Monthly Archives: October 2022
Mauritanie : Maimouna Sall, mère de famille et passionnée de mécanique
Afrique.le360.ma – Maïmouna Sall, ou «Maïmouna la mécanicienne», est une petite célébrité dans sa commune. Formée au Lycée technique de Nouakchott, la jeune femme de 26 ans a embrassé le métier «d’homme» qu’est la mécanique.
Originaire de Bababé, une ville de la vallée du fleuve Sénégal, Maïmouna Sall s’est défaite des codes d’une tradition réputée conservatrice en optant pour le métier de mécanicienne dans un garage du secteur de Mellah, quartier de la commune d’Arafat, dans la banlieue sud de Nouakchott.
Retraçant son parcours, explique les raisons de ce choix professionnel et social peu commun pour une femme en Mauritanie. Elle évoque notamment son amour pour ce métier passionnant, qui l’amène à opérer sur plusieurs véhicules et types de moteurs, ainsi que ses rapports avec les clients. Elle revient sur la vie de mère de famille qu’elle arrive à concilier parfaitement avec son travail.
Djelika Kelly, une amie de Maïmouna Sall formée en électricité bâtiment, autre domaine où les femmes sont tout aussi rares, dit avoir été inspirée par son amie dans le choix de son métier. Elle loue son exemple et invite les femmes mauritaniennes et africaines à casser les barrières des métiers exclusivement réservés aux hommes.
Quant à Omar Ly, garagiste, il ne peut s’empêcher de louer les qualités professionnelles et humaines de Maimouna Sall.
Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Source : Afrique.le360.ma
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com
Trump assigné à témoigner devant le Congrès pour son rôle dans l’assaut du Capitole
Orange Actu – Dans un geste “historique”, la commission d’enquête sur l’assaut du Capitole a cité vendredi l’ancien président américain Donald Trump à comparaître “le ou autour du 14 novembre”.
Le milliardaire républicain devra également produire avant le 4 novembre toute une série de documents en vertu de cette assignation, dont le principe avait été acté la semaine dernière.
A l’issue d’une audience télévisée, la commission de la Chambre des représentants, chargée de faire la lumière sur le rôle de Donald Trump dans l’attaque du 6 janvier 2021, avait créé la surprise en votant à l’unanimité pour convoquer l’ancien président.
Celui qui flirte ouvertement avec l’idée de se représenter en 2024 avait immédiatement renouvelé ses attaques contre une enquête qualifiée de “fiasco”, sans dévoiler comment il allait répondre.
“Comme toute requête de ce type, nous allons la passer en revue et l’évaluer, et nous répondrons de façon appropriée à cette action sans précédent”, a commenté de son côté vendredi soir David Warrington, l’un des avocats de M. Trump dans ce dossier, sans confirmer s’ils avaient bien reçu l’assignation.
“Ce serait logique” qu’il se plie à cette demande, a déclaré son successeur démocrate Joe Biden sur la chaîne MSNBC.
Le panel de la commission, composé de sept élus démocrates et deux républicains, a déjà interrogé plus d’un millier de témoins, dont deux enfants de Donald Trump, et épluché des dizaines de milliers de documents, mais s’est heurté au refus de coopérer de certains proches.
L’ex-conseiller Steve Bannon, considéré comme artisan de la victoire de Donald Trump en 2016, a d’ailleurs été condamné vendredi à quatre mois de prison pour avoir refusé de répondre à ses convocations.
– “Sanglante” –
La commission est engagée dans une course contre la montre: si les démocrates perdent le contrôle du Congrès lors des élections de mi-mandat, le 8 novembre, elle risque d’être dissoute par la nouvelle majorité républicaine.
Ses deux chefs, les élus démocrate Bennie Thompson et républicain Liz Cheney, ont donc convoqué formellement Donald Trump dans trois semaines seulement.
“Nous admettons qu’assigner un ancien président est une action importante et historique et nous ne la prenons pas avec légèreté”, lui ont-ils écrit.
Mais, ont-ils ajouté, “nous avons les preuves que vous avez personnellement orchestré et supervisé une campagne pour changer le résultat de l’élection présidentielle de 2020 et empêcher le transfert pacifique du pouvoir”, et celle-ci a débouché “sur une attaque sanglante contre le Capitole”.
