Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: January 2018

FLAMNET-AGORA : Quelle décentralisation pour la Mauritanie? Par Abou Hamidou Sy

altSi la régionalisation imposée par le président Mohamed  O. Abdel Aziz lors de son référendum et entérinée par l’assemblée nationale ressemble à s’y méprendre dans sa forme à l’autonomie proposée par les FPC; elle en diffère totalement dans le fond. Pire, elle semble même être une façon subtile de la contrecarrer. Avec cette réforme
on s’achemine sans doute vers une régionalisation simple c’est à dire vers une décentralisation administrative territoriale telle que pratiquée en France et dans
quelques pays de la sous-région. Or, emprunter cette voie équivaut à appliquer un
remède à un mal totalement différent. 
Dans ces pays, la décentralisation correspond dans les faits à une déconcentration,
pour ne pas dire un désencombrement de l’Etat.
Celui-ci sous prétexte de se rapprocher de ses administrés, mais en réalité pour rationaliser les ressources devenues rares de l’Etat providence, se leste de ses pouvoirs au profit des collectivités locales. Ces entités ainsi créées, quelque soit leur statut sont fortement sous tutelle de l’administration centrale.
Dans le cas de la France par exemple, bien que disposant d’un exécutif local élu au suffrage universel; les régions ne jouissent  d’aucune compétence législative rendant ainsi leur autonomie superflue. 
En plus de l’emprise de l’Etat qui inhibe toute initiative locale, la Mauritanie se distingue de ces pays par la nature des rapports inter-communautaires des différentes entités qui la composent.
  La proto-nation héritée de la puissance coloniale a vite été enterrée par l’hégémonie arabo-berbère exacerbée par les différents régimes que nous avons connus. Cette volonté de domination jusqu’à la négation de tout ce qui n’est pas arabe a conduit à une cohabitation quasi-impossible.

 
Faut il rappeler que la Mauritanie pré coloniale, en tout cas dans sa partie sud n’est pas ce  “no man’s land” culturel qu’on veut nous faire croire. Des populations l’occupaient; avec leurs histoires, leurs manières de vivre, leur façon de penser; bref y ont forgé  leur propre identité.
Cette réalité historique doit être la pierre angulaire de toute tentative de  sérieuse de réforme de l’Etat. Les aspirations des ces différentes entités doivent être tenues en compte. 
Aspirations en termes de reconnaissance culturelle et de partage de pouvoir politique et économique. En un mot, on doit s’orienter vers un rééquilibrage et non vers une réforme qui maintient le statu quo. 
A titre d’exemple, on peut affirmer avec certitude que si les habitants du Guidimakha avaient un réel choix entre la reforme d’Aziz qui les dilue dans le Tagant et l’Assaba et celle des FPC qui les place avec le Futa et le Walo Barack où ils ont plus
d’atomes crochus; 
ils choisiraient la seconde. C’est un fait indéniable. Compte tenu des toutes ces spécificités le modèle de décentralisation le plus pertinent pour notre pays serait le modèle italien ou  espagnol ( voire celui du Royaume Unis) ou les collectivités locales épousent les contours des aires ethno-culturelles et disposent d’une véritable autonomie dans un cadre unitaire. Autonomie qui ne se résume pas uniquement a un transfert de quelques compétences. Mais un réel pouvoir d’auto-administration qui confère aux régions la  possibilité de définir la politique de leur choix en matière
d’éducation, d’agriculture, de sécurité, de justice…l’Etat central se contentant de ses fonctions régaliennes classiques. C’est cette option qu’ont choisi les FPC au sortir de leur congrès constitutif tenu à NKTT en Août 2014, donc bien avant Abdel Aziz. Ce choix découle du constat général, (même si personne ne veut l’admettre) de l’échec patent de l’Etat centralisé en Mauritanie, il faut donc trouver une alternative si l’on veut préserver l’unité nationale tant chérie par tout le monde. Voila pour rappels
ce que proposent les FPC; concrètement il s’agit de créer quatre régions autonomes:

-Une région à vocation agricole regroupant le Futa, le Walo Barack et le Guidimakha. 
-Une région à vocation agro-sylvo-pastorale regroupant le Brakna, le Traraza et leTagant. 
-Une région pastorale englobant les 2 Hodhs et l’Assaba

-Une région minière comprenant l’Inchiri, l’Adrar et le Tiris Zemour.
 
