Daily Archives: 14/09/2011
PLATE FORME DES FLAM POUR UN COLLECTIF DES FORCES DU CHANGEMENT
LIBERTÉ- ÉGALITÉ- UNITÉ
Le régime du général Mohamed O/ Abdoul Aziz issu d’un coup d’Etat militaire semble de plus en plus s’enfermer dans une logique autoritariste se caractérisant par l’unilatéralisme dans le traitement des contentieux nationaux, hésitant toujours à engager la rupture indispensable avec le passé.
Conscients des périls qui pèsent sur l’unité nationale, des patriotes mauritaniens de l’intérieur comme de l’extérieur se mobilisent sur le terrain de la contestation et sur celui de la défense des libertés et de la démocratie. L’expérience des mobilisations populaires récentes, initiées et menées avec succès grâce à la conjonction des efforts communs de nos organisations, prouve avec éloquence que nous pouvons construire ensemble des alliances objectives autour de l’essentiel ; c’est- à- dire autour de la lutte pour l’avènement d’un état de droit dans notre pays. Aussi, dans le but d’impulser et de structurer cette légitime résistance, les FLAM proposent-elles une plateforme qui offrirait un cadre de mobilisation et de concertation plus efficient pour le combat solidaire que le devoir patriotique nous impose, contre les élans dictatoriaux naissants du pouvoir actuel.
Voici ci-dessous exposés la forme et le contenu du collectif à la création duquel nous vous invitons:
I- CADRE :
- · Unité non organique des Organisations
- · Unité d’action
II- BUT :
- · Instaurer le changement par la reconstruction et la consolidation de l’unité nationale
- · Réaliser la démocratie
A- PLATEFORME
Œuvrer pour l’instauration d’un Etat de droit par :
- · La fin du racisme d’Etat,
- · L’éradication définitive de l’esclavage;
- · L’instauration des conditions de réalisation de la démocratie par:
– Le respect des droits de l’homme et des libertés démocratiques (expression, réunion, association, manifestation…)
– la mise en place d’une CENI indépendante et consensuelle;
– le redécoupage des circonscriptions électorales;
– la réforme du code électoral et la révision du fichier électoral;
– le recensement transparent de la population .
B- REFORMES TECHNIQUES:
- · Du système éducatif en conformité avec le caractère pluriculturel du pays et avec la voie du développement, à la base
- · De la justice
- · De la haute administration
- · De l’Armée (orientation et composition pluri-ethnique équilibrée)
- · Du territoire (découpage) par la prise en compte des aires culturelles naturelles des zones…
III- TYPES D’ACTIONS A MENER:
A- PROTESTATIONS
- · Marches et meetings
- · Sit-in
B- COMMEMORATION DES DATES SYMBOLIQUES
- · 28 novembre ou les pendaisons d’Inal
- · Anniversaire des déportations
- · Journée de l’esclavage (Haïti)
- · Journée contre le racisme et les discriminations (ONU)
- · Assemblée générale des Nations-Unies (septembre).
IV- FONCTIONNEMENT:
Mode de gestion du collectif: collégial
- · Prise de décisions: par consensus
- · Moyens de fonctionnement: à déterminer…
V- PERSPECTIVES:
- · Créer localement, au niveau international, des collectifs structurés
- · Fédérer ces collectifs au niveau national dans chaque pays à forte présence d’immigrés mauritaniens
- · Envisager une coordination à l’échelle internationale de ces collectifs (extérieur)
- · Créer une passerelle entre cette coordination et le collectif interne (Mauritanie).
Les FLAM restent disposées à engager le débat et à réaliser un compagnonnage stratégique et politique avec toutes les organisations politiques et humanitaires qui se soucient de trouver des solutions concertées, justes et durables, aux problèmes de coexistence entre nos communautés nationales.
Paris, le 14/09/2011
Contact : Monsieur Mamadou Abdoul SOH
Secrétaire national Chargé des relations extérieures :06 rue GIFFARD – 75013 PARIS
06 22 73 06 00
01 58 89 22 35
Passif humanitaire: COREMI réclame davantage d’implication
Le collectif des rescapés et militaires des évènements de 1990-1991, qui ont vu près de 500 de leurs frères exécutés dans les casernes ou radiés des corps de l’armée, de la gendarmerie et de la garde nationale a tenu ce mardi 13 septembre, un point de presse au niveau de son siège, situé non loin du Cinéma Saada (Sebkha). Le but de cette rencontre avec la presse était, selon les organisateurs, d’éclairer les membres du collectif venus très nombreux sur cette deuxième étape du règlement de ce douloureux dossier.
