Monthly Archives: August 2012
Communiqué du TPMN: Mohamed Ould Abdel Aziz à Atar, Lamine Mangane assassiné une seconde fois

Rosso-Médina Salam: Des rapatriés dénoncent une distribution “discriminatoire” de terres
Les rapatriés mauritaniens à Médina Salam, un village à 35 KM de Rosso (sud), accusent l’ANAIR, Agence Nationale d’Appui et d’Insertion des réfugiés, “de vouloir les exclure injustement” d’une distribution d’un périmètre de 150 hectares cultivables, destiné aux rapatriés.
Abdoulaye Ndiaye, un habitant du village, a confié à Alakhbar par téléphone que tout les hommes et femmes de Médina Salam sont en sit-in au niveau du périmètre jusqu’au soir pour dénoncer “cette discrimination”. Il a ajouté que les villageois ont contraint aujourd’hui l’ANAIR d’annuler la cérémonie de distribution.
«En 2008, rappelle Ndiaye, l’homme d’affaires Ghassem Ould Bellal a cédé une grande surface de terres cultivables aux rapatriés alors du Sénégal. C’était au cours d’un meeting télévisé en présence du gouverneur. L’ANAIR a en aménagé 50 hectares puis 100 autres, avant de promettre l’aménagement encore de 23 hectares et la distribution de semences et d’herbicides».
«Mais aujourd’hui, l’ANAIR veut distribuer ces terres aux villages lointains de Thiambène, Diambel, Diagnie et Keeké en oubliant Médina Salam, qui n’est séparé des terres qu’un goudron. Même le paneau des travaux d’aménagement était planté à l’entrée du village; nous l’avons d’ailleurs arraché et gardé pour en servir de preuve», a-t-il ajouté.
Source: Al Akhbar
Première amputation d’une main par les islamistes dans le nord du Mali
Pour la première fois depuis plus de quatre mois qu`ils occupent le nord du Mali, les islamistes liés à Al-Qaïda ont amputé la main d`un voleur d’Ansongo, trois jours après en avoir été empêchés par des habitants de la grande ville proche de Gao. l’amputation s`est produite mercredi devant des dizaines de personnes sur une place publique de la localité d`Ansongo, localité située au sud de la grande ville du nord-est du Mali, Gao, a appris jeudi l`AFP auprès d’un élu et d`un chef islamiste local qui a prévenu que d`autres amputations auraient lieu bientôt.
“Ils ont amputé mercredi la main d`un voleur à Ansogo”, a déclaré, sous couvert de l’anonymat, l’élu de la région depuis Gao, mais qui se trouvait à Ansongo la veille et a été témoin de cette amputation d’un “voleur de moto”, selon lui. Il a précisé que “beaucoup de sang” a coulé lors de l’amputation.
Un chef islamiste d’Ansongo, Mohamed Ould Abdine, a confirmé cette information en affirmant: “C’est la loi de Dieu”. “Nous avons appliqué la charia (loi islamique) hier à Ansongo, la main d`un voleur a été coupée. C’est la charia qui exige ça”, a-t-il ajouté.
“Dans quelques jours, nous allons faire la même chose à Gao. Personne ne peut nous empêcher de faire ça”, a-t-il affirmé.
Dimanche, des centaines habitants de Gao, principalement des jeunes, avaient empêché les islamistes du Mouvement pour l`unicité et le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao), groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui occupe la ville et sa région, dont Ansongo, de procéder à l`amputation d`un voleur.
Evoquant cette intervention des habitants, Mohamed Ould Abdine a affirmé: “la dernière fois, nous avons reporté (l’amputation) à cause de l`intervention des notables, non à cause de la population qui ne peut rien”. Un animateur de radio de Gao, Abdoul Malick Maïga, avait ensuite été hospitalisé après avoir été battu par les islamistes qui lui reprochaient d’avoir relaté cette manifestation de colère. Une autre manifestation avait eu lieu dimanche soir pour protester contre l`agression de l`animateur.
