Monthly Archives: August 2022
Intempéries : Trois morts et des dégâts matériels enregistrés en deux jours
Alakhbar – Le comité ministériel chargé de la gestion des urgences, a publié le bilan des journées du 28 et 29 août 2022. Il fait état de trois (3) morts et de 27 habitations endommagées, par les pluies diluviennes, dans les quatre coins du pays.
Selon les bulletins n°28 et n°29 dudit comité, deux personnes sont décédées par noyade dans les localités de Sangrava et d’Aleg, situées dans la wilaya du Brakna. Le troisième décès a été signalé, dimanche, à Kaédi, dans la wilaya du Gorgol.
S’agissant des dégâts matériels, le bilan relève l’effondrement de 18 habitations, entre maisons et huttes dans le Hodh Chargui, au niveau des localités de “Medina Ajmane” et “El Wassiaa”. Neuf autres huttes ont été endommagées dans la commune de Mederdra, wilaya du Trarza.
D’après des données publiées la semaine dernière par l’agence Alakhbar concernant le nombre décès, et sur la base des bulletins du ministère de l’intérieur, 22 personnes, dont 12 enfants ont perdu la vie au cours des quatre dernières semaines.
Les mêmes données officielles, montrent que les wilayas du Gorgol et du Guidimagha sont les plus touchées. Elles comptent respectivement 6 et 9 morts à la suite des pluies torrentielles.
La CVE/VR dénonce la non-assistance du gouvernement aux populations sinistrées
CVE/VR – A l’instar de l’ensemble de nos compatriotes, la CVE/VR observe avec tristesse les dégâts humains et matériels consécutifs aux pluies qui se sont abattues sur la quasi-totalité du territoire national.
Ces intempéries ont encore une fois mis à nu les insuffisances et le manque de vision de nos gouvernants en matière d’infrastructures et de sens des priorités. Les images insupportables de maisons totalement détruites et de familles abandonnées à leur calvaire provenant aussi bien de villes et villages de l’intérieur telles que Kaédi, Sinthiou Boumaka (Gorgol), Chelkha (Hodh El Gharbi), Mederdra (Trarza), que de communes de Nouakchott telles que Sebkha, El Mina ou encore Dar Naim ;
les torrents d’eau et de boue dans lesquelles pataugent piétons et véhicules dans les avenues, rues et ruelles du pays, en particulier celles de la capitale, en disent long sur la démission et le laxisme du régime du Président Mohamed Cheikh Ould Ghazouani.
Les populations sinistrées attendent d’être sorties des eaux stagnantes dans lesquelles elles e sont retrouvées piégées avec ce que cela suppose comme drames en termes de morts par électrocution, par noyade ou encore en termes de risques de maladies de toutes sortes.
Au lieu de cela, le pouvoir de Mohamed Cheikh Ould Ghazouani nous sert des shows médiatisés de visite présidentielle éclair à Kaédi ou de gesticulations de ministres et de gouverneurs se donnant en spectacle devant des citernes censées évacuer les eaux mais qui n’y arrivent toujours pas. Au-delà du caractère dérisoire et ridicule des moyens mobilisés, c’est avec la vie des Mauritaniennes et des Mauritaniens que l’on est en train de jouer et il est temps que cela cesse.
L’urgence est à l’évacuation et à la prise en charge des citoyens abandonnés dans des habitats submergés devenus impropres à la survie. Il faut certes pomper les eaux qui rendent tout déplacement dans et entre nos villes sinon impossible tout au moins dangereux mais il faut surtout que l’Etat prenne ses responsabilités et mette en place des infrastructures dignes de ce nom. C’est le lieu de s’interroger sur les milliards d’ouguiyas qui avaient été investis pour bâtir un réseau d’assainissement et d’évacuation des eaux à Nouakchott après les inondations de 2013.
La CVE/VR exprime sa solidarité pleine et entière avec les populations sinistrées et condamne avec la dernière énergie les atermoiements du gouvernement. Il est urgent de prendre des mesures permettant à long terme de pouvoir faire face à de telles catastrophes liées au dérèglement climatique et dont la fréquence et l’intensité, à en croire les experts, ne feront que croitre dans les années à venir.
