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Pour un troisième mandat
« En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les (individus qui le composent) ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. Et lorqu’Allah veut infliger un mal à un peuple, nul ne peut le repousser et ils n’ont en dehors de Lui aucun protecteur. » (sourate Ar Ra’d verset 11) Je vous étonnerais peut-être en vous avouant que je suis pour un troisième mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz ! Et j’ai mes raisons. Certes différentes de celles qu’ont avancées trois de ses « ministrés ». Je pense, moi, que si nous voulons que la Mauritanie change (en bien), il faut qu’elle soit encore confrontée avec plus de problèmes. Je choque peut-être. Je dis même des bêtises. Je passe pour un sadique qui jouit de la souffrance des autres. Je suis condamnable donc. Nos vingt ans de souffrance avec Taya n’ont pas fini de nous transformer. On avait pourtant dit, au lendemain du changement du 03 août 2005, « plus jamais ça ». C’est-à-dire que nous n’accepterions plus de dictature, d’injustice, de dilapidation de nos ressources, de clientélisme, de règne de la médiocrité, de dosages tribalo-régionalistes, de menaces qui pèse sur notre unité nationale, d’immixtion de l’armée dans les affaires politiques. De « démogâchis ». les anciens soutiens de Taya retournés contre lui, comme par miracle, avaient œuvré avec ses opposants pour mettre en place de nouvelles institutions censées nous garantir une démocratie qui, si elle n’était pas parfaite, se devait d’être « acceptable » à l’aune de ce qui se vit dans des pays comme le Sénégal et le Bénin. On était loin de penser que tout ce beau monde ne faisait qu’entrer dans un nouveau jeu, dans notre chère « bolletig » pour régénérer le Système. La corruption de notre élite politique est à l’origine de nos problèmes depuis que les militaires ont pris goût au pouvoir un certain 10 juillet 1978. Leur complicité est évidente, même si les politiques tentent à chaque fois de rendre l’armée responsable d’une gestion économique dont l’instrument de planification et d’exécution se trouve être cette élite qui s’adapte à toutes les situations. La corruption de l’élite politique a aussi resurgi sur le peuple qui ne comprend plus que le langage du pouvoir, du rapport de force. Tribus, régions, et personnalités qui comptent acceptent rarement le sacrifice pour l’intérêt général. Chacun évite d’être du « mauvais » côté (opposition). On entre même en compétition pour gagner sur tous les plans, être aux meilleures loges (nominations, marchés, privilèges, etc). Dans un tel contexte, il faut que nos maux atteignent leur apogée pour que nous nous décidions à changer. Je dis souvent que le pauvre n’appréhendera la nécessité de s’opposer à un pouvoir qui le tue à petit feu que le jour où le riz, l’huile, la viande et le poisson seront hors de portée. Aujourd’hui, on est sur la « bonne » voie pour atteindre ce seuil critique mais il faudrait peut-être prolonger le règne du Roi Aziz pour que la nécessité de mettre un terme aux pouvoirs dictatoriaux se fasse sentir non pas chez l’opposition et une certaine élite mais au niveau du peuple. Non pas de façon circonstancielle mais pour toujours. Un troisième mandat est donc nécessaire pour arriver à cette « maturité » dans la réflexion conduisant à chasser un pouvoir par les urnes (comme les Sénégalais l’avaient fait pour Wade) ou, à défaut, par la rue, comme cela est arrivé en 2011 en Tunisie.
Sneiba Mohamed –
rapideinfo.net
« Témoin d’une époque, l’ère des coups d’état en Mauritanie » Al Jazeera, 8ème épisode : L’arrestation de Salah Ould Hanana et le début du procès de Ouad Naga
Dans cette 8ème partie de son témoignage sur « l’ère des coups d’état en Mauritanie », l’ex-commandant Salah Ould Hanana revient sur le bilan des trois coups d’état manqués qu’il a organisés en 2000, 2003 et 2004, sur son arrestation à Rosso le 9 octobre 2004, sur les tortures, les interrogatoires et le début du procès des « Cavaliers du Changement » qui a duré de novembre à décembre 2004 dans la garnison de gendarmerie de Ouad Naga, 50 kilomètres à l’Est de Nouakchott.
