Daily Archives: 20/04/2016
Conférences débats des Jeunes FPC : De l’engagement des jeunes en politique ou de leur engagement dans la gestion de leur cité et la question des langues nationales dans le cursus scolaire au menu
Conférences débats des Jeunes FPC : De l’engagement des jeunes en politique ou de leur engagement dans la gestion de leur cité et la question des langues nationales dans le cursus scolaire au menu
La ligue des jeunes des forces progressistes du changement (FPC) a organisé, le samedi 16 avril, deux conférences-débats au siège de ce parti, sis à Sebkha, près de l’hôtel Ikrama.
La première, portant sur la problématique des langues nationales, a été traitée par Dr Dia Alassane, linguiste, professeur d’université ; la seconde pourquoi les jeunes mauritaniens, et en particulier les négro-africains, ne s’engageaient pas en politique ? Une interpellation traitée par M. Samba Thiam, président des (FPC). Abordant son sujet, qu’il avait souhaité laisser aux jeunes, parce qu’il s’agit de leur problématique, le président Samba Thiam a d’abord préféré répondre à la question de savoir pourquoi les jeunes devraient plutôt s’engager en politique.
Dans sa réponse, le président des FPC a avancé plusieurs arguments. D’abord parce que cette lutte les concerne en premier ; ils doivent prendre leur destin en main. Ensuite en référence à la maxime de Frantz Fanon : ”dans une relative opacité, il appartient à chaque peuple de découvrir sa mission : la remplir ou la trahir ”. Ils devraient donc faire le bon choix !
Rendant hommage au passage au courage du colonel Ould Beibacar venu participer volontairement au débat, à ses qualités d’intellectuel qui secoue les idées, alerte des dangers, le Président a dit souhaiter que le colonel fasse des émules, affirmant que « si nous avions dans ce pays plusieurs hommes comme lui, la Mauritanie se serait affranchie de ses pesanteurs.»
Les jeunes devraient s’engager en politique, poursuit-il, parce que la vie est un combat permanent, qu’il faut braver les dangers, mais surtout que la situation du négro-africain l’exigeait. Ils sont objets de toutes les discriminations et brimades, « nous n’existons plus », martèle Samba Thiam. Acceptez cette condition et ne se préoccuper que de l’alimentaire et on tombe dans l’animalité, renchérit-il.
La deuxième raison avancée par le président des FPC est le chômage. Même si on partage cette situation avec de nombreux pays Africains, la Mauritanie garde une spécificité pour la réinsertion des jeunes. Son taux de chômage est des plus élevés et les négro-mauritaniens sont les premiers à en pâtir, a cause du Système. Il faut donc se battre pour changer cette donne, recommande Samba Thiam,
Autre argument avancé par M. Thiam est l’expérience historique. Les jeunes sont un vecteur du changement, partout dans le monde, à chaque fois qu’ils se sont engagés. Il en fut ainsi en Algérie, en Israël, en Afrique du Sud au Sénégal, au Burkina etc. …Partout où les jeunes se sont engagés, il y a eu changement. Toutes les luttes justes aboutissent à une victoire. « Il n’y a pas de marche qui un jour ne finit pas » disait A Kourouma ; le changement viendra ; il sera long à venir, mais il viendra disait Sam Cooke’’. Les jeunes doivent donc se persuader de l’issue positive de leur juste lutte et s’armer d’optimisme
Revenant à l’intitulé de la conférence, à savoir pourquoi les jeunes ne s’engagent pas en politique, Samba Thiam avance quelques raisons. D’abord la perception négative de la politique, comprise comme de la roublardise, du mensonge. Or la politique, au sens noble du terme, ne signifie rien d’autre que s’occuper des affaires de la cite ; au même titre qu’un bon père de famille prend soin de son foyer, de sa famille. Autre raison, croit –il, la peur de la répression. Et Samba Thiam de rappeler les répressions terribles qui se sont abattues sur les négro-africains entre 87 et 91, et qui ont marqué les esprits. La peur est un mauvais compagnon parce qu’elle paralyse …Elle doit être perçue comme un phénomène normal, humain selon Mandela, qui disait que chaque homme éprouvait la peur …le problème était de pouvoir la dominer, la contrôler.
Le troisième argument avancé par le conférencier avait trait à des préoccupations alimentaires, autrement dit la politique du ventre. Tout le monde se pose la question de savoir comment vivre. Tolstoï disait que la marmite, la femme, les enfants ont toujours raison de l’ardeur belliqueuse du prolétariat’’. Non seulement les jeunes ne sont pas assujettis à ces contraintes, mais en plus l’homme est plus que ‘’ manger et boire ‘’, indique Samba Thiam.