La CVE/VR invite, par la même occasion, le gouvernement à prendre au sérieux les menaces de submersion qui pèsent sur la ville de Nouakchott, située en dessous du niveau de la mer, et à agir en conséquence pour sauver ce qui peut l’être encore.
Nouakchott le 29/08/2022
La Cellule de Communication
Le pillage immobilier de Nouakchott par l’ex Président Mohamed Ould Abdel Aziz
Mondafrique – La boulimie immobilière de l’ancien Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, lui avait permis de constituer un véritable empire. Le moindre hangar, la plus petite école ou encore la plus modeste parcelle de terrain à Nouakchott pouvaient être la proie de cet infatigable prédateur.
Mohamed Ould Abdel Aziz avait constitué une fortune immobilière inédite via des prêtes noms complaisants et des hommes de main introduits dans les moindres rouages de l’État mauritanien.
Désormais en résidence surveillée, l’ancien patron tout puissant de la Mauritanie devrait être jugé dans les semaines qui viennent pour avoir fait main basse sur les richesses de la Mauritanie.
« Je suis suffisamment riche ; ma richesse ne provient pas des biens du peuple ! » Cette fanfaronnade de l’ex-président de la République en a choqué plus d’un à Nouakchott. Car au moment où leur ex président étalait et se vantait de sa richesse, eux, ont du mal à joindre les deux bouts. Les Mauritaniens ne sont pas dupes ! Ils n’ignorent pas qu’à sa prise de pouvoir, Ould Abdel Aziz n’avait qu’une ou deux demeures à Tevragh Zeina et un Hammam au Ksar. Les salaires et les avantages cumulés de toute une vie d’officier de l’armée, s’il est intègre, ne peuvent en aucun cas offrir une telle fortune.
Mondafrique propose à ses lecteurs une promenade à Nouakchott pour découvrir les immenses biens immobiliers du clan présidentiel. Mais naturellement l’ex Président Aziz s’est également emparé de milliers d’hectares agricoles, d’une très large partie du patrimoine industriel ou encore de l’or et des devises du pays. Autant de trésors planqués en partie aujourd’hui avec un vrai souci œcuménique aussi bien en Turquie et que dans les Émirats Arabes Unis. Nous reviendrons dans les semaines à venir sur ce qu’on ne peut que qualifier de hold up sur les richesses d’un pays tout entier.
Un reportage de Nicolas Beau et Moussa Ould Samba Sy. Les photos sont signées « Mondafrique ».
Aziz s’enrichissait et la Mauritanie s’enfonçait dans la pauvreté!
MAIN BASSE SUR NOUAKCHOTT
L’ex Président Aziz qui avait voulu se présenter, lors de sa prise du pouvoir en 2008 comme le Président des pauvres, ne fut pas un Président pauvre. Le Président Aziz n’a pas cessé d’acquérir de vastes propriétés aussi bien à Nouakchott qu’à Nouadhibou, les deux principales villes du pays: des immeubles entiers, les rares Tours de la capitale, des banques flambant neuf acquises via des prêtes noms, les sièges de partis politiques ou de sociétés commerciales, de centaines de boutiques, des hangars abritant des voitures de collection, une vingtaine de stations d’essence, des marchés construits sur des espaces occupés par des services publics, ou encore une centaine de terrains laissés libres par la construction d’un nouvel aéroport sur dimensionné.
Le détail qui tue, le voici: le Président Aziz et sa famille ne payaient jamais leurs factures d’électricité dans les multiples propriétés qu’ils avaient acquis dans tout le pays!
À peine parvenu au pouvoir en 2010, le nouveau Président Aziz se déplace dans les quartiers de Nouakchott qui viennent d’être inondés dans Nouakchott. Le « Président des pauvres » promet de tout mettre en œuvre pour protéger cette partie de l’avenir. La population a le sentiment d’être enfin protégée. Seulement voila, on découvre aujourd’hui que la plupart des terrains ainsi sauvegardés sont devenus, depuis, la propriété de l’ancien clan présidentiel.
