Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: September 2014

Les noirs sont devenus les Roms du Maghreb

Les noirs sont devenus les Roms du Maghreb« Les noirs sont devenus les roms du Maghreb. » C’est par cette formule provocatrice, que le sénégalais Boubacar Seck dénonce le sort terrible réservé aux noirs dans les pays maghrébins.

L’Europe délocalise la gestion de ses frontières. Les responsables européens ne veulent plus voir à la une des journaux télévisés, des bateaux d’immigrants s’échouer sur les côtes de Lampedusa dans les conditions tragiques que l’on connait. Elle a donc confié au Maroc la mission de gérer le problème migratoire subsaharien. Le Maroc, étant le point de passage vers l’Europe, des milliers d’africains rejoignent le nord marocain dans l’espoir de passer du coté espagnol. Mais cette aventure périlleuse n’est pas sans risques. Et les dangers commencent à l’intérieur des frontières marocaines.

En effet, c’est au Maroc que les violences en séries à l’égard des populations subsahariennes sont les plus cruelles. De nombreuses agressions se déroulent sur le territoire marocain en toute impunité. La situation est bien connue de tous, mais les autorités semblent faire la sourde oreille et n’ont pas l’air de vouloir éradiquer ce racisme anti-noir.

Le 24 juillet 2013, c’est le drame avec l’assassinat du congolais Alex Toussaint Mianzoukouta, qui est jeté d’une fourgonnette de police en marche sur l’autoroute, alors que les forces de l’ordre marocaines le reconduisaient à la frontière. Quelques jours plus tard, c’est la jeune ivoirienne Tina Melon, mineure, qui est victime d’un viol collectif par quatre policiers. Un autre meurtre a lieu le 14 août de la même année à Rabat, lorsque trois coups de poignards viennent achever le jeune sénégalais Ismaila Faye, qui aurait refusé de céder sa place dans le bus à un marocain.

Toutes ces affaires ont suscité l’indignation dans le pays, et des marocains ont décidé de dire non au racisme. Un collectif regroupant onze organisations a donc vu le jour sous le nom « Papiers pour tous ». Ce collectif qui œuvre contre les discriminations a lancé une campagne choc avec pour slogan « Je ne m’appelle pas ‘Azzi. J’ai un nom. » ‘Azzi étant un terme péjoratif pour désigner le noir africain. En français, l’équivalent serait « nègre ».

 


Affiche campagne « Je ne m’appelle pas Azzi

Affiche campagne « Je ne m’appelle pas Azzi

L’Algérie et la Tunisie ne sont malheureusement pas exemptes de ce fléau. En février 2013, ce sont deux jeunes camerounaises qui sont violées à Oran par la police algérienne, alors qu’en Tunisie c’est tout un immeuble d’étudiants africains qui est attaqué et saccagé.

Ces pays musulmans semblent faire abnégation de ce que l’islam enseigne sur la fraternité humaine. Le Coran est clair, les hadiths sont clairs et la contradiction avec nos textes n’en est que plus flagrante. Et continuer à ignorer ce problème ne le réglera certainement pas …

Source: http://havredesavoir.fr

 

L’interview du président des FLAM en Arabe sur le site Mushahide.com.

زعيم حركة “أفلام” يتحدث عن الوحدة الوطنية والعبودية

 

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b_300_230_16777215_0___media_images_Copie_de_DSCF8588.JPGاعتبر زعيم حركة أفلام صمبه أتيام، ان تعاطي الطبقة السياسية الموريتانية مع وثيقة الحكم الذاتي التي صدرت عن حركته يكتنفه الغموض، مضيفا انه لم يلتقي أي رد فعل سياسي رسمي يعبر عن موقف الأحزاب الموريتانية اتجاه الوثيقة سواء بالقبول أو الرفض.

 
وأكد “أتيام” في مقابلة مع “المشاهد”، ان وثيقة الحكم الذاتي التي أصدرتها الحركة خلال مؤتمرها الأخير، تشكل أساسا للتعايش السلمي بين مكونات المجتمع الموريتاني، حيث تضمن لكل مكونة خصوصيتها وعيشها الكريم في إطار دولة موحدة، داعيا القوي السياسية الي فتح حوار حول الوثيقة وتقديم الاقتراحات بشأنها، مؤكدا انه إذا كانت هناك مقترحات أحسن من ما تضمنته الوثيقة، فإن الحركة مستعدة للتنازل عن بعض مقترحاتها شرط إيجاد بدائل أفضل منها.

