Monthly Archives: November 2012
Le conflit qui a donné naissance à l’Afrique du Sud
La guerre des Boers a profondément marqué la société sud-africaine. Retour sur «un conflit de blancs» fondateur. Il est rare aujourd’hui que l’on mentionne les guerres qui mirent aux prises les deux populations blanches d’Afrique australe, les colons néerlandophones et les anglophones de la colonie du Cap. Ce silence peut s’expliquer par plusieurs raisons, la première étant que l’humanité a naturellement tendance à fuir la complexité, et que ces conflits ne font rien pour simplifier la vision que l’on peut avoir de l’Afrique.
Du temps de l’apartheid, il était simple de considérer que les blancs étaient des monstres et les noirs des victimes. Il était surtout plus simple de partir du principe que les uns et les autres, les blancs et les noirs, représentaient deux blocs monolithiques.
Comme toujours, la réalité était infiniment plus tortueuse, et lourde de sens. Nous n’allons pas tenter en quelques phrases de résumer l’histoire d’un aussi grand pays que l’Afrique du Sud.
Qui sont les Boers?
En revanche, il peut être intéressant de s’attarder sur ces deux guerres qui opposèrent des puissances coloniales d’un genre très différent, sur des terres qui, fondamentalement, ne leur appartenaient pas.
Car une réflexion, aussi brève soit-elle, sur les guerres des Boers ne peut qu’aider à comprendre la situation actuelle.
Qui sont les Boers? Pour la plupart, ce sont des descendants de colons néerlandais installés au Cap au XVIIe siècle. A la différence des colons anglais qui leur succédèrent et commencèrent à les supplanter, les Boers, ou «fermiers» ne furent jamais soutenus par leur mère patrie, les Pays-Bas.
Leurs rangs grossis par un nombre non négligeable de huguenots français, mais aussi d’Allemands, d’Italiens et même de Russes, les Boers développèrent très tôt une tendance à l’autarcie et à l’autodétermination.
Migration vers l’intérieur des terres
Au début du XIXe siècle, ne supportant plus la mainmise anglaise sur des terres qu’ils avaient été les premiers à exploiter, ils se lancèrent dans ce qui est resté célèbre sous le nom de «Grand Trek».
Au cours de cette migration vers l’intérieur des terres, ils se heurtèrent à la puissance zouloue, alors sous la férule du roi Dingane. Ils parvinrent néanmoins à s’imposer, et se taillèrent ainsi deux fiefs indépendants, la République du Transvaal et l’Etat libre d’Orange, dans les années 1830-1840.
L’Afrique du Sud que l’on connaît aujourd’hui était alors le théâtre de rivalités sanglantes entre les Anglais, les Xhosas et les Zoulous, ces derniers étant également rivaux, entre les Anglais et les Boers et entre les Boers et les Zoulous.
De ce billard à cinq bandes, si l’on peut dire, les Xhosas et les Boers furent les grands perdants, semble-t-il, jusqu’en 1879, quand Anglais et Zoulous réglèrent leur différend sur le champ de bataille, avec les conséquences que l’on sait.
La guerre des Zoulous eut d’ailleurs une influence incontestable sur les deux Etats boers. La résistance zouloue avait été en effet si efficace qu’elle poussa les Boers à envisager de s’arracher à la tutelle grandissante des Britanniques.
A qui revient l’exploitation des terres?
En décembre 1880, les Boers, vivant dans une situation de quasi-annexion depuis 1877, se révoltèrent et chassèrent les Britanniques en trois mois de campagne. Mais pour leur malheur, leurs domaines étaient riches en or et en diamant, suscitant la convoitise de puissants magnats comme Cecil Rhodes.
Les négociations sur les droits d’exploitation des concessions minières durèrent plus d’une quinzaine d’années, mais les parties ne purent parvenir à un arrangement. Entre-temps, l’empire britannique avait déployé des contingents importants aux frontières des deux Etats boers, troupes dont la présence finit par pousser les Boers à déclarer la guerre à Londres en 1899.
