Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2020

Entretien avec Dr Dia Alassane président de la Coalition Vivre Ensemble/ Vérité-Réconciliation (CVE/VR)

Entretien avec Dr Dia Alassane président de la Coalition Vivre Ensemble/ Vérité-Réconciliation (CVE/VR) Eveil Hebdo – “Notre ambition est de remettre cette question de l’unité nationale à travers ses différentes déclinaisons au rang des préoccupations premières de tous et de créer une dynamique pour leur résolution rapide et définitive …”

L’Eveil Hebdo : Il y a un an de cela la Coalition Vivre Ensemble était portée sur les fonts baptismaux et prenait part à la présidentielle, en récoltant un score honorable. Quelques mois plus tard, une scission était notée dans les rangs. Qu’en reste-t-il un an après ?

Dr Dia Alassane : Permettez-moi, avant d’en venir aux réponses, de vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez de m’exprimer dans ce journal qui me tient particulièrement à cœur puisque c’est ici que j’ai fait mes premières armes en tant qu’apprenti-journaliste pendant mes années estudiantines.

C’est donc avec un petit pincement au cœur que je reviens ici, près d’une trentaine d’années plus tard, pour me retrouver de l’autre côté du micro. C’est aussi l’occasion de saluer l’abnégation et l’esprit de sacrifice de la direction du journal et des équipes rédactionnelles qui s’y sont succédé pour enfaire le doyen de la presse écrite nationale.


Pour en revenir maintenant à votre question, je ne dirais pas qu’il y a eu scission mais simplement des cheminements différents. Au lendemain de l’élection présidentielle, il s’est posé la question de la suite à donner à la coalition. Il se trouve que tout le monde ne voyait pas cet avenir de la même façon. Mais cela ne fait pas des deux parties des adversaires et encore moins des ennemis.


C’est justement parce que nous souhaitons que l’espoir suscité lors de l’échéance électorale se transforme en victoire que nous avons choisi de créer la CVE/VR. Notre analyse est que le véritable problème de la Mauritanie est celui de l’unité de son peuple, déclamée partout et dont on chante à, tout-va, le renforcement. Mais pour renforcer une chose, encore faudrait-il qu’elle existe. Or, il ne peut pas y avoir d’unité si une partie du peuple est méprisée à travers ses langues, ses cultures ; sa citoyenneté et même simplement son statut d’humain au moyen de la pratique inqualifiable de l’esclavage. Notre ambition est de remettre cette question de l’unité nationale à travers ses différentes déclinaisons au rang des préoccupations premières de tous et de créer une dynamique pour leur résolution rapide et définitive pour que, enfin, soixante ans après l’indépendance nous puissions regarder de l’avant. C’est ce travail que nous avions commencé à entreprendre sur le terrain avant d’être interrompu par la crise sanitaire du covid-19 et c’est cela que nous entendons poursuivre maintenant que la vie reprend à peu près son cours normal.


Au cours de ces dernières semaines, il a été noté une série de cambriolage dans les édifices publics (Direction du Budget et de la cour suprême de justice) ainsi qu’un incident au domicile du président du FPC Samba Thiam sans oublier le scandale de la BCM. Quelle lecture vous inspire ces séries d’actes ?

Les édifices publics qui ont été cambriolés sont tout sauf anodins. Ils se trouvent dans le périmètre le plus sécurisé de Nouakchott et il s’agit de sièges d’institutions vitales, au sens premier du terme, pour le fonctionnement d’un Etat digne de ce nom. Et quand on sait que les sociétés de gardiennage sont gérées par les hauts gradés de l’armée ; à la retraite ; mais qui continuent pour certains à occuper de hautes fonctions au sein de l’appareil d’état ; on peut se poser des questions sur les motifs réels de ces cambriolages. Si l’on y ajoute le scandale de la BCM, qui est probablement plus important que ce qu’on veut bien nous montrer et dont la durée pourrait aussi être beaucoup plus étendue qu’on ne le pense, il y a de quoi s’inquiéter. Cela en dit long sur la santé de notre Etat et de nos institutions.


Les actes de vandalisme contre le domicile du Président Samba Thiam répondent de la même logique. Vouloir intimider un opposant en mettant en péril sa vie et la police qui traine des pieds pour faire la lumière sur l’affaire, tout cela est révélateur à souhait de la démission, pour ne pas dire de l’inexistence, de l’Etat et de la déliquescence des valeurs dans notre pays.


Comment jugez-vous l’an 1 du mandat de Ghazouani ?

Cette première année de mandat du Président Ghazouani s’inscrit dans la continuité de la politique de son prédécesseur. Pourtant, la configuration de l’élection présidentielle du 22 juin 2019 et la crise post-électorale qui s’en est suivie auraient dû, plus que les engagements du candidat Ghazouani lui-même, inciter à une rupture.


