Monthly Archives: August 2014
Les FLAM en deuil, notre camarade Ousmane Diacko n´est plus!
Nous venons d´apprendre avec une grande tristesse le décès d´un de nos vaillants militants et combattants, notre camarade Ousmane Diacko de Diolli un des responsables des FLAM dans le Toro (Traraza) décès survenu ce matin à Nouakchott.
Rappelons que notre camarade feu Ousmane Diack est un ancien déporté et a vécu plus de 20 ans de sa vie loin de la terre natale et il était un des responsables des réfugiés mauritaniens et des FLAM dans le département de Podor. A son retour au pays dans le cadre du rapatriement organisé, il n´a jamais varié sur ses positions pour une Mauritanie juste et non raciale et il faisait partie des organisateurs de la marche historique des déportés de Boghé à Nouakchott et qui ont été sauvagement réprimés par la police du Général-président.
Le BEN des FLAM et à travers lui tous nos militants et sympathisants présente ses condoléances les plus attristées à sa famille, aux camarades du Toro et à toute la Mauritanie. Qu´Allah l´Éternel, le tout puissant l´accueille en son Saint paradis et que la terre lui soit légère. AMINE.
A la mémoire de tous ceux tombés pour les causes justes nous répéterons après d’autres, cette oraison funèbre devenue classique “Ta vie fut combattante, ta mort héroïque, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle”.
Les Condoléances des Flam-Europe de l´OUEST
Le Bel des Flam Europe de l’Ouest, ses militantes et des militants présentent au camarade Usmaan Bah dit Salif leurs condoléances émues suite au décès de Neene Jala.
Que la terre de Haayre Mbaara lui soit légère, que son âme repose au Paradis.
A l’ensemble des familles Bah de Laaw, à toute la parentèle et au camarade Salif, la section exprime toute sa solidarité.
Pour la section Forces de libération africaines de Mauritanie,
Le secrétariat Presse et communication.
Un nouveau rassemblement de l’opposition
Yahya Ould Ahmed El Waghf, président du Pacte National pour la Démocratie et le Développement (PNDD-ADIL), ancien premier Ministre (2008), travaille actuellement à l’idée et la perspective d’un vaste rassemblement de l’opposition mauritanienne dans une seule formation politique, a appris mardi la PANA de sources concordantes.
Celle-ci accueillerait également des personnalités indépendantes.
De nombreux acteurs séduits par cette idée ont tenu leur première réunion lundi soir et décidé de la mise sur pied d’un comité de réflexion chargé de préparer les modalités pratiques en vue de la réalisation de l’objectif unitaire.
L’ancien premier Ministre mauritanien justifie la nécessité de création d’un grand parti politique par le contexte d’un pays dans lequel « les militaires exercent le pouvoir d’Etat depuis 1978, limitant l’exercice des libertés démocratiques au strict minimum » et l’impératif de se mettre ensemble pour peser sur l’évolution démocratique du pays.
Le deuxième argument est lié au besoin de création d’un cadre unique pour limiter le coût matériel de fonctionnement d’une multitude de partis politiques dont le poids électoral n’est pas toujours évident.
Toutefois, au vu des personnalités présentes au cours de cette première réunion, l’initiative du leader du PNDD/ADIL exclut les trois (3)principaux partis de l’opposition : le Rassemblement des Forces Démocratiques (RDF), l’Union des Forces de Progrès (UFP) et les islamistes du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD-TAWASSOUL).
Par ailleurs, certains obstacles liés aux mœurs politiques nationales et aux ambitions individuelles sont susceptibles de retarder la naissance du nouveau parti, selon l’avis de nombreux observateurs.
Plusieurs partis de l’opposition mauritanienne, des organisations de la société civile, des centrales syndicales et personnalités indépendantes sont actuellement regroupés dans le cadre d’un Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU).
Celui-ci a boycotté l’élection présidentielle du 21 juin 2014 remportée dès le premier tour par le président Mohamed Ould Abdel Aziz avec plus de 81% des suffrages.
lame
Source: le calame
Mauritanie: l’Armée arabise son administration
ALAKHHBAR (Nouakchott)- Désormais toutes les correspondances entres ses états majors ou entre ses unités se feront en langue arabe, a appris Alakhbar de hautes sources militaires.
La mesure exclue les correspondances internationales qui pourront se faire en d’autres langues en fonction des besoins.