Au début de ce 8ème épisode du récit sur le coup d’état manqué de 2004, le journaliste Ahmed Mansour de la chaîne qatarie Al Jazeera qui compile cette extraordinaire aventure militaire en Mauritanie, a tenu à ce que Salah Ould Hanana, ex-commandant et figure emblématique de cette saga, lui explique les raisons des échecs répétés qui ont couronné ses différentes tentatives manquée de renverser Ould Taya, de 2000 à 2004. Dans sa réponse, Salah Ould Hanana a évoqué plusieurs facteurs.
La raison principale qui explique selon lui ces échecs répétés est le fait que ces différents coups d’état ont été planifiés, organisés et exécutés par des officiers et des militaires subalternes, situés très bas dans l’échelle du commandement militaire et donc, éloignés des postes de décision. La deuxième raison, ce serait l’indiscipline caractérisée au sein du commando qui a dirigé ses différents coups d’état, dont notamment celle du commandant Mohamed Ould Cheikhna, mais aussi les nombreuses traîtrises qui ont jalonné le processus. Enfin, autre raison, l’appui fourni par les renseignements de certaines grandes puissances comme la France, les Etats-Unis et l’Espagne, au pouvoir de Ould Taya, qui était un précieux allié dans un contexte marqué par la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Fut évoqué au passage la tentative de meurtre sur le puissant Directeur de la Sûreté d’Etat (DSE) de l’époque, Deddahi Ould Abdallahi, qui visait non pas à le tuer mais à le terroriser, surtout après les tortures qu’il avait exercées sur la sœur de Salah et certains de ses proches. Le journaliste de rappeler que le 9 octobre 2004, Salah Ould Hanana avait publié un communiqué, quelques heures avant son arrestation, où il disait qu’Abderrahmane Ould Mini était tombé suite à une trahison, y voyant clairement la main de Deddahi.
Saleh Ould Hanana sera d’ailleurs arrêté le même jour, alors qu’il tentait de traverser le Fleuve Sénégal, en compagnie du capitaine Ahmed Ould MBareck. Selon lui, il avait demandé à des collègues négro-africains de l’aider à s’exfiltrer et que ces derniers l’avaient mis en rapport avec un piroguier, qui se révèlera être un ancien militaire agent des renseignements. Ce dernier serait venu à leur gîte à Rosso, histoire de préparer leur départ. Une demi-heure après, Salah dit avoir reçu la visite de policiers en civil accompagné de l’officier NGouda. Malgré qu’il se soit présenté comme Salah Ould Hanana, les policiers n’étaient pas convaincu, car dira-t-il en souriant, ils s’attendaient peut-être à tomber sur un colosse et non pas sur un homme tout à fait normal, presque maigrichon. Aussi, ont-ils sollicité un officier de la région militaire qui l’a formellement identifié.
C’est vers 17 heures du même jour que Salah et Ould MBareck débarqueront à Nouakchott. Ils sont tout de suite soumis à l’interrogatoire à l’école de police, de la part de Deddahi, du commissaire Isselmou, et de trois officiers de l’armée, les colonels Ould Ghazawani et Dah Ould Mami, aujourd’hui tous deux généraux, le premier chef d’Etat-major des Armées et le second Directeur général de la Douane. Le troisième officier, est le colonel Aliyine Ould Mohamed, actuellement à la retraite, tout comme Deddahi et Isselmou. Le président de l’Observatoire mauritanien des droits de l’Homme (OMDH) Chinguitty avait écrit à l’époque que « l’arrestation de Salah Ould Hanana mettait fin à 16 mois d’angoisse et de cauchemar de Ould Taya ».
Salah Ould Hanana qui déclare avoir parcouru auparavant les P.V d’audition des officiers arrêtés avant lui, grâce à des complicités au sein de la police, déclare n’avoir donné comme information aux enquêteurs que des choses qu’ils connaissaient déjà, et qu’après son interpellation, il n’y a pas eu de nouvelles arrestations. Car la plupart des noms qu’il lâchait était ceux de personnes, soit hors de portée, en exil, soit des personnes qu’ils ne pouvaient identifier, car connus seulement par les renseignements sous leur nom de code. Ainsi, dira-t-il, beaucoup de personnes, notamment dans l’aile civile sont-ils restés inconnues, comme Mohamed Abbe Ould Jeïlany, qui était haut fonctionnaire international à l’époque, et d’autres.
