Monthly Archives: August 2012
Le Grand Oral en est- il un ?
Le grand oral entre le Président Aziz, qui fête ses trois ans d’arrivée au pouvoir et le peuple a été pour bien des commentateurs de la scène politique des airs du déjà vu. D’une part les réponses apportées aux questions des journalistes n’étaient pas à la hauteur des attentes de nombreux téléspectateurs qui ont passé une longue nuit blanche soit au stade soit devant le petit écran à écouter le déroulement de l’événement. En tout cas les intervenants n’étaient pas nombreux à passer un coup de fil téléphonique pour participer à un échange entre le président et son « Chaab » qui avait beaucoup de choses à dire. Hélas seuls quelques individus triés à la volée ont été choisis parmi ceux qui doivent s’adresser à l’hôte de la soirée.
Comme on pouvait s y attendre, puisque la rencontre avec le peuple du chef est plutôt axée sur un inventaire de bilan du président de la république depuis juillet 2009, Ould Abdel Aziz a indiqué à son public avoir réalisé 70% de son programme électoral. Des chiffres arborés depuis quelques semaines par des membres du gouvernement, réitérés aujourd’hui par le président. « Le PIB a atteint 1230 milliards d’ouguiyas en 2012 contre 854 milliards d’ouguiyas (en 2008 » a-t-il dit soulignant que pour les devises, elles sont disponibles en réserves suffisantes au niveau de la BCM pour la couverture des importations du pays pour une période de 6 mois. Un actif inédit selon ses propos jamais réalisé par les régimes précédents. « Le Fonds national du pétrole s’élève actuellement à 65 millions de dollars et les recettes fiscales sont passées de 37 milliards d’ouguiyas en 2010 à 58 milliards d’ouguiyas (en 2011 » a-t-il ajouté, précisant avec fierté que ces mêmes recettes avaient déjà atteint 95 milliards d’ouguiyas pendant les 6 premiers mois de l’année en cours. A propos du secteur minier, Ould Abdel Aziz a indiqué que la Mauritanie a créé 14.842 emplois en 2011 au lieu de 7.500 en 2008 et a drainé 107 milliards d’ouguiyas en 2011 contre 44 milliards en 2008. Evoquant la question du passif humanitaire, il a indiqué que seule la question des fonctionnaires déportés reste encore en suspens, affirmant qu’elle est toujours à l’étude au ministère de la fonction publique et qu’une solution lui sera trouvée dans un proche avenir. Ould Abdel Aziz a assuré par ailleurs que le pays ne compte pas un seul prisonnier politique ni journal censuré, réitérant les propos du chef de l’Etat sénégalais Macky Sall selon lesquels il effectuera une visite en Mauritanie après l’Aid El Vitr. Le Mali a été également au menu de ce grand oral où selon le président la Mauritanie n’interviendra pas militairement dans ce pays. « Le problème est très complexe, nous n’en possédons pas la solution » a-t-il ajouté, estimant toutefois que son pays fait partie de la communauté internationale qui doit aider Bamako à trouver une solution à l’occupation de 65% de son territoire par des terroristes. D’ailleurs selon des sources un contingent mauritanien figurera dans les rangs de la force armée mobilisée par la Cedeao de quelque 3.300 soldats pour aider l’armée malienne à reconquérir le nord du pays. Senoussi, la lutte contre le terrorisme et plusieurs autres questions ont été également soulevées au président mais certaines sont restées sans réponses exception faite du cas de l’ex dirigeant libyen dont le cas est de l’avis du chef de l’Etat très complexe soulignant qu’il doit être jugé en Mauritanie pour son entrée avec une fausse identité dans le pays. Certes cette heure du bilan n’a pas été vue du même œil par les mauritaniens, puisqu’aux côtés de la COD qui parle de mascarade, d’autres évoquent un choix tactique à vocation politique de la ville d’Atar opéré par le président de la république pour plier les hommes politiques et d’affaires de l’Adrar après les avoir emprisonnés pour les uns, écartés des cercles de décision pour les autres.