La principale avenue de Nouakchott a été la proie du clan présidentiel
La boulimie immobilière de l’ex Président va ainsi s’épanouir au cœur des quartiers résidentiels de Nouakchott où la moindre parcelle de terrain provoque chez lui une sorte de crise d’adrénaline. Les ventes se concluent naturellement sans contrats ni notaire. « À l’amiable ».
Ainsi découvre-t-on au coeur de Nouakchott le Boulevard « Burj Khalifa »- ou autrement dit ‘ »couché », ce qui signifie un Boulevard à l’image d’un gratte ciel … couché. Plus couramment, les Mauritaniens le surnomment « Boulevard Aziz ». Le clan présidentiel s’est emparé de deux terrains attenant: celui d’une école, reconstruite plus loin, pour laisser la place à un complexe immobilier et celui d’une partie d’un commissariat de police, condamné à réduire sa surface.
La visite de cet établissement scolaire par Mohamed Ould Abdel Aziz, alors chef de l’État, est encore dans toutes les mémoires. On l’a vu en effet évaluer exclusivement la solidité de murs. Un autre jour, un gros investisseur du Golfe a été surpris de voir le patron de la Mauritanie lui donner un numéro de téléphone utile pour louer un siège social à Nouakchott.
La superbe villa de la propre fille de l’ex Président est un des rares endroits à Nouakchott où on trouve un peu de verdure dans une capitale qui manque cruellement d’eau
Parmi les familles les mieux logées de Nouakchott, celle d’une des deux filles du Président, Asma Aziz, qui dispose d’une somptueuse villa au coeur de la ville. & la tête d’une immense fortune alors qu’elle, celle ci n’a pourtant jamais exercé aucune activité commerciale. Des dizaines d’immeubles et de terrains sont en son nom. Son époux Mohamed Boussabou, simple vendeur de voiture d’occasion, était devenu florissant homme d’affaire.
Le plus surprenant dans le patrimoine immobilier de l’ex chef d’état est la juxtaposition entre des propriétés prestigieuses (grands hôtels, cliniques, banques, terrains résidentiels…) et des biens nettement plus modestes (cafés, hangars, marchés locaux…). La boulimie de ce prédateur infatigable était totale. Une école à raser? Un poste de police à partager? Des hangars à s’approprier? Mohamed Abdel Aziz répondait présent, toujours sur le pont pour faire main basse sur la moindre parcelle de terrain.
Au dessus de « l’Impérial Café », se trouvent quelques modestes appartements, propriété du clan Aziz
Voici sur las deux photos ci dessus un modeste café du centre de Nouakchott, « l’Impérial », que le Président des pauvres s’est adjugé à bas prix. Son projet dut de louer à quelques cadres expatriés d’une compagnie indienne de lignes à haute tension qui venait de s’installer en Mauritanie quelques modestes appartements.
Une vingtaine de boutiques appartenant à Aziz
Toujours le long des « Champs Élysées » de Nouakchott, voici un modeste marché local que le clan Aziz s’est aussi approprié au passage. Les petits ruisseaux font les grandes fortunes !
La pêche au gros
Mohamed Abdel Aziz qui ne négligeait aucune affaire juteuse, aussi minime soit-elle, n’avait rien contre des projets plus ambitieux, comme les tours en construction, propriété du clan et que l’on découvre sur l’image ci dessous.
Deux des plus hautes tours de Nouakchott dont la construction a été stoppée depuis cinq ans étaient la propriété du Président Aziz
Il faut reconnaitre que l’x patron de la Mauritanie était un homme prévoyant. Lors d’un de ses derniers conseils des ministres, le Président Aziz, qui avait dans l’esprit la nécessité de louer, demain, des tours d’habitation, un habitat peu fréquent à Nouakchott, a fait voté un projet de loi sur la co-propriété afin de donner un cadre légal à ses ambitions de propriétaire. Salut l’artiste !