Le 2 novembre 2004, l’OMDH publie un rapport dans lequel il décrit la garnison de gendarmerie de Ouad Naga comme le Abu Graïb mauritanien, évoquant les terribles tortures qui s’y déroulaient. Pour Salah, les pires tortures sont celles qui ont eu lieu à l’école de Police, notamment sur Abderrahmane Ould Mini, Hassane Ould Amar Jawda, Savra Ould Sid’Ahmed, et d’autres militaires. C’était avant son arrestation et les enquêteurs cherchaient selon lui à leur arracher coûte que coûte des renseignements sur lui. Quant à Salah, il dit avoir subi des tortures plus psychologiques et morales que physiques.
Le 21 octobre 2004 s’ouvrit la première journée du procès de Ouad Naga pour juger 172 prévenus, mais seuls 25 étaient présents ce jour dans la salle d’audience. Parmi eux, aucun des chefs putschistes. Cette journée sera marquée par la vive altercation entre le collectif d’avocats de la défense et la cour. Les avocats protestaient justement contre la composition de la juridiction formée de magistrats civils et de procureurs militaires.
Les prévenus étaient également formés de civils et de militaires, dont trois hommes politiques, l’ancien Chef d’Etat Mohamed Khouna Ould Haïdalla, Ahmed Ould Daddah et Cheikh Ould Horma. L’épouse de Salah Ould Hanana sera arrêtée dans la foulée puis libérée par la suite. Sur l’interpellation des femmes et leurs tortures, le journaliste se demandera s’il s’agit de comportements habituels dans la société mauritanienne. Selon Salah, le règne de Ould Taya a été marquée par un véritable renversement des valeurs et que plus aucune éthique de la société mauritanienne authentique n’était plus respectée. Mais dira-t-il, le phénomène le plus extraordinaire qui a marqué cette période, c’est le courage de la femme mauritanienne, soulignant qu’elle avait pris la tête de la contestation à cette époque, et marquera par la suite de son empreinte toutes les manifestations politiques, démontrant le dynamisme féminin et son engagement surtout dans les périodes électorales.
Salah Ould Hanana raconte que lors de leur transfert de l’école de Police, ils croyaient qu’on les menait vers une prison. Ils seront surpris de découvrir qu’ils étaient conduits dans une caserne de la gendarmerie et dans des trous creusés à même le sol. Il n’y avait ni lumière, ni eau. L’obscurité totale et l’isolement. Il y avait ainsi quatre trous, un pour chacun des leaders, Salah, Ould Mini, Ould Waer et Mohamed Saïd. Pendant trois jours, dit-il, ils ne pouvaient faire la différence entre le jour et la nuit. Cela était d’autant plus gênant pour lui, raconte-t-il, qu’il jeûnait car c’était le ramadan. Au quatrième jour, il se sentait plus faible. Pendant tous ces jours et nuits, on tambourinait sur un fût vide placé au dessus de sa tête pour l’empêcher de dormir.
C’est le 22 décembre 2004 que Salah Ould Hanana et ses compagnons seront entendus. Une délivrance selon lui, car il était prêt à payer tout ce qu’il possédait pour se retrouver ne serait-ce que quelques minutes hors du trou. Cette sortie lui a permis, selon lui, de renconter ses autres compagnons, surtout qu’il avait perdu de vue certains d’entre eux depuis le coup d’état manqué du 8 juin 2003, comme Mohamed Ould Cheïbany, Saadna Ould Hamadi, etc. Il a aussi pu rencontrer sa famille. L’ambiance qui régnait était, d’après son récit, empreinte de forte émotion et de joies partagées.
Au lieu que les autre leur en veuillent de les avoir conduit dans une aventure hasardeuse, au contraire, reconnaît-il, il y avait beaucoup de joie et d’enthousiasme, même de la part des soldats plus jeunes. Le fait s’explique selon lui, du fait que le renversement de Ould Taya était unanimement perçu comme un devoir patriotique pour l’intérêt de la Nation et non pour des intérêts personnels. Partant, tous ceux qui s’y étaient engagés l’avaient fait en connaissance de cause, à leurs risques et périls.Salah Ould Hanana de déclarer que la tactique choisie par lui et ses compagnons était de faire du tribunal de Ouad Naga une tribune politique pour dénoncer les dérives du régime et faire son procès. Aussi, s’étaient-ils partagés les tâches. A lui, il incombait le dossier politique, pour dénoncer le caractère dictatorial, corrompu et corrosif du régime. Abderrahmane Ould Mini s’était chargé du dossier de l’armée, la situation lamentable et le mauvais état de l’institution militaire, les injustices et les iniquités qui y sévissaient, la marginalisation des soldats, leur désarmement aussi bien sur le plan de l’armement que de la formation, au profit du seul Bataillon présidentiel, super armé et entraîné, et dont les membres étaient recrutés selon certaines alliances et allégeances. Enfin, le troisième dossier relatif à la situation des droits de l’homme et à la torture était confié à Mohamed Ould Sayegh qui s’en serait admirablement sorti, souligne-t-il.