La rédaction du Rénovateur
Entre les vérités du président et les questions des journalistes
« Le grand oral » auquel s’est livré le président Mohamed Ould Abdel Aziz à Atar et qui aura duré 4 heures d’horloge a mobilisé des foules énormes au stade de la capitale “Adraroise” plein à craquer de gens venus d’eux-mêmes ou trimballés par des clans politiques qui se sont fortement investis pour la réussite de l’événement.Il fallait que la dimension du rendez-vous ne trahisse pas les attentes.Est-ce le cas ?
La sortie d’un président sous la batterie orale de 8 journalistes avait toutes les chances de porter haut le débat à travers les réponses à des questions parfois pertinentes, parfois évasives posées par le pool de la presse. Mais dans bien des cas les réponses sont passées à côté de la plaque réduisant l’exercice à une sorte d’autosatisfaction du bilan selon son auteur est réalisé à plus de 70% en trois ans seulement ! Si on accepte de se livrer à un oral on doit aussi bien faire la part des choses sans verser dans des procès d’intention du genre de confondre ce que dit le journaliste avec ce que disent les hommes politiques. On ne peut pas admettre qu’un journaliste indépendant dans la formulation de ses question soit taxé de caisse de résonance au service d’hommes politiques alors que dès le départ on lui assurait de sa liberté de dire ce qu’il pense. Mais dès qu’il use de ce droit on le considère comme une milice politique. Apparemment la liberté de penser gêne beaucoup si cela ne met pas à l’aise celui à qui on s’adresse. Il est paru étonnant de voir le président rappeler à chaque fois le journaliste dérangeant si c’est lui qui parle ou si c’est un commanditaire de l’opposition de la COD. C’est ainsi que les soupçons ont pesé à chaque fois sur une question qui fâche si bien qu’on ne comprenait pas si le jeu en valait la chandelle. Le Président se donnait des droits d’adresser des remarques sur une question dont la formulation a piqué au vif, histoire de brouiller les cartes ! Nous avons vu comment des réponses à certaines questions ont été escamotées au lieu d’être prises à leur juste valeur. D’autres ont été passées sous silence par indifférence calculée. Ce grand oral a déçu bien de téléspectateurs qui s’attendaient à un niveau plus relevé et surtout à plus de clarté dans les idées. De bout en bout c’est d’un Président déterminé à écraser ceux qui pensent pouvoir le faire quitter et qui voient partout des rebelles , qui a été au centre d’un plateau télévisé perturbé par le bruit de laudateurs surexcités et apparemment manipulés par des mains de l’ombre. Ces vieilles pratiques qu’on pensait révolues étaient à l’œuvre durant tout le temps qu’a duré l’oral. Le peuple auquel était principalement destiné l’événement est bien resté sur sa faim durant une longue nuit blanche que des jeuneurs épuisé ont eu du mal à tenir. En tout cas pour l’honneur de la démocratie on ne lisait dans le discours présidentiel aucune volonté de tendre la main à l’opposition et du coup œuvrer au dépassement de cette situation aux conséquences incalculables. Dommage !
Cheikh Tidiane Dia
Mauritanie : les FLAM au combat à Dakar pour le règlement du passif humanitaire

Flamnet-Agora: L’esclavage a-t-il existé chez les négro-mauritaniens ?
Sur ce sujet qui suscite tant de polémiques vaines et de faux débats, il est temps d’éclairer l’opinion sur cette question en toute sincérité, avec beaucoup de véracité et d’esprit objectif. En effet, certains qui ont eu à aborder cette question de l’esclavage chez les négromauritaniens, ont fait preuve de tant d’ignorance et surtout beaucoup d’hypocrisie, si ce n’est pour des raisons de calculs sociopolitiques mesquins, désinformant ainsi ceux qui sont intéressés par ce sujet ; le dit sujet que l’on peut qualifier peut-être de n’importe quoi, mais sauf de tabou, dans la mesure où l’on a affaire qu’à un vrai faux débat! Sans référence aucune, sans enquête aucune au sein des populations, les fossoyeurs de l’histoire négromauritanienne, nantis de leurs privilèges dans les régimes qui se succèdent dans le pays, cherchent à être les faiseurs de l’histoire autour de cette question, comme cela a toujours été le cas sur tous autres aspects de l’histoire de la Mauritanie.
