Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: November 2012

Pélérinage d’Inal sur radio pulaarspeaking

altA l’occasion de la deuxième édition du pélérinage d’Inal commémorant la pendaison des détenus Négro-mauritaniens dans le camp d’Inal le 28 novembre 1990 et les victimes des années de braise du régime de Ould Taya, la radio pulaar speaking diffuse une émission sepecilale ce mercredi 28 Novembre 2012 à partir de 19h ( heure de New york).

Vous pouvez suivre cette importante emission au lien suivant: www.pulaarspeaking.org

La police empêche la marche de la caravane d’Inal

altLa police mauritanienne a empêché ce soir la caravane d’Inal au poste de sortie sur la route de Nouadhibou, selon le rapporter d’Alakhbar.
Notre rapporter ajoute que les services sécuritaires exigent un bon de sortie pour les voitures de location, alors que les caravaniers estiment que les contrats de location qu’ils détient les permettent de continuer le chemin.

Plus de dix-sept ONG de défense des droits humains, dans un convoi de 26 véhicules s’apprêtent à quitter Nouakchott pour aller effectuer le deuxième pèlerinage à Inal, une localité située dans la région de Dakhlet Nouadhibou (nord Mauritanie).

Elles rendront hommage aux «28 soldats noirs pendus dans ce village sous le régime du président Maouya Ould Sid Ahmed Taya, à l’occasion d’un 28 novembre», date de commémoration de l’indépendance de la Mauritanie.

Les ONG sont accompagnées des familles des victimes, de religieux, de médecins de syndicalistes et des journalistes. Il y a également provisions alimentaires et du matériel pour implanter des tantes durant les quelques heures de séjour à Inal.

Les ONG participantes sont IRA-Mauritanie, TPMN, les FLAM, SOS esclave, AFCF, Rêve 89-91, Kawtal, le comité de solidarité avec le veuves d’Inal et entre autres.

Source: Al Akhbar

Enrôlement : les Mauritaniens de France inquiets.

altL’enrôlement des populations de Mauritanie continue de susciter des inquiétudes, plus d’un an après son lancement. Exaspérés par les lenteurs constatées dans l’ouverture des centres à l’étranger, les ressortissants Mauritaniens de France ont ainsi répondu ce samedi 24 novembre 2012 à l’appel à manifester lancé par l’Organisation des Travailleurs Mauritaniens de France.
Dans la déclaration lue devant l’ambassade de Mauritanie en France (et dont copie a été remise quelques jours plus tôt aux autorités de ladite ambassade) les organisateurs ont lancé un appel pressant pour l’ouverture d’un centre de recensement qui doit prendre en compte « les contraintes spécifiques qui pèsent sur les Mauritaniens de l’extérieur».

Les retards accusés dans le recensement des Mauritaniens de l’extérieur peuvent avoir des conséquences parfois dramatiques dans certains cas. A l’expiration de leurs passeports, les résidents à l’étranger ne peuvent prétendre au renouvellement de leur titre de séjour. Quand on sait que celui-ci conditionne l’autorisation de travailler, on mesure la profondeur du drame dans lequel pourraient être plongés les concernés. « A l’expiration de nos passeports, nous devenons simplement des clandestins, sans travail, sans droits, sans possibilité de voyager. Un vrai désastre », confie un organisateur.

Autre cas, celui des Mauritaniens n’étant pas en situation régulière vis-à-vis de l’administration française mais pouvant facilement justifier de papiers prouvant leur nationalité Mauritanienne. L’opération d’enrôlement exigera-t-elle des titres de séjour à tous les Mauritaniens ? Imposera-t-elle la présentation de pièces mauritaniennes en cours de validité alors que certains ressortissants Mauritaniens sont retenus en France depuis plusieurs années sans pouvoir retourner renouveler leurs pièces en Mauritanie ? Les Mauritaniens pourront-ils se faire recenser sur la base de pièces comme un passeport ou une carte nationale d’identité (recensement de 1998) même arrivées à expiration ?