La décision serait prise en conformité à l’article 6 de la constitution qui précise que l’Arabe est la langue officielle du pays. On peut lire dans le même article : « Les langues nationales sont l’arabe, le poular, le soninké et le wolof».
L’Arabe était la langue nationale et le Français la langue officielle dans les constitutions du 22 mars 1959 et du 20 mars 1961. La politique de l’arabisation va ensuite créer chez les Négro-africains un sentiment d’oppression culturelle, politique, économique et sociale.
En 1966 le vote d’une loi rendant l’étude de l’Arabe obligatoire dans l’enseignement secondaire avait fait descendre les élèves noirs dans la rue dénonçant le “racisme” et la “volonté d’arabiser le pays”. La grève avait dégénéré à Nouakchott et à Rosso faisant 6 morts et une trentaine de blessés.
Et en avril 2010, des étudiants négro-mauritaniens ont décrié “l’arabisation complète”, accusant le gouvernement d’être derrière cette arabisation.
Contribution : La Mauritanité ! Qu’en dit l’histoire ?
L’opération actuelle d’enrôlement, il semble qu’il s’agisse de cela, plutôt que d’un recensement, la précision est apportée par Mohamed Ould Abdel AZIZ lui même qui doit s’y connaître, ne tient compte ni de notre histoire, ni de notre géographie, ni même de notre géopolitique encore moins de la fragile alchimie (de peuplement ou population) léguée par nos ainés. C’est pourquoi, il nous a semblé utile de rafraichir notre mémoire collective sur la construction toute récente de notre pays afin d’aider à mieux comprendre pourquoi nos populations portent naturellement les mêmes noms de familles du Sahara, du Sénégal, du Mali, du Maroc, de l’Algérie et bien d’autres pays dont des citoyens ont fait le choix d’être des nôtres. Il nous semble, donc, risqué de parler de noms de familles courants.
La Mauritanie n’est pas une île. Elle n’est pas non plus un No Man’s Land. Elle est le reflet de ses voisins, avec une personnalité propre, qui s’enrichit continuellement.
Par sa position géographique, à mi chemin entre l’Afrique noire et le Maghreb, la Mauritanie est un carrefour d’échanges et de cultures, un melting pot. Sa création par la France coloniale répondait à un triple objectif : Relier ses protectorats du Nord (Maghreb) à ses colonies du Sud (AOF et AEF), limiter l’influence Espagnole au seul Sahara et contrecarrer l’idée du «Grand Maroc».
La création de la Mauritanie
Le nom de la Mauritanie n’apparait officiellement que le 27 décembre 1899 par décision ministérielle qui délimitait un territoire qui englobe les régions s’étendant de la rive droite du fleuve Sénégal et de la ligne entre Kayes et Tombouctou, jusqu’aux confins du Maroc et de l’Algérie. Cette décision ministérielle et le choix du nom ont été inspirés par Xavier COPPOLANI.
En 1900, la première limite du Territoire fut fixée à travers un tracé théorique délimitant les zones d’influences franco – espagnoles au Nord. Le 10 avril 1904, par arrêté, tous les territoires situés sur la rive droite du fleuve Sénégal sont rattachés aux protectorats des pays Maures. Paradoxalement, la fracture entre Maures et Noirs de la vallée du Fleuve sera « officialisée » par les arrêtés n°469 et 470 du 20 août 1936 qui organisaient séparément les commandements et administrations : une administration indirecte chez les « indigènes maures », avec des émirs dépendant désormais de l’administration coloniale ; et une administration directe chez les populations sédentaires noires, avec la création de cantons dont les chefs étaient auxiliaires de police judiciaire et percepteurs des impôts.
Ce mode de gestion séparée est renforcé par la mise en place d’un système éducatif différencié. En effet l’administration coloniale, pour asseoir son autorité, affirme son intérêt pour l’institution scolaire en vue d’une plus grande emprise sur les populations autochtones. Dans sa circulaire du 22 juin 1897, le Gouverneur Général E. CHAUDIE écrit : « l’école est le moyen le plus sûr qu’une nation civilisatrice ait d’acquérir à ses idées les populations encore primitives». « C’est elle (l’école) qui sert le mieux les intérêts de la cause française » ajoutera le Gouverneur Général William PONTY dans une circulaire du 30 août 1910, comme pour confirmer les propos de son prédécesseur.