Le quatrième argument présenté par Samba Thiam est le souci de préserver une bonne situation, faisant oublier que si le système d’exclusion perdure, il finira un jour par rattraper ceux qui pensent de cette manière.
Le président des FPC évoqua le dernier point relatif à la résistance familiale, parentale. En effet, nombre de pères de famille et de mères de famille déconseillent à leurs enfants de faire la politique ou de s’affilier a certains partis. Face à cette situation, le président Samba Thiam suggère aux jeunes gens d’engager un débat serein avec la famille. C’est là un devoir, une nécessité.
le calame
L’éditorial du calame : Un chat est un chat
Le fameux dialogue, qu’on croyait mort et enterré, refait de nouveau parler de lui. Dans un contexte inédit. Quatre ministres, et non des moindres, ont, à diverses occasions, fait état de la « nécessité » de tordre le cou à la Constitution, pour permettre à notre « guide éclairé » – l’expression n’est, cette fois, pas de moi – de briguer troisième, quatrième et plus mandats. Devant le tollé provoqué par de telles déclarations et en l’absence de réaction du premier concerné, plus personne ne pariait un sou sur un dialogue désormais associé à l’Arlésienne, celle dont parle toujours et qu’on ne voit jamais.
Mais voilà Messaoud, tel un Phénix renaissant de ses cendres, qui prend son bâton de pèlerin, après deux entrevues avec Ould Abdel Aziz. Vantant les mérites du dialogue avec celui qu’il vouait aux gémonies, il n’y a pas longtemps, contre l’avis d’une coalition dont est membre son parti, avec El Wiam et Sawab, et qui, elle, a toujours ménagé celui-là (parfois plus que de raison), l’ex-président de l’Assemblée nationale tente de convaincre le RFD et le FNDU de discuter avec l’homme du 6 Août. Qui, Messaoud le pressent, ne se représenterait pas en 2019. Une intuition qui n’aura pas, malgré les talents de l’orateur, réussi à convaincre grand monde. Du coup, le somptueux dîner qu’il a offert, à la délégation du Front, a fini en queue de mouton : Ould Maouloud et ses amis ont exigé une réponse écrite à leur mémorandum et un désaveu présidentiel public des zélés ministres, déclarant ferme décision de ne pas toucher à la Constitution. Il n’en fallait pas plus pour énerver le vieux leader haratine. Le voilà soudain hors de ses gonds. C’est à peine s’il ne met ses contradicteurs à la porte. « En tout cas, moi », leur lance-t-il, « je vais au dialogue ». Ce qui, du reste, n’a pas surpris la délégation. N’a-t-il pas déjà dialogué, en 2007, avec ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir, en décidant de soutenir le candidat des militaires contre celui de l’opposition ? En 2011, malgré le boycott de celle-ci, dans le cadre de la CAP ? Et en 2012, en déclarant à quelques heures d’un meeting qu’on espérait décisif, qu’il avait parlé avec Ould Abdel Aziz (hospitalisé à Paris, après la fameuse balle amie) et que celui-ci se portait comme un charme ? N’a-t-il pas été nommé, par ce même Aziz, président du Conseil économique et social, une haute fonction douillette qui ne donne droit qu’à des avantages et aucun inconvénient, si ce n’est celui de vendre son âme au diable ? En vertu de quoi s’autoproclame-t-il juge, alors qu’il est déjà partie ? Pour une fois, l’opposition n’est pas tombée dans le panneau. Elle a senti le piège que lui tendait, sournoisement, le pouvoir, pour l’amener à un dialogue-clé de boîte à Pandore. Alors que rien ne le justifie. La réponse aux propositions de Messaoud était, de fait, d’une facilité déconcertante : soit Ould Abdel Aziz veut tripoter la Constitution et il n’y a rien à discuter ; soit il entend la respecter et se retirer à l’issue de son mandat : là non plus, personne ne voit de quoi pourrait-on parler avec lui. Un chat est un chat. Certes, la nuit, tous les chats sont gris mais, en la présente occurrence, le FNDU est bien avisé d’attendre le jour…
Ahmed Ould Cheikh
Rôle de la justice dans le renforcement de l’Etat de droit” : prise de conscience tardive ou …
La sortie du Chef de l’Etat à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle année judiciaire 2016 suscite des avis partagés dans le monde judiciaire. Il s’est engagé à ne ménager ” aucun effort pour renforcer l’indépendance de la justice et améliorer les conditions de ses fonctionnaires”. Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que l’édification de l’Etat de droit et le renforcement des libertés individuelles et collectives sont tributaires du respect de la loi et de la distribution de la justice au profit de tous. Par la justice, des Etats ont été édifiés et par l’injustice, d’autres se sont effondrés ».