Le 6 janvier 2021, des centaines de partisans de Donald Trump convaincus par ses allégations de “fraudes électorales” avaient semé le chaos dans le temple de la démocratie américaine, au moment où les élus certifiaient la victoire de son rival démocrate Joe Biden.
Le républicain, qui avait exhorté ses supporters à se “battre comme des diables”, avait immédiatement fait l’objet d’un procès en destitution au Congrès, mais avait été acquitté grâce aux sénateurs de son parti.
Cela n’a pas mis un terme à l’affaire: dans son rapport final, la commission pourrait recommander de l’inculper. La décision reviendra in fine au ministre de la Justice Merrick Garland, un homme prudent et méthodique qui “n’exclut rien”.
– “Respect” –
En attendant, la justice a infligé un camouflet à l’un de ses proches alliés, Steve Bannon, en le condamnant à quatre mois de prison et 6.500 dollars d’amende pour “entrave” aux prérogatives d’enquête du Congrès.
“Respecter le Congrès est une composante importante de notre système constitutionnel”, a justifié le magistrat Carl Nichols, en soulignant que Steve Bannon n’avait, à ce jour, toujours produit “aucun document, ni livré aucun témoignage” à la commission.
Cet homme de 68 ans, figure du populisme de droite aux Etats-Unis, a immédiatement fait part de son intention de faire appel, ce qui suspend l’application de la sentence.
Il a donc pu ressortir libre du tribunal fédéral de Washington. Devant les caméras, il a assuré “respecter la décision du juge” mais a tout de suite glissé sur le terrain politique.
“Le 8 novembre sera le jour du jugement du régime illégitime de (Joe) Biden (…) et l’on sait comment cela va finir”, a-t-il lancé, tout en prédisant la défaite électorale de plusieurs membres de la commission du 6 janvier.
AFP
L’ex président Mohamed Ould Abdel Aziz, un putschiste récidiviste
Mondafrique – L’ex Président mauritanien de 2008 à 2019, Mohamed Ould Abdel Aziz qui a fomenté un coup d’État en 2008 et fut l’épicentre de deux autres coups de force militaires alors qu’il était chef du Basep, la défunte garde présidentielle du régime, affirme dans un entretien avec l’hebdomadaire « Jeune Afrique » « ne rien exclure » pour l’avenir et évoque la présence de possibles putschistes au sein de l’armée mauritanienne.
Autant de menaces à peine voilées qui peuvent rendre inquiets sur l’avenir démocratique de la Mauritanie qui depuis le départ d’ « Aziz »en 2019 et sa mise en cause judiciaire, avait retrouvé une réelle stabilité.
Une chronique de Babah Sidi Abdella (Mauritanie)
Le journal « Jeune Afrique » qui n’a jamais été particulièrement critique sur le règne du Président Mohamed Ould Abdel Aziz alors qu’il faisait main basse sur la Mauritanie lui témoigne une fidélité exemplaire. Le même journal publie ainsi, dans sa dernière livraison, un entretien avec l’ancien chef d’état qui se trouve à Paris officiellement pour des soins médicaux. Ce qui ne rompe personne. Ce putschiste aguerri cherche, semble-t-il, à rassembler ses partisans pour reconquérir le pouvoir qu’il avait quitté en 2019 contraint et forcé par l’impossibilité constitutionnelle de briguer un troisième mandat.
« Un général fier et offensif »
L’entretien accordé à « Jeune Afrique » est évidemment un des leviers de cette campagne de communication adressée aux réseaux qu’il a conservés en Mauritanie. En témoigne le portrait dressé par la journaliste de JA qui évoque « un général fier et offensif », alors qu’il est aujourd’hui poursuivi pour des faits graves de corruption, de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite.
« Mohamed Ould Abdelaziz, explique J. a toujours été de ceux qui obéissent à leur instinct plutôt qu’à une stratégie élaborée par une équipe de communicants. Après la levée de son contrôle judiciaire le 7 septembre, auquel il était soumis depuis juin 2021, l’ancien président est resté mutique, semblant faire profil bas. Mais ce serait mal connaître ce général fier et offensif, décidé à laver son honneur, envers et contre tous (…° Reste que, s’il veut être audible, « Aziz » devra se montrer crédible et s’expliquer enfin sur l’origine de sa fortune ».