وبخصوص اللغط الذي أثير حول دعوة حزب التكتل لمؤتمر الحركة الأخير، قال صمبه أتيام، انه نتيجة للعراقيل التي وضعها النظام في سبيل الحيلولة دون عقد المؤتمر أدي الي عدم تسلم بعض الجهات دعواتها ومن ضمنها حزب التكتل، مضيفا انه ومع ذلك، فإن الحركة سبقت وان دعت الحزب في مناسبات كثيرة إلا أنه لم يلبيها، مستبعد أن يكون عدم حضور الحزب بسبب ما ذهب إليه البعض انه مقاطعة لحركة تدعو الي تفكك موريتانيا، مشيرا الي استقباله في السابق من زعيم الحزب الرئيس احمد ولد داداه في بمكتبه، متسائلا هل يمكن ان يستقبل الرئيس ولد داداه شخصا يدعو الي فك عري الوحدة الوطنية.

وفيما يخص نظرة حركته عن مشكل العبودية في موريتانيا، قال صمبه أتيام، ان الظاهرة مازالت موجودة في موريتانيا، إلا ان انتشارها يختلف من المدينة الي الريف، حيث أنها مازالت في الريف موجودة بشكلها التقليدي، اما في المدينة فإن الظاهرة تأخذ شكلا آخر.

ودعي أتيام، الي تطبيق صارم للقوانين المجرمة للعبودية، وتبني إستراتيجية اجبارية للقضاء عليها، وخلق برامج اقتصادية وثقافية لإعادة كرامة ضحايا الظاهرة.
وفيما يخص الوثيقة السياسية والاقتصادية والاجتماعية للحراطين، فأعرب صمبه اتيام اتفاقه مع النقاط الواردة فيها، خاصة أنها تضمنت نفس المطالب التي جاءت في بيان حركة “أفلام” 1986، مؤكدا ان كل المعلومات الديموغرافية الواردة في الوثيقة صحيحة، إلا انه بخصوص الولوج الي الوظائف، فانه يري أن الأكفأ للوظيفة هو الأحق بها، رافضا التعيين في الوظائف علي أساس اللون او العرق او الجنس، محذرا من نفس السياسة المتبعة اتجاه النساء، حيث تم تخصيص مناصب لهن ويلجها في بعض الأحيان من ليست لديهن الكفاءة لذلك.
وحول بيان مجموعة “أفلام” الرافضة لتحويل الحركة الي حزب سياسي، قال صمبه أتيام، ان القرار تم اتخاذه خلال مؤتمر عام للحركة بإجماع المؤتمرين وهو قرار شرعي، مضيفا ان هناك ستة أشخاص فقط هم من عارض هذا القرار، ومع ذلك فإنهم علموا بمؤتمر الحركة قبل انعقاده بستة او سبعة أشهر، وانه كان بإمكانهم الحضور الي المؤتمر والدفاع عن وجهة نظرهم.
معتبرا ان النضال قد طال لثلاثين سنة، وان هناك من يرحلون عنه ويتخذون طرقا أخري، إلا قطار النضال سيبقى مستمرا، وسيكون هناك مناضلون جدد دائماً للقضايا العادلة.

واختتم زعيم “افلام” مقابلته بالحديث حول أسباب عودتهم الي موريتانيا، قائلا ان ذلك من اجل تعريف الموريتانيين بمشروعهم السياسي ورؤيتهم لموريتانيا، بعد عقود من التشويه وشيطنة خطاب الحركة، مضيفا انهم جاؤوا الي موريتانيا من اجل بناء دولة مكتملة ومتكاملة، وعلي ان ذلك هو غايتهم في أفلام، داعيا النظام الي تفهم ان التعايش السلمي ضرورة تفاديا للمواجهات المستقبلية، مؤكدا انه لكي ينجح الأمر لابد من حوار صريح تناقش فيه جميع القضايا، وأيقاظ المجتمع وتوعيته وإتباع الحق ولو كان مع الأقلية.

