Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Mauritanie: les islamistes craignent l’enterrement du rapport sur les années Abdel Aziz

Mauritanie: les islamistes craignent l’enterrement du rapport sur les années Abdel AzizRFI Afrique – Alors que l’Assemblée nationale a approuvé mercredi 29 juillet un rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de l’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz, les regards sont désormais tournés vers la justice et la longue liste d’accusations de détournement, corruption, entre autres par l’ancien président et des personnalités de son régime.

Le parti islamiste Tawassoul craint toutefois que ce rapport « ait le même sort que d’autres » : sans suite.

Le parlement a recommandé des poursuites judiciaires contre les accusés de détournement de biens publics cité dans le rapport. Un défi lancé aux autorités mauritaniennes, selon Saleck Sidi Mahmoud, vice-président du parti islamiste Tawassoul.

« Nous pensons que la volonté politique du gouvernement est mise à l’épreuve : si le régime se débarrasse des responsables cités dans le rapport, cela ne ferait qu’encourager la justice, le contraire serait décevant et traduit une absence de volonté pour lutter contre la gabegie », a affirmé cette figure de la principale force de l’opposition.

Le parti Tawassoul invite le pouvoir à faire preuve de fermeté en matière de lutte contre la gabegie financière. Faute quoi, le rapport de la commission d’enquête parlementaire, n’aura servi à rien.

« Au niveau de notre parti Tawassoul, nous manifestons une certaine inquiétude, car nous craignons que ce rapport ait le même sort que d’autres rapports, tels que ceux de la Cour des comptes, qui sont restés, pour le moment, sans suite », s’inquiète Saleck Sidi Mahmoud.

La justice mauritanienne fera son travail le moment venu promet le ministre de la Justice Haïmoud Ould Ramdam.

Avec notre correspondant à Nouakchott,
Salem Mejbour Salem

Ghazouani et le cadeau empoisonné. Par Pr ELY Mustapha

Ghazouani et le cadeau empoisonné. Par Pr ELY MustaphaQue de gesticulations autour du rapport de la commission parlementaire, alors que depuis des années, son contenu est connu, les délinquants indexés et dénoncés sur les réseaux sociaux. Les journaux en ont traité à l’intérieur du pays et à l’extérieur.

Les salons mauritaniens, en sont les échos quotidiens depuis une quarantaine d’années. Depuis les « roumouz el vessade » de Xould Y, aux dénonciations de canalH à mon blog, haut-et-fort, en passant par Taqadoumy (l’authentique site, pas l’imitation) etc, etc. les faits et les crimes figurant au rapport, et bien plus encore, ont été exposés et dénoncés depuis de dizaines d’années.

Ce rapport d’enquête parlementaire n’est pas exceptionnel et si le grand manège de la convocation de certains responsables devant la commission parlementaire, lui a donné un aspect spectaculaire, si l’exposé de documents accompagnant le rapport (dont beaucoup a déjà été publié ces dernières années sur le net), a permis de les collationner dans un même document, ce rapport n’a porté que sur une infime partie de la nébuleuse de corruption et de malversation qui a touché les finances publiques, les marché publics et le domaine public… Il a « oublié » plusieurs corrompus qui ont pignon sur rue jusque dans le giron du parlement.

Il ne faut pas donner à ce rapport plus d’intérêt qu’il ne mérite. En tout cas pas dans l’absolu. Car ce serait faire un rapport dans l’unique objectif de faire un rapport, soit faire de l’art pour l’art. Et si ce rapport reste lettre morte, la montagne aura accouché d’une souris.

Mais si ceux qui ont initié ce rapport, l’ont vivement demandé et se sont organisés en commission, ont pris beaucoup de leur temps pour l’élaborer (sachant que le travail n’est pas une vertu en Mauritanie, surtout pour des parlementaires, payés même à ne rien faire, ou à somnoler sur leurs pupitres), ont fait preuve de zèle et de disponibilité, c’est que le rapport pour eux n’a pas de valeur absolue mais toute relative…à Ghazouani.