Reconquête du Nord impossible
C’est le premier cas d`amputation rapporté dans le nord du Mali où, le 29 juillet, les islamistes avaient pour la première fois lapidé à mort dans la localité d’Aguelhok un homme et une femme parents d’enfants sans être mariés. Auparavant, des couples illégitimes, des buveurs d`alcool, des fumeurs, ont été fouettés en public dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou où ont
également été détruits des tombeaux de saints musulmans vénérés par la population.
L’objectif du Mujao et d`un autre groupe islamiste armé allié d’Aqmi, Ansar Dine (Défenseurs de l`islam), est d’imposer la charia à tout le Mali. Ces groupes qui occupent tout le nord du Mali, soit les deux-tiers de son territoire, depuis fin mars, agissent de manière de plus en plus brutale en toute impunité, en dehors de la résistance d`une frange de la population.
La chute de la région aux mains des islamistes a été précipitée par un coup d’Etat militaire le 22 mars et depuis, l’armée malienne et les autorités de transition mises en place à Bamako après le retrait du pouvoir des putschistes en avril, sont totalement incapables de reconquérir les territoires perdus. La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) affirme être prête à envoyer au Mali une force armée de quelque 3.300 hommes, mais dit attendre pour cela une demande formelle des autorités de Bamako ainsi qu’un mandat de l`ONU.
Selon l’ambassadeur de France à l`ONU Gérard Araud, “le sentiment général est que nous ne donnerons pas l`autorisation sans être informé de la mission de la force et du concept opérationnel”. Une conférence destinée à finaliser les plans de déploiement de la force militaire ouest-africaine doit se tenir jusqu’à lundi à Bamako, dans l`espoir d’obtenir un mandat de l’ONU. Parallèlement, la médiation burkinabè dans la crise malienne tente une négociation avec certains des islamistes maliens occupant le Nord, dont Iyad Ag Ghaly, chef d`Ansar Dine, que le ministre des Affaires étrangères Djibril Bassolé est allé rencontrer mardi dans son fief de Kidal.
Source: Seneweb
La COD critique sévèrement « la rencontre avec le peuple »
Le président en exercice de la Coordination de l’Opposition démocratique, Saleh Ould Hanana, lundi soir, au cours d’une conférence de presse que la commémoration de l’arrivée du président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’effacera bientôt avec son départ et la fin de son règne après des années de dictature, l’ignorance et les souffrances infligées aux populations.
Ould Hanana avait également affirmé que les chiffres présentés par Ould Abdel Aziz étaient une grande mystification, un camouflage du vécu et un mépris de la conscience des mauritaniens.
Il a par ailleurs déclaré : «Nous sommes en présence d’une nouveauté que la Mauritanie n’a jamais connue : c’est celle où la plus haute autorité de l’Etat se spécialise dans le mensonge et les contrevérités quitte à bafouer toutes les règles morales».
Ould Hanana s’est dit étonné du fait que le président de la République parle d’un excédent d’électricité alors que Nouakchott vit au rythme des délestages d’un quartier à l’autre , tout comme les villes de l’intérieur. « Les voies s’élèvent pour réclamer l’électricité que le président prétend avoir fourni en grande quantité », a-t-il souligné.
De son côté Me Mahfoudh Ould Bettah, président de la Convergence démocratique, a indiqué que la Coordination de l’opposition démocratique n’est pas concerné par ce qui s’est passé à Atar.
Quant à Ahmed Ould Lafdal du RFD, il a affirmé que le discours du président Mohamed Ould Abdel Aziz en tant que président des pauvres s’est effrité et que les chiffres qu’il a avancé ne sont pas exacts.
Pour sa part Ahmed Ould Sidi, président du RDU a affirmé que :« Ce que nous avons vu hier est la gouvernance de la Mauritanie par le biais de l’ignorance, de la sottise et de l’éloignement de tout élitisme ».
Source: ANI
Gaye Silly SOUMARE (1930 – 2012) : Un acteur majeur de la construction nationale s’est éteint
Gaye Silly Soumaré s’est éteint le mercredi 18 juillet 2012 à Nouakchott dans l’indifférence presque totale. Pourtant, l’homme fut un des acteurs majeurs de la construction de la Mauritanie. Si les propositions relatives à la cohabitation nationale du comité paritaire qu’il a présidé en 1958, après le congrès d’Aleg, avaient été explorées et prises en compte par les politiques, notre pays aurait peut être fait l’économie des tragédies connues.