 

 

 

Déclaration des FLAM Amérique du Nord : FELICITATIONS ET MOTION D’ADHESION

altLa Section FLAM Amérique du nord s’est réunie en assemblée générale extraordinaire le dimanche 14 septembre 2014 à partir de 19 heures pour se prononcer sur les importantes décisions issues du congrès de notre organisation tenu à Nouakchott les 29 et 30 août 2014. Après avoir écouté le compte rendu exhaustif du déroulement du congrès fait par ses délégués, les militants de la section, à l’unanimité:

  • Félicitent leurs délégués pour leur contribution active aux succès des travaux du congrès extraordinaire de leur Mouvement à Noukachott;

  • Saluent le courage du président Samba Thiam et la mobilisation agissante des militants et sympathisants des Flam de l’intérieur face aux menaces et intimidations du pouvoir ethniciste de Mauritanie;

  • Expriment leur totale adhésion aux importantes décisions prises par leur congrès extraordinaire, notamment:

  1. La réaffirmation de l’option Autonomie régionale comme solution adéquate pour régler le problème de la cohabitation de nos communautés nationales,

  2. La Mutation des Flam en parti politique dénommé les Forces Progressistes pour le Changement – FPC,

  • Félicitent le président Samba Thiam pour son élection à la tête des FPC et lui assurent de leur engagement actif à ses côtés pour le triomphe de la juste cause défendue par leur parti;

  • Appellent tous les militants des Flam à la cohésion et à l’unité au sein des Forces Progressistes pour le Changement-FPC pour faire face, ensemble avec toutes les forces progressistes de notre pays, aux défis du racisme et des discriminations sociales dont sont victimes des pans entiers des populations mauritaniennes;

  • Mettent en garde le pouvoir contre toute tentative d’obstruction aux activités de leur parti, les FPC.

La Lutte continue

                                                                                                                      

                                     Fait à  Kansas City, le 14 août 2014

                                     L’assemblée générale

 

www.flamnet.info

 

Portrait de Sy Abdoulaye dit Saké, rescapé des purges de 1988

Portrait de Sy Abdoulaye dit Saké, rescapé des purges de 1988Le Terroir – C’est un membre actif du Collectif des Victimes et Rescapés des évènements de 1986 à 1991, une association formée pour défendre les droits des négro-Mauritaniens victimes de la répression aveugle du régime du dictateur Maouiya Sid’Ahmed Ould Taya.

Il a été engagé dans l’armée nationale en 1977 comme soldat de 2ème classe dans l’unité 510 de l’artillerie militaire. Aussitôt après son recrutement dans l’armée, il est envoyé au front en pleine guerre de la Mauritanie contre le Sahara occidental sous les ordres du capitaine Ould Minih qui commandait la 5ème région militaire.

Le soldat de 2ème classe Sy Abdoulaye dit avoir participé sous le drapeau national à trois accrochages militaires contre les forces ennemies.

A la fin de la guerre du Sahara, lui et un groupe de soldats fichés par le commandement militaire comme soldats indisciplinés sont réaffectés au groupement des méharistes commandés à l’époque par un certain sous lieutenant du nom de Modié avec comme adjoint l’adjudant Elati.

De 5 Heures du matin jusqu’à 6 heures de l’après-midi, Sy Abdoulaye et ses compagnons d’arme marchaient à pied conduisant des chameaux. C’était la pire souffrance, déclare t-il et à chaque fois qu’on trouvait à manger, ça coïncidait avec l’immolation d’un chameau, a ajouté Saké. La viande était partagée entre les 50 personnes et chacun conservait sa viande car les éléments de l’équipe se perdaient dans cette interminable marche dans le désert.

Le soldat et ses compagnons se sont égarés plusieurs fois à la frontière de l’Algérie et de la Mauritanie. La faim, la soif et la saleté nous rongeait les corps, le lieutenant Modié est là vivant et il peut en témoigner.

« Nous étions des nomades et nous partions à la recherche d’autres populations nomades dans des endroits perdus dans le désert et qui n’avaient pas accès à la santé et à l’eau ou qui traversaient des problèmes.

Une fois en plein désert parti à la recherche du bois de chauffe je me suis égaré et je ne dois mon salut qu’aux tirs nourris de mes compagnons d’armes qui m’ont orienté Tout ça nous l’avons accepté par patriotisme.

Un jour un serpent a mordu mon chameau qui a rendu l’âme par la suite. On m’a affecté à Oualata en qualité d’ordonnancier pour me punir, puis dans l’unité des supplétifs. Les injustices au sein de l’armée Mauritanienne sont très anciennes et font légion. Nous avons été commandés par Breîka à Néma qui nous a fait cultiver des champs et nous avions une ration individuelle, des boites de sardines et c’est le colonel Ould Lekhal qui a interdit cette pratique. Si on nous prive aujourd’hui de nos droits et on nous traite de la sorte, c’est le comble de l’ingratitude d’un état vis-à-vis de ses propre fils.