Prenant la parole, le premier, le président de COREMI, l’ex capitaine Sy Abou Bocar a tout d’abord tenu à remercier le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz pour avoir décidé de régler le problème du passif humanitaire. M. Sy a rappelé brièvement la rencontre avec le président de la République, les 2 engagements sur 4 qu’il avait pris (droit de mémoire, droit de réparation) et l’importante collecte des données de son organisation. Au sortir de cette rencontre, COREMI a procédé au recensement exhaustif des rescapés dans un document remis au président de la République par le président du collectif des victimes de la répression (COVIRE), l’ex lieutenant Sy Abou. «Mais la suite, vous la connaissez», se désole M. Sy Abou Bocar. En effet, les responsables de COREMI, s’étonnent de constater que seuls moins des deux tiers de sa liste (1468) des rescapés, sont retenus par la commission dite de liquidation et à partir de laquelle, les rescapés perçoivent depuis quelques jours, une «aide» au ministère de la défense. Une douche froide pour COREMI qui déplore et s’étonne des nombreuse omissions. Un fait relevé par le président d’ARAFA, l’ex capitaine Breika Ould M’Bareck. L’homme qui s’est beaucoup remué pour le dossier indique qu’il y a eu beaucoup d’erreurs parce que certains collectifs ont été marginalisés par la commission. C’est fort de ce constat que COREMI demande avec insistance au Président de la République, son implication dans la commission. «Si nous étions associés à cette commission, on aurait pu éviter ces omissions», fait remarquer le coordinateur de COREMI. Qui s’interroge : comment peut-on comprendre que deux rescapés ayant partagé le même calvaire, ayant subi les mêmes tortures, gardés au secret n’ait pas les mêmes droits ? En effet, beaucoup de cas pareils ont été enregistrés. Les responsables de COREMI se disent déterminés à poursuivre leur combat. «Le processus ne fait que commencer, il est loin d’être clos ; nous nous battrons pour que personne ne soit laissée en rade», indique un responsable de COREMI Les responsables de COREMI disent vouloir éviter les travers qui ont marqué la gestion du premier volet du passif humanitaire, à savoir l’indemnisation des ayants droits des victimes. Pour rappel, des dizaines de veuves et orphelins attendent toujours leurs indemnisations.
A qui la faute ?
A cette question posée par les journalistes, les responsables de COREMI ont répondu qu’ils se la posent eux-mêmes. Comme ils se demandent en fonction de quels critères les montants octroyés ont été fixés. En effet, il y a eu beaucoup de commissions qui ont travaillé sur ce dossier et personne ne sait exactement où se situe la faute. Ce qui est sûr, c’est que si le gouvernement veut sérieusement régler ce dossier, il doit impliquer l’ensemble des collectifs et en premier lieu les principaux concernés par cette phase du règlement.
Il ne sert à rien de privilégier les uns et de marginaliser d’autres.
LE CALAME
P.S: photo-flamnet.
Mauritanie : La police anti-émeute réprime sévèrement une marche pacifique des militants du collectif : “Touche pas à ma nationalité
Le samedi 10 septembre courant, la police mauritanienne a sévèrement réprimé une marche pacifique organisée par le collectif ” Touche pas à ma Nationalité “. Ces jeunes entendaient marcher jusqu’au Palais Présidentiel pour remettre une lettre de protestation au Chef de l’Etat, dénonçant les méthodes utilisées pour l’enrôlement de la population. Selon les manifestants cette opération vise à priver de la nationalité mauritanienne une grande composante de la population essentiellement noire.
Le 5 août dernier lors de son grand oral à l’occasion du deuxième anniversaire de son investiture, le président de la République Mohamed Ould AbdelAziz a rejeté en bloc cette accusation en insistant sur le fait que l’objectif de cette opération est de sécuriser l’état-civil dans le pays.
Il faut préciser que les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et de coups matraques, pour disperser les manifestants qui ont été contraints de riposter par des jets des pierres. Les affrontements entre la police anti-émeute et manifestants ont duré quelques heures avant le retour au calme en début d’après-midi.
Il s’agit de la première grande sortie des acteurs du collectif après une série de sit-in devant les bureaux de recensement et des contestations dans les grandes capitales occidentales notamment à Paris dont la plus récente a eu lieu le 1er septembre courant devant la résidence du Président Aziz venu participer à une réunion sur la Libye.
Selon la version officielle des autorités mauritaniennes, l’enrôlement vise à sécuriser les pièces d’état-civil sur la base de la biométrie. Faux ! rétorquent certains acteurs de la société civile et formations politiques qui dénoncent une opération discriminatoire car gérée d’une manière unilatérale alors que toutes les composantes de la population devraient être associées.
