Monthly Archives: September 2011
Marche contre le recensement à Kaédi : Quatre jeunes arrêtés et un gravement blessé
Ce mardi matin, des jeunes sont sortis dans la rue, à Kaédi, pour manifester contre le recensement. La police aurait utilisé les grands moyens pour disperser leur manifestation non autorisée. Certains d’entre eux portaient des drapeaux vert et jaune, rappelant qu’ils sont « Noirs et Mauritaniens », d’autres brandissant des pancartes disant « Touche pas a ma nationalité », « Non a l’esclavage », « Non aux recensements racistes » ou demandant « Égalité et Justice ». Puis, un jeu du chat et de la souris s’en est suivi dans les rues proches du lieu de la manifestation. « La police continue à poursuivre les manifestants à Kaédi en semant le désordre. La ville est en Etat de siège, grenades et matraques pleuvent comme des petits pains », a raconté, un des manifestants. A l’arrivée, quatre jeunes manifestants seront arrêtés par les forces de l’ordre. Il s’agirait de Bakary Bathily, le secrétaire général du Syndicat National des Etudiants Mauritaniens (SNEM), de Ba Samba, Hamidou Diawara et Kissima Goundo Diagana. Ils seraient toujours détenus au Commissariat de Police de Kaédi.
On a aussi appris qu’il y’aurait un jeune « gravement blessé a la main ». Il s’appellerait Gouyigui Sall.
INFO2LARUE
Répression des manifestants : 514.000 pour opérer le blessé Ousmane Sow
514 milles ouguiyas seraient nécessaires pour opérer Ousmane Sow, 25 ans, blessé, lors d’une marche de Touche pas à ma nationalité, au niveau des mâchoires et de la clavicule, selon Yacoub Ba ,membre actif dans le mouvement. “Mamoudou MBaye, Elhadj Bâ et Salif Diakité sont aussi parmi les blessés”, a ajouté Abdoul Birane Wane, coordinateur du mouvement, lors d’une conférence de presse que le mouvement a tenu au Fonadh. “Deux autres militants, Wali Soumaré et Djibril Diagana dit Abass, qui étaient retenus au commissariat central sont restés sans nouvelles”, a déclaré le coordinateur. El Hadj SY lui nous l’avons retrouvé au commissariat de Dar Naim 2. Il n’avait accepté de manger qu’un morceau de pain, selon la police. En partant lui chercher de quoi manger les policiers l’ont transféré ailleurs”, a indiqué le coordinateur . “Nous avons précisé hier au gouverneur, en présence de la famille d’Abass qu’on ne négocie que sur la libération de tous les détenus”, a-t-il rappelé. “Si les autorités veulent négocier avec nous, elles n’ont qu’à procéder de manière officielle, mais pas dans la rue.
“La marche n’arrêtera pas avant le dépôt de notre lettre à la présidence de la République. Et nous exigeons toujours la dissolution des commissions chargées du recensement”. “Les manifestons se poursuivront les 20 et 24 à Kaédi et à Rosso et plus qu’il ait des blessés et des arrestation plus le régime sera harcelé”, a-t-il annoncé
“Selon Birane Wane,le mouvement a marqué des points, parce que le monde a découvert que la Mauritanie n’est pas démocratique.
A propos des deux sénégalais aux arrêts”les organisations des droits humains ont été informées. La police les a retenus pour donner un cachet étranger à la lutte que mène touche pas à ma nationalité”, a estimé le coordinateur.
Lors de cette conférence de presse, Touche pas à ma nationalité a tenu un sit-in devant le ministère de l’intérieur pour exiger la libération de leur camarade “détenus à des lieux inconnus.”