Les manifestants ont enfin remis au cœur du débat la question de la double nationalité : « Nous ne pourrions pas accepter que l’Etat Mauritanien refuse de recenser les enfants mauritaniens nés de parents mauritaniens en France ou ailleurs. Il s’agirait d’une remise en cause de la nationalité des mauritaniens nés à l’étranger et donc le droit de sang. Donc une infraction au code de la nationalité » ajoute le communiqué. Enfants soumis par ailleurs au paiement de frais de visas jugés exorbitants par les organisateurs.

Vendredi, M. Mohamed Ould Abdel Aziz confiait à KASSATAYA que les opérations de recensement allaient bientôt commencer en France, deuxième poste à ouvrir ses portes après l’Arabie Saoudite. Il avait également invité les Mauritaniens de l’extérieur concernés par la question de la double nationalité à lui adresser des demandes pour obtenir l’autorisation de conserver leur nationalité d’origine comme le stipule le nouveau code de la nationalité en Mauritanie. Pour M. Sediba Camara, membre de l’OTMF, « nous avons entendu les promesses ; nous attendons maintenant des actes pour pouvoir juger ».

 

Source: Kassataya

Morsi, du super président au super dictateur?

altPrès de 6 mois après sa victoire électorale, le président islamiste Mohammed Morsi sort grand vainqueur de la crise à Gaza et  de la bataille diplomatique qui s’est jouée dans les coulisses. Tous les yeux des observateurs étaient tournés vers le Caire, haut lieu historique de la médiation dans le conflit israélo-palestinien. Morsi a plus ou mois été le chef d’orchestre des négociations. 24 heures avant la signature de la trêve, le président égyptien annonçait déjà l’obtenir dans la soirée. Il a été félicité tant par Washington que Paris. Au centre du jeu politique régional et international, c’est lui qui a obtenu la cessation des hostilités.  Sans remettre en cause les accords de paix avec Israël, Mohammed Morsi n’a pas tardé à rappeler son ambassadeur après l’assassinat du leader du Hamas Ahmad al Jabari. Autre action hautement symbolique, l’envoi du Premier ministre égyptien Hicham Qandil dans la bande de Gaza le 16 novembre dernier. Un effort reçu positivement par la société égyptienne solidaire de la cause palestinienne. Des prises de positions qui tranchent avec la politique de complaisance menée pendant plusieurs décennies par le raïs déchu Hosni Moubarak. Pour le spécialiste du Proche Orient, Dominique Vidal, la position de Mohammed Morsi n’est pas une surprise.

« C’est la conséquence des changements en Egypte et dans la région, à travers ce qu’on a appelé le Printemps arabe. Vous avez aujourd’hui des dirigeants qui sont eux-mêmes plus à l’écoute de leur population, dont le soutien aux Palestiniens est constitutif de leur identité »

Des évolutions politiques qu’Israël aurait, selon Dominique Vidal, sous-estimé en lançant une offensive sur Gaza. Israël se retrouve isolé et perd son allié historique égyptien.Les contraintes liées au rôle de l’armée, à son financement par les Etats-Unis, aux traités de paix avec Israël, laissent des marges de manœuvres au président Morsi.

« Une paix chaude peut se transformer en paix froide », souligne Dominique Vidal.

Morsi sort évidemment renforcé sur le plan régional et international. Mais qu’en est-il sur le plan intérieur? Les Egyptiens plébiscitent depuis longtemps une révision de la politique menée à l’égard du voisin israélien. Une grande partie de la population a donc été satisfaite des prises de positions du président islamiste.

Un régime au dessus des lois

Mais il ne faudrait pas que le super président se transforme en super dictateur…Une crainte alimentée par la déclaration constitutionnelle du président dans la soirée du 22 novembre. Une déclaration de 7 articles qui lui confère davantage de pouvoirs. Il a dans le même temps limogé le puissant procureur général du pays. La Haute cour constitutionnelle est clairement visée. La même qui a, à deux reprises, annulée les décisions du président islamiste. En juin dernier, elle s’était opposée à la volonté de Mohammed Morsi de rétablir le parlement que le tribunal avait dissous. En octobre, les juges ont poussé Mohammed Morsi à faire marche arrière quant à sa volonté de pousser le procureur général à démissionner.

