME?
By definition, a racist regime, is a regime that promotes the superiority of a race over another. Subsequently the so called superior race benefits from all resources, privileges and rights while the discriminated race is restricted from its rights and/or is refused to access to resources and benefits.
Yet, for 5 decades, Mauritania remains a nation of poverty victimized by a racist and bad government controlled by the arabo-berber minority. Since its inception, Mauritanian government has been led by the arabo-berber who diverted the country from its African roots empowering its Arabic dimension. The government has continuously neglected blacks and engaged in promoting the arab culture and turning the country towards the Arab world to the detriment of the black majority. This heteroclite national component is composed of Fulani, Soninke, Wolof, Haratin and Bamana. The latter are not officially recognized as an ethic group but they exist and they are one of the original inhabitant of Mauritania. They are found in many Mauritanian cities such as Kiffa, Aioun, Boghe, Kaedi, Nouakchott ect.
The racism in Mauritania is a factual and it was manifested through many governmental decisions whose objective is to build a strong institutional foundation. By institutionalizing the racism, the government found a better way to speed up the collapse, over time, the African heritage of Mauritania.
1. Fist Factual Decision: ARABIC LANGUAGE WAS IMPOSED ON BLACK IN 1966
In 1966: 6 years after the country got its independence, the government led by Mokhtar Ould Daddah, decided to make the Arabic language as the official language and obligatory upon all Mauritanian citizens. In the aftermath of the decision, Mauritanian blacks who felt discriminated, protested nationwide to express their opposition.
19 Black intellectuals issued a protest called the “Manifesto of the 19” denouncing the racist governmental decision and more importantly expressing their support to black students who called for a nationwide protest. Ethnic conflicts raged in Rosso, Nouakchott and Nouadhibou resulting in tortures, deaths and arrests of many black people.
Since then, Mauritanian governments have extensively reinforced the Arabic language at many levels: In the administration and the entire educative system. Subsequently the arabo-berber minority was given a cynical privilege to populate and control the administration whereas black majority was progressively excluded and obstructed from being hired to serve the governmental institutions.
These reforms were conducted under
Mokhtar Ould Daddah (Arabo-berber), Moustapha Ould Saleck (Arabo-berer), Ould Louly (Arabo-berber) Mohamed Khouna Haidallah (Arabo-berber). However, the latter has distinguished himself from his peers. He was probably the best among them because of his courage to throw in jail the Nasserist and Baathists whose ideology was to eradicate the black Mauritanian component.
In addition, he made the decision to create an Institution whose main role would be the integration of Fulani, Soninko and Wolof languages in the educative system and later in the administration.
2. SECUND FACTUAL EVENT: A GENOCIDE AGAINST BLACK MAURITANIANS
1986: 20 years later many black intellectuals coming from a mixed ideologies created an organization called FLAM whose mission was to denounce and to fight the growing racist and oppressing system envisioned by the arabo-berber minority.
The FLAM published the “The Manifesto of the oppressed black Mauritanian” which provided a tangible ratio of Arabo-berbers to Blacks at the state level (Government, Administration, Military, Public agencies own by state etc.). They were arrested, tortured and thrown in prison. Mauritania was under
Moawiya Ould Taya who came to power by overthrowing Mohamed Khouna Haidallah.
1987: In the preparation of overthrowing the racist regime of Ould Taya, many black military officers were arrested, tortured. 3 of them, after a parody of justice, were hanged and killed on 12/6/1987 in Nouakchott.
1989: After an ordinary famer-herder conflict escalated as both a conflict against Senegalese and black Mauritanians of the growing racism. The regime led by Moawiya, who came to power after a coup on 12/12/1984, expelled more than 60.000 black Mauritanians who became refugees in Senegal and Mali. Police, the army, the marines joined by civilians (Arabo-berbers and their slaves) conducted a mass murder of blacks Senegalese and Mauritanians in Nouakchott, Nouadhibou, Rosso etc.
The massacres swept over the Senegal valley (Mauritanian side) against blacks and mostly Fulani. Many farmers, herders and fishermen were severely tortured and assassinated by marines, the police and the Army. All these governmental forces conducted a mass murder of blacks and were joined by civilians (Arabo-berbers and some haratines manipulated by arabo-berbers). Scenes of black Mauritanians hunted down, slaughtered and killed by wood bars, machetes and iron bars remained unforgettable. Many cities and villages have been emptied and their citizens entered both Senegal and Mali as refugees.
The sow called Senegal-Mauritania conflict was calculated and planned by the Nasserist and Baathists who were previously imprisoned by Mohamed Khouna Ould Haidalla.