Malgré tout ça, nous continuons de courir derrière nos droits, la régularisation de nos pensions de retraite, moi et d’autres compagnons d’arme. Les sacrifices que nous avons déployés pour ce pays, méritent au moins qu’on prêtent attention sur nous et nos problèmes ».

«Notre rôle était de signaler ces cas aux pouvoirs publics. Nous étions équipés de RAC et accompagnés d’un infirmier. Nous avons visité de nombreuses localités telles, Néma, Oulata, Boumdeîd, Tidjikja, Tichitt où une forte pluie nous a surpris un jour sous des palmiers dattiers. Sans compter les risques énormes auxquels nous étions exposés avec la présence des reptiles. Nous avons sillonnés le Maroc et le Sahara. Nous avons été révoqués sans droit pour la seule raison que la couleur de notre peau est noire sur ordre du colonel Arby O Jdeîne, tortionnaire notoirement connu des Mauritaniens » a pesté Saké Sy.

« Et plus pire encore, nous ne parvenons pas à recouvrer nos droits alors que nous sommes des citoyens Mauritaniens qui avons sacrifié nos vies pour défendre ce pays » a martelé l’ex-artilleur de l’armée nationale.

« L’Etat Mauritanien n’a aucune considération pour nous, il n’a que du mépris pour nous. Dans ce pays, les gouvernants n’ont que du mépris pour les négro-africains ».

Toutefois, l’ex-soldat de 2ème classe Sy Abdoulaye ne tarit pas d’éloges à l’endroit de Mohamed Jemil Mansour, président du parti Tawassoul qui selon lui a une grande considération pour la communauté négro-africaine et ne rate aucune occasion de le faire savoir. Ce militant actif de COVIRE ne tarit pas également de critiques à l’égard de l’ancien président Eli O Mohamed Vall qui, dit-il, manifeste tous les jours son rejet de la communauté négro-africaine.

« Ely O Mohamed Vall s’exprime librement tous les jours dans les chaines de radio et de télévision sans être inquiétés par qui que ce soit. Et pourquoi alors s’acharner sur les Flam et son président Samba Thiam. Il faut laisser Samba Thiam tranquille, ce grand patriote qui n’a fait qu’émettre librement son point de vue sur la gestion de la Mauritanie et pas plus. Je remercie Birame Dah O Abeîd pour son combat contre l’injustice et l’arbitraire et je l’encourage à persévérer dans son combat noble pour les défendre les opprimés dans notre pays ».

Age 56 ans, l’ancien combattant de la guerre du Sahara, père de 3 enfants se bat sur tous les fronts de la défense des droits humains et contre tous les fossoyeurs des droits des victimes de la répression aveugle de Ould Taya et tous ceux qui veulent faire obstacle au règlement définitif, juste et équitable du passif humanitaire.

Daouda Abdoul Kader Diop

 

Source: cridem

Nomination à la Primature : Une autre facette de l’exclusivisme ethnique

Nomination à la Primature : Une autre facette de l’exclusivisme ethniqueAlors que l’unité nationale, le caractère multiethnique et culturel de la Mauritanie sont devenus depuis des années des thèmes porteurs, galvaudés dans tous les discours officiels, le partage des richesses et des postes de privilège semble cependant être circonscrit à une seule communauté.

Les dernières nominations à la Primature, et peu avant, à la tête des Secrétariats généraux des ministères indiquent clairement, que la Mauritanie appartient à une seule ethnie. Tous ceux qui dénoncent un tel état de fait courent le risque de la diabolisation sous les étiquettes «racistes» et «extrémistes».

Le Premier ministre entrant, Yahya Ould Hademine a nettoyé son écurie en amenant ses propres hommes après avoir renvoyé quelques figures vieillissantes que son prédécesseur avait laissées sur place.

De nouveaux chargés de mission et des conseillers viennent en effet d’être nommés à la Primature. Il s’agit de Marième Mint Tourad, Mohamed Mahmoud Ould Bousriya, Ahmed Salem Ould Mayabe, Nagi Ould Khattri, Aima Mint Salem Vall, Mohamed Yahya Ould Ahmed El Ghadhi, Hasni Ould Fghih, Isselmou Ould Meynouh, Ebaba Mint Abbad, Ahmed Ould Khteïra.