Selon lui, « la justice constitue un pilier essentiel sinon majeur de l’Etat de droit car elle veille à l’application saine de la loi dans les affaires qui lui sont soumises, ce qui conforte les individus, groupes et institutions dans le fait que leurs droits civiques, politiques, économiques et sociaux sont préservés ainsi que les libertés individuelles et collectives ».
Le thème retenu cette année est “le rôle de la justice dans le renforcement de l’Etat de droit”. Est -ce une prise de conscience tardive ou une nécessité de consolider l’Etat de droit. En tout cas, les avis divergent. Certains pensent plutôt à des manœuvres politiques destinées à masquer le malaise perceptible dans le corps judiciaire relaté ces derniers temps dans la presse.
Ce mouvement semble aujourd’hui occulté en dépit des dysfonctionnements graves.
Le décret tant décrié est entré en vigueur le 12 avril dernier. Et la lettre de recours en grâce des magistrats est restée lettre morte.
Des observateurs avisés ont constaté la légèreté dont a fait montre le bâtonnier de l’ordre des avocats. Devant instruire à charge la défense, Me Cheikh Ould Hindi s’est retrouvé dans une posture ridicule en offrant sa toge d’avocat des damnés au président de la République, en guise de réplique à son prédécesseur qui, en signe de protestation contre la déliquescence de la justice, avait déposé sa robe avant de se retirer. C’était au cours de la réunion de l’année dernière,
le calame
Les Maures, à la découverte du vide
En échos à l’article signé de Hindou Mint Aïnina, publié par le Calame et repris par « Adrar Info » du 18 Avril 2016, je voudrais rappeler aux Maures, non cités dans l’article en question, qu’ils ont aussi un rôle passé et présent, à jouer dans l’œuvre de reconstitution de l’Unité nationale.Pour le commun des…Maures, la Mauritanie c’était d’abord lui. Du moins, telle a été sa perception des choses depuis qu’il a débarqué sur ce grand Sahara et jusqu’au jour, où il a découvert que la Mauritanie, d’aujourd’hui, c’est surtout les autres (mais pas l’enfer !).
Il est donc passé du stade de celui qui faisait la pluie, ou la sécheresse, à celui d’élément (démographiquement) négligeable. Que s’est-il passé, pour que les Maures dégringolent de si haut, pour se retrouver à la place où ils croyaient avoir, définitivement, « campé » les autres ? Ou plutôt, que n’ont-ils pas fait pour consolider leur statut de substitut des royaumes Africains, maîtres du Sahara d’antan, où ils étaient fiers d’apporter l’Islam, le Coran et la langue Arabe, qu’ils durent imposer, jusque par les armes.
Bien accueillis et bien assimilés par les différentes composantes du peuple de la future Mauritanie (pays des Maures, terre des hommes), l’Islam et le Coran, firent leurs premiers émules en milieux Africains, où bientôt les appels des Muezzins noirs remplacèrent ceux des « pillards », criant « au feu ! », d’où certains ont tiré cet autre nom que l’on donne aux Maures : NAR.
Les Maures, ces mal aimés, tête de pont des futures « Mourabitoune », du Ribat (et non des stades) qui allaient conquérir l’occident (en partie) et établir leur Qualifa jusqu’au cœur de la Castille, se voient aujourd’hui, contraints de partager leurs lauriers avec les Berbères, Haratines, Soninkés, Hal Poularen et Wolof, pour conserver une petite place au…soleil.
Une telle « mutation» implique des « choix » difficiles, mais qui pourraient conditionner la survie des derniers Maures en… Mauritanie. Ces choix passeraient par la remise en cause de bien des acquis, y compris, le nom du pays. Si ce n’était que ça !
Les questions de survie de la Mauritanie en tant que Nation étant dominées par la question de l’unité nationale, de la cohabitation et des obstacles qui s’y dressent : passif humanitaire, poids démographique de chaque composante des communautés nationales, choix des langues de communication et d’éducation, les Maures devraient revoir à la baisse leur propre vision de la démographie et se soumettre aux statistiques.
C’est-à-dire accepter les règles de la démocratie, longtemps esquivées au profit de celles de la…féodalité.
Peut-être qu’à ce prix, les Maures, nostalgiques de la préhistoire de la Mauritanie, pourraient s’accommoder de la place que leur confère les réalités de la Mauritanie du 21éme siècle
Ould Ehlou
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