Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: September 2022

Génocide en Mauritanie : le débat ! / Par Boubacar Diagana et Ciré Ba

Le débat actuel sur le génocide peul en Mauritanie qui ne dit pas son nom révèle un juste, une âme honnête : Maître Sidi El Moctar qui est Professeur de droit privé, conseiller juridique international, avocat à la Cour de Cassation…. Il s’insurge arguments à l’appui, comme nous et d’autres, contre l’insultante appellation passif humanitaire. Il démontre techniquement qu’il s’agit d’un génocide peul.

Il serait fastidieux de reprendre ici son argumentaire implacable résumé par Cherif Kane dans ce lien https://kassataya.com/2022/09/10/mauritanie-lavocat-sidi-el-moctar-persiste-et-signe-le-genocide-des-peulhs-de-ould-taya/. Les audios sont surpartagés sur WhatsApp. Il a parlé avec ses qualités énumérées plus haut et se présente naturellement comme Maure. Lui ne pourrait être taxé de « nationaliste étroit ».

Il a, par ailleurs, fait une révélation extrêmement grave. Il y a 3 ou 4 ans, dit-il, un avocat a évoqué devant ses pairs l’idée de trouver le moyen d’empêcher les peuls de « se reproduire », « d’avoir des enfants ». La gravité des faits, de l’ensemble des faits, et l’importance de leur qualification au juste nous commandent de rester concentrés, de ne pas nous laisser disperser ou distraire par des analyses doctrinaires.

En requalifiant ce qui s’est passé en Mauritanie entre 1989 et 1991 voire 1992, nous avions pris le soin d’en discuter largement avec une pluralité d’acteurs qui l’ont jugé recevable. Cette démarche a été portée et validée par un pôle génocide et d’illustres fils et petits-fils de victimes de génocide sur le sol européen. Le précédent régime était au courant. A sa suite, le pouvoir actuel tente par tous les moyens d’étouffer la manifestation de la vérité. Voilà qui explique sa tentative malsaine de trouver « une solution » avec des ayants-droit.

Que l’opérationnalité du concept et sa reconnaissance soient assujetties à l’administration de la preuve de l’intentionnalité des faits puissent s’inscrire dans un long terme, notre détermination ne doit en aucun cas être entamée.

Les langues commencent à se délier, un coin du voile se lève également. Ce n’est donc pas le moment de céder à la fatalité.

Boubacar Diagana et Ciré Ba

Paris, le 10/09/2022

Aux mauritaniens, allez au Sénégal à l’école de la vie civilisée!

Aux mauritaniens, allez au Sénégal à l’école de la vie civilisée!

Tous les mauritaniens, gouvernants et gouvernés doivent impérativement aller au Sénégal voisin et le cas échéant à Saint-Louis, la cité la plus proche, où l’école de la vie civilisée (bon vivre, bien vivre, vivre correctement) n’est pas un établissement en béton armé mais bien au contraire un style de vie acquis du plus petit au plus vieux.

Un mode de vie caractérisé par la propreté quasiment absolue, l’amabilité, le sourire, le labeur, l’honnêteté, le sport, les réseaux d’assainissement performants, la fluidité de la circulation, le respect de la loi, l’ordre et la longue liste d’autres bonnes valeurs civiques rencontrées partout par le visiteur du berceau de Léopold Sédar Senghor.

Un journaliste mauritanien de “L’Expression nouvelle”, qui s’est rendu dernièrement dans la capitale sénégalaise, a fait couler, sous le coup de l’admiration sur fond de stupéfaction, beaucoup d’encre pour témoigner cette particularité bien sénégalaise qui distingue le “bon vivre” au Sénégal.

Des médecins dévoués, un personnel médical appliqué, des pharmacies serviables, agissant dans la transparence et immunisés contre la corruption et le racisme, pour ne citer que ces maux qui gangrènent les Etats et les sociétés.

Ceux qui voient Dakar d’un mauvais œil et ont des préjugés et des fausses idées du Sénégal, doivent savoir, que presque tout dans le pays de la Téranga, des Lions et de la lutte traditionnelle, est à la perfection près.

En effet, le voisin du Sud n’a rien à envier à Paris, à Bruxelles et aux autres capitales en termes de modernité et de développement.

Sauf que les gigantesques progrès réalisés par les occidentaux le sont de manière plus lente au Sénégal, en raison de la nature africaine de sous-développement environnante qui impacte ce pays, lequel rattrapera à coup sûr, grâce aux rentes du gaz et du pétrole ces puissances pour devenir le Qatar du continent noir, à l’horizon 2030.