Des Ould et des Mint qui sonnent bien mauritaniens, pour une République exclusiviste où les autres composantes nationales doivent rester de simples sujets.

L’équipe du Premier ministre sortant, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf n’en était pourtant pas moins coloré, puisque certaines de ses éminences grises ont été remerciées par son remplaçant. Il s’agit entre autres de Isselmou Ould Sidi Moustaph, Mohamed Ould Khabaz, Aboubacar Ould Lemrabott et Yahya Ould Aly.

Toujours des Ould et des Mint qui viennent ainsi s’ajouter à une vingtaine d’autres Ould et Mint promus ministres dans un gouvernement à vingt-huit.

Plus récemment, des directeurs et des Secrétaires généraux ont été nommés parmi cette classe, dont les membres ont eu l’extrême privilège de naître Ould et Mint dans une République où cette particule, à condition d’être d’une bonne extraction, donne droit à toutes les exclusivités. Ainsi, un tel privilège a été accordé à Mohamed Ould Haïba, devenu DG du Port de Nouadhibou et président de l’Autorité de la Zone franche en remplacement de Ahmed Salem Ould El Arbi, projeté à la tête de la Somelec.

C’est au nom du même principe de classe que le capitaine de Vaisseaux, Ahmed Ould Sayed Ben Aouf, a été bombardé commandant de l’Académie navale, que Marième Mint El Mouvid, Mohamed Ould Ahmed Aida, Ahmed Ould Sidi Ould Edje, Khadijetou Mint Bouka, Lematt Mint Ownen, Khalil Ould Mehdi, Moyma Mint Dhehbi, Mokhtar Ould Hendi, M’Ayziza Mint Kerbaly, ont été promues ou maintenus comme Secrétaires généraux de ministères, ou directrice adjointe d’entités publiques.

Exception ! Une «Non Mint» en la personne de Aîda Niang a été casée dans un poste de directrice de cabinet. Sur plus de vingt postes de hauts fonctionnaires, Aida Niang est la seule représentante de la communauté négro-africaine, la seule qui n’appartient pas à la classe des privilèges, à être nommée dans cette dernière vague, comme si sa désignation n’avait en fin de compte pour finalité que d’éloigner le mauvais œil.

Mais pour les chauvins, ceux qui ne rêvent que d’une Mauritanie «blanche», «arabe», une Mauritanie qui pourra trimbaler dans les sommets de la Ligue une délégation colorée, au nez aquilin et à la chevelure lisse, toutes ces nominations ne rentrent que dans l’ordre normal des choses. Aussi, aucun site arabophone n’a relevé l’anomalie, aucun analyste de la communauté privilégiée, n’a crié au scandale. Mais qu’un Birame Abeid, un Birane Wane ou un Samba Thiam s’offusque d’un tel racisme, c’est tous les sites arabophones, toutes les armées d’analystes de la communauté visée qui vont s’élever pour les taxer d’extrémistes et de racistes.

Et le président Aziz montera sur ses grands chevaux pour les crucifier, applaudis par les milices de religieux, adeptes de la division de classe et de l’asservissement humain.

Ce constat ne pourra que remettre en débat, la sempiternelle équation de la cohabitation sociale et de l’unité nationale, rudement mises à l’épreuve par un racisme officiel d’Etat.

Pourtant, les autorités mauritaniennes qui ramènent dans tout leur discours ces deux problématiques, sont ceux-là même qui se sont érigés tout au long de l’histoire contemporaine du pays, en champions de la division, posant chaque jour les jalons de l’implosion intercommunautaire.

L’exemple de Niabina, ainsi que l’établissement dans toutes les villes de la Vallée d’une véritable administration de domination, éloignent encore davantage l’espoir d’une véritable réconciliation nationale.

Pas étonnant que la Mauritanie enregistre aujourd’hui une si forte exaspération communautariste, faisant imploser ici et là, la colère des exclus et des marginalisés.

Que les Haratines, utilisés à bon escient pour des besoins d’addition démographique, cherchent aujourd’hui à se soustraire du diktat des «Ould et Mint » bien nés, ou que les FLAM demandent l’autonomie régionale comme mode de gestion décentralisée, ne sont que l’expression d’une révolte face à l’injustice sociale, soigneusement encadrée et protégée par la classe dominante qui s’est arrogée à elle toute seule l’ensemble des privilégiés.

Cheikh Aïdara