Alors que la journaliste de « Jeune Afrique » évoque une fortune évaluée à « 90 millions de dollars » plus un patrimoine immobilier, l’ex chef de l’état mauritanien ne conteste pas qu’il se soit enrichi alors qu’il était au pouvoir. Dont acte. Mais comment a-t-il pu acquérir de tels biens évalués par une commission parlementaire indépendante (voir l’article ci dessous) ? Pourquoi sa famille qui n’a jamais réellement travaillé a-t-elle pu acquérir autant de biens immobiliers? Par quel miracle des hotels, des hangars, des cliniques et autres immeubles ont pu tomber dans l’escarcelle de son clan? L’ex Président ne répond évidemment pas à ces interrogations, comme doit même le constater le journal « Jeune Afrique », qu’on ne peut pas suspecter de malveillance à son égard, dans la présentation de l’entretien.
Les trois objectifs cachés d’Aziz
En fait, les menaces que distille l’ex président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, dans « Jeune Afrique », ne visent évidemment pas à répondre aux questions légitimes que se pose le peuple mauritanien sur sa gestion calamiteuse du pays pendant onze années. Ce long entretien s’explique par des tout autres objectifs.
1- Une nostalgie personnelle pour un nouveau coup d’État afin de se hisser à nouveau au sommet de l’État. L’ex Président avait tenté un tel coup de force lors des célébrations de la fête de l’indépendance à Akjoujt , en novembre 2019, auxquelles il avait été convié , en sa qualité d’ancien Président. On se rappelle qu’il avait boudé ce rendez-vous , alors qu’il se trouvait à quelques encablures des lieux de commémoration, comme s’il attendait la confirmation que la garde présidentielle, où il avait placé ses hommes, ait écarté le Président légitimement élu.
2- Un message crypté à ses réseaux locaux, pas nécessairement et uniquement militaires, qu’il est temps, selon lui, de mobiliser. Sa marge de manœuvre du putschiste s’est évidemment élargie grâce à l’autorisation de quitter le pays. Ce qui lui donne une liberté de mouvement, de communication et de pilotage à distance.
3- Une volonté de semer le doute sur les perspectives de stabilité du pays, à quelques mois d’un rendez-vous électoral (législatives et régionales) et à moins d’un an de l’exportation de la première livraison du champ gazier Turtle en partage entre la Mauritanie et le Sénégal.
Interrogé sur le groupe de mercenaires russes « Wagner » qui sévit au Mali et en Centrafrique, ce putschiste récidiviste botte en touche en surfant sur le sentiment anti français qui se développe en Afrique francophone. Lui qui a voulu être le bn élève du G5 Sahel piloté par Paris, montre une grande ingratitude pour l’allié d’hier. »De mon temps, affirme l’ex Président, il n’y avait même pas de Français, on a traité nous-mêmes nos problèmes de sécurité, avec nos moyens limités. Je ne souhaite pas que Wagner ou qu’un autre pays viennent faire le travail des Mauritaniens car personne ne peut le faire mieux qu’eux ».
Mohamed Ould Abdel Aziz serait-il en train de préparer avec quelques comparses un mauvais coup pour la démocratie mauritanienne? On ne peut évidemment pas l’exclure.
La rédaction de Mondafrique
Mauritanie – Contexte d’un lynchage / Par Mouhamadou Sy
Je veux que brève soit cette note. Elle est personnelle et n’engage aucune organisation à laquelle j’appartiens à cette date ; en particulier, elle n’engage aucunement la responsabilité d’OLAN.
Il y a 4 jours, le 4 octobre, j’ai publié un texte revenant sur la polémique autour de la prise de parole refusée à Biram Dah Abeid lors de la « journée du grand silence » organisée par OLAN le 30 septembre passé.
Cet évènement, qui avait été relaté par une vidéo sensationnelle, avait eu à provoquer beaucoup de réactions, pendant toute une semaine.