Le projet d’un luxueux hôtel Sheraton de 63000 mètres carrés, dont Nouakchott avait effectivement besoin, est possédé par les amis de l’ex Président et par la SNIM, la compagnie nationale de production de fer qui fut la cagnotte du régime. Depuis le départ du pouvoir d’Aziz, le chantier a été interrompu. Le gâchis est total !
La future clinique de niveau international de Nouakchott, propriété du clan présidentiel
Après des tours et un hôtel luxueux, l’ex Président jette les fondations d’une immense clinique ultra moderne, « l’International Medical Center », où il espère attirer l’essentiel de la clientèle fortunée locale, au détriment d’un hôpital public sans moyens ni ambition.
Après avoir quitté ses fonctions sans enthousiasme, l’ex homme fort de la Mauritanie fera tout, mais sans succès, pour revenir en force dans les hautes sphères du pouvoir. Rejeté par le parti au pouvoir, Mohamed Abdel Aziz crée sa propre formation. L’occasion pour notre Président-Promoteur d’acheter un magnifique siège à ce parti naissant qui se révélera vite une coquille vide (voir la photo ci dessous).
Porte flingue d’Aziz
Zein El Abidine Cheikh Ahmed, le banquier préféré de l’ex Président
La Banque Mauritanienne d’Investissement (BMI) a reçu son agrément le 31 mars 2016. Zein El Abidine Cheikh Ahmed, détient officiellement 40% du capital.
L’ex Président Aziz avait également investi le système bancaire en plaçant notamment à la tète d’une des principaux établissements, la Banque mauritanienne d’investissement (BMI), celui qu’il avait fait nommer comme patron des patrons en Mauritanie, Zein El Abidine Cheikh Ahmed, qui a toujours été son obligé (voir la photo de la BMI ci dessus)
La surprise, la voici: cet homme d’affaires sans foi ni loi protégé par les Émirats arabes Unis où il possède quelques solides relais aura été à peine inquiété après le départ de l’ex Président Aziz. Certes, son épouse a été entendue par les services de police mais li, il est parvenu à conserver toutes ses prérogatives.
Un SDF nommé Aziz
Voici sur l’image ci dessus l’ultime bien immobilier qui appartienne encore à l’ex Président, qui y a été placé en résidence surveillée à la suite d’ ennuis cardiaques qui lui sont arrivés en détention. Le procès de l’ancien Président qui pourrait durer plusieurs mois sera celui d’un régime qui avait piétiné le bien commun du peuple mauritanien. Une commission parlementaire, constituée de beaucoup d’élus du Parti au pouvoir lassés par toute cette gabegie, a mené une enquête remarquable sur les frasques commises du clan de l’ex Président Aziz durant les onze années passées au pouvoir (voir l’article ci dessous).
Fait unique dans un pays africain, l’instruction judiciaire mené contre le clan de l’ex Président a été conduite dans une indépendance totale par rapport au gouvernement mauritanien.
cridem
Pékin suspend sa coopération avec Washington sur le changement climatique après la visite de Pelosi à Taïwan
Le Figaro – La Chine a suspendu vendredi 5 août toute coopération avec les États-Unis sur le réchauffement climatique et d’autres domaines, faisant plonger les relations entre les deux pays à leur niveau le plus bas depuis des années en représailles à la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi.
La suspension est jugée «irresponsable» par la Maison Blanche. «La Chine ne punit pas seulement les États-Unis, elle punit le monde entier», a ajouté le porte-parole de l’exécutif pour les affaires de sécurité nationale, John Kirby.
Mobilisant avions et navires de guerre, les plus grands exercices militaires jamais organisés par la Chine près de Taïwan, également en réaction au voyage de Nancy Pelosi cette semaine, se sont poursuivis vendredi pour la deuxième journée d’affilée, Taïpei fustigeant son «voisin malveillant» dont les manœuvres l’ont littéralement encerclé pour trois jours.
Pékin va «suspendre les négociations sino-américaines sur le changement climatique» et annuler un entretien entre les dirigeants militaires ainsi que deux réunions sur la sécurité, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères, reprochant à Nancy Pelosi d’avoir traité avec «mépris» l’opposition de la Chine à sa visite à Taïpei.