– Les villes de NKTT et NDB auront un statut spécial.

Chacune des ces entités régionales disposera de la personnalité morale, d’un exécutif et d’un parlement élus aux suffrages universels. 
Des mécanismes de régulations des rapports inter-régionales et avec l’Etat central seront mis en place pour prévenir toutes velléités hégémonistes ou centrifuges. 
Quelque soit ce qu’on pense de ce découpage, on doit lui reconnaitre non seulement le mérite d’exister mais surtout d’être cohérent dans sa conception.
 
La situation que vit notre pays s’illustre mieux par l’expression anglaise “ the elephant in the room”.
 
Il y a un problème si évident que non seulement personne ne peut prétendre ne pas le voir, mais que cela devient paradoxale de parler de toute autre chose.
 
Comme le dit bien souvent le président Samba Thiam,  interpellant la classe politique : « si tout le monde parle d’unité nationale, c’est qu’il y a réellement un problème d’unité nationale; mais personne ne dit exactement où se situe le problème ». Nul n’a besoin de se perdre en conjectures. Le principal obstacle à l’unité nationale est l’accaparement de toutes les richesses du pays et le control de toutes les leviers du pouvoir par la communauté arabo-berbères et leur corolaire; la marginalisation des negro-mauritaniens toutes ethnies confondues. C’est cela la vérité.

Nous savons sans aucun doute que c’est notre discourt qui nous prive de notre récépissé et fait le lit de notre diabolisation; mais nos détracteurs ne nous dérangent point. Ce qui nous inquiète le plus c’est le silence de la majorité des progressistes arabo-berbères, qui usent de circonvolutions intellectuelles pour ne pas aboutir à ce constat. Comme disait Martin Luther King, Jr: «A la fin, nous nous souviendrons non pas des mots de nos ennemis, mais des silences de nos amis ».
 
La lutte continue
Abou Hamidou Sy FPC/ Amerique du Nord.

 

L’editorial du calame: Hydre invincible

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Chers lecteurs, nous voilà, de nouveau, dans les kiosques, après une interruption de plus d’un mois, indépendante de notre volonté. Quarante jours exactement au cours desquels aucun journal privé n’est sorti des rotatives de l’Imprimerie nationale. La faute à qui ? Au papier qui a fait défaut, à l’Imprimerie qui n’a pas été prévoyante et à l’Etat (ou, plutôt, son argentier Ould Djay qui gère les biens publics comme s’il s’agissait de ses propres deniers) qui a, tout bonnement, refusé de verser, à cet établissement, sa quote-part de 170 millions de nos anciens ouguiyas, dans le budget consolidé d’investissement de 2017. Ainsi que des arriérés de factures de plus de 300 millions de « travaux de labeur » effectués au profit des différents services de ce même Etat.

Nombreuses interrogations. De deux choses l’une : Ou l’Etat, contrairement à ce qu’on chante, n’a pas les moyens de faire face à ses engagements Ou il veut porter un nouveau coup à la presse indépendante dont les titres tirent, tous, sans exception à l’Imprimerie, après avoir interdit, depuis 2015, à tous les établissements publics d’y souscrire des abonnements ou d’y publier des annonces. Jamais, en plus de vingt-sept ans d’existence, la presse n’a connu pareille situation. Elle a vécu censures, interdictions et saisies ; le pays, dévaluation, inflation et récession ; mais elle continuait à tourner. Pourquoi maintenant ? Nos ministres n’arrêtent-ils pas de nous chanter combien nos finances publiques sont assainies ? Que l’argent coule à flots ? Que les Impôts et la Douane  battent, année après année, des records de recettes ? Il y a, en tout cas, anguille sous roche.