ALAKHBAR.INFO
Les trois jeunes manifestants, arrêtés samedi matin, ont été libérés par la police en début de soirée
Après 48 heures de détention dans trois différents commissariats de Nouakchott, Abdoulaye Djibril Diagana dit Abass, Sy El Hadj et Waly Soumaré ont été libérés, lundi soir par la police. Lundi matin, le coordinateur de « Touche pas à ma nationalité » Wane Abdoul Birane avait dénoncé leur « détention arbitraire » ainsi que les « méthodes de terreur utilisées par la police » pour disperser leur marche pacifique. « Nous prenons le contre-pied de ceux qui disent que ce sont nos militants qui ont été les premiers à jeter les cailloux. Nous persistons et nous signons. C’est la police, une fois de plus, qui nous a attaqués et qui a fait preuve d’une violence extrême », a rappelé Wane Abdoul Birane, lundi matin, lors d’une conférence de presse. Selon Alassane Dia, les forces de l’ordre ont délibérément tiré sur la foule. « Les grenades lacrymogènes et les balles blanches qu’elles tiraient n’étaient pas destinées à disperser les gens mais plutôt à blesser ou peut-être même à tuer. On a délibérément visé des gens. C’est une répression qui ne visait pas à disperser », a-t-il soutenu.
La Coordination « Touche pas à ma nationalité » a tenu à contredire ceux qui sont en train de vouloir jeter l’amalgame dans l’esprit des mauritaniens en affirmant que leur lutte est une lutte extrémiste. « Le pouvoir veut nous étouffer en utilisant la répression policière. Il est aussi en train de semer la confusion entre nous et la communauté arabo-berbère en nous taxant d’extrémiste », s’est indigné Abdoul Kane. « Nous nous battons contre un système et non contre la communauté arabo-berbère. Ce système est aujourd’hui incarné par Mohamed Ould Abdel Aziz », a clairement précisé Yacoub Ba.
Le 24 septembre prochain, la Coordination « Touche pas à ma nationalité » a affirmé qu’ils vont descendre, pour la troisième fois, dans la rue pour demander purement et simplement l’arrêt du recensement. Alassane Dia a réfuté « la tactique du boycott du recensement », soulignant qu’ils ne sont pas contre le recensement mais contre son caractère discriminatoire. Il a néanmoins laissé entendre que ce qu’ils voulaient, c’est « que tous les négro-mauritaniens soient considérés comme des citoyens mauritaniens à part entière ». « Tant qu’il n’y aura pas cela, il n’y aura pas d’harmonie en Mauritanie et entre les Mauritaniens », a-t-il jugé. « Nous voulons que les autorités mauritaniennes arrêtent ce recensement. Qu’elles rectifient le tir en rééquilibrant les commissions », a précisé Wane Abdoul Birane.
INFO2LA RUE
“TOUCHE PAS A MA NATIONALITE” dénonce les méthodes barbares de la police mauritanienne et exige la libération immédiate de ses militants
Au cour de sa conférence de presse du lundi 19 septembre 2011, organisé au sein du siège FONADH, Monsieur Abdoul biran Wane coordinateur du mouvement “TOUCHE PAS A MA NATIONALITE” a responsabilisé la police de tous ce qui pourraient arriver à leurs militants détenus dans des lieux inconnus et soumis à des conditions inhumaines. Monsieur Birane a également mis en garde les autorités mauritaniennes à manipuler l’information avec l’arrestation de deux sénégalais, qui ne savaient même pas pourquoi ils étaient là, affirmant que « les autorités ont l’habitude de dire partout que ce sont des étrangers ou des gens qui ont une nationalité douteuse qui sont entrain de perturber la tranquillité du pays, c’est pour cette raison que la police a arrêté deux sénégalais qui ne savent même pas de quoi ils s’agit, ils les ont conduit au commissariat ». Evoquant le cas des blessés au cours de cette manifestation, le coordinateur de “TOUCHE PAS A MA NATIONALITE” a dénombré plusieurs blessés dont 8 cas graves, qui ont été conduit à l’hôpital dont « Ousmane sow, qui a eu une mâchoire fracturé parce qu’il a reçu une grenade à la nique. Mamadou M’baye qui a eu une crane fracturé à cause des coups sur la tète, le cas de salif diakité, qui a reçu des violents coups de pied au ventre jusqu’à perdre connaissance ».