La Chine et les États-Unis, les deux plus importants émetteurs de gaz à effet de serre du monde, avaient noué un accord surprise sur le climat lors du sommet de la COP26 à Glasgow l’an dernier. Ils s’étaient engagés à travailler ensemble pour accélérer les actions pour le climat lors de la prochaine décennie et à se réunir régulièrement pour «s’attaquer à la crise climatique».
Le ministère des Affaires étrangères a également dit suspendre la coopération avec Washington sur le rapatriement des migrants illégaux, ainsi qu’en matière de justice, de criminalité transnationale et de lutte antidrogue.
«Je suis sûr que vous avez vu les annonces de la Chine aujourd’hui: ils vont interrompre les discussions avec les États-Unis sur une série de sujets importants, y compris le changement climatique», a déclaré John Kirby, porte-parole de l’exécutif américain pour les affaires de sécurité nationale. «Ils pensent qu’ils nous punissent en fermant ces canaux de communication», a-t-il noté.
«En fait, ils punissent le monde entier parce que le changement climatique ne connaît pas de limites géographiques ni de frontières», a-t-il ajouté. «Nous pensons que c’est foncièrement irresponsable». «Le plus gros émetteur (de gaz à effet de serre) du monde refuse maintenant de discuter des mesures cruciales qu’il est nécessaire de prendre pour combattre la crise climatique, ce qui affecte nos partenaires, de la montée des eaux dans les îles du Pacifique aux incendies en Europe», a-t-il souligné.
«Les Chinois peuvent beaucoup faire pour réduire les tensions en cessant leurs exercices militaires provocateurs (autour de Taïwan, NDLR) et en calmant le ton», a poursuivi John Kirby.
Il a également assuré que les États-Unis continueraient à maintenir des contacts militaires «au plus haut niveau» avec la Chine, malgré le fait que Pékin ait suspendu plusieurs accords de coopération notamment dans ce domaine. «Ces canaux de communication qu’ils ont fermés n’éliminent pas complètement la possibilité que nos plus hauts responsables militaires se parlent si besoin est», a-t-il ajouté.
Des opérations militaires «irresponsables»
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a affiché sa consternation. «Pour le secrétaire général, il est impossible de résoudre les problèmes les plus pressants dans le monde sans un dialogue et une coopération efficaces entre les deux pays», a déclaré son porte-parole. La Maison Blanche avait auparavant convoqué l’ambassadeur de Chine à Washington.
«Nous avons condamné les opérations militaires de la Chine, qui sont irresponsables, contraires à notre objectif de longue date de maintien de la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan», a indiqué vendredi un porte-parole de l’exécutif, John Kirby. Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a répliqué en reprochant aux États-Unis d’avoir «pour habitude de créer un problème et d’utiliser ensuite ce problème pour parvenir à leurs fins».
«Cette approche ne fonctionnera pas avec la Chine», a-t-il prévenu. Les exercices militaires doivent se poursuivre jusqu’à dimanche midi.
Selon Taïpei, à 17h00 vendredi (09H00 GMT), un total de 68 avions et 13 navires de guerre chinois avaient franchi depuis le début de la journée la «ligne médiane» du détroit de Taïwan, qui sépare l’île du continent.
La veille, Pékin avait déjà tiré une dizaine de missiles balistiques et déployé son aviation et sa marine dans les six zones maritimes choisies pour les manœuvres tout autour de Taïwan, s’approchant jusqu’à 20 km des côtes et perturbant des routes commerciales parmi les plus fréquentées du monde. La chaîne publique CCTV a affirmé que des missiles chinois avaient même survolé Taïwan pour la première fois. Taïpei n’a pas confirmé.
«Nous ne nous attendions pas à ce que notre voisin malveillant fasse étalage de sa puissance à notre porte, et mette arbitrairement en péril les voies navigables les plus fréquentées du monde par ses exercices militaires», a déclaré à la presse le premier ministre taïwanais, Su Tseng-chang.