Après les télévisions et les radios privées qui ont arrêté d’émettre, pour non-paiement des redevances à l’Etat, en ce qui concerne les premières, et insuffisance des recettes, pour les secondes, et la mise sous contrôle judiciaire de quatre journalistes pour des motifs fantaisistes, la cerise sur le gâteau fut, incontestablement, cette pénurie de papier. Classée, depuis quelques années, première du monde arabe, par Reporters sans frontières, dans le domaine de la liberté de la presse, la Mauritanie risque voir pâlir son étoile. Au moment où la presse, dans les pays voisins (avec lesquels nos gouvernants nous comparent souvent), considérée, à juste titre, comme un pilier de la démocratie, est subventionnée, notre pouvoir prend un malin plaisir à lui mettre des bâtons dans les roues. Si elle ne le ménage pas, est-une raison de tenter de la bâillonner ? De l’injustice naissent les libertés, disait le célèbre poète Ahmedou ould Abdelkader. Les garantir permet de minimiser celle-là et, ce n’est pas la moindre utilité de cette attention de l’Etat, les tentations de les prendre, toutes, chacun pour soi, dans le plus grand désordre. Couper la langue d’un peuple, c’est aussitôt s’exposer à en voir repousser cent, mille, des millions, à chaque coin de rue. L’Hydre du Peuple est invincible.

Ahmed Ould Cheikh

Le calame

Mauritanie : un pays divisé, une société multi-ethnique stratifiée…

La Mauritanie compte aujourd’hui près de 4 millions d’habitants d’origine arabo-berbère – les Maures – et d’Afrique subsaharienne – les Négro-africains. La société, auparavant organisée autour des ethnies et des tribus elles-mêmes subdivisées en castes, a enregistré avec la sédentarisation et l’urbanisation des changements rendant sa structure complexe.

Les “maalemines” étaient traditionnellement en bas de l’échelle parmi les castes spécialisées (griots, tributaires, pêcheurs, chasseurs) au sein de toutes les communautés.

Dans son article controversé, Mohamed Cheikh Ould Mohamed accusait la société mauritanienne de perpétuer un “ordre social inique hérité” de l’époque du prophète et dénonçait les conditions de couches défavorisées, dont les maalemines.
« La tribu en Mauritanie n’est pas un facteur d’unité, elle est au contraire le lieu de toutes les injustices sociales. Elle nourrit, entretient et perpétue les inégalités. Elle a un rôle plutôt négatif parce qu’elle est aux antipodes de la notion d’Etat central garant de la liberté et l’épanouissement de tous ses citoyens. La tribu en Mauritanie  est un système mafieux basé sur une solidarité factice et partiale » renseigne Boubacar Ould Messoud de  SOS Esclaves.

Pays multiethnique et multiculturel à cheval entre le monde arabe et l’Afrique noire, la Mauritanie se compose, essentiellement, de quatre grands ensembles : Maures, Peuls, Soninké et  Wolofs. Chacun de ces quatre ensembles se subdivise en plusieurs communautés, castes et fractions tribales. Celles-ci confèrent un certain rôle à chaque individu dans la société mauritanienne, auquel il est difficile d’échapper et qui la rend profondément inégalitaire.

Quelle que soit la communauté à laquelle on appartient, c’est le même système de caste et la même organisation sociale qui régit la société mauritanienne. Chez les Maures (arabo-berbères) comme chez les Afro-mauritaniens (peuls, soninkés et wolofs) l’ordre social hiérarchique place les nobles (guerriers et marabouts) en haut de l’échelle, suivis par les artisans et en bas de l’échelle les affranchis et les esclaves. Les basses castes sont continuellement discriminées, et les mariages “intercastes” sont, dans les faits, interdits.

La Mauritanie s’est créée sur des bases tribales et aujourd’hui encore, malgré l’existence d’un état central,  c’est le même système qui se perpétue. C’est d’ailleurs ce qui explique la persistance des pratiques esclavagistes qui se traduisent par le maintien et l’exacerbation  des rapports entre dominants et dominés  » confie Boubacar Ould Messaoud Président de SOS Esclaves. Si l’esclavage a été officiellement aboli en 1981, 150 000 personnes en seraient encore victimes aujourd’hui (soit 4% de la population) selon l’ONG Walk Free Foundation.  Ce que réfutent les officiels mauritaniens avec à leur tête, le Président Ould Abdel Aziz qui ne manque aucune occasion pour nier l’existence de ce phénomène en Mauritanie.

Cette opinion du Président de SOS Esclaves est similaire de celle défendue par Ladji Traoré, activiste des droits de l’homme et secrétaire général du parti Alliance Populaire et Progressiste : «  Je suis contre la politisation des tribus et des communautés nationales. C’est une récupération malsaine et dangereuse.  L’instrumentalisation  communautaire  a eu de fâcheuses répercussions au Congo. Ce pays devait servir d’exemple pour dissuader les pyromanes de tous bords ».

