Daily Archives: 30/04/2016
Pr Toka Diagana : « Je dédie mon prix à la jeunesse mauritanienne»
«Je suis très reconnaissant et remercie le COAS de Howard University de m’avoir désigné pour recevoir un de ses trois Prix Pour la Recherche. Je suis extrêmement touché par un tel grand honneur. Je dédie mon Prix à la Jeunesse Mauritanienne.»
C’est la réaction du Pr Toka Diagana, Enseignant-Chercheur à Howard University à Washington, qui vient de recevoir le “Faculty Research Award”. Ce prix récompense les performances du Pr Diagana en matière de recherche d’une façon générale (plus de 150 publications en mathématiques dont 6 livres, 8 Thèses de doctorats encadrés).
C’est aussi la récompense d’une année universitaire 2015-2016 au cours de laquelle, il a publié un nouveau livre intitulé : (“Non-Archimedean Operator Theory”, Springer, New York) et 9 autres articles de recherche.
En plus des ces publications, le prix est un encouragement pour les activités du Pr : postes de “Visiting professor” (Professeur visiteur) et aussi participation à plusieurs Jurys de Thèses dans plusieurs universités dans le monde.
Il s’agit de : – Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, Paris, France (Professeur invité + Membre du Jury d’une Habilitation à diriger des recherches) – Université de Versailles, Paris, France (Membre du Jury d’une Habilitation à diriger des recherches) – University of Chile, Santiago, Chili (Professeur invité) – University of Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc (Professeur invité + Membre du Jury d’une Thèse de Doctorat) – Université des Antilles et de la Guyane, Guadeloupe, France (Membre du Jury d’une Thèse de Doctorat) – King Fahd University of Petroleum & Minerals (KFUPM), Dhahran, Arabie Saoudite (Professeur Visiteur).
Pr Diagana est Lauréat 2006 du prix Chinguitti, du prix Emerging Scholar Award, « Elu membre » de l’Académie Africaine des Sciences (Novembre 2009). Il faut y ajouter la Médaille de la Reconnaissance nationale (Mauritanie) en 2011.
©Cridem 2016——-
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A Lire —- Portrait Pr: Toka Diagana, Un mathématicien au service du développement
Mauritanie: marche des descendants d’esclaves noirs pour des droits civiques
Les participants célébraient le troisième anniversaire du “MANIFESTE Pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines au sein d’une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même” . Le document a été proclamé le 29 avril 2013.
Se réclamant près de « 50% » de la population mauritanienne les Harratines se disent « marginalisés » dans un pays qu’ils estiment dominés par leurs anciens maîtres, les Beïdanes, appelé “Maures blancs” . Voir les statistiques tirées du Manifeste.
«La souffrance des esclaves et descendants d’esclave dure depuis des siècles et nous avons que notre combat ne sera pas aisé et que notre chemin est semé d’embûches et que seule la persévérance nous permettra d’atteindre les objectifs légitimes qui sont l’émancipation des Harratin et celle de toutes les victimes de l’injustice dans notre pays», a déclaré Boubakar Ould Messaoud, président du comité de suivi du Manifeste, devant la Place Ibn Abasse qui reçoit les plus grandes marches au centre de Nouakchott.
L’esclavage a été aboli en Mauritanie depuis1981. Les auteurs risquent jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. Cependnt, “le phénomène persiste” selon les organisateurs de la marche.
L’article 8 du « Pacte international relatif aux droits civil et politiques» stipule également: «Nul ne sera tenu en esclavage, l’esclavage et la traite des esclaves, sous toutes leurs formes, sont interdites»
Boubakar Ould Messaoud a estimé que “L’élaboration des textes juridiques ne suffit pas et que seule la traduction dans les faits des principes de dignité de liberté et d’égalité constitue un réel progrès. Or force est de constaté que celle n’est pas encore le cas et que les demandes raisonnables et légitimes présentées dans le manifeste sont encore loin d’être s’satisfaites»
Des cadres harratines occupent d’importantes fonctions politiques, économiques ou socioculturels. Le manifeste considère cependant que « La condition générale de cette communauté demeure marquée par l’esclavage et ses séquelles : l’exclusion, l’ignorance et la pauvreté y prévalent dans l’indifférence totale des pouvoirs publics ».
A lire aussi:
Mauritanie-Boubacar Messaoud: Le Manifeste des Harratines, un appel pour que ce pays avance dans la paix (Interview)
ALAKHBAR (Nouakchott)-
Mauritanie: malgré la loi, les esclavagistes sont rarement condamnés
En Mauritanie, un ensemble d’organisations de la société civile réunies sous la bannière du Manifeste pour les droits politiques économiques et sociaux des Haratines, les descendants d’esclaves, a défilé vendredi 29 avril dans la capitale Nouakchott.
Leur objectif : sensibiliser sur le sort de cette communauté qui compose 40% de la population et dont les membres ont la peau noire. Les Haratines sont encore largement stigmatisés, voire réduits en esclavage dans des proportions difficiles à déterminer.
Depuis 2007, l’esclavage est criminalisé dans le pays et depuis 2015, il est inscrit comme « crime contre l’humanité » dans la Constitution.
Boubacar Messaoud de l’association SOS Esclaves le concède volontiers : l’Etat a ces dernières années fait des efforts considérables pour consacrer dans la loi le caractère inique de la pratique ancestrale de l’esclavage dans toute la région.
Mais un obstacle de taille demeure selon ce militant de la première heure. « Il faudrait que sur le plan de la pratique la justice intervienne correctement parce que nous avons nous dénoncé plusieurs cas d’esclavage et ils ont toujours été libérés par la suite, en requalifiant la chose comme travail non rémunéré parce que ceux qui les jugent sont de la même classe, de la même ethnie, explique-t-il. Pour bannir l’esclavage, il faut que l’Etat mauritanien accepte de se confronter à la réalité et que les juges acceptent de condamner ceux qui pratiquent l’esclavage et que les autorités cessent de déclarer tous les jours que l’esclavage n’existe pas. »
Selon lui, il ne s’agit pas d’un problème de formation des juges, il faut juste qu’ils aient « l’honnêteté et le courage de juger les esclavagistes ».
L’année dernière, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait affirmé qu’il existait seulement « des séquelles » de l’esclavage. Un déni qui rend le travail des ONG plus difficile. En 2015, trois activistes de la lutte contre l’esclavage ont été condamnés à deux ans de prison après avoir mené une campagne de sensibilisation.
video:
https://www.youtube.com/watch?v=eSYTMO3Ad14