11/28/1990: It was the day that coincides with Mauritanian independence which was organized the killing of 28 Fulani soldiers. The Mauritanian army
hanged 28 Fulani soldiers to celebrate the day. This barbaric event happened in a village situated in the northern part of Mauritania between Zouerate and Nouadhibou called Inal. Mauritania was then led by Moawiya Ould Taya who sought and obtained refugee status in Qatar where he is currently residing.
From 1990 to 1991: Many other black officers, civilians (Teachers, soldiers, religious leaders, students, educated and unemployed civilians, women and youths) were tortured and killed. Throughout the Mauritanian territory mass graves were identified by Human rights and political activists: Inal, Sorimale, Bakaw, Thienel Halaybe, Selibaby, Ould Yenge, Jreida ect.
According to many Human rights associations more than
500 black Mauritanians mostly Fulani were assassinated. The racist regime of Moawiya initiated an amnesty law via its corrupted, unpopular and criminal national congress in 1991.
ADAMA NGAIDE/MBA
Nouvelles d’ailleurs de Mint Derwich : 8 Mars…
Mais pourquoi donc une Journée de la Femme ? Comme chaque année (vous me connaissez), je vais encore pousser mon coup de gueule du 8 Mars. Non pas que le thème « Journée de la Femme » ne soit pas intéressant ou inutile mais parce que je suis « ravie » que le monde entier chante mes louanges (en tant que femme) pendant 24 heures. Parce que je suis « ravie » qu’on me consacre une journée officielle, entre la journée de l’arbre, la journée du lavage des mains, la journée du koala, la journée des amoureux, la journée de la politesse et j’en passe. Tellement ravie qu’en cette journée, je participe, à ma manière, aux réjouissances : en râlant.
En ce 8 Mars, j’ai droit à tous les poncifs : maman, sœur, épouse… ou, si vous voulez, épouse, sœur, maman…. Dans l’ordre ou dans le désordre, comme au tiercé. Au choix, selon vos regards. Je suis donc « ravie » qu’on ne voit, en moi, que cette « sainte trinité », qui me réduit à un cliché qui est tout, sauf une réflexion sur « qu’est-ce qu’être une femme ? », quels combats pour quelle égalité de droits, quelle place dois-je avoir au sein de la société, quelles volontés politiques, pour mettre en œuvre, derrière les grands discours, les programmes d’égalité des genres ?
Quand on me réduit au triptyque « mère, femme, sœur », je me sens, d’un coup, comme dépossédée de ce que je suis, en mon essence : un Homme (au sens du genre humain), au même titre que les autres, sans plus ni moins de qualités et d’aptitudes. Il y a une sorte de paternalisme affectueux, dans cet enfermement du regard sur le féminin pluriel. Une gentillesse, une infantilisation qui m’exaspèrent. Je ne nais pas épouse, mère ou sœur. Je le deviens, parce que c’est ainsi qu’on nous élève, qu’on nous formate à ce que la morale publique et le culturel entendent des sexes. Aux hommes, une prééminence ; aux femmes, un modèle réducteur et confortable qui coupe toute velléités de se libérer du carcan imposé.
Rien ne m’énerve plus que le fameux « Derrière chaque grand homme, il y a une femme ». Derrière chaque grand homme, il y a… un homme, une société patriarcale. Il n’y a pas de femmes. Ce genre de poncifs est le lot de consolation, pour les compagnes de ces « grands hommes ». On donne bien un sucre à son chien, parfois…
On nous dit qu’en 2030, nous devrons avoir atteint les objectifs des OMD pour l’égalité des sexes. Certains y croient. Je n’en fais pas partie. Quand je vois la place qui nous est accordée, à nous femmes, 2030 ne reste qu’un vœu pieux, une belle occasion de faire le beau, dans les organisations internationales et de montrer, au monde entier, que nous aussi aimons nos femmes et rêvons, pour elles, une société égalitaire.
Être femme n’est facile nulle part sur cette terre, même dans les sociétés occidentales où, pourtant, le combat pour les droits des femmes est beaucoup plus avancé que chez nous. Chez nous, nous en sommes au point zéro. Oh, sur le papier, tout est parfait ! Notre pays a tout ratifié. Nous nous gargarisons de ce que « les femmes sont reines, chez nous », etc., etc. Mais, dans la triste réalité de tous les jours, nous sommes très loin de ce monde parfait des Bisounours. Chaque jour, dans nos foyers, nos lieux de travail, la rue, devant la justice, nous nous rappelons, amèrement, que nous sommes considérées encore comme des enfants. Qu’être femme n’est pas une sinécure. Que nos vies ne sont que combats, petits et grands, anonymes ou non.