Ahmed Mansour trouvera osé, avec un franc rire, la thèse défendue par Salah Ould Hanana devant la Cour sur la légitimité de la tentative de coup d’état contre Ould Taya. D’emblée, il dira avoir su que le procès en cours était purement politique et que la cour était sous les ordres, car précise-t-il, l’indépendance de la justice en Mauritanie reste encore un vœu pieu, surtout à cette époque. Seulement, la présence des médias et d’un large public, offrait la possibilité que le procès soit transmis au monde entier afin qu’il puisse savoir la nature véritable du régime qui gouverne en Mauritanie.
Le journaliste Ahmed Mansour s’étonnera cependant que tout au long du procès de Ouad Naga, pas une seule fois, il ne fut allusion au coup d’état sanguinaire de 2003 et que la cour s’est contenté de juger uniquement cette dernière tentative qui n’avait connu qu’un début d’exécution. Cela démontre, selon Ould Hanana, l’état de cafouillis dans lequel se trouvait aussi bien le pouvoir politique que la cour elle-même. Seulement, il reconnaîtra la dextérité et l’ingéniosité du président du tribunal, le magistrat Mohamed Ould Hadi qui avait toujours l’humour à la bouche pour décrisper l’atmosphère chaque fois que les débats prenaient des formes violentes. Il avait le don de détendre le climat dans la salle d’’audience par ses boutades et ses anecdotes plaisantes, se souvient-il.
Hormis le président de la Cour, le magistrat Mohamed El Hadi, Saleh ne se souvient que du nom des deux procureurs militaires, les colonels Mokhtar Ould Mohamed et Mohamed Ould Bouh. Quant au collectif de la défense, il était composé en majorité d’avocats mauritaniens, d’un avocat français et de d’avocats sénégalais, (dont Me Aïssata Tall : ndlr)
Mais le plus extraordinaire aux yeux d’Ahmed Mansour, c’est le comportement du juge, sensé être sous commandement de l’Exécutif et qui a laissé Salah Ould Hanana s’exprimer comme il veut et descendre avec cruauté le régime de Ould Taya. Et le tout sous le regard des médias qui ont dévoilé au monde des réalités ahurissantes.
Le journaliste de rappeler que dans son plaidoyer, Salah Ould Hanana avait évoqué la présence de 3.000 réfugiés politiques mauritaniens à l’époque rien qu’en France, trouvant le chiffre important. « 3.000 réfugiés pour toute l’Europe » rectifiera Salah qui cite environ 400 négro-africains contraints à l’exil suite aux évènements des années 89-92, auxquels se sont ajouté plusieurs autres acteurs politiques, Islamistes, Gauchistes, Baathistes, etc.
Ahmed Mansour trouvera par ailleurs magnanime la demande formulée par Salah Ould Hanana auprès de la Cour, de libérer tous les autres prisonniers sous prétexte qu’ils n’ont rien fait et de ne condamner que les vrais responsables, à savoir lui, Ould Mini, Ould Cheikhna…
Pour finir, il dira que le juge Mohamed Hadi a géré le procès de Ouad Naga avec une sagesse remarquable, car selon lui, la situation était explosive et aurait pu déboucher sur quelque chose de plus grave, car des questions sensibles touchant au tribalisme, au régionalisme, étaient touchées.Quant aux hommes politiques, Ould Haidalla, Ould Daddah et Ould Horma, ils avaient accusé dans leur plaidoirie Ould Taya d’utiliser la justice pour des règlements politiques contre ses opposants.
La prochaine édition de ce témoignage de Salah Ould Hanana portera sur le contenu des plaidoiries développées lors du fameux procès de Ouad Naga.