Le 24 décembre 2014, la condamnation à mort pour apostasie de Mohamed Cheikh Ould Mohamed, et la confirmation de sa peine en appel le 21 avril 2016 avant sa libération, mettent l’accent sur une réalité souvent ignorée, celle des castes et des esclaves en Mauritanie.

On compte deux groupes distincts qui composent la population (quatre millions d’âmes) : les Maures d’origine arabo-berbère et les Afro-Mauritaniens, originaires d’Afrique subsaharienne. Composés d’ethnies et de tribus, ils sont eux-mêmes subdivisés en castes, allant des nobles (chefs, marabouts) aux castes inférieures (forgerons, tisserands, potiers, cordonniers…). Et en bout de chaîne, les esclaves. Chaque communauté possède une langue qui la définit aux yeux des autres.

Cela est d’autant plus alarmant qu’on constate, pour s’en émouvoir que quand deux Mauritaniens se rencontrent, il est courant d’entendre dans les présentations réciproques des identifications par rapport à la tribu, à la famille patronymique et même dans certaines de ses communautés aux castes. Certains poussent les détails jusqu’au fin fond de références claniques. Cette vieille tradition résiste encore malgré l’évolution des idées et de la pression de la mondialisation.

Ces valeurs sociales pèsent encore sur les mentalités et tiennent en otage les ordres sociaux politiques et spirituels.

SENALIOUNE

Le pouvoir judiciaire envoie en prison le poète Ould Bouna pour : « incitation à la prise d’assaut du palais »

مبنى قصر العدل بولاية نواكشوط الغربية (الأخبار - أرشيف)Après l’avoir inculpé d’incitation à la prise d’assaut du palais présidentiel et d’atteinte à la sécurité publique, la justice mauritanienne a remis en prison le poète Abdoullah Ould Bouna, qui a été expulsé des Émirats arabes unis.

Quelques jours après son arrestation, les Emirats Arabes Unis ont remis le poète Ould Bouna, qui résidait sur son territoire depuis des années, à la sécurité en Mauritanie.

Ould Bouna est arrivé à Nouakchott le 22 décembre dernier, et  remis à la Sécurité politique où il  est resté en détention , dans un lieu inconnu, avant de permettre, vendredi derner,  à sa sœur de le rencontrer pour la première fois.

L’épouse de  Ould Bouna et ses fils sont arrivés hier à Nouakchott, en provenance des Emirats Arabes Unis.

Source : http://alakhbar.info/?q=node/8644

Traduit par Adrar.Info

Mauritanie : l’opposition met en garde contre l’organisation d’élections non consensuelles

Mauritanie : l’opposition met en garde contre l’organisation d’élections non consensuellesLe forum national pour la démocratie et l’unité, le plus grand rassemblement politique et syndical d’opposition en Mauritanie a mis en garde contre l’organisation d’élections communales et législatives non consensuelles dans le pays.

Dans un communiqué distribué dans la nuit de dimanche à lundi, le FNDU a déclaré que l’organisation d’élections dans un climat politique tendu, pourrait engendrer des crises dont les conséquences sont incalculables.

Le forum accuse le gouvernement de poursuivre sa politique unilatérale à la veille d’échéances électorales pour les municipales et les législatives, mais aussi des élections présidentielles qui consacrent la fin du dernier mandat de l’actuel chef de l’état.

Il a accusé le régime de faire passer des lois relatives à la mise en place d’institutions qui seront chargées de l’organisation des élections, des structures issues d’un dialogue utopique qui n’a pris en compte que les décisions annoncées au préalable ou celles présentées par son parti.

Le communiqué ajoute que l’adoption des lois électorales ne fera qu’accroître les tensions et renforcera davantage l’absence de confiance entre les différents acteurs politiques.

Le FNDU a demandé à toutes les forces vives du pays à persévérer dans le combat pour imposer le changement démocratique et l’alternance pacifique du pouvoir, invitant tous les citoyens à faire face aux politiques du régime et sa détermination à prendre le pays en otage et à l’entraîner vers l’inconnu.

Il a accusé le régime d’étrangler les libertés, d’étouffer toute voie qui s’élève pour dénoncer la corruption du régime, la violation de la constitution et les lois, la répression des manifestations pacifiques et la subordination de la justice pour régler des comptes politiques.

saharamedias