« Le président peut prendre toute décision ou mesure pour protéger la révolution », a déclaré son porte-parole, Yasser Ali

Morsi, le pharaon

L’article 2 protège les décrets présidentiels pris depuis le 30 juin dernier de toutes remise en cause ou contestation. Ces lois et décrets sont « définitifs » et « exécutoires » et ne peuvent pas être contestées. Et cela même devant une instance judiciaire. Idem pour le Conseil de la Shura [chambre haute du parlement] ou l’Assemblée constituante, par ailleurs dominés par les islamistes. La justice ne peut pas ordonner leur dissolution. L’article 3 va plus loin en s’attaquant à la fonction du procureur général qui doit, selon l’article, être nommé par le président de la République pour une période de quatre ans.

Les partis libéraux et l’opposition ont rapidement réagi à une déclaration assimilé à une loi martiale, que 52% des votants égyptiens ne peuvent accepter.

Mohamed Morsi s’est proclamé « nouveau pharaon », a affirmé l’opposant et prix Nobel Mohammed El Baradei.

 

« Aujourd’hui Morsi a usurpé tous les pouvoirs et s’est proclamé nouveau pharaon d’Egypte. Un énorme coup porté à la révolution qui pourrait avoir d’épouvantables conséquences », a écrit El Baradei sur Twitter.

Morsi profiterait de son « capital légitimité » à l’internationale pour se débarrasser du procureur général et parfaire le contrôle des rouages de l’Etat. Plusieurs forces politiques ont appelé à des manifestations de masse sur la place Tahrir ce vendredi contre la déclaration constitutionnelle émis par le président Morsi.

Nadéra Bouazza

for slateafrique

La Caraïbe, un territoire à géométrie variable

altA la confluence des trois Amériques, la Caraïbe en tant que territoire est issue d’un long processus de construction historique. Pourtant, ses limites restent de nos jours encore floues et varient selon les perceptions locales insulaires.

L’étymologie du nom donné à cette région est porteuse d’enseignements, elle est le soubassement des multiples perceptions que les habitants de la Caraïbe ont de leur territoire.

Le terme lui-même fût inventé par les Européens, et non par les Caribéens. C’est donc un exonyme, c’est-à-dire un nom qui nous a été imposé de « l’extérieur ». Le mot Caraïbe dérive de « Karib », le nom donné par les colons européens à l’un des derniers peuples « premiers » ayant survécu au génocide amérindien, témoin de la disparition quasi complète des trois millions d’habitants pré-colombiens des îles caribéennes.

Dans le langage de ce peuple, qui se nommait lui-même peuple Kalinago, le terme « karibna » désignait un homme, une personne. Dans le langage des autres peuples amérindiens de la Caraïbe, le terme désignait le peuple Kalinago et signifiait « brave, courageux ». Un langage créole se forma inévitablement pour permettre la communication entre les européens et les derniers kalinagos réfugiés dans les îles montagneuses de la Dominique et Saint-Vincent : le « baragouin ». De là et de leur contact précoce avec les autres peuples de la région (les Taïnos des Grandes Antilles notamment), les européens en vinrent à désigner les kalinagos par le terme de « karibna », puis de « karib ». Ils cherchèrent très tôt à présenter les kalinagos comme des cannibales, ce qui leur aurait donné la justification morale pour tenter de les « civiliser »… par la mise en esclavage.

C’est à partir de la racine « karibna » que naquit le terme « cannibale ». L’ensemble des toponymes utilisés de manière secondaire pour décrire cette région vient de la même origine. Le terme « Antilles », lui, dérive probablement de « Antillia », une île légendaire du Moyen Age — comme l’Atlantide — qu’on voit apparaître sur les cartes de navigation européenne à partir de 1424.

D’autres ont avancé l’hypothèse d’une étymologie latine désignant les « îles d’avant » (le continent). La dernière terminologie répandue, particulièrement dans le monde anglophone, est celle des « Indes Occidentales », rappelant l’erreur magistrale de navigation des premiers colons européens : lorsque Christophe Colomb débarque sur une petite île des actuelles Bahamas en 1492, il est certain de se trouver au Japon, à la porte des Indes… soit aux antipodes de sa localisation réelle. Ceci n’a rien d’étonnant quand on sait que Colomb lui-même affirmait dans son journal de bord que ses navigateurs, lorsqu’ils ont perdu la terre de vue depuis quelques jours, n’ont plus aucune idée de l’endroit où ils se trouvent.