JOB
Un malien de France porte plainte contre l’ancien président de la République
Un malien de France porte plainte contre l’ancien président de la République pour recel, abus de confiance, Alpha Oumar Konaré en comparution devant la Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande instance de Paris, le 14 avril prochain Par Aujourd’hui-Mali – Détournement, blanchiment aggrave, extorsion et association de malfaiteurs dans une affaire de 200 kilos d’or. L’ancien Président de la République du Mali (1992 – 2002) Alpha Oumar Konaré, doit en principe comparaitre, le 14 avril prochain, devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris, siégeant au Palais de justice. L’ex- président du Mali est poursuivi pour une affaire de 200 kilos d’or courant son mandat, en 1999, suite à une plainte déposée par Moussa Diallo, un Malien résidant en France depuis plusieurs années. Il est reproché à Alpha d’avoir contribué à la libération de malfaiteurs, notamment Ibrahim Bah (beau-frère du Président Konaré) Toriba Diarra (son chauffeur à l’époque) Doussou Doumbia et Salim Doucouré alors qu’ils avaient été arrêtés et mis en prison à Conakry. Pour la même affaire, ces personnes ont été déjà condamnées chacun par le Tribunal de Première instance de la Commune V à deux ans d’emprisonnement ferme et au payement de 969 millions de FCFA. Malheureusement, cette décision n’a jamais été exécutée par la justice malienne. L’ancien président de la République du Mali (1992 – 2002), Alpha Oumar Konaré est cité dans une affaire d’or par un Malien résidant depuis plusieurs années en France. Il se nomme Moussa Diallo, né en 1946 à Fanga. Cet ingénieur fut un haut cadre de l’administration française. C’est ainsi qu’il avait créé une société dénommée “Etablissement Général Bâtiment Diallo & Fils” dont le sigle est “Egbdf”. Ce Malien qui met en avant le développement socio-économique de son pays, a séjourné à Bamako courant décembre 1999. C’était dans le souci de contribuer à l’essor du Mali. Pour ce faire, Moussa Diallo était accompagné par l’un de ses amis du nom de Wolfgang Scholz. Ce dernier fut l’un des dirigeants de la société Système Immatriculée en France. Malheureusement, ces deux personnalités sont tombées dans le piège des hommes de mains des dirigeants du pays sous le régime du Président Alpha Oumar Konaré. “Ces personnes prétendaient vendre 4 tonnes d’or appartenant aux dirigeants de l’époque. Il s’agit d’Ibrahim Bah, l’un des frères d’Adam Bah Konaré, épouse d’Alpha, Toriba Diarra, chauffeur du Président Alpha, Doussou Doumbia et Salim Doucouré. Ils nous ont montré 200 kilos d’or à mettre à notre disposition à un coût très abordable. J’ai pourtant déconseillé mon ami Scholz de ne pas succomber à la tentation. Mais tous les soirs, ils venaient chez lui et ont fini par nous convaincre. Nous avions conclu des protocoles d’accord. Une fois arrivé à Paris, j’ai dit à Scholz de chercher une société française spécialisée dans le domaine de l’or. C’est ainsi que nous avions contacté la société L.T.D. Finalement, nous étions retournés à Bamako. A trois cette fois-ci. Moi, Michel Meunier et Scholz Wolfgang. Nous avions exigé un garant pour la transaction. Malheureusement, cette condition ne plaisant aux bandits, ils décidèrent que la transaction fût faite à Conakry, en Guinée. Finalement, le représentant de la société minière L.T.D, Michel Meunier, s’était retiré” nous a confié le plaignant, Moussa Diallo. Un coup bien préparé Notre compatriote de poursuivre ainsi : “Wolfgang Scholz nous avait conduits, avec eux, pour effectuer la transaction vers l’Allemagne (Koln). Arrivée à Conakry, nous avions cherché des visas pour Madou Traoré et Sano Mohamed à l’Ambassade de France et nous avions payé le Transitaire Ibrahim Bah, le beau-frère de Alpha Oumar Konaré. Entre temps, Wolfgang m’avait laissé à Conakry pour aller préparer la réception en France. Vingt-quatre heures avant notre voyage, la gendarmerie guinéenne débarqua à mon hôtel et m’interpella pour trafic illicite d’or sur le territoire guinéen. En fait, ce fut un coup bien préparé. Heureusement, après explication bien détaillée, le chef de cette unité, un certain Moussa Sangaré, et ses hommes, avaient décidé d’arrêter le groupe des hommes de mains des dirigeants maliens. C’est ainsi que le chauffeur d’Alpha Oumar Konaré, Toriba Diarra, fut arrêté et mis en prison. Là, la proie était devenue un prédateur. La chasse aux malfaiteurs fut