«Notre pays est puissant»
À Pingtan, une île chinoise située non loin des manœuvres en cours, des journalistes de l’AFP ont aperçu vendredi à la mi-journée un avion de chasse dans le ciel. Portant des parapluies pour se protéger d’un soleil de plomb, des touristes tentaient de prendre en photo l’appareil tandis qu’au loin, dans le détroit de Taïwan, on apercevait un navire militaire chinois.
«On espère qu’on pourra se réunifier avec Taïwan bientôt. On n’a peur de personne, notre pays est puissant», a confié à l’AFP l’un d’eux, M. Liu, 40 ans, venu de la province du Zhejiang (est). «Il faut que la Chine montre sa force maintenant», estimait un autre touriste, M. Zhou, 40 ans. Même si «nous aimons la paix».
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a fustigé vendredi les manœuvres chinoises, «des provocations» qui représentent «une escalade importante» des tensions aux yeux des États-Unis. Le Japon a exprimé une protestation diplomatique formelle contre Pékin, estimant que cinq des missiles chinois étaient tombés à l’intérieur de sa zone économique exclusive (ZEE). À Tokyo, dernière étape de sa tournée asiatique mouvementée, Nancy Pelosi a affirmé que les États-Unis «ne permettr(aie)nt pas» à la Chine d’isoler Taïwan, assurant que son déplacement «ne visait pas à changer le statu quo ici en Asie, à changer le statu quo à Taïwan».
Les manœuvres chinoises empiètent sur certaines des routes maritimes les plus fréquentées de la planète, par lesquelles des équipements électroniques essentiels provenant des usines d’Asie de l’Est sont acheminés vers les marchés mondiaux. Les analystes s’accordent à dire que, malgré ces exercices militaires, Pékin ne souhaite pas pour l’instant une confrontation armée. «La dernière chose que Xi souhaite est le déclenchement d’une guerre accidentelle», commente auprès de l’AFP Titus Chen, professeur associé de sciences politiques à l’Université nationale Sun Yat-sen de Taïwan.
Le Figaro avec AFP
Doro Gueye (OLAN) : « Nos langues nationales n’ont besoin d’aucune expérimentation, elles l’ont déjà connue »
Le Calame – Doro Gueye alias Bobo Loonde, président de l’Organisation pour l’officialisation des LAngues Nationales pulaar, soninké et wolof (OLAN) et administrateur de Golal Media : “Nos langues nationales n’ont besoin d’aucune expérimentation, elles l’ont déjà connue”.
Le Calame : L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi portant réforme de l’Éducation nationale contre lequel votre organisation s’opposait. Quelle place réserve-t-elles aux autres langues nationales pulaar, soninké et wolof ?
Doro Guèye : Merci pour l’attention que vous accordez à notre personne et à notre organisation OLAN. Mes encouragements à tous les lecteurs de notre grand journal, Le Calame. Pour revenir à la question, j’ai envie de répondre : « pas grand-chose ».
La loi dit que les langues seront intégrées dans le système éducatif et l’on verra le retour de l’ILN (Institut des langues nationales). Mais des incohérences et des zones d’ombre demeurent. À se pencher sérieusement sur cette loi, particulièrement en son article 65 et sur l’annexe du document, on ne peut pas ne pas croire à la très mauvaise intention réservée à nos langues nationales.
Se suffire de leur introduction ne leur règle nullement la question de l’équité, de la justice et de la promotion digne. Je rappelle que l’anglais, par exemple, a toujours été enseigné dans nos écoles. Nous, nous voulons que nos langues dépassent ce statut. C’est bien possible qu’elles aient le même statut que l’arabe, c’est-à-dire celui des langues enseignées et d’enseignement, autrement dit : officielles. Nous craignons que « l’expérimentation » n’y soit soulignée que de façon à y mettre un terme à un moment donné.
Il n’y a aucune précision dans le temps et cette phase d’essai est de surcroît conditionnée à des « évaluations » dont l’issue peut encore nous être fatale. Nous avons la mauvaise expérience de l’arrêt brutal de la précédente« expérimentation » qui fut, en dépit de ses très bons résultats, tout simplement balayée d’un revers de main par le gouvernement du moment.