Dans le texte que j’ai publié quatre jours après les faits, j’ai expliqué le contexte de la journée et surtout rappelé les conditions de sa tenue, de son déroulement et les éléments de discipline que l’organisation avait mis en place afin de faire respecter le thème du silence. J’y ai explicité l’action impérieuse que Dieynaba avait la charge de mener pour garder la manifestation dans le thème choisi.
J’y ai mentionné ma reconnaissance sincère à l’endroit de Biram pour sa participation au sit-in, j’ai accordé à son geste le crédit a priori qui lui était dû. J’y ai toutefois pointé du doigt le fait que Biram ait décidé de passer outre une directive des organisateurs qui était tout bonnement logique compte tenu des objectifs de la journée. Il relève en effet du bon sens que de demander à un participant à un sit-in inscrit dans le thème du « grand silence » de ne pas entamer des prises de parole et des interviews qui ne manqueront pas de perturber la manifestation et d’émietter son sens. Je n’avais pas omis non plus de critiquer les réactions qui justifiaient le comportement réfractaire de Biram par un respect dû à sa position politique. En effet un tel argument ouvrait la voie à tous les abus, y compris ceux contre lesquels Biram se dit être un combattant.
Mais j’étais loin d’imaginer qu’au moment où j’écrivais mon texte, des actes d’une gravité supérieure étaient en train d’être menés de façon souterraine. Des actes d’une violence odieuse commis à l’encontre de Dieynaba Ndiom en représailles de sa décision de rappeler Biram à l’ordre. Aux insultes délivrées sur la place publique, à la prolifération de fausses informations distillées à l’encontre de son image, aux appels anonymes véhiculant insultes et diverses grossièretés à son égard ainsi qu’à l’égard de sa famille, se sont ajoutées des menaces de mort ! Dieynaba a subi ce vulgaire état de siège étouffant et impitoyable pendant des jours. Et le harcèlement continue son cours. Elle a eu droit à tous les excès et à tous les abus pour avoir été la jeune femme qui, à juste titre, a rappelé Biram à l’ordre. Une jeune femme qui a rempli un rôle qui incombait à tout autre responsable d’une manifestation : celui de veiller au respect du thème dans lequel s’inscrit la mobilisation !
La diabolisation de son acte a été entamée le soir même du 30 septembre où des rapports ont commencé à pleuvoir sur les réseaux sociaux, sous divers formats numériques que sont des vidéos et des textes, tous prenant bien soin de ne jamais mentionner le contexte et le thème, les seules données pourtant capables de dire la réalité des faits en les situant dans le jeu de causes qui les a occasionnés.
Les auteurs de ces rapports ont communiqué que « Biram a été empêché de parler » ; ils ont répété cette communication comme s’il s’agissait d’un mot d’ordre (à destination de qui ?). Ils s’en sont ensuite offusqués et, tous azimuts, se sont livrés à des condamnations à l’encontre de la militante d’OLAN. Des commentateurs sympathisants de Biram en ont fait autant. Mais l’on userait ici d’un euphémisme si l’on ne qualifiait ces rapports que d’incomplets et de fautifs. Ils ont été plus graves que cela.
Ces rapports, dont l’un a été l’œuvre d’une vice-présidente d’IRA, Madame Ba, qui dit être derrière la présence de Biram au sit-in, n’ont pas été qu’incomplets. Ils ont été clairement manipulés en cachant le fait que Biram a été informé qu’il n’y aurait pas de prise de parole lors de ce sit-in au regard du mode d’expression adopté spécifiquement pour cette journée, à savoir le « grand silence » ; que seul le mot traditionnel faisant office de déclaration de l’organisateur a été prononcé dans les diverses langues ; que la vérité est donc que Biram a essayé de forcer la règle en tentant de prendre la parole ; qu’il a sciemment marché sur une consigne générale qui conditionnait la réussite du symbole du silence opté et préparé par l’organisation des semaines durant.
Il est clair qu’une fois ce contexte rétabli et les faits complétés, l’honnêteté consistera indéniablement à voir l’acte de Dieynaba pour ce qu’il est réellement : à savoir un acte de rétablissement d’ordre après que Biram a décidé de suivre son propre objectif de communication dans une transgression totale de la consigne qui lui a été communiquée.