Homme d’Etat au parcours exceptionnel, un des premiers administrateurs civils mauritaniens, militant anticolonial dans sa jeunesse, Gaye Silly Soumaré mérite un hommage national.
Le contexte politique de son engagement
Né en 1930 à Wompou, au Guidimakha, il a effectué sa scolarité au collège de Rosso avant d’intégrer l’école Normale William Ponty au Sénégal où il a obtenu le baccalauréat en 1951, puis un Certificat d’Aptitudes Pédagogiques (CAP) en 1953. Il exercera le métier d’instituteur jusqu’en 1957. Il fit ses premiers pas politiques, la même année, comme membre du bureau politique de l’Association de la Jeunesse Mauritanienne (AJM) fondée le 24 novembre 1955 à Rosso.
L’AJM était animée par des jeunes comme Mohamed Ould Cheikh, Ahmed Baba Ould Ahmed Miské, Tiécoura Dembelé, Yacoub Ould Boumédiana…, en rupture de banc avec les adultes de la maison mère, l’Union Progressiste Mauritanienne. Sensibles aux luttes de libération dans les colonies, les jeunes militants de l’AJM s’étaient fixés comme programme : « réaliser l’unité de tous les jeunes mauritaniens sans discrimination…. en vue de contribuer à l’éducation culturelle et civique des populations , de réaliser les objectifs et les aspirations légitimes du peuple à la dignité, au savoir, à la liberté et à l’égalité sociale, de combattre le népotisme, l’ignorance, le régionalisme, les séquelles de l’impérialisme et les visées du néocolonialisme ». L’AJM ne survivra pas aux coups de l’UPM et donnera naissance à la Nahda.
Cette expérience forgera la future carrière de Gaye Silly Soumaré lorsque souffle le vent des reformes politiques instituées par la Loi – Cadre en 1957 (loi dite Defferre, adoptée le 23 juin 1956) accordant l’autonomie interne aux territoires d’Outre–mer. Il répondra en 1958 à l’appel de regroupement de Mokhtar Ould Daddah élu Vice – Président du Conseil de Gouvernement (premier gouvernement de Mauritanie) en Mai 1957. L’existence de la Mauritanie, dans ses frontières actuelles, était menacée surtout par des visées territoriales du royaume chérifien qui avait trouvé un allié en la personne de Horma Ould Babana. Le président de l’Entente Mauritanienne, après sa défaite à la législative de 1956, trouva refuge au Maroc d’où il mena des attaques armées contre la Mauritanie jusqu’à la veille de l’indépendance.
Le Congrès d’Aleg qui lui a confié une mission de consolidation de l’unité nationale révèle un homme de dialogue et de consensus
C’est dans ce contexte que fut convoqué et organisé le congrès d’Aleg du 2 au 5 mai 1958 pour préparer l’indépendance de la Mauritanie dans sa forme actuelle. Pour cela, Mokhtar Ould Daddah, chef du parti de l’Union Progressiste Mauritanie (UPM), pris soin d’inviter toute l’opposition intérieure – y compris ce qu’il reste de l’Entente Mauritanienne – à créer un rassemblement à travers sa formule restée célèbre « Faisons ensemble la patrie mauritanienne ».
Ce congrès verra donc la participation de tous les poids lourds de la politique de l’époque qui optent pour :
– participer à la communauté française avec option pour l’indépendance
– créer un nouveau parti, le Parti du Regroupement Mauritanien (PRM), qui remplace l’UPM, et deviendra le Parti du Peuple Mauritanien (PPM)
– désigner un comité paritaire (quatre noirs et quatre maures) chargé de faire des propositions sur la cohabitation nationale, présidé par Gaye Silly Soumaré et Mohamed Ould Cheikh. Les conclusions de ce comité sont restées lettres mortes, enfouies dans les tiroirs du PPM.
La non application de ces recommandations, conjuguée à une volonté politique de non prise en compte la lancinante question de la cohabitation, eurent pour conséquences à court, moyen et long termes :
– La création en juillet 1959 et en 1960 de deux partis à assises régionalistes. D’un côté l’Union Nationale Mauritanienne (UNM) qui entendait « préserver les liens historiques avec la Fédération du Mali » et de l’autre l’Union Socialiste des Musulmans Mauritaniens (USMM), une formation politique plutôt implantée à Atar.
