Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 31/05/2021

La coupe est pleine /Par Samba Thiam, président des FPC

Samba Thiam – La discrimination qui nous frappe durement avait – et a toujours – cours dans les médias, l’Administration, l’enrôlement, la Justice, dans les écoles d’excellence et toutes ces Ecoles spéciales (l’Ecole de la magistrature, l’Ecole aéro-navale, l’Ecole de médecine, l’Ecole polytechnique, l’Ecole des mines, l’Ecole des officiers, le Prytanée militaire,) toutes monocolores.

L’Université, en voie d’arabisation, pousse dehors des Professeurs de formation francophone. Les Examens et Concours et les chapelets des nominés en conseils des ministres viennent boucler la boucle!

Depuis quelque temps cependant, cette discrimination, à l’allure de provocations outrancières, prend des proportions et une tournure inquiétantes, graves.

Récemment le Professeur Gourmo Lo, Vice président de l’UFP a subi une humiliation –qu’il a lui-même rapportée- : Sommé de s’exprimer en arabe s’il ne voulait pas voir sa voiture immobilisée par des agents de la circulation …l’ incident passa presque inaperçu sans susciter aucune protestation sérieuse. IL avait été précédé par celui d’un Député de la République (Sooninke) qui s’est vu refuser de déposer sa plainte dans un Commissariat parce que celle-ci était rédigée en français. Là aussi rien !. Pratique, du reste, qui avait déjà cours dans l’Armée nationale depuis quelques années , imposée aux officiers et soldats négro-africains qui seraient tentés de rédiger une demande en français, sous peine de subir des arrêts de rigueur…L’Armée parle arabe, et rien qu’arabe !

Ce type d’incident continue avec un ministre de la République-Mr Kane – qui, face aux parlementaires se voit rabroué, bruyamment, par un énergumène s’opposant vivement à ce qu’il s’exprimât en Français ! Pour la première fois on note zéro admis à l’ENS et à l’ENI, en filière français…On invoque pour justifier l’échec la baisse de niveau, comme si celle-ci épargnait la filière arabophone!!!

Que dire, sinon que ces faits parlent d’eux-mêmes et que nous assistons, de facto, à l’extinction progressive et programmée de la langue française, sans transition ! Comme pour ôter rapidement et définitivement le pain de la bouche de ceux qui en usent comme langue de travail. Extinction programmée, sans que rien ne soit fait, en retour, pour la promotion des autres langues nationales pulaar, sooninke, wolof!

L’aile chauvine de l’élite arabo-berbère, sourde et aveugle, dénie toute valeur aux langues nationales pulaar, sooninke et wolof, et freine des quatre fers ; elle continue de se cramponner, obstinément, au projet funeste de l’assimilation, sans en mesurer tous les dangers sur notre coexistence pacifique. Refusant de voir qu’à côté, il y a officialisation du berbère ( l’Amazigh) par le Maroc et l’Algérie, depuis déjà quelques années. La France, aujourd’hui, vient de surmonter ses résistances jacobines ancestrales en s’engageant dans la voie de “la préservation et de la promotion des langues régionales”. La Mauritanie, seule, reste encore cabrée sur cette question.

En lieu et place de la rupture attendue et souhaitée après l’ère Aziz, nous assistons plutôt, hélas, à une continuité du Système… le Danseur et le style ont changé certes, mais non la musique… C’était peut-être là le sens du coup de gueule de Maouloud, en conférence de presse ?

Bref, la descente aux enfers continue de plus belle, par tous les moyens, dans la voie de l’assimilation, à marche forcée ! Sans susciter, quasiment, la moindre réaction de la part de “nos frères utérins” Arabo-bèrbères, plus soucieux de compatir avec leurs frères de Palestine… Aucune indignation compatissante à nos douleurs, à l’exception d’une infime minorité d’hommes et de femmes, justes et honnêtes, au courage téméraire … Mais le plus déroutant dans tout ça demeure ce silence même des victimes – directes ou collatérales, internes ou externes – comme frappées d’hébétude, perdant jusqu’à la capacité à s’indigner !

La coupe est pleine d’un présent amer d’injustices et de l’avenir confus … Ces mauritaniens Justes se doivent de se lever et sonner l’alerte, pour dire que la voie choisie, jusque-là, est dangereuse et ne menait nulle part, afin de jouer leur “rôle d’alerte au danger” qui sied aux intellectuels, comme dirait P. Bourdieu !

“Si l’on ne peut vivre ensemble qu’au prix de l’oppression à l’égard d’une composante , c’est une position pas raisonnable et qui, surtout, n’est pas tenable”, rappelait feu Yehdih…

Samba Thiam

Pr des FPC

31 Mai 2021

Ousmane Mamadou Kane, ministre : “Nous ne pouvons plus laisser ces terres [de la vallée] sans valorisation”

Le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamadou Kane, a annoncé que la Mauritanie était en train de travailler avec la Banque Mondiale afin d’attirer le privé international pour investir dans l’agriculture, tout en le mettant à l’abri des problèmes fonciers dans la région du fleuve Sénégal.

« Nous ne pouvons plus laisser ces terres sans valorisation, les populations locales n’ont pas les moyens d’en tirer tout le potentiel », a déclaré M. Kane, lors d’une interview à Jeune Afrique, diffusée ce lundi 31 mai.

« Le privé mauritanien a essayé de venir en appoint. On a été aussi tenté de faire venir des investisseurs internationaux sans le consentement des populations et personne n’a réussi. La Mauritanie importe toujours ses légumes et son riz. Nous pensons avoir trouvé la bonne approche pour y associer les populations », a ajouté Ousmane Mamadou Kane.

Le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs a indiqué qu’il sera développé une pédagogie pour que cette mise en valeur des terres de la vallée du fleuve Sénégal débouche sur un processus gagnant-gagnant, afin d’en faire une source de croissance et d’emploi au profit d’une région que les habitants quittent.

Dans cet entretien avec JA, Ousmane Mamadou Kane a annoncé que les réserves de devise de la Mauritanie ont atteint 1,5 milliards de dollars.

Interrogé sur le Programme prioritaire élargi du président (ProPEP), il a indiqué qu’il s’articulait autour du social et de la croissance notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche qui a été le plus touché par l’impact de la Covid-19.

Au sujet de la dette, le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs a affirmé que celle-ci représentait 55% du produit intérieur brut de la Mauritanie.

« Notre dette est insoutenable. Nous pouvons la rembourser, certes, mais nous avons tellement de priorités que nous aimerions réaménager le service de cette dette. Nous avons un mur devant nous, à partir de 2023-2024. Il faudrait alors y consacrer la totalité de notre budget », a-t-il rappelé.

Babacar BAYE NDIAYE – Journaliste à Cridem