« Il a fallu qu’il fasse une échographie pour voir s’il n’a pas eu une hémorragie interne» ajoutera-il.
Soulignant les arrestations et les détenus, “TOUCHE PAS A MA NATIONALITE” a exprimé son inquiétude par rapport aux « méthodes de terreur utilisées par la police », qui garde jusqu’à nos jours certains de leurs militants dans des lieux inconnus, où même leur familles n’ont aucune nouvelles d’eux.
Par ailleurs, le mouvement “TOUCHE PAS A MA NATIONALITE” a dans une déclaration distribuée à la presse dénoncé « les méthodes barbares de la police mauritanienne et exige la libération immédiate de ses militants et appelle à une grande mobilisation pour protester contre ces arrestations »
ESSIRAGE
Vous avez dit déserteurs ?
Dans le jargon de l’armée le déserteur est un soldat qui a quitté son poste sans se référer à sa hiérarchie. Le plus souvent en cachette dans l’intention d’abandonner pour une raison ou une autre l’uniforme.En temps de guerre, la désertion est l’acte le plus perfide commis par un militaire sous le drapeau. Qu’en est-il des militaires noirs victimes des pires tragédies subies entre 1987 et 1991 ? Cette notion de « déserteur » s’applique-t-elle réellement à ces anciens serviteurs du pays contre lesquels toutes sortes de faux complots ont été orchestrés pour justifier leur liquidation physique.
A l’heure des indemnisations des victimes de toutes les périodes, ils sont des centaines d’anciens soldats à être omis de la liste publiée par les commissions chargées de superviser les opérations d’indemnisation. Chacun de ces hommes ayant séjourné dans l’anti -chambre de la mort a un récit cauchemardesque à raconter pour évoquer son calvaire durant la chasse aux sorcières. Point n’est besoin de dire que tout homme aspire à vivre ; et fuir le supplice est un instinct de survie. Quand elle sent que sa vie est en danger, il est légitime que la personne cherche un moyen de s’échapper. Les commissions de supervision de ce dossier savent dans quelles conditions atroces se trouvaient les militaires durant les massacres survenus pendant la période d’exception. L’instigateur de ces mesures de réparation Mohamed Ould Abdel Aziz le sait lui-même car les faits se sont produits quand il était dans l’armée. Il est dommage que ce dossier aussi grave ayant fait l’objet de longues années d’attente et dont le règlement est loin de faire l’unanimité soit entaché d’irrégularités aussi intolérables. Et de surcroit mette hors de la liste des soldats qui portent encore sur leurs corps des traces de tortures. Voilà qui sème le doute sur les agissements de certains membres de cette commission accusés de se livrer au clientélisme. En considérant que ces omis soit des déserteurs, on se demande si rester dans l’armée pendant que des ordres d’arrêter et d’exécuter des militaires issus d’une communauté valait –il la peine de porter la tenue. Aucun noir en uniforme n’était à l’abri de cette battue lancée contre le genre humain. Pour toute réparation, ces soldats ne méritent-il d’autre qualificatif de déserteur. Déserter pour échapper à la mort est un acte hautement héroïque surtout qu’il ne s’agit pas d’une fuite pendant une guerre contre un ennemi mais une chasse menée par une armée contre ses frères d’armes. Il faudrait respecter tout ce monde qui a vécu dés épreuves terribles dans des camps de concentrations dans les bases militaires du pays. Les faits qui font aujourd’hui l’objet d’une indemnisation des victimes sont si abominables qu’il n’est point besoin de mettre des étiquettes simplistes et réductrices pour disqualifier des individus ayant souffert dans leur chair et leur conscience de l’injustice et de la barbarie absurde. Tous les arguments avancés ne tiennent pas devant les crimes odieux commis sous le régime de Taya. On pouvait s’attendre à tout sauf à ces motifs évoqués par la commission d’indemnisation pour priver des victimes d’accéder au moins à des compensations matérielles. C’est la moindre des choses. Le reste frise le cynisme.
Cheikh Tidiane Dia- LE RÉNOVATEUR