Les protestataires réclament surtout la révision de la commission de supervision et des commissions départementales pour qu’elles soient plus représentatives des différentes composantes de la population mauritanienne et la facilitation de l’enrôlement par la suppression de toutes les tracasseries qui gênent le bon déroulement de l’opération.
Des préoccupations transmises aux plus hautes autorités du pays mais qui sont renvoyées aux calendes grecques. C’est donc une situation explosive qui vient s’ajouter à la tension qui existe déjà dans le pays.
Massiré DIOP- L´indépendant (Mali)
Hommage: Tène Youssouf Guèye par Soulé Elhadj Abdoul Ngaïdé
En septembre 1988 mourrait Tène Youssouf Guèye à la sinistre prison de Oualata. je relisais un papier que j’avais écrit et voulais le re-partager avec vous. La barbarie continue de jeter son dévolu sur les négro-mauritaniens et si on ne bouge pas, on n’y rémédiera pas.
Je n’ai pas la prétention de parler de l’homme car je suis jeune et je ne l’ai pas « connu».
J’ai par contre été de la même promotion que l’un de ses fils et j’ai beaucoup côtoyé ses enfants.
Je l’ai vu de nombreuses fois et, je crois, avoir retenu de lui principalement deux souvenirs, encore flous dans mon esprit.
Le premier c’est lorsqu’un jour je suis parti rendre visite à l’un de ses fils (je devais avoir14 ans et ils habitaient à cette époque à l’Ilot K derrière l’Hôpital National); c’était au crépuscule et il était assis au salon et, sur ses genoux, un de ses enfants en bas âge(ou un de ses petits-enfants, je ne m’en souviens plus très bien). D’une main, il essayait paternellement de contenir les ardeurs de l’enfant turbulent, de l’autre, il entamait un morceau de gâteau qu’il devait partager entre sa progéniture dispersée aux quatre coins de la maison. Il me rappelait mon père, votre père; ces pères de familles austères qui étaient doux comme des agneaux, une fois entourés de leurs enfants. J’ai été frappé par la tendresse qui se dégageait de son petit corps noble (il n’était pas très grand).
Le second souvenir remonte au jour de son procès en septembre 86 (je n’avais pas vingt ans et je revenais d’un voyage du Sénégal). A l’appel de son nom, il s’avançât, fatigué certes mais humble dans son attitude ; Machinalement, mais tout aussi poétiquement, il répondait aux seules questions qui leur ont étés posés lors du procès : êtes-vous raciste? Faites-vous partie des FLAM? Avez-vous écrit le manifeste du nègro-mauritanien opprimé?) ; Ici, c’est par la dignité de l’homme que j’ai été frappé.
Aujourd’hui encore, quand je rends visite à sa famille à la SOCOGIM PS, que je dépasse Mariata(sa première épouse) en train de teindre ses habits au “goobu kayhaydi”, que j’empiète, dans la cour le « taara » sur lequel se prélassent ses belles-filles, avec tout autour les cris joyeux de ses petits-enfants, ; que je pénètre dans le salon pour palabrer un moment avec Tène Daouda ou Alassane, que je m’enfouisse dans la chambre de Birome et de Djiby pour écouter un morceau de Funk et qu’enfin, en repartant de chez lui, je “taquine” Haby et Youmma, je me demande pourquoi avoir privé Tène Youssouf Guèye de tout ce splendide bonheur qu’il a passé tant d’années à bâtir à la seule force de son travail et de son intelligence.
Le soir à la maison, avant de me coucher, je relis encore son “Rella où les voies de l’honneur” qui me donne à chaque fois l’envie nostalgique et impérieuse de me marier à l’ancienne.
“À l’Orée du Sahel” me fait redécouvrir un Gorgol et un Guidimakha que je ne connaissais pas.
Ses “Sahéliennes” me percent toujours le flanc (comme si je dansais avec une négresse envoûtante).
Cet « exilé de Goumel » est parti, mort de Béribéri (j’ai toujours pensé que c’était une maladie d’oiseaux, pas d’Homme, et de Quel homme) ; Parti parce que sa plume avait quelque chose de révoltant, un je-ne-sais-quoi de conscientisant, un brin de rébellion à l’ordre raciste établi.
J’ai toujours trouvé dommage que les mauritaniens ne le lisent pas assez; ils peuvent pourtant trouver dans son œuvre des réponses à leurs questions. Le lire est le plus grand hommage que l’on puisse lui rendre.
Il aurait eu 71 ans aujourd’hui et il aurait pu, paisiblement prendre le chemin du paradis avec Oumar Bâ.
N’gaidé Soulé
Comité de base Elhadj Abdoul Ngaïdé des FLAM-Europe de l´Ouest.