Selon la définition: “L’esclavage est l’état d’une personne qui se trouve sous la dépendance absolue d’un maître qui a la possibilité de l’utiliser comme un bien matériel. Il est la privation de la liberté de certains hommes par d’autres hommes, dans le but de les soumettre à un travail forcé, généralement non rémunéré. Juridiquement l’esclave est considéré comme la propriété de son maître. A ce titre, il peut être acheté, loué ou vendu comme un objet.”
Si chez les hommes blancs, l’esclavage s’est fait parfois dans des conditions sanglantes envers l’homme noir, il convient de rappeler que cela s’était passé il y a des siècles, et que par suite de la prise de conscience des penseurs, humanistes et scientifiques, l’esclavage fut tout simplement aboli et par la suite interdit, souvent au prix de luttes sans merci livrées contre les partisans de l’esclavage.
Et qu’en est-il de ce qu’on prétend être de l’esclavage chez les noirs? En fait, déjà il est nécessaire de souligner que le mot « esclavage », tel défini plus haut, est un mot trop fort, mal adapté, et complètement tout à fait en dehors de ce qui se passe chez les noirs de façon générale, et chez les négromauritaniens en particulier. Le plus ignorant de la culture noire devrait néanmoins être capable de se poser certaines questions comme:
«l’esclavagiste tel défini, peut-il exister au sein d’une même communauté vivant ensemble depuis la nuit des temps»? Y’a-t-il eu esclavage de blancs entre eux, de jaunes entre eux? Donc peut-il exister entre noirs? Fort heureusement, ce genre débat ne semble susciter polémique qu’en Mauritanie, et allez savoir pourquoi.
A l’image d’une nation civilisée, qui se veut organisée et bien structurée pour assurer la survie de tous, les communautés négromauritaniennes étaient et sont organisées de façon à établir une totale complémentarité et une parfaite symbiose entre tous ses membres, pour l’intérêt général commun. Cela se passe donc à travers l’affectation de chaque membre de la communauté à une fonction où il semble être celui le plus apte pour l’accomplir.
Ainsi, celui qui possède des dons de réflexions approfondies est considéré comme le maître auprès de qui on va chercher connaissance et auprès de qui tous les enfants seront confiés pour leur éducation; celui qui se trouve dans de bonnes aptitudes physiques sera celui qui va se charger des travaux nécessitant d’efforts physiques; et celui qui adore manier le fer sera celui qui sera chargé de la forgerie, et ainsi de suite…Et tout cela dans l’égalité et le respect mutuel.
Le marabout va éduquer l’enfant du forgeron qui, en échange, lui réalisera des travaux de forgerie, parce que la culture de la monnaie d’échange « l’argent » n’avait pas encore envahi les moeurs.
La conséquence de cette organisation sociale est la formation de groupes de professions appelés castes, parce que chacun individu semble suivre le chemin de son ascendant. Mais en tout cas, il y a une parfaite symbiose où chacun trouve son compte. Contrairement aux idées reçues, les mariages inter-castes existent bel et bien, même s’il y a des préférences comme celles qui veulent, pour de simples considérations économiques, que les mariages s’effectuent entre membres d’une même descendance.
Comme on le voit ainsi, certains qui se posent de questions quant à l’existence de l’esclavage chez les négromauritaniens, s’apercevront que cette même organisation sociale décrite existe aussi dans leur communauté, et puisqu’il n’ y a pas esclavage intracommunautaire chez eux, il ne peut exister chez les negromauritaniens.
Partant de ces faits, parler d’esclavage dans la communauté négromauritanienne relève d’ignorance totale, de pauvreté culturelle et surtout de malhonnêteté intellectuelle. Parce que chez les noirs, il ne peut y avoir usage de force, de contrainte ou d’endoctrinement pour obliger une être humain à travailler gratuitement pour un autre. C’est contraire aux coutumes et aux valeurs humanistes ancestrales de l’homme noir. Il n y a non plus jamais eu de captivité d’humains ou des enlèvements de petits enfants à la razzia comme cela a été le cas chez les communautés arabes.