Alors, qu’est ce qui nous garantit, dans la loi actuelle, que l’issue ne sera pas la même ? Rien du tout. Tout est flou et confus, contraire à la clarté que devrait manifester une loi. D’ailleurs, nous n’avons besoin aujourd’hui d’aucune expérimentation, car nous l’avons déjà vécue très positivement.
– Au cours de l’adoption de cette loi, vous avez tenu devant le Parlement un sit-in qui a été réprimé, l’une de vos membres qui s’était infiltrée dans l’hémicycle a été sévèrement agressée par un vigile, ce qui n’a pas manqué de susciter un grand tollé au sein de l’opinion ; vous, votre épouse et d’autres membres d’OLAN ont été molestés et blessés par les forces de l’ordre. Comment vous portez-vous aujourd’hui ? Quelle lecture faites-vous de ces incidents ?
– Oui, nous avons été sévèrement réprimés, le lundi 25 Juillet, devant l’institution censée défendre la liberté de s’exprimer librement. Nous étions là pacifiques, comme en tous les sit-in passés. Jamais nous n’avons causé, je le rappelle, le moindre incident, de quelque nature qu’il soit. Nous sommes pacifistes et voulons juste manifester, parce qu’il y a dans notre pays des choses avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Qu’y a-t-il d’illicite ou d’illégal en cela ?
Les premiers policiers arrivés se sont immédiatement mis à arracher et déchirer nos affiches, slogans et banderoles par lesquels nous proclamons nos revendications. Puis une pluie de matraques et de coups de rangers s’est tant abattue sur nous que certains de nos camarades se sont évanouis (y compris moi-même). À l’heure où je te parle, nos camarades blessés continuent à se soigner mais nous ne comptons pas en rester là, s’il plaît à Dieu. Souzy Boye et Salimata Ba sont les membres d’OLAN qui s’étaient introduites dans l’Hémicycle.
Elles ont été sauvagement maltraitées, Salimata sérieusement blessée au cou par le vigile – le monde entier a été témoin de cette agression – sa nuque est actuellement immobilisée, elle poursuit ses soins. Mais, je le répète, on n’en restera pas là, s’il plait à Allah.
– Au lendemain de la publication de l’avant-projet de loi, les associations pour la promotion des langues pulaar, soninké, et wolof avaient relevé des contradictions, interpelé le ministre et lui ont envoyé leurs observations. Celles-ci n’ont-elles pas été prises en compte dans la version définitive?
– En fin de comptes, rien d’important des amendements proposés par les associations culturelles pulaar, soninké, wolof et OLAN même, n’a été retenu. En somme, le gouvernement a fait passer son projet tel qu’il le voulait, il ne restait que la manière. Comme je l’ai toujours dit, on ne cherchait qu’à et comment faire avaler la pilule.
– Le texte évoque une phase expérimentale de quelques années avant la généralisation et donc l’introduction de ces langues dans le système éducatif. Est-ce à dire que l’expérimentation des années 80, jugée très concluante par des experts internationaux, a été jetée aux oubliettes ? Trouvez-vous nécessaire cette nouvelle phase d’essais ?
– J’ai presque déjà répondu à cette question mais je le répète : nos langues n’ont besoin d’aucune expérimentation, elles l’ont déjà connue. Il suffit d’une bonne volonté de l’État. Nous devrons croire à nous-mêmes. On ne peut être meilleur qu’à travers ce que nous avons de plus important, nos langues, nos cultures. Et sans l’officialisation de nos langues, on fera tout ce qu’on voudra mais cela restera du cinéma.
Nous demandons à Son Excellence le Chef de l’État de bien revoir le contenu de cette fameuse loi, avant toute promulgation ; au mieux, la renvoyer à une révision totale par les acteurs professionnels de bonne foi car il en va de l’avenir de notre cher pays. Oui pour l’officialisation de toutes nos langues nationales ! Non à la promulgation de cette loi d’orientation !
Propos recueillis par Dalay Lam
le calame