– En 1963, plusieurs cadres noirs, déçus de la suite réservée aux résolutions du congrès fondateur d’Aleg, regroupés au sein de l’Union Générale des Originaires de la Mauritanie du Sud (UGOMS) écrivent en substance ceci au Président de la République « Nous ressortissants de la Mauritanie noire, adjurons le Congrès, le Parlement et le Chef de l’Etat de réviser immédiatement les structures de l’Etat, dans un sens Fédéral pour répondre à la volonté du pays ».
– En février 1966 c’est au tour de 19 cadres noirs de rédiger le manifeste dit des 19, un manifeste qui inspire un autre vingt ans plus tard ….. Puis 1986, 1989……..
Conscient de la situation, Gaye Silly Soumaré sera un des rares Maires à protester officiellement en 1989, en écrivant au Président de la République de l’époque pour dénoncer et demander l’arrêt des exactions commises contre ces administrés du village de Wompou.
Un homme d’Etat, à la carrière bien remplie, paradoxalement peu connu
Ayant répondu à l’appel au rassemblement, Gaye Silly Soumaré fut nommé en mai 1958 chef de cabinet du Ministre de l’Urbanisme. Il a occupé depuis de hautes fonctions de l’Etat en rapport avec son diplôme de droit et d’administration publique (cadre des administrateurs civils) obtenu au tout début des années 60 à la prestigieuse Ecole Nationale de la France d’Outre–mer qui devient l’Institut des Hautes Etudes d’Outre–mer.
A son retour en Mauritanie, il exerce tour à tour dans l’administration territoriale les fonctions de :
– Chef de Subdivision (Préfet) de Boutilimit
– Commandant de Cercle (Gouverneur) du Trarza, du Brakna et du Tagant d’où il est rappelé pour avoir refusé d’exécuter certains ordres contre les 19 signataires du Manifeste cité plus haut. La sanction ne se fait pas attendre, il est affecté à l’administration judiciaire
Dans l’administration centrale, entre 1962 et 1969, il est nommé :
– Directeur de l’administration judiciaire
– Directeur de cabinet du Ministre de l’Intérieur et Directeur de l’Administration Territoriale
– Inspecteur Général de l’administration
– Inspecteur Général des Finances auprès de la Présidence de la République, un poste qui est devenu le Contrôle Général de l’Etat.
– Secrétaire Général du Ministère de la Défense puis du Ministère des Finances.
Il quitte l’administration centrale en 1971 pour entrer dans la diplomatie :
– Conseiller à Bonn, Allemagne, à ce titre, il représente la Mauritanie aux Assemblées Générales des Nations Unies.
– Ambassadeur en Tunisie (1973–1976) accrédité en Turquie, Grèce et Yougoslavie
– Ambassadeur en URSS (1975–1980) accrédité dans chacun des pays européens membres du Pacte de Varsovie.
Il mettra ses qualités de dialogue et de négociateur à nouveau au service de son pays en 1975-1976 comme membre de la délégation mauritanienne à la Cour Internationale de la Haye qui devait se prononcer sur le litige qui a opposé la Mauritanie au Maroc sur le Sahara Occidental.
Admis à faire valoir ses droits la retraite en 1984, il se consacra aux siens, à son village, Wompou qui l’élit Maire en 1989 et en 1991. En 1994 puis en 1998, il est élu Sénateur, représentant les Mauritaniens de l’étranger (zone Europe).
Gaye Silly Soumaré est parti comme il a vécu, discrètement. La patrie doit lui être reconnaissante. A l’image de ses compagnons historiques, la Mauritanie doit se souvenir d’eux et inscrire dans la mémoire collective de nos concitoyens des hommes et des femmes qui ont construit notre pays, parti de rien. A ce titre, la Mairie de Nouakchott en association avec les autorités centrales qui ont hérité de son savoir faire, devrait consacrer une artère de la capitale à son nom.
Que son âme repose en paix dans la terre de Mauritanie pour laquelle il s’est investi. Amine.
Ciré BA et Boubacar DIAGANA – Paris.
Source: ODH.