Le premier mauritanien appelé à se rendre au Sénégal est le président Mohamed Ould Ghazouani qui tient à révolutionner son pays coute-que-coute, vaille-que-vaille, suivi par son gouvernement, ainsi que par les députés, les présidents des régions et les maires…etc

Toute cette administration a cruellement besoin d’une session de formation au Sénégal pour exporter le savoir faire et perfectionner leurs services au profit de leur peuple.

C’est d’autant vrai que la réforme civilisée globale doit venir de l’amont et que ce sont les premiers hauts responsables qui doivent incarner la vie civilisée et donner le bon exemple avant que le bas peuple ne leur emboite le pas.

Il y a bien de choses à apprendre en cette période de vacances gouvernementales et parlementaires au pays voisin du Sud pour booster le fameux « service public » dont le pouvoir mauritanien martèle la consécration sans qu’il prenne réellement forme sur le terrain de la réalité.

Tous apprendront qu’il n’y a pas de tribu, pas de clans, pas de népotisme, pas d’injustice, pas d’esclavage…. Seule la bonne conscience agit et interagit, permettant tant à l’auteur qu’au bénéficiaire du service public, d’avoir la conscience tranquille.

Au Sénégal, on n’urine pas sur les murs des ministères, ni dans les marchés, ni à la plage, même nulle part, sauf dans les WC des maisons ou les toilettes publiques.

Plus anecdotique, au Sénégal, contrairement à la Mauritanie, où on urine 5 fois et on va aux toilettes autant, on se soulage une fois, souvent le matin et l’envie de recommencer ne se fait plus sentir que dans la soirée ou le lendemain !

Les spécialistes de l’alimentation et médicaux peuvent-ils nous donner une explication sur ces styles de vie diamétralement opposés, que le commun des mortels ne peut discerner tout seul ?

Manger sénégalais intègre-t-il quelque part une retenue surnaturelle d’aller se soulager ou manger mauritanien renferme-t-il des calories contraignantes pour faire des incessants va-et-vient entre le bureau et les WC??

Sans doute, les sénégalais, qui consomment souvent l’eau minérale ; l’eau potable l’étant rarement, mangent moins mais qualitativement, soit tout l’inverse des mauritaniens, qui avalent des quantités énormes, prennent parfois plus de 4 repas en 24 heures, et perdent des heures précieuses dans les toilettes insalubres.

Cet excès explique quelque part la pauvreté dont souffre ce pays et la paresse qui caractérise ses citoyens, plus enclins vers la dépendance alimentaire que la quête de l’autosuffisance

Aux présidents des régions et aux maires, sachez aussi qu’au Sénégal, on ne jette pas dans les rues, dans les cuisines, les hôpitaux les différents types d’ordures, même pas un brin, une boite, un bout papier, des sachets, des couches, des boites vides, des pansements, des carcasses d’animaux, pas d’insectes ni cafards, comme on n’abandonne pas un véhicule en panne au milieu de la rue…

Chaque citoyen réserve 10 à 15 mn pour amener les déchets soigneusement rassemblés suivant un reflex instinctif pour les déposer au dépôt d’ordures, dont le plus éloigné se trouve à moins de 200m.

Autre anecdote réside dans le fait que s’étant présenté à un dépôt d’ordures, un mauritanien a eu de la peine à l’identifier en raison de l’ordre et de la propriété qui y règnent, autant parmi le personnel que pour ce qui concerne le matériel utilisé.

Il a bien fallu pour un citoyen d’être conduit dans une décharge qu’il avait confondue, eu égard à son apparence extérieure correcte, à un service de transfert d’argent d’Orange, de Western Union, de Money Gram ou Wari et autres prestataires opérant dans le même secteur.

La plage est aussi propre et rappelle dès le premier instant, avec ces enfants de tout âge et ces adultes, le parcours laborieux d’un Sadio Mané devenu une star internationale prisée ayant réussi à consacrer son pays Champion de la CAN 2022 et dont l’absence se fait aujourd’hui cruellement- ressentir par son ancien club Liverpool.

En effet, des latrines sont dressées et les visiteurs de la plage s’en servent sans se bousculer, pudiquement, …

Les sénégalais ne sont par ailleurs pas un peuple curieux qui jettent ébahis ces yeux sur les visiteurs. Ce sont des civilisés par excellence dont l’unique souci est de faire preuve du bon vivre, le reste, couleur ou accoutrement ne compte pas.

Un mauritanien en boubou s’est joint à des jeunes ravis de le voir les rejoindre sans aucun complexe dans leurs entrainements avant de s’essouffler aux premiers réchauffements.