Autrement dit, Dieynaba n’avait eu que le courage d’aller jusqu’au bout de sa mission pendant que Biram poursuivait l’obstination d’aller jusqu’au bout de son objectif. Seulement, tandis que Dieynaba agissait dans la supervision du bon déroulement d’une manifestation dont elle était responsable, Biram, lui, improvisait une opération de communication politicienne. Là-dessus, si nous nous étions retenus d’y insister dans nos premières sorties par hospitalité, il convient désormais d’éclaircir ce point après que Biram, en dehors de toute loyauté, n’a pas décidé de jouer la carte de l’honnêteté quand il a été questionné sur l’affaire, préférant abonder dans la victimisation qui avait déjà commencé à rapporter de gros bénéfices !
Toujours est-il que, privés de ces éléments de contexte sciemment ectomisés par les rapporteurs les plus actifs, certains esprits se sont échauffés et la haine s’est déferlée, vagues après vagues ; des courants de requalifications des faits se sont mis en branle, occupant ainsi le lit de nombreux articles plus débridés les uns que les autres, sur des plateformes sociales à écho illimité.
Il serait vain de lister tous les commentaires lus, toutes les vociférations perçues, toutes les insultes dardées en projectiles ; il serait impossible de dire tous les jugements gratuits prononcés, les condamnations infondées délivrées et les sentences énoncées. Et bien sûr, il n’est pas à notre portée d’exhiber ici toute la douleur ressentie. Mais cela ne s’est pas arrêté à ce stade. Des menaces de mort ont été proférées, prenant la tête de Dieynaba pour leur cible désignée.
Dans les tous premiers jours qui ont suivi le sit-in, des proches du député Biram Dah Abeid s’étaient déjà engagés dans la surinterprétation de ce qui n’est qu’un rappel à un ordre que leur leader était en train de piétiner (certains d’entre eux n’avaient pas cette partie de l’information). Un membre exécutif du RAG, Monsieur Soumaré, a même parlé du « racisme domestique » !
Pour lui il est raciste d’interrompre Biram quand il se lance dans une action de caractère à plomber le symbole d’une manifestation ! C’est pour le moins irrespectueux pour les victimes du racisme. Le fait d’interpréter un rappel à l’ordre comme du racisme c’est autant une banalisation du racisme qu’une diabolisation de l’ordre ; l’une et l’autre sont hautement inquiétantes quand elles sont exprimées par un militant des droits de l’homme.
Ces sorties partiales et volontairement pétries d’omissions sur le rôle primordial de Biram dans les conditions de l’affaire ont été incontestablement des catalyseurs (voire des marches) de l’escalade de la violence. Du côté de la communication d’OLAN, tout a été fait pour responsabiliser les militants ; les communiqués et lives sont là pour en témoigner. Mais le plus terrible c’est ce qu’en dit Biram.
Au lieu de reconnaître et d’assumer sa part de responsabilité, Biram a, dans une émission sur facebook, qualifié l’acte de Dieynaba comme, selon ses propres mots, « une action agressive ». Ceci avant de se lancer dans une psychanalyse de Dieynaba Ndiom qu’il étend ensuite à l’ensemble des fulɓe (peuls) qui, selon lui, voient en lui un membre de la force haratine qui avait servi à les massacrer 30 ans plus tôt ! Freud n’aurait pas mieux fait !
Donc, les peuls auraient un complexe « de dupe » consistant à se laisser duper par l’appartenance communautaire de Biram et à voir systématiquement en lui un massacreur qu’il faut empêcher de parler lors des sit-ins du grand silence ; mais que par contre Madame Ba « pullo ɓiy pullo », pour reprendre l’attestation sur l’honneur que cette dernière fait sur son identité, peut suivre et défendre autant qu’elle a eu à le faire ? Un complexe tellement grave que tous ces peuls vous ont suivi jusque dans les instances dirigeantes de votre organisation et ont massivement voté pour vous ? Soyons clairs, je ne déplore ni l’adhésion des peuls à votre organisation ni leur vote pour vous.