engagée à Conakry pendant trois jours. Finalement, Madou Traoré, Doussou Doumbia, Mohamed Traoré et Ibrahim Bah furent arrêtés “, raconte Moussa Diallo. Et il continue son récit avec force détails : “Ce qu’il faut savoir dans cette affaire, c’est que nous avions dépensé des centaines de millions de Fcfa. Pour le recouvrement de nos dépenses, le juge Condé fut chargé du dossier à Conakry. Les malfaiteurs furent mis en prison. C’est le 6 février 2001 que le président malien, Alpha Oumar Konaré, s’était rendu en catimini à Conakry pour une visite éclair de trois heures seulement où il a rencontré l’ancien président guinéen, Lassana Conté. On ne sait pas pourquoi un Président de la République s’intéresse à ce genre d’affaire. Il est intervenu pour que ces hommes puissent être libérés. Le soir, la gendarmerie m’apporta la promesse de nous rembourser toutes les dépenses par le biais du ministère des Affaires Etrangères du Mali. Cela, par la voix de son antenne basée à Conakry. Ce qui expliquait l’ingérence de l’Exécutif guinéen dans sa justice. Ces hommes furent finalement libérés. Sur cette promesse, deux de leurs agents, à savoir Moussa Konaté et Charles Bouadou, avaient pris contact avec moi pour me payer” précise Moussa Diallo. “Dans la foulée, ils ont organisé la vente de ma maison à 120 000 euros, soit 80 millions de Fcfa “ Selon toujours Moussa Diallo : “Les hommes de mains de Alpha Oumar Konaré, aux multiples identités, m’avaient remis deux chèques. Lesquels furent déposés, l’un sur le compte de ma société Egbdf et l’autre sur le compte B.O.A. Seize jours après avoir déposé ces chèques, ils retournèrent impayés avec la mention opposition de l’émetteur. C’est ainsi que j’ai porté plainte pour recouvrer mon argent. J’ai chargé Me Pierre Mairat de diligenter la procédure. Une semaine après, j’ai reçu une lettre de la Banque de France m’indiquant que ma société était mise en liquidation et un certain Yannick Mandin était désigné liquidateur. J’ai reçus de lui une sommation de remettre toutes les factures en cours de règlement. C’est dans la foulée qu’ils ont organisé la vente de ma maison à 120 000 euros, soit 80 millions de Fcfa. Alors que j’avais acheté cette maison à 274 000 Euros, soit 180 millions de nos francs. J’ai travaillé pendant 20 ans pour payer cette maison. Aujourd’hui, je vis chez ma fille. Mais une partie de ma famille se trouve à Bamako. Et Moussa de rappeler : “Le premier faux acquéreur s’appelle Jean Charles Louis Meichel. Alors qu’il n’avait aucun droit de vendre un bien qui ne lui appartenait pas, il a pourtant vendu mon pavillon avec la complicité des agences Laforêt. En six mois, il y a eu une transaction de vente pour un pavillon dans la région parisienne. Je souhaiterais comprendre la provenance et la destination des fonds et savoir quel est le notaire qui a pu établir ces actes notariaux, alors que j’étais propriétaire de mon pavillon puisque c’est moi qui continuais à payer le Crédit foncier de France” nous confie Moussa Diallo qui se trouve dans une situation déplorable. Plainte contre Alpha devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris Notons que cette affaire d’or avait été déjà jugée par le Tribunal de Première Instance de la Commune V, en avril 2015. Cette juridiction avait déclaré les prévenus coupables des faits à eux reprochés. Il s’agit de Toriba Diarra, Doussou Doumbia et Salim Doucouré poursuivis pour escroquerie et complicité et condamnés, chacun, à deux ans d’emprisonnement ferme. Le tribunal les avait aussi condamnés au payement de plus de 969 millions de Fcfa pour toutes causes confondues. Malheureusement, cette décision n’a jamais été exécutée par la justice malienne. Cette affaire vient donc de connaitre un nouveau rebondissement. En effet, notre compatriote Moussa Diallo a porté plainte contre l’ancien président de la République du Mali, Alpha Oumar Konaré, devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, siégeant au Palais de Justice. L’ancien président de la République doit se présenter devant le juge, le jeudi 14 avril prochain. Ce qu’on lui reproche : recel, abus de confiance, détournement, blanchiment aggravé, extorsion, association des malfaiteurs… Le nommé Moussa Diallo affirme vouloir tout simplement être remis dans ses droits par la justice française. Pour cela, il réclame 20 millions d’euros, soit plus de 13 milliards de Fcfa de dommages et intérêts à Alpha Oumar Konaré et Charles Bouadou.