Sur le papier, l’affaire semblait entendue. L’empire britannique était capable d’aligner plus de 400 000 hommes, alors que les deux Etats boers ne pouvaient en mobiliser que 80 000, et que leurs forces armées n’avaient rien de professionnel.
Toutefois, les Boers, après des années passées à affronter Zoulous et Xhosas dans la guerre de brousse, étaient passés maîtres dans l’art de la guérilla.
Tous leurs soldats étaient des cavaliers et des tireurs hors pair, conférant à leurs unités une mobilité et une puissance de feu inégalées. Ils s’étaient procuré des fusils Mauser dernier cri vendus par l’Allemagne mais aussi de l’artillerie lourde comme des canons Creusot français de 155 mm.
Une guerre des blancs
L’empire britannique prétendait lutter pour la civilisation et contre l’esclavage, dénonçant d’ailleurs à juste titre le traitement réservé aux noirs par les Boers. Ces derniers, eux, se battaient purement et simplement pour leur survie.
Au début, les combats tournèrent à l’avantage des Boers. Les généraux britanniques accumulèrent les maladresses et firent preuve d’une rare incompétence, envoyant leurs hommes à la mort en rangs serrés sous les tirs d’une précision meurtrière de l’ennemi.
Mais petit à petit, le déséquilibre des forces finit par jouer en leur faveur. Malgré la présence à leurs côtés de volontaires étrangers, dont de nombreux Français, les Boers durent céder du terrain. De plus, cette guerre, pour Londres, fut la première à être véritablement «impériale», puisque des Canadiens et des Australiens y prirent également part.
Si la seconde guerre des Boers fut une «guerre de blancs» qui se battaient en fin de compte pour déterminer qui aurait la haute main sur la région, et si la population des régions concernées par les opérations était aux quatre cinquièmes composée de noirs, il faut souligner que des noirs se joignirent au combat dans les deux camps.
Des noirs au service de leurs maîtres
Du côté boer, si les deux républiques interdisaient officiellement aux noirs de porter des armes, le besoin en hommes était tel que beaucoup de serviteurs et d’ouvriers agricoles suivirent leurs maîtres, rappelant par là ce qui s’était passé dans certains des Etats du Sud lors de la guerre de Sécession (1861-1865).
Les Tswanas en particulier furent mobilisés par les Boers, et on estime qu’en tout, quelque 10 000 noirs servirent aux côtés des républicains. Dans le camp britannique, près de 100 000 d’entre eux furent utilisés comme auxiliaires et porteurs, et 10 000 reçurent des armes. Les Swazis se rallièrent aux Anglais dans l’espoir déclaré de récupérer des terres dont ils avaient été spoliés par les Boers. Dans le Natal, des unités zouloues de police montée furent même constituées.
Ce fut une guerre sans merci. Exaspéré par les pertes et la résistance acharnée des Boers, le haut commandement britannique eut recours à la tactique de la terre brûlée, incendiant les fermes et massacrant le bétail.
Pour faire plier les soldats des «commandos», les unités de guérilla boers, Londres créa des camps de concentration, officiellement pour regrouper les populations civiles loin des zones de combat.
Une guerre indélébile
Dans les faits, cela revint à laisser mourir de faim et de maladie des milliers de femmes et d’enfants boers. Les noirs ne furent pas épargnés ; 115 000 «Boers noirs» furent eux aussi envoyés en camp. En tout, au moins 27 000 blancs et 12 000 noirs auraient péri dans ces circonstances.
Epuisés, isolés, les Boers finirent par déposer les armes en 1902. Afin de pouvoir continuer à gérer la colonie, Londres, vainqueur, dut cependant lâcher du lest et accorder une certaine autonomie aux Boers. Les pertes avaient été terribles.
Les Britanniques avaient perdu 22 000 hommes, les Boers 6 ou 7 000, chiffres auxquels s’ajoutent les civils boers et africains morts dans les camps, et près de 8 000 à 10 000 noirs tombés au combat.