Je déplore votre insulte monumentale à leur égard quand vous tenez ces analyses délirantes. Ainsi, sûr de votre coup, vous poursuivez, serein dans une posture de victime, vous livrant dans une feinte de charitabilité à peine risible dans la recherche de « circonstances atténuantes » pour Dieynaba Ndiom (ce sont vos termes). Vous avez ainsi décidé que vous êtes clean malgré l’irrespect affiché à l’égard de la consigne du sit-in, que Dieynaba est coupable, mais qu’en tant que pullo (peul) elle souffre d’un traumatisme qui devrait atténuer la peine à lui infliger. Fin des séances jointes de jugement et de psychanalyse !
Toutes ces deux compétences assurées par l’historien qui a soutenu dès la première partie de l’émission que l’esclavage a été aboli dans le sud et pas dans le nord sous le fait de l’action coloniale en désignant un tel contraste comme un exemple d’injustice envers les populations du sud ! Cerise sur le gâteau, ces propos de notre histo-psycho-juge sont aussi ceux de la figure de proue de la lutte anti-esclavagiste du pays.
Bref, votre propos a été tout à la fois : immonde, farfelu et indigne. Mais il est plus qu’indigne, il devient dangereux dans un contexte où les esprits de vos militants à votre écoute étaient en état d’ébullition et qu’au lieu d’assumer tout simplement vos torts, vous avez confirmé la culpabilité de Dieynaba avec votre théorie qui se passe de commentaire. Vous l’avez ainsi jetée en pâture, et ce à très injuste titre. En étiez-vous conscient ? Après avoir évité d’assumer vos torts afin de profiter des recettes d’une victimisation, serez-vous prêt à assumer vos responsabilités dans une affaire, cette fois-ci grave, d’harcèlement et de menaces de mort à l’encontre de cette jeune femme ?
Et un bon soir, après s’être rassasié des retombées médiatiques escomptées, vous nous faites un message qui sonne comme un signal d’arrêt des hostilités envoyé à la brigade déployée sur le terrain : « On remballe, on se lave les mains ! On pense à une coalition pour l’élection qui nous assiège, qui, en réalité, ne nous a jamais quitté l’esprit en étant la boussole maladroitement dissimulée et que l’euphorie du gain de cause a laissé transparaitre.
Non Biram ! Ce feu que vous avez attisé par les souffles de la victimisation et de la désinformation consumera votre méthode, ses cavaliers et son butin. Ce parasitisme exploiteur ne peut plus continuer à servir d’un moyen d’alimentation politique ; en tout cas, ni Dieynaba ni OLAN ne seront de la matière à brûler pour carburer ce troc hideux sur le marché du commerce des sensations.
Cependant, vous avez encore le choix. Vous avez toujours le choix de mobiliser vos aides de camp afin que vous présentiez des excuses publiques à Dieynaba pour avoir participé, par votre rhétorique accusatrice et diabolisante, au lynchage qu’elle continue de subir, puis vous dénoncerez vigoureusement les militants qui sont passés à sa mise en œuvre pratique en ayant traduit ces qualifications honteuses en termes encore plus offensants ayant abouti aux menaces de mort.
Vous avez milité pour une noble cause, celle de l’abolition de l’esclavage. Une cause à laquelle je resterai sensible jusqu’à la moelle. Prenez garde de ces méthodes médiocres et barbares utilisées ici dans son versant politicien dans lequel vous vous êtes engagé, du danger qu’elles finissent par la miner irrémédiablement.
Mouhamadou Sy
Le 9 Octobre 2022 – Facebook
Réalisation d’implants de pile cardiaque pour la première fois en Mauritanie
AMI – Pour la première fois, une équipe médicale mauritano-tunisienne spécialisée a réalisé des implants de batterie à triple chambres pour réguler les contractions cardiaques et effectuer des décharges électriques pour sept patients qui se trouvaient dans des états très critiques.
Ce type d’électrothérapie est considéré comme l’une des chirurgies cardiaques interventionnelles les plus complexes et les plus précises, et il est d’un grand avantage pour les patients atteints d’une maladie cardiaque avec une cardiomyopathie dilatée à un stade avancé.
Cette opération a confirmé la capacité des compétences locales du Centre National de Cardiologie (CNC) à réaliser ce type d’intervention.
A noter que le CNC dispose désormais de tous les équipements nécessaires à la réalisation des opérations cardiaques les plus complexes, notamment l’implantation de pacemaker et le traitement de toutes les arythmies cardiaques.
cridem