Nous vivons dans un pays où le mariage précoce existe, où l’excision perdure, où la polygamie est « normale », où le taux de déscolarisation des filles reste fort, où chaque jour des femmes sont abandonnées par leurs maris et se retrouvent, seules, sans aides financières pour élever leurs enfants. Nous vivons dans un pays où certains discours religieux renvoient la femme à ses marmites et à « l’élevage » des enfants. Nous vivons dans un pays qui n’hésite pas à nommer une femme ministre des Affaires étrangères mais où la morale s’indigne, dès lors que cette même ministre ose serrer la main de ses homologues étrangers.
Nous vivons dans un pays où il faut se battre, comme des chiffonnières, devant les procureurs, pour que les violeurs soient punis, où chaque action en justice est une guerre des tranchées. Nous vivons dans un pays où la loi est rarement appliquée, ces lois qui sont faites pour protéger les femmes et leurs droits. Que pèse la Justice, face à la « bienséance » morale, face à la moralité ?
Certains pensent que la parité serait la panacée à tous nos mots. Je déteste cette idée. Car, en nommant, quotas obligent, des femmes pour cette même parité, restera toujours, en filigrane, le sentiment de savoir si telle ou telle femme a été nommée parce qu’elle est la personne qu’il faut au poste qu’il faut ou simplement parce qu’elle est femme… L’égalité hommes/femmes passe, d’abord, par l’éducation. Quand on voit l’état de la nôtre, nationale, le pari est loin d’être gagné. Et il suffit de regarder les manuels scolaires, pour voir que ce thème de l’égalité des sexes est inexistant en ce qu’on apprend aux enfants.
Ce combat passe par l’éducation. Mais, aussi, par la volonté politique. Il n’est pas une guerre hommes contre femmes. Il ne peut se faire qu’avec les hommes et les femmes. Souvent, chez nous, derrière chaque femme qui a réussi, il y a un homme, le père, qui a cru en sa fille, quand la mère ne lui rêvait comme avenir que le mariage et les enfants. Ce combat passe par la justice et l’application des lois, avec des sanctions fermes et dissuasives. Ce combat passe par un changement de mentalités.
Lors de mes interventions publiques, je prends, souvent, le ton de l’humour et explique à mon auditoire que, non, je suis femme mais je ne suis pas née avec un gène du balai ou un gène « GPS pour trouver la cuisine » ; que, non, mon avenir ne consiste pas en un mariage ni un homme ; que, non, mon avenir n’est pas de ne faire que des enfants et de les éduquer ; que je ne savais même pas que j’étais une femme, avant la fameuse période des premières règles qui marquent la fin de l’égalité « petites filles/petits garçons » et m’inscrivent dans une éducation ménagère. Que cette découverte de mon sexe (en tant que sexe féminin) prédispose toute ma vie à venir. D’enfant, je suis, soudain, passée à ce fameux futur « mère, épouse, sœur ».
Nous aurons commencé à évoluer, le jour où l’on ne nommera plus, obligatoirement, une femme au poste de ministre de la Famille. Nous aurons commencé à évoluer, quand nous accepterons de parler d’héritage. Nous aurons commencé à évoluer, quand il paraîtra normal qu’une femme soit nommée à un poste décisionnel pour ses compétences et qu’elle gagnera le même salaire qu’un homme. Nous aurons commencé à évoluer, quand on arrêtera de réduire la femme aux cheveux qu’elle montre ou à l’habit qu’elle porte, comme si son corps féminin n’était que péché. Nous aurons commencé à évoluer, quand nos hommes apprendrons à ne plus dire « JE » mais « NOUS ». Nous aurons commencé à évoluer, quand un juge entendra la souffrance d’une femme et aura le courage d’appliquer la loi contre la « morale ». 2030, hein ? Nous en sommes très, très loin, à des années lumières. En attendant, nous fêtons le 8 Mars. Salut,
Mariem mint Derwich
Le calame
Mauritanie : le parti au pouvoir recommande l’intégration des langues nationales dans l’Education
Le parti au pouvoir en Mauritanie, UPR, recommande la réforme du système éducatif pour y intégrer les langues nationales. L’Article 6 de la constitution mauritanienne stipule : « Les langues nationales sont l’arabe, le poular, le soninké et le wolof ; la langue officielle est l’arabe ».
L’Union Pour la République a formulé cette recommandation parmi d’autres à l’issue de ses Journées de concertation qui ont été clôturées dimanche soir à Nouakchott.
Les participants aux journées de concertation ont également recommandé l’application du principe de sanction et de récompense au sein du parti et d’y renforcer le rôle de la jeunesse pour renforcer l’unité nationale.
Les Journées de concertation du parti au pouvoir ont été marquées par la création d’un nouvel organe dénommé « Bureau politique ». il implique des membres du Gouvernement et de l’Assemblée nationale.
Alakhbar