Un territoire à géométrie variable

Si l’étymologie du terme « Caraïbe » trouve différentes origines, chacune élaborée historiquement par les peuples qui y ont vécu, les contours territoriaux de la Caraïbe semblent encore plus fluctuants.

Si n’importe qui ou presque peut pointer la région sur une carte, bien peu sont en effet capables de la délimiter. Si l’on ne prend en compte que les pourtours de la mer des Caraïbes, des îles comme par exemple la Barbade et les Bahamas en sont exclues, bien qu’étant des destinations caribéennes phares de l’industrie touristique.

Et que faire de ces pays de l’isthme centre-américain qui tournent le dos à la mer des Caraïbes, en s’ouvrant sur le Pacifique à travers leurs capitales et leurs ville-ports ? Que dire, à l’inverse, du Guyana, de la Guyane ou du Suriname, petits territoires continentaux d’Amérique du Sud complètement excentrés à l’est de la mer des Caraïbes, où une population métissée à large descendance africaine parle pourtant différents langages créoles typiquement caribéens ?

Une définition géographique bien trop limitée

La Caraïbe est avant tout une région marquée par une histoire particulière, celle de l’esclavage et des plantations de canne à sucre. C’est, selon un auteur portoricain, l’ « afro-amérique centrale », une région localisée à la fois au croisement de l’histoire et de la géographie. Une région située entre les deux Amériques, en position centrale, caractérisée par la domination de descendants de travailleurs forcés amenés d’Afrique et plus tard d’Asie. Cette mise en relation contrainte créera un attribut essentiel de la Caraïbe : la créolisation.

Il s’agit, d’après les martiniquais Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau, d’une forme particulière de métissage dont les résultats sont totalement imprévisibles et chaotiques. Cette créolisation touche toutes les facettes des cultures caribéennes : langues (créoles jamaïcain, haïtien, guadeloupéen), croyances (vaudou haïtien, santeria cubaine, cultes baptistes, cultes rasta), etc.

Les universitaires caribéens proposent donc des définitions plus précises de la Caraïbe, pour permettre à tous de comprendre ce que sont les « différentes Caraïbes » : la Caraïbe insulaire (qui regroupe, en plus des îles, des territoires insularisés par d’autres facteurs que la mer, comme c’est le cas des Guyanes ou du Bélize), la Grande Caraïbe (qui englobe toute l’Amérique Centrale et le Nord de l’Amérique du Sud), les « Indes occidentales (West Indies) [1] », la Caraïbe du CARICOM [2], la Caraïbe de l’ACS [3], …

Une mosaïque identitaire

Comment les Caribéens aiment-ils se définir ? Quelle perception ont-ils d’eux-même ? Autrement dit, quel est leur sentiment d’appartenance ? Les Cubains, par exemple, se définissent largement comme des « Latinos » et non pas comme des Caribéens – exception faite de ceux originaires de Santiago de Cuba, une ville où la population d’origine africaine est beaucoup plus importante. A l’autre bout de la chaîne de volcans, les jeunes de Martinique et de Guadeloupe ont développé une identité particulière qu’ils nomment « antillaise ». Les Antillais sont, selon leur perception propre, les habitants de Martinique et de Guadeloupe. Opposant cette identité à celle des autres îles de l’archipel, ceci leur donne une place à part dans cet ensemble, à mi-chemin entre la France et la Caraïbe. Pourtant, lorsque l’on demande à des étudiants d’entourer sur une carte la Caraïbe, Cubains comme Martiniquais et Guadeloupéens s’incluent dans cet ensemble.

C’est un des nombreux paradoxes de la perception qu’ont les Caribéens de leur région. Les perceptions des limites de la Caraïbe varient considérablement. Le Guyana et le Belize tendent par exemple à être beaucoup plus rattachés à l’espace caribéen par les anglophones (particulièrement pour les habitants de Trinidad et Tobago) qui sont leurs voisins les plus proches.

Romain Cruse

Lemondediplomatique