Simplement, l’implantation de cette école en Mauritanie se fera, et pendant longtemps, dans le Sud : Kaédi en 1898, Boghé en 1912…., alors que les Médersas le seront seulement à partir de 1916 à Boutilimit, puis à Atar en 1936…., en raison notamment de l’hostilité affichée en pays Maures. C’est ce qui explique qu’à l’accession de notre pays à sa souveraineté le 28 novembre 1960, l’essentiel des cadres et des lettrés en langue française sont du Sud.
Enfin, le décret du 5 juillet 1944 rattache la région du Hodh, jusqu’alors sous dépendance du Soudan (actuel Mali), à la Mauritanie. Ce rattachement revêt un cachet sécuritaire, l’administration cherchant à neutraliser le mouvement Hamalliste (Cheikh Hamahoullah) dans cette région.
En lieu et place des Émirats (Adrar, Trarza, Brakna, Tagant) et des États du Sud (Guidimakha, Waalo, Fouta Tooro) se substitue et se superpose le futur État de Mauritanie. Jusqu’au 2 juin 1946, le nom de la Mauritanie continuera d’être associé, jumelé avec celui du Sénégal sous l’appellation de « Circonscription Mauritanie – Sénégal » et Saint Louis du Sénégal restera capitale de la Mauritanie jusqu’à la veille de l’indépendance. On comprend dès lors que bon nombre de Mauritaniens soient nés au Sénégal.
Tel est le contexte historique et politique dans lequel a été enfantée la Mauritanie actuelle, regroupant Sooninko, Wolofs, Maures, Bambaras, Haratines et Haal Pulaar en qui vont devoir désormais vivre sur un même territoire unifié et placés sous une même autorité. Il va s’en dire que pour présider aux destinées de notre pays, il vaut mieux connaître ce contexte et tenir compte de toutes les pièces du puzzle. Le prix à payer pour les fils de notre pays, maures comme noirs, sera énorme.
Les clefs de ce nouvel ensemble, fraichement créé, encore fragile, ont été confiées à Mokhtar Ould DADDAH. Si celui-ci appelait à construire ensemble la nation mauritanienne, sa conduite des affaires sera très tôt considérée comme partisane. Il va notamment opter pour une politique d’arabisation du système éducatif qui sera perçue par les uns comme un acte de souveraineté et de « repersonnalisation », et par les autres comme une mesure d’exclusion et d’assimilation. Car l’objectif à peine voilé de cette décision politique était de procéder à un rattrapage de l’avance prise par les noirs, surreprésentés dans l’appareil d’Etat, aux yeux des courants pan arabistes.
Le calcul politique qui sous-tendait cette mesure, les conditions de son application, la mauvaise gestion des conséquences de cette application en termes de contestation cristalliseront toutes les frustrations et « pollueront » pour ainsi dire le climat politique de notre pays. La brèche ouverte depuis est devenue un fossé, si grand aujourd’hui qu’il fait courir à notre pays le risque de conflits à répétitions.
Est-il possible d’éviter à notre pays un futur incertain ?
Les mauritaniens peuvent-ils s’arrêter un instant pour s’accorder sur l’essentiel en vue de construire un destin commun ? Quel modèle pour la Mauritanie : Etat unitaire, Etat fédéral ? Ancrage dans le monde Arabe ou dans l’Afrique noire ? Trait d’union ?
Nous verrons dans notre prochaine livraison que, dès 1946 lors des premières élections législatives dans le cadre de l’Union Française, la question était déjà posée. En 1945, en prévision de ces élections, deux tendances s’étaient dessinées : Chez les Maures « le représentant de la Mauritanie ne saurait être un noir » tandis que les notables noirs, inquiets, font appel à une candidature européenne (source : Sous – série : 2G45 : 134, Archives Nationales du Sénégal).
Quoi qu’il en soit, nul ne peut gouverner paisiblement notre pays en méconnaissance totale de son histoire ou au mépris de celle-ci, faite de recompositions, de brassages, de mélanges de sociétés si différentes que tout éloignait au début, mais qu’il faut désormais administrer harmonieusement selon un principe si simple de justice et d’égalité, non pas de principe, mais d’égalité effective.
Ciré BA etBoubacar DIAGANA – Paris, août 2011.