C’était pour l’heureux intrus une manière de célébrer la fraternité mauritano-sénégalaise et de témoigner son admiration pour ce peuple qui réunit toutes les bonnes valeurs et attend avec patience et foi les retombées positives du gaz et du pétrole pour tous ses fils en récompense à leur profond attachement à leur pays.

A suivre…

Par Oumlbenina Mint Bamba

Assainir, assainir !

Les mêmes scènes se répètent chaque hivernage. Invariablement. À chaque pluie qui s’abat sur la capitale, les rues se gorgent d’eau qui finit par s’infiltrer jusque dans les maisons, rendant chaotique le déplacement des voitures et des piétons. Des mares se forment un peu partout, lies nauséabondes, lits de moustiques et autres bestioles tout aussi nuisibles…Avec les fortes précipitations successives qu’a connues Nouakchott cette année, la situation est plus que jamais invivable, particulièrement à Dar Naïm, Sebkha et El Mina où, délogées par les eaux, des familles entières sont obligées de quitter leur maison. Même Tevragh Zeïna, le quartier chic où une société chinoise avait installé, il y a quelques années, un système d’évacuation des eaux de pluie, n’a pas été épargné. Ses rues sont gavées d’eau et, en dehors des axes principaux, il est impossible de s’y déplacer.

Jusqu’à quand continuerons-nous à vivre un tel calvaire ? Jusqu’à quand la pluie, ailleurs bénédiction, restera-t-elle malédiction pour nous ?Est-il quelque part écrit que Nouakchott ne sera jamais une ville ordinaire dotée d’un système ordinaire d’évacuation des eaux usées ? Pourtant l’ancien Nouakchott, celui que les fondateurs avaient construit, était doté d’égouts. Mais l’improvisation et l’anarchie qui ont prévalu après 1978 ont fait pousser les nouvelles habitations comme des champignons sans le minimum d’infrastructures. Avec le résultat qu’on vit actuellement. Prix d’une viscérale inconséquence nationale, boulet du chacun pour soi, avec le bout du nez en seul horizon ? Si l’on veut vraiment assainir nos rues, commençons donc par assainir nos neurones…

                                                                   Ahmed ould Cheikh

le calame

Détournements de deniers publics : L’impunité encore et toujours !

Le directeur de l’Inspection Générale de l’État (IGE), monsieur Hassan Zeïn, a organisé, il y a quelques jours, un point de presse sur ses activités lors des derniers six mois. On célébrait le troisième anniversaire du président Ghazwani à la tête du pays et une vaste de campagne sur ses réalisations était engagée par l’ensemble « gouvernement, parti INSAV et media publics ». Mais, au lieu de rassurer sur le processus engagé contre la gabegie, cette sortie de l’IGE n’a fait que confirmer ce que tout le monde savait : les détournements de derniers publics sont devenus le sport favori des responsables mauritaniens. À tous les niveaux.

Livrant le bilan du dernier semestre, l’inspecteur nous apprend ainsi que son service a pu mobiliser dix-neuf missions de contrôle en cent soixante-dix-huit regroupements urbains et cent quatre-vingt installations. Ces expéditions ont visé près de soixante milliards MRO entachées de dysfonctionnements. Sur ce total, environ 14 milliards n’ont pas été dépensés conformément aux normes. 2,7 milliards ont fait objet de demandes d’acquittement dont 1,3 milliard a été déjà remboursé, en plus d’autres détournements où les auteurs ont été condamnés.

Tout cela sonne comme un cinglant aveu d’échec, après le fameux rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) mais également ceux de la Cour des Comptes. Elle rassure d’autant moins que certaines personnes suspectées de tels vols restent libres de se pavaner dans nos rues et de squatter les bureaux de l’Administration ; certains sont même tout simplement réhabilités. Nombre de responsables mauritaniens se sont ainsi révélés très grands voleurs de biens publics. Puiser dans les caisses de l’État ne leur paraît pas illicite et, à entendre les propos du vérificateur général, on est en droit de s’en inquiéter. Le combat engagé depuis trois ans par Ould Ghazwani et les instruments mis en place n’ont pas dissuadé de subtiliser les biens publics ceux qui les gèrent. Une sorte de système de pillage organisé et très bien ancré. Sinon, pourquoi les autorités peinent-elles tant à concrétiser les engagements du président de la République dans la lutte contre ces pratiques ?