Cent dix ans plus tard, la société sud-africaine dont accoucha le conflit reste profondément divisée. Les tiraillements entre Zoulous, Xhosas et Swazis restent importants, et les blancs, même si le sujet est plus rarement abordé, sont scindés entre Afrikaners nostalgiques de l’ère des deux Etats boers et ceux qui se sont résolument tournés vers la métropole anglophone.
L’apartheid, mot afrikaner, symbolise à lui seul le malaise de cette mosaïque volatile née des appétits impérialistes britanniques dans la région.
Et il se trouve encore aujourd’hui des descendants de Boers pour rêver de l’instauration d’un nouvel Etat libre d’Orange.
Roman Rijka
slateAfrique
Pas de participation des fonctionnaires à l’accueil “hypocrite” de Aziz (Opposition)
La Coordination de l’Opposition Démocratique en Mauritanie a qualifié de “pratique archaïque” le fait de “forcer” les fonctionnaires à accueillir le président mauritanien. Le retour de Mohamed Ould Abdel Aziz, hospitalisé en France depuis plus d’un mois après sa blessure par balle, est annoncé pour samedi prochain.
Il est inacceptable, selon un communqué de la COD, d’impliquer les fonctionnaires de l’Etat dans cet accueil “hypocrite” prévu pour “flatter” Ould Abdel Aziz.
Selon la COD, en procédant à cette méthode, le pouvoir cherche à redorer son blason, refaire surface et prétend une capacité de mobilisation des masses populaires. Mais la pratique prouve le contraire: “le régime, en faillite, manipule les citoyens en agissant sur leur salaire lequel est un droit“.
source : Al Akhbar
Kaaw Touré, porte-parole des FLAM: « En Mauritanie, l’esclavage et le racisme d’Etat continuent à sévir » .
Mohamadou Touré dit Kaaw Touré est un réfugié politique mauritanien résidant en Suède. Originaire de Djéol dans le Sud de la Mauritanie, il est le Porte-parole des Forces de Libération des Africains de Mauritanie (FLAM), un mouvement créé le 14 mars 1983. Il a été arrêté en 1986 et condamné suite à la publication du manifeste du Négro-mauritanien opprimé. Poursuivi en 1987 pour avoir dirigé des soulèvements scolaires à Kaédi après l´exécution de trois officiers noirs, il s´exile au Sénégal jusqu’en 1999 après son expulsion. Depuis, il vit en Suède. Dans cet entretien, il revient sur le sens du combat que mène leur mouvement et l’actualité politique mauritanienne.
1. Vous êtes le porte-parole des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), un mouvement créé en mars 1983 et vous vivez en exil depuis 1991 en Suède. Quel est le sens du combat que vous menez contre l’establishment en Mauritanie depuis 30 ans?
D´abord je tiens à préciser que j´ai vécu mes 12 premières années sur les 25 ans d´exil au Sénégal jusqu’à mon expulsion de ce pays-frère, que je considère toujours comme ma seconde patrie, en juillet 1999 pour la Suède suite aux pressions diplomatiques des autorités de Nouakchott. Depuis, et bien avant notre exil, nous dénonçons et combattons le racisme d´Etat et l´esclavage en Mauritanie. Ce que nous mettons en cause en Mauritanie c´est le système raciste mis en place depuis l´indépendance qui opprime la communauté Négro-mauritanienne. Ce Système repose sur des mécanismes bien conçus:
– Le contrôle de la réalité du pouvoir politique, militaire et économique par l´élément arabo-berbère.
– Une arabisation sélective visant à éliminer les écoliers Négro-mauritaniens de la compétition;
– Une option fondamentale de tous les régimes pour une Mauritanie exclusivement arabe.- L’exacerbation par ce Système des problèmes de cohabitation entre les deux communautés racio-culturelles dont les rapports historiques ont toujours été jalonnés à la fois de conflits et de serments d´amitié.