Mieux, les communautés Peulh, Sarakolé, Wolf, Sérère, Bambara, aux coutumes proches, mais plus ou moins conservatrices suivant l’ethnie, ont toujours coexisté et évolué ensemble dans un même espace naturel sans qu’il y ait un quelconque phénomène d’esclavage entre elles. Et le phénomène d’esclavage n’est d’ailleurs apparu dans cet espace géographique qu’avec l’arrivée des berbères aux tempéraments belliciste et chauvin reconnus.
L’homme noir est connu pour son esprit émotif et son sens de la compassion envers n’importe quel être humain, et souvent ses qualités sont assimilées à tort à de la naïveté. Et pour ce qui est de la communauté noire mauritanienne, malheureusement la cohabitation qu’elle a subie n’a pas été à la hauteur de son esprit de paix et de générosité !
Elle a été surprise, trahie et abusée par des cohabitants d’une autre culture, qui lui sont venus de loin, et dont les membres ont montré le ventre bien plus gros que les yeux et le coeur. Il en a résulté que bon nombre de ses fils, pour la plupart enlevés depuis leur tendre enfance, sont tombés dans l’esclavage pur, tant redouté!
Malgré les temps qui changent, le monde qui se modernise, la mondialisation, les esclavagistes mauritaniens actuels, connus de par le monde entier, paresseux et attirés par le gain facile, préfèrent continuer à perpétrer l’esclavage en utilisant de façon hypocrite la religion. Cela est-ce le fait que, chez ces esclavagistes, il y a incapacité de pensées scientifiques et humanistes comme chez l’homme blanc?
En tout état de cause, la communauté negromauritanienne souffre cruellement! Car, en plus d’être entrain de se faire priver de son milieu naturel et de sa survie, elle est accusée de tous les maux, dont le dernier en date, celui de l’esclavage ! Aussi, en plus de se faire rejeter par ses bourreaux, elle se fait aussi rejeter par ses semblables noirs victimes de l’esclavage endémique.
Avec une nouveauté inouïe dans l’histoire de l’esclavage : les esclaves, sur volonté de leurs maîtres, peuvent même être utilisés pour réprimer ou massacrer leurs propres frères, comme ce fut le cas en 1989 lors de la sanglante crise sénégalo-mauritanienne.
Avec le regroupement au sein d’un même pays des communautés arabo-berbères et négro-mauritaniennes, est-il légitime de faire le constat suivant : « il n’y a plus de patrie; l’on ne voit d’un pôle à l’autre que des tyrans et des esclaves ».
Mamadou Dia
Contribution au rétablissement de la vérité sur le peuplement historique de la Mauritanie
Il m’a été donné de constater à l’occasion des cérémonies relatives à nos villes anciennes, ou interventions à la télévision surtout à travers des émissions intitulées; « Araf watanak » (connait ton pays) d’une radio privée récemment autorisée, qu’une bonne partie de l’histoire vraie de la Mauritanie a été sinon omise du moins tronquée. Nulle part dans ces émissions on évoque l’histoire vraie du peuplement de la Mauritanie. Aussi cette question interpelle t- elle ma conscience pour apporter ma contribution sur cette histoire. Une contribution dont l’essentiel est tirée de l’œuvre du célèbre Professeur Oumar Kane originaire du village de Daw département de Maghama. L’œuvre en question est intitulé : la première hégémonie peule du Fuuta Tooro de Koli Tenguella à Almaami Abdul.
Le terme Fuuta désigne le pays des fulbé du moins là où ils se sont imposés comme groupe dominant aux plans politique, linguistique et culturel. On distingue selon Amadou Hampathé Bà trois Fuuta (Kindindi, keyri, jula).
Le Fuuta Kiindindi comprend le Fuuta Tooro et et Fuuta du Sahel. Ce dernier a été appelé de façon restrictive et déformée Fuuta Kingi. Il serait le premier Fuuta à être organisé politiquement, de façon indépendante, son nom signifie l’ancien. Il regroupe le Hodh, l’Awker, le Termess, le Tagant, le Baxunu, le Regueyba et surtout la région de Nooro du sahel. Ce fut là, le premier établissement conséquent des fulbé.
C’est à partir de cette région sahélienne qu’a été peuplée la deuxième partie du Fuuta Kindindi plus connu sous le nom de Fuuta Tooro. Le Fuuta Keyri où Fuuta nouveau correspond en gros aux formations politiques postérieures à 1725. Il s’agit du Fuuta Jallon, du Massina, du royaume de Sokoto et des lamidats du nord Nigeria et du nord Cameroun.