Affaire à suivre !
Alou B. HAÏDARA
Source: Aujourd’hui-Mali
malijet.com
Mauritanie: liberté provisoire pour deux journalistes accusés de diffamation
ALAKHBAR (Nouakchott)-La liberté provisoire a été accordée aux deux journalistes qui ont été placés sous mandat de dépôt jeudi dernier après une plainte pour « diffamation » déposée contre eux par Badr Ould Abdel Aziz, fils de l’actuel président mauritanien.
La liberté provisoire est intervenue après une marche de protestation contre l’arrestation des deux journalistes.
La marche a débuté de la prison centrale de Nouakchott jusqu’au Ministère des Relations avec le parlement et de la société civile (en charge de la presse) en passant par le Ministère de la Justice et par le Palais de justice.
Les deux journalistes, Jeddna Deida, directeur de publication du site Mauriweb et Babakar Baye Ndiaye, webmaster du portail Cridem, avaient été placés sous mandat de dépôt ce jeudi à la prison centrale de Nouakchott.
L’affaire est partie d’une information relative à l’évacuation à l’hôpital militaire de Nouakchott d’un berger qui a été blessé par balle, la semaine dernière.
Des sites d’information en ligne et des internautes avaient attribué le tir au fils du président.
En janvier 2012, Badr Ould Abdel Aziz avait ouvert le feu sur une fille, Rija Mint Weiss Ould Seyad, qu’il avait atteinte à la poitrine.
En juillet 2014, Badr Ould Abdel Aziz a été blessé par balle.
Religion/ Ould Mkhaitir, l’espoir est permis
Le jeune « mouhalème » (celui qui sait), Mohamed Mkhaitir, condamné pour apostasie est-il plus « criminel » que ceux qui ont fait quinze fois pire que lui, en plein mois de miséricorde (ramadan) ? Nos oulémas qui veulent se donner de la contenance, ne toucheront pas un seul cheveu de ce garçon, bien au contraire, son dossier semble être devenu une patate chaude pour eux. A écouter certains jeunes imams dans les mosquées le vendredi, c’est bien Le Saint-Coran qui met en garde contre « ceux qui spéculent sur les versets de Dieu » (XL, 35). Et c’est à ce travail de sape que se livrent ceux dont les élucubrations enflammées, cherchent à étouffer les vaines paroles du Livre.Le Saint Livre est revenu sur une batterie de mesures, contre toute dérive : « Il n’y a pas de contrainte en religion » (1,256), « que celui qui veut croire croie, que celui qui ne veut pas croire, reste incroyant » (XVIII, 29). « Ne traitez pas en infidèle, celui qui vous dit paix » (IV, 84). Le pauvre gosse en voyant qu’il n’avait été compris, l’a dit. Alors que veut-on ?
« Celui qui tue un innocent, est considéré comme avoir tué tous les hommes » (IV, 82), « ne tuez aucun être humain, c’est une chose sacrée » (VI, 151) etc. S’il y a une dérive que l’Islam condamne sans rémission, c’est celle qui consiste à trouver des associés à Dieu (IV 48, 116), à faire croire que quelqu’un peut détenir une parcelle de son pouvoir.
Aussi, l’espoir est permis, pour un pauvre innocent qui a rencontré des gens qui ne savent pas lire entre les lignes, et dont le peuple a retenu qu’ils ont la fâcheuse habitude de ne voir et juger les choses et les phénomènes de la société, qu’à partir du prisme déformant de leurs intérêts étroits.
ADN
Source : Rédaction Cridem
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