Pour les FLAM, il faut changer ce système vicié à la base parce que ne prenant pas en compte les Négro-Mauritaniens dans la vie de la nation. Il faut œuvrer pour l’unité et non pour l´unitarisme; une unité qui tienne compte de la réalité sociologique, historique et géographique du pays qui est un carrefour culturel-;une unité qui respecte la dignité de chaque Mauritanien et garantisse l’équilibre entre les grandes composantes nationales. Oui pour l’unité, mais qui soit assise sur des fondements inébranlables parce que intrinsèquement justes et égalitaires, afin de construire “le mieux vivre ensemble”, dans une Mauritanie viable, parce que réconciliée avec elle-même. Grâce à notre combat, grâce à la pression internationale et au rôle non négligeable d’acteurs politiques, de la société civile de l´intérieur, le Système a vacillé se parant d´un vernis démocratique, sans changer dans ses fondements. Nous ne nous arrêterons pas avant sa destruction complète, condition nécessaire pour la mise en place d’un Etat de droit, égalitaire et démocratique. Voilà le sens de notre combat.
2. Votre mouvement se définit comme une force de libération, est-ce que dans votre plan d’action la lutte armée est une option ?
N’allez pas croire que «libération» rime forcément avec lute armé! Nous voulons libérer le peuple mauritanien de la misère, de l’obscurantisme, du racisme, de l´esclavage, du joug des militaires; en particulier libérer ses composantes les plus opprimées que sont les Négro-africains et les Harratines.
Enfin, précisions que si, par le passé, l’action armée fut une option, aujourd’hui cette option reste loin derrière nous. Nous nous inscrivons résolument dans la lute politique, pacifique. Nous sommes porteurs d’idées et de projets novateurs que nous souhaitons faire connaitre au people mauritanien, qui seul sera juge.
Bref les FLAM sont un mouvement pacifiste qui privilégie la lutte politique, le dialogue et la concertation, et entendent inscrire leur action dans la confrontation des idées.
3. Votre mouvement dont la plupart des membres ont été contraint à l’exil n’est-il pas coupé des réalités mauritaniennes ?
Comme vous l’avez bien dit, nous avons été contraints à l´exil. Hier, on ne pouvait pas s’exprimer et agir de l´intérieur, sans risquer la prison et même la mort; ce droit à l´expression nous a valu la dénonciation, la répression jusqu’à l’élimination physique de ceux que nous comptions de plus chers dans notre mouvement. L’exil ne peut être une orientation politique parce qu´il n’y a rien de plus pénible que de vivre loin des siens et de sa patrie. L’exil doré n´est qu´un fantasme pour ceux qui n´ont jamais subi les affres de cette contrainte. Mais depuis notre dernier congrès ordinaire, tenu à Paris, notre mouvement a décidé de se redéployer à l´intérieur et de poursuivre notre lutte dans la légalité, pour le règlement de la question nationale et sociale, en vue de l´instauration d´un Etat de droit garant de l´épanouissement économique, social et culturel de toutes nos communautés. Le retour au pays natal se prépare sérieusement et certains de nos camarades anciens déportés au Sénégal sont déjà sur place.
J’ajoute que notre mouvement n’a jamais été, à vrai dire, totalement absent de notre pays, ni socialement, ni politiquement. Nous allons donc reprendre notre place dans notre milieu naturel, entièrement, très bientôt.
4. L’actualité récente a été marquée par l’affaire dite « des tirs amis » qui ont blessé le président Ould Abdel Aziz qui est en convalescence en France. Quel commentaire en faites-vous ?
Nous avons suivi comme tout le monde l´accident subit du président ou « l´erreur des tirs amis » comme le dit la version officielle. Nous déplorons comme tous les Mauritaniens l´opacité qui entoure aussi bien cette hospitalisation que les circonstances réelles du prétendu accident. Nous pensons que le peuple a droit à l´information sur l´état de santé du président de la République. Le Conseil constitutionnel devait se saisir du dossier et statuer s´il y a vacance du pouvoir ou si le président est capable de diriger le pays et préparer la transition le cas échéant.