Le vrai objectif du rapport, n’est pas d’exposer ce que l’on sait déjà, ni de restituer les biens détournés, ni de malmener des corrompus qui ont leur entrée jusqu’au parlement et certains ont leurs sièges au gouvernement, mais de servir un dessein fort pernicieux qui jusque-là semble avoir échappé à l’opinion publique. Le rapport d’enquête parlementaire (REP), n’est rien d’autre que l’expression du cynisme traduit dans la sphère politique : un cadeau empoisonné. Celui que l’on offre à Ghazouani.

Choix booléen et dilemme cornélien

En effet, un cadeau qui va être très difficile à ingurgiter. En effet, ce rapport met Ghazouani dans une situation extrêmement délicate. Il ne lui laisse qu’un choix booléen, dire oui ou non au rapport, qui le met dans tous les cas dans un dilemme cornélien :

– Soit décider d’accomplir son devoir, en tant que premier magistrat de la République actionner la machine du Ministère public pour exécuter les recommandations du Rapport.

– Soit maintenir le statu quo et l’ignorer mettant en jeu sa crédibilité, face à ses engagements électoraux, et sa capacité à gouverner face au microcosme politique corrompu qui l’entoure.

Ce cadeau est d’autant plus toxique que ceux qui sont indexés dans le rapport ne se laisseront pas faire. Forts de leurs appuis tribaux, régionaux, de leurs influence « monnayée » et historiquement achetée au sein de groupes sociaux qui les parasitent et qui doivent leur survie aux prébendes qu’ils leur distribuent grâce aux détournements des biens publics, ils ameuteront leurs troupes et se présenteront en victimes.

Déjà un groupuscule tribal dénonce les accusations portées contre Aziz et refuse tout acte visant à l’incriminer, des notables de tribus s’organisent pour influencer toute décision visant à « porter atteinte à l’intégrité » de membres de leur tribus cités dans le rapport. D’autre part, les corrompus ont eux-mêmes mis en œuvre leur capacité financières pour acheter les responsables qui seraient en charge des dossiers et les magistrats véreux.

A travers le rapport de la CEP , et contrairement à ce que l’on déclame dans les moyens d’information, « l’étau ne se resserre » pas sur Aziz, ni non plus sur ses sbires, mais il se resserre sur Ghazouani.

Ghazouani, devra donc faire face à une machinerie sournoise qui se déclenchera aussitôt qu’il exprimera la moindre volonté de rendre effectives les recommandations du rapport.

Ghazouani, face à ce cadeau empoisonné, est certainement en train de peser le pour ou le contre.

Mais quelle que soit l’option, il devra trancher le dilemme.

Culpabilité par action ou par omission ?

Alors s’il choisit d’appliquer les recommandations du rapport, il devra se munir d’une solide volonté de contrer les forces « obscures » qui voudront le mettre en échec. Car dès les premières mesures prise, il se retrouvera tout seul !

Tout seul d’abord, parce que quasiment tout son gouvernement se retrouvera devant le juge.

Tout seul ensuite, parce que le lobby corrompu mauritanien, sabotera tout processus judiciaire visant ses pontes et il ne pourra faire justice.

Par contre s’il décide de tout laisser en l’Etat, ignorant le rapport de la CEP, alors il aura montré qu’il n’est qu’un maillon d’un système et qu’il a été élu pour valider ses malversations, pour le couvrir et le protéger. Il donnera alors de lui, une image dont les conséquences seront désastreuses sur sa crédibilité, sa capacité à gouverner et sur un quelconque mérite à le soutenir.

Et pire encore, il ne pourra même pas, contrairement à ceux cités dans le rapport, se prévaloir d’une quelconque présomption d’innocence. Car il serait déjà coupable par omission (inaction prouvée), alors que ceux du rapport le seront par action…qui reste à prouver.

Alors que décidera-t-il ?

Ce que l’on pourra dire, sans préjuger de l’homme et de ses capacités à réagir à l’adversité, c’est que tout poison ne résiste pas à son antidote. Et, si en politique, il y a un antidote à tous les poisons, c’est bien la morale.

Pr ELY Mustapha

 

cridem

Editorial : Ghazwani un an de pouvoir : Un bilan mi-figue mi-raisin

Editorial : Ghazwani un an de pouvoir : Un bilan mi-figue mi-raisinInitiatives News-1er Août 2019/1er Août 2020 : un an jour pour jour depuis que le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani a pris les rennes du pouvoir en Mauritanie.