La réponse est très simple et coule comme les eaux de ruissellement qui déferlent et détruisent les habitations, les infrastructures et les cultures un peu partout dans le pays : les responsables volent parce que protection leur est assurée. Et donc leur impunité. Rien d’autre. Arrêtés ou tout simplement épinglés, ils sont couverts par la mobilisation de la tribu, des généraux et, qui sait, du sommet même de l’État. La multiplication des projets, programmes et commissions a favorisé la corruption. Le laxisme ou la complaisance dans le contrôle itou. Prenez la réhabilitation du tronçon de cent kilomètres entre Boutilimit et Aleg qui traîne depuis trois ans sans que la moindre tête ne tombe ni l’entreprise ayant hérité le marché ne soit dessaisie, voire sanctionnée. Idem pour les échangeurs de la Capitale. 

En Mauritanie, voler n’est pas une honte, au contraire : c’est une fierté même pour le voleur et ses proches. On célèbre même la sortie de prison des personnes accusées ou reconnues de vol, un geste abominable si fermement condamné par notre sainte religion ; on immole même des chameaux et des bœufs. Difficile voire impossible d’arrêter cette saignée. La loi contre la gabegie n’y fait rien. Notre pays est pointé du doigt pour son opacité dans le climat des affaires et occupe la 152èmeplace sur les 190 que compte le classement Doing Business. Une honte !

On les reconnaît entre mille

En Mauritanie, on les reconnaît facilement, ces filous : ils changent à tout bout de champ de train de vie, de maison, de voiture, de quartier, de boubou, de parfum et autres lieux de vacances. Comment un simple chef de service peut-il s’acheter un terrain à Tevragh Zeïna, y bâtir une maison haut standing, disposer d’un bolide dernier cri, troupeau de chameaux, vaches et/ou caprins, ranch sur la route de Rosso, Boutilimit, Akjoujt et/ou Nouadhibou, envoyer son épouse et ses enfants en vacances au Maroc ou à Las Palmas ?  Pour échapper à leur sort – la prison – les voleurs de deniers publics « arrosent » leurs proches et leurs supérieurs. La machine est très bien huilée, presque personne n’y échappe. Un véritable cancer qui a fini d’envahir tout le grand corps mauritanien.  Quand un cadre est promu à un haut poste, toute sa tribu vient le féliciter et lui souhaiter bon vent… sans oublier, raconte-t-on, de lui dire : « pense d’abord à toi et aux tiens ». Une incitation au népotisme et au vol qui commence, comme tout le monde le sait, dès l’école où la triche est particulièrement ancrée.

La volonté du président de la République à lutter contre la gabegie connut son premier coup de griffe quand un contrôle à la BCM révéla la disparition, dans une caisse annexe de devises, de 938.000 euros et près de 600.000 dollars, ainsi que la découverte de faux billets de banque équivalents à 116.000 dollars et 127.000 euros. On peut ajouter l’affaire des Domaines et de leurs courtiers, celle du port de la Baie du repos qui a emporté son directeur, la disparition de documents au ministère des Finances, le dossier de l’hôpital Mère et Enfant, celui des trafics d’or à la frontière Mauritanie-Mali et enfin le vol de munitions à Aleg… La plupart de ses affaires ne sont pas élucidées, cela décrédibilise les engagements des pouvoirs publics à éradiquer la gabegie et la corruption. Au final, l’opposition et la société civile jappent, l’impunité se poursuit.

Dalay Lam

le calame

Mauritanie : un collectif suspend sa participation aux concertations sur le Passif humanitaire

Alakhbar – Le Collectif des Veuves de Mauritanie chez Houleye Sall a suspendu ses activités au sein du Cadre de Concertation des Rescapés Mauritaniens en Mauritanie-Europe et aux États Unis (CCRM-M/E/USA), selon une déclaration parvenue, mercredi à Alakhbar.

Le Collectif reproche au Cadre de Concertation de continuer à dialoguer avec les pouvoirs publics qui rejettent la mise en place d’une commission d’enquête sur les évènements du Passif humanitaire.

Le Passif humanitaire désigne les violations massives des droits de l’homme, commises, de 1989 à 1991, contre des populations noires de Mauritanie, sous le régime de l’ancien président Maouya Ould Sid’Ahmed Taya.

Le collectif a toutefois réaffirmé sa disponibilité à reprendre le dialogue selon quatre conditions :

– institutionnaliser une commission indépendante régie par une loi

– procéder aux investigations pour établir le droit à la vérité, faire la lumière sur ce qui est passé durant cette période sombre de l’histoire de la Mauritanie;

– apporter des réponses justes à la fois individuelle et collective aux crimes et abus commis ;

– offrir des garanties de non répétition

Depuis une année, les Coalitions des Organisations des Victimes du Passif humanitaire (CCRM-Mauritanie/CCRM-Europe-USA et CCVE) ont engagé un dialogue avec les pouvoirs publics sur la base d’une feuille de route soumise au président Mohamed Cheikh Ould Ghazouani le 24 Avril 2022.