Puisque de plus en plus on entend parler de transition, la classe politique devra prendre garde de reconduire celle, désastreuse, du Colonel Ely Ould Mohamed Vall, qui avait occulté les problèmes essentiels du pays, tel le problème de la cohabitation. Il ne faudrait surtout pas que cette transition, si elle avait lieu, se réduise, une fois de plus à un changement de régime ou d’homme. C’est le système qu’il faut changer.!
5. En Mauritanie, Messaoud Ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale, est issu de la communauté Haratine. N’est-ce pas là une avancée remarquable ?
Les nominations des présidents du Sénat, Ba Mbaré, et de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir entrent dans le cadre de la politique de réconciliation qu´avait initiée le président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallah et ses engagements pendant les négociations du 2ème tour des élections de 2007. Ces deux personnalités Négro-mauritaniennes n´ont malheureusement pas le pouvoir de décision, ils sont maintenus seulement pour banaliser la question noire et tromper l´œil de l´observateur étranger. La réalité du pouvoir est ailleurs. Depuis le putsch du mois d´août 2008, la page de réconciliation ouverte par le président Sidi a été mise sous le boisseau malgré les larmes de crocodile du nouveau président à travers la prière de Kaédi. Le dossier du passif humanitaire reste entier, l´esclavage continue à sévir, le racisme d´Etat continue de plus belle au vu des nominations de chaque conseil de ministres sous l´ère du Général-président. Tout cela vient montrer qu’on n´est pas encore sorti de l´auberge.
N’deye Khady Lo
Slateafrique
Discuter pour mieux préparer la guerre
C’est au moment même où l’on croyait la tâche du médiateur de la Cédéao dans la crise malienne sur le point de s’achever qu’elle commence à rentrer dans une de ses phases la plus délicate mais déterminante. Avec l’adoption de l’option militaire par le gouvernement malien et ses partenaires, l’on s’attendait à ce que le rôle du président burkinabè, Blaise Compaoré, se résolve à concilier, en cas de besoin, les positions des Maliens pour amener tout le monde à accompagner l’effort de guerre en préparation.
En optant de poursuivre les négociations tout en fourbissant ses armes, l’exécutif malien semble vouloir se servir du dialogue pour préparer la guerre. Conscients que la guerre est devenue inévitable, les autorités maliennes et leurs alliés entendent employer tous les moyens pour la remporter, y compris le dialogue avec certains des occupants illégaux du Nord.
Dialoguer, mais pas avec n’importe qui
Le président Compaoré, qui a toujours préconisé que la voie pacifique fasse partie des options de résolution du conflit malien, a sans doute œuvré pour que l’on arrive à une situation où l’on peut encore explorer la possibilité d’associer certains rebelles à la recherche de solutions. Le dialogue est en effet peut-être encore envisageable avec les moins mauvais parmi les islamistes radicaux et surtout avec les Touaregs qui, il faut le rappeler, sont censés être des Maliens à part entière.
L’on ne perd rien donc à le poursuivre avec les groupes rebelles qui font montre d’une certaine disposition à prendre leurs distances avec les groupes terroristes et les extrémistes islamistes.
L’exercice vaut d’autant plus la peine qu’étant donné la complexité de l’opération militaire en perspective, le MNLA et Ansar Dine, qui donnent des gages d’un possible changement de positions, peuvent être utiles à quelque chose.
Si les discussions avec ces pseudo-repentis aboutissaient à un accord qui permettra aux futures forces africaines coalisées de bénéficier de l’expérience de guerre dans le désert dont ils peuvent se targuer, ce serait un renfort de taille à ne point refuser.
Le MNLA et Ansar Dine sont-ils sincères ?