Le Fuuta jula en fin désigne toute la diaspora des fulbé et des Hal pulaar consécutive à l’effondrement de l’empire Omarien et à l’implantation de la puissance coloniale. S’agissant du Fuuta Tooro, il était beaucoup plus étendu au nord du fleuve Sénégal qu’au sud.
D’une façon générale cet espace qui s’étend de la Mauritanie centrale au ferlo s’est progressivement rétréci à partir du XVII siècle sous la double influence de la dégradation du climat et de la pression arabo-berbère. L’évolution de l’environnement entre également pour beaucoup dans le processus du peuplement. Le trab El hajra qui est le cœur historique de la Mauritanie est aussi le berceau du Fuuta Tooro, c’est une région de grands équilibres entre la vie sédentaire axée sur l’agriculture et la vie nomade et semi-nomade axée sur l’élevage.
C’est du contact des défilés et des plaines que se sont édifiées les cités prospères qui, à l’époque de l’empire du Ghana ont fixé le commerce transsaharien. Les soninkés, fondateurs de l’empire du Ghana étaient des citadins venus dans cette région vers le IVème siècle.
Une tradition se fait l’écho de la présence dans le Kuwar d’une branche des omeyades par laquelle les soninkés de Biiru (walata actuel) avaient été touchés par l’Islam pour la première fois vers le VIIème siècle. Ces Sonikés coexistaient dans cette région avec les fulbé qui nomadisaient sur le baten cette zone était aussi, une zone de contact entre les pasteurs berbères venus du nord et les noirs autochtones.
Le desséchement historique et la pression berbère en avaient fait une zone de migration et de métissage, c’est ainsi que les mechdouf et les oulad Bareck sont fortement metissés avec les soniké, les fulbé et bambara. Selon le tableau historique de Cheikh Sidya « les pays de la Mauritanie du sud (alguibla) avant l’arrivée des tribus lamtuna qui vinrent l’occuper avant Abu bakr ibn umar étaient habités par des noir depuis l’Adrar jusqu’à la rive du fleuve d’eau douce appelé de nos jours abdyaak (Sénégal).
Ces noirs avaient alors bâti de grands villages dans tous les pays précités aussi bien ceux qui sont abandonnés que ceux qui sont maintenant habités. Ils avaient creusé des puits profonds dans le Sahara (comme le puits Saar situé entre Atar et F’derick) comme en témoigne et le prouve incontestablement l’existence des ruines de leurs constructions aussi bien dans la partie habitée que dans les régions désertiques et dans la brousse. Ces traces fortes anciennes de leur existence et les débris qui en subsistent sont des preuves certaines.
On trouve aussi parfois des objets enfouis en terre comme ce fut le cas du canari remplis d’or trouvé aux environs de la ville de Male (Brakna) dans les années 80 dont la presse en avait fait l’écho. D’autres traditions maures considèrent les noirs comme étant descendus du nord. Ils étaient encore installés à l’époque historique dans le Tiris, l’Inchiri, l’Adrar, le Tagant et l’Awker d’où ils ne furent chassés qu’à partir du XIe siècle.
Pour l’Awker notamment nous savons que toute la contrée jusqu’à Tichitt faisait partie d’un empire noir (Empire du Ghana) du VIIIe au XIe siècle. Les premiers envahisseurs connus furent les soninké, ceux-ci ont toujours formé le fond de la population pendant 1400 ans jusqu’au XIIIe siècle, les éléments allogènes de la race blanche ont été progressivement absorbés par la majorité de la population noire qui, dominée ou dominatrice selon les circonstances, s’est maintenue dans son intégrité.
Ces mêmes traditions indiquent que les premiers occupants de l’Adrar sont des agriculteurs gangara, les fulbé et les assouanik. A l’époque de la stabilisation territoriale, le Haayré Ngaal (assaba et sud du Tagant, était considéré comme la limite du Fuuta Toor au nord et au nord est.
(Suite dans notre prochaine édition).
Par Oïga Abdoulaye – LE QUOTIDIEN DE NOUAKCHOTT