Les trois jeunes manifestants, arrêtés samedi matin, ont été libérés par la police en début de soirée
Après 48 heures de détention dans trois différents commissariats de Nouakchott, Abdoulaye Djibril Diagana dit Abass, Sy El Hadj et Waly Soumaré ont été libérés, lundi soir par la police. Lundi matin, le coordinateur de « Touche pas à ma nationalité » Wane Abdoul Birane avait dénoncé leur « détention arbitraire » ainsi que les « méthodes de terreur utilisées par la police » pour disperser leur marche pacifique. « Nous prenons le contre-pied de ceux qui disent que ce sont nos militants qui ont été les premiers à jeter les cailloux. Nous persistons et nous signons. C’est la police, une fois de plus, qui nous a attaqués et qui a fait preuve d’une violence extrême », a rappelé Wane Abdoul Birane, lundi matin, lors d’une conférence de presse. Selon Alassane Dia, les forces de l’ordre ont délibérément tiré sur la foule. « Les grenades lacrymogènes et les balles blanches qu’elles tiraient n’étaient pas destinées à disperser les gens mais plutôt à blesser ou peut-être même à tuer. On a délibérément visé des gens. C’est une répression qui ne visait pas à disperser », a-t-il soutenu.
La Coordination « Touche pas à ma nationalité » a tenu à contredire ceux qui sont en train de vouloir jeter l’amalgame dans l’esprit des mauritaniens en affirmant que leur lutte est une lutte extrémiste. « Le pouvoir veut nous étouffer en utilisant la répression policière. Il est aussi en train de semer la confusion entre nous et la communauté arabo-berbère en nous taxant d’extrémiste », s’est indigné Abdoul Kane. « Nous nous battons contre un système et non contre la communauté arabo-berbère. Ce système est aujourd’hui incarné par Mohamed Ould Abdel Aziz », a clairement précisé Yacoub Ba.
Le 24 septembre prochain, la Coordination « Touche pas à ma nationalité » a affirmé qu’ils vont descendre, pour la troisième fois, dans la rue pour demander purement et simplement l’arrêt du recensement. Alassane Dia a réfuté « la tactique du boycott du recensement », soulignant qu’ils ne sont pas contre le recensement mais contre son caractère discriminatoire. Il a néanmoins laissé entendre que ce qu’ils voulaient, c’est « que tous les négro-mauritaniens soient considérés comme des citoyens mauritaniens à part entière ». « Tant qu’il n’y aura pas cela, il n’y aura pas d’harmonie en Mauritanie et entre les Mauritaniens », a-t-il jugé. « Nous voulons que les autorités mauritaniennes arrêtent ce recensement. Qu’elles rectifient le tir en rééquilibrant les commissions », a précisé Wane Abdoul Birane.
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