Même s’il est redondant de rappeler que toute offre venant de ces groupes prompts à retourner leur veste à la moindre occasion doit être étudiée avec la plus grande minutie possible. Les mêmes Touaregs et islamistes qui promettent de prendre leurs distances avec Aqmi et le Mujao se sont en effet joints à ces derniers au début pour s’emparer du Nord-Mali et y installer la chienlit dont eux-mêmes font les frais aujourd’hui.
Le fait qu’ils aient en outre maintenu leurs exigences d’indépendance de l’Azawad et d’application de la charia, nonobstant leurs promesses de réviser à la baisse leurs ambitions, laisse planer un flou quant à la sincérité de leur offre de dialogue.
Fort heureusement, aussi bien le médiateur que les autres acteurs sont visiblement instruits par les nombreux louvoiements de leurs interlocuteurs. Ils sauront donc mettre les garde-fous nécessaires pour éviter de se faire rouler dans la farine. L’idéal aurait été d’obtenir du MNLA et d’Ansar Dine que l’un renonçât à son indépendance et l’autre à sa charia, avant toute négociation avec eux.
Mais à défaut, s’ils tiennent parole en se démarquant clairement des actions terroristes et radicales, c’est déjà cela de gagné. Car, au moins, cela aura l’avantage de permettre une séparation plus nette entre ceux avec qui il faut poursuivre les négociations et ceux contre qui il faut ouvrir le feu.
Certes, il est difficile, pour le moment, de prédire l’avenir du Mali en termes de cohabitation entre Ansar Dine et les populations de Kidal où ce groupe islamiste entend limiter l’application de la charia. Il n’est pas non plus aisé, pour l’instant, d’appréhender avec discernement le type d’autodétermination auquel aspire le MNLA.
Un avenir encore incertain pour le Mali
Les discussions que ces deux groupes auront avec le médiateur tenteront sans doute d’élucider ces zones d’ombre. L’on peut néanmoins subodorer un possible achoppement si d’aventure, l’autodétermination réclamée doit s’accompagner d’une quelconque séparation du territoire malien et si la charia sera imposée.
L’après-libération du Nord-Mali comporte donc encore des incertitudes au cas où cette libération doit se faire au prix d’entente avec des groupes indépendantistes et islamistes. Toutefois, l’extirpation des islamistes radicaux, des terroristes et des narcotrafiquants de cette partie du Sahel demeure la priorité des priorités. Et cela se fera sans doute par la force.
Source: Le pays.
La COD marche pour exiger « la démission » du président Ould Abdel Aziz
Des milliers de sympathisants la Coordination de l’opposition démocratique mauritanienne (COD) ont pris part, mercredi, à Nouakchott, à une marche pour protester contre le régime du président Moahmed Ould Abdel Aziz et exiger sa « démission ».
Cette marche lancée à partir de la mosquée marocaine, par les principaux leaders de la COD en plus de l’ancien président Ely Ould Mohamed Vall, à destination de la place Ibn Abass, où elle s’est transformée en sit-in.
Les marcheurs ont arboré des banderoles, dont certaines portaient les slogans « Tous ensemble pour mettre fin à la vacance et imposer le changement démocratique», Abas abas le régime militaire ».
Les leaders de la COD ont estimé qu’il convient à « mettre fin au despotisme du régime autoritaire de Mohamed Ould Abdel Aziz ».
Ils ont en outre jugé que les dernières apparitions à l’Elysée et sur France 24 du président Mohamed Ould Abdel Aziz n’étaient autres que des « stratagèmes conçus pour faire échouer la marche de l’opposition qui a drainé des milliers de sympathisants de la COD ».
L’apparition du président Aziz à la télévision France 24, après une audience avec le président français François Hollande et l’annonce de son retour de Paris où il avait été évacué après sa blessure le 13 octobre pour soins et convalescence, a mis fin à une période d’incertitude marquée par des spéculations et polémiques sur sa santé, mais elle n’a, apparemment ; eu aucun effet sur la revendication de son départ du pouvoir clamée haut et fort, ce mercredi, par l’opposition. Un retour à la case départ.
Source: ANI