A l’heure des comptes, son bilan est mitigé. Malgré une année difficile marquée par la pandémie de la Covid 19 et un héritage assez lourd, des avancées ont eu lieu. Et l’apaisement voire l’assainissement de la scène politique fut un grand succès.

Ainsi, dès son installation au palais, le président Ghazwani a envoyé un signal fort en décrétant ipso facto un armistice avec tous les acteurs politiques.

Coup sur coup il a reçu en audience tous ses concurrents à l’élection présidentielle qui fut assez agitée.

Il a par la suite reçu les principaux leaders politiques, toutes tendances confondues. L’institution de l’opposition a été activée et associée au jeu politique. Elle est officiellement reçue et participe dorénavant aux manifestations officielles d’envergure. Bref elle a recouvré toute sa plénitude.

On a noté par ailleurs un semblant de symbiose entre l’opposition et la majorité qui jusque-là se regardaient toujours en chiens de faïence.

Maintenant elles s’assoient sur une même table et signent des communiqués conjoints, une avancée inimaginable il y a tout juste un an.

Ainsi donc l’assainissement de la scène politique c’est en soi une très grande victoire surtout quand on sait qu’on sort d’une crise politique qui a duré plus de10 ans.

Aujourd’hui l’opposition est associée ou du moins consulté dans le cadre de la gestion de la pandémie de la Covid 19. A l’occasion de la commémoration du dernier anniversaire de l’indépendance nationale ses chefs étaient conviés à la cérémonie solennelle. Ils étaient également côte à côte avec le président de la République lors de l’édition passé du Festival des villes anciennes. Il s’agit là d’autant de symboles et de signes d’ouverture que l’opposition a su apprécier à leur juste valeur tout en estimant qu’il va falloir encore beaucoup plus pour normaliser la situation politique et la gestion du pays.

Autre éclaircie dans le bilan du président, on n’a pas assisté depuis son arrivée à des affaires judiciaires rocambolesques.

A noter également une nette amélioration de l’offre médiatique publique notamment, avec une grille des programmes plus attrayante au niveau de la télévision nationale, avec une ouverture vers l’opposition mais aussi au niveau de Radio Mauritanie et de l’Agence Mauritanienne d’Information(AMI). Il y a lieu de souligner dans ce cadre la mise sur pied par la Présidence d’une commission chargée de la réforme du secteur de la presse.

La création d’une commission d’enquête parlementaire qui a mené son travail d’investigation sur les crimes économiques en toute indépendance, est une première en Mauritanie et elle a consacré la séparation des pouvoirs, ce qui en soi est une nette avancée de la démocratie dans le pays.

Sur le plan diplomatique, le président Ghazwani a à son actif une belle victoire avec la tenue à Nouakchott le 30 juin dernier d’un important sommet du G5 Sahel qui a eu un retentissement mondial avec la participation directe ou indirecte des grands acteurs de la scène internationale. En pleine crise de la Covid on a noté le déplacement à Nouakchott d’Emmanuel MACRON, Président de la République française et Pedro SANCHEZ, Président du Gouvernement du Royaume d’Espagne. Et en plus de tous les chefs d’Etat du Sahel on a enregistré la participation de Moussa Faki MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union africaine et Louise MUSHIKIWABO, Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Etaient aussi présents par vidéoconférence : Charles MICHEL, Président du Conseil européen ; Angela MERKEL, Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne ; Giuseppe CONTE, Président du Conseil des Ministres de la République Italienne et Antonio GUTERRES, Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies.

Par ailleurs, le président Ghazwani a su tirer profit de certains forums internationaux pour s’ériger en leader Tiers-mondiste faisant de l’effacement de la dette des pays pauvres un cheval de bataille.

L’économie constitue la face sombre du tableau. Normal quand on sait que le président a trouvé devant lui des caisses vides et la pandémie est venue pour compliquer les choses.

Autre ombre au tableau, le domaine de l’éducation. En effet, un an après, on ne voit toujours pas les contours de l’école républicaine promise par le président. Les départements chargés du secteur éducatif continuent à faire cavalier seul et l’on semble s’acheminer vers une énième réforme clé en main, un vrai gâchis.

Le système continue à opter pour les vieilles recettes en organisant des ateliers et autres séminaires, un gouffre financier qui a montré ses limites.

Il y a lieu cependant de souligner la volonté de réforme dans certains secteurs comme la santé et la jeunesse. Des efforts sont entrepris mais les résultats sont en deçà des attentes.

Le ministère de la santé a enclenché une réforme ambitieuse qui a certes fait des vagues mais qui a permis d’enregistrer des succès. Idem pour le ministère de la Jeunesse et de l’Emploi qui fait du bon travail.

Seulement avec une équipe gouvernementale hétéroclite, avec la présence de certains symboles de l’ancien régime, cela a perturbé l’action gouvernementale et a jeté un discrédit sur le président. Aujourd’hui le changement d’hommes devient impératif d’autant plus que cela devient une demande populaire.

Sur le plan de la gestion de l’Etat les ministres ont droit à une plus grande marge de manœuvre et sont responsables de la gestion de leurs départements et de leurs bilans. Cet esprit d’initiatives qui est nouveau a poussé certains d’entre eux à innover et à prendre des initiatives, parfois intéressantes. D’autres par contre ont préféré emprunter les sentiers battus.

Sur les grands dossiers du programme présidentiel liés à la lutte contre les inégalités, les choses ont du mal à prendre forme.

Le lancement de l’agence « Taazour » a bien eu lieu mais les résultats se font toujours attendre. Cette agence qui a raté sa première opération d’envergure avec une distribution de kits alimentaires qui fut un fiasco, cristallise aujourd’hui toutes les frustrations. Des projets ont été certes lancés ça et là mais l’impact sur les bénéficiaires est mitigé. « Taazour » donne l’impression de déjà vu et semble bâti dans le même moule que son prédécesseur « TADAMOUN » qui avait privilégié l’investissement dans les éléphants blancs au détriment du volet social pour lequel elle était censée agir.

Autre grand chantier laissé en rade, c’est celui de la cohésion sociale et de la lutte contre les inégalités. Sur ce terrain là on ne note pas une évolution notable et aucune initiative allant dans le sens d’une discrimination positive en faveur des couches les plus vulnérables et autres exclus du registre national.

Le mode de gestion de l’Etat n’a pas encore fondamentalement changé et les forces conservatrices (Chefs de tribus, Chefs religieux) ont toujours le vent en poupe.

Seulement avec le dossier de la Commission d’enquête parlementaire qui vient de prendre une nouvelle tournure, on espère que ce sera le déclic qui permettra au président Ghazwani de changer définitivement de cap et d’enclencher le changement tant attendu.

Bakari Guèye

cridem

L’UPR une année de pouvoir de Ghazouani

L’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité, a célébré avec éclat, le premier anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, par l’organisation d’une cérémonie au premier Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN-Palais Congrès) en présence de plusieurs centaines de personnes : hauts responsables, cadres, militants et invités, samedi enfin d’après midi.
L’événement a été marqué par un long discours du président de l’UPR, Sidi Mohamed ould Taleb Amar, qui a insisté sur  l’esprit d’ouverture du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, vis-à-vis toute la classe politique, qui a permis d’établir des rapports de confiance avec tous les segments de la société mauritanienne, notamment l’opposition, dont les relations avec le régime précédent étaient tendues.
Le président Sidi Mohamed ould Taleb Amar a également mis en exergue «les progrès accomplis dans le domaine de la promotion des droits humains, qui ont été reconnus des partenaires, au premier rang desquels l’Amérique ».
Au plan matériel, le discours du leader de l’UPR a fait ressortir une série de réalisations en une année d’exercice du pouvoir.
Il a par ailleurs salué l’action du président de la République et du gouvernement dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus (COVID-19), au plan sanitaire et la bonne prise en charge par l’Etat, des conséquences économiques et sociales de celle-ci.
Le président de l’UPR a également magnifié le travail de l’assemblée nationale, qui vient de transmettre à la justice le rapport d’une Commission d’Enquête Parlementaire (CEP) dénonçant de multiples cas « de mauvaise gouvernance, prévarication et corruption» pendant la décennie de règne du président Mohamed ould Abdel Aziz (2008/2019). Il a aussi évoqué les succès diplomatiques et l’action de la Mauritanie dans le cadre du G5 Sahel, organisation dédiée à la lutte contre le terrorisme, la coordination des efforts de développement, qui regroupe la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad.

le calame