En effet, ces évènements étaient une énième alerte à l’endroit du système qui nous gouverne pour sauver le pays du gouffre pendant qu’il en est encore temps Mais le système continue malheureusement à être autiste poursuivant de plus belle l’exclusion des Noirs de Mauritanie et la politique du diviser pour régner. Su temps de Aziz, l’on avait remplacé l’ANAIR, chargé des réfugiés, par Tadamoun plutôt orienté vers la lutte contre ce que l’on appelle hypocritement les séquelles de l’esclavage. Aujourd’hui, Taazour et Awaliyat prennent la même direction. Pire, selon certains bruits de salon, il semblerait que l’on s’achemine vers une réforme agraire qui consisterait à spolier les terres de la vallée pour les redistribuer notamment dans le cadre de la lutte contre les séquelles de l’esclavage. La redistribution des terres pour en faire profiter ceux de nos concitoyens qui, des siècles durant, en ont été privés est une excellente chose.


Mais le fardeau de l’indemnisation des victimes de l’esclavage revient d’abord aux anciens maîtres et à l’Etat. La réforme devra donc absolument tenir compte du droit de propriété coutumier et elle devra surtout s’appliquer à l’ensemble du territoire national et non cibler la seule vallée. Malheureusement, tout se passe comme si l’on voulait monter les populations les unes contre les autres et recréer ainsi les conditions des évènements de 1989 quand les autorités et leurs milices ont détruit des villages entiers, déporté leurs habitants pour y réinstaller d’autres populations qui continuent encore aujourd’hui de narguer les vrais et légitimes propriétaires devenus réfugiés dans leur propre pays après 20 ans de déportation au Sénégal.


Si l’on ajoute à ce tableau les nominations racistes égrenées à longueur de communiqués de conseil des ministres, on ne peut en conclure que la Mauritanie du Président Ghazouani est mal partie.


Quels constats dressez-vous de la situation économique du pays après un an de gouvernance de Ould Ghazouni ?

Sur le plan de l’économie, il n’y a rien de nouveau sous le soleil sauf que le fossé se creuse de plus en plus entre une petite minorité qui détient tout et l’écrasante majorité du peuple qui a du mal à assurer deux repas par jour. Pour ne rien arranger, la crise du covid-19 et la gestion catastrophique qui en a été faite sont venues grossir le rang des pauvres en privant de nombreux travailleurs de l’informel de leurs maigres revenus. L’on a vu notamment le cas des enseignants des établissements privés.


Taazour dont nous parlions plus haut n’y a rien fait. Au contraire, l’on a l’’impression de Tadamoun à Taazour, l’objectif est de maintenir les populations assistées dans le dénuement le plus total pour les garder dans le statut d’éternels assistés.


Enfin pour qu’une économie puisse s’épanouir, il faut un climat de confiance dont nous sommes encore très loin quand l’on voit l’étendue de la gabegie, des détournements.


Quelle appréciation faîtes-vous du refus de l’ancien président Ould Abdel Aziz de déférer à la convocation de la commission d’enquête parlementaire. Mais aussi de la cacophonie qui a été notée par la suite au sein de l’Assemblée nationale sur le report polémique de la mise en place de la HCJ ?

S’il est vital pour l’avenir du pays que nos dirigeants sachent qu’ils ont des comptes à rendre après leur passage au pouvoir, ce qui se passe du côté de l’assemblée nationale en ce moment ressemble à une simple diversion. Aziz doit répondre du pillage sans précédent de l’économie du pays pendant la décennie où il a été au pouvoir.


Le problème c’est que ceux qui étaient autour de lui pendant ce pillage continuent à occuper les plus hautes fonctions au sein de l’État. Cette campagne autour de la commission d’enquête parlementaire avait commencé tambour battant mais son élan a été brutalement coupé dès qu’il s’est agi de passer à l’étape supérieure. Cela en dit long sur les intérêts des uns et des autres de mener à terme la procédure.


Mon sentiment, comme je l’ai toujours dit, c’est que le Président Ghazouani avait à cœur de se démarquer de l’ombre imposante de son prédécesseur pour devenir crédible aux yeux de l’opinion nationale et internationale.


Par ailleurs, une assemblée nationale qui était prête à tout pour tripatouiller la constitution dans le but de maintenir Aziz au pouvoir ne peut être crédible dans la mission qu’elle veut s’assigner aujourd’hui et il y a de fortes chances que l’on use de toutes les astuces procédurales pour que cette affaire n’aboutisse pas.


Propos recueillis par Saydou Nourou T.

Sois ministre et tais-toi ! Par le Pr ELY Mustapha

Ô cher ministrable, Excellence de demain, Sais-tu qu’être ministre en Mauritanie, c’est n’est décider de rien mais servir de faire-valoir à des décisions qui t’échappent ? Sais-tu que tu ne peux nommer aucun proche collaborateur par toi-même et que toute nomination t’échappe car même si tu ne fais que proposer, c’est le Premier ministre (PM), qui avec l’assentiment du Président, dispose et tout doit être validé en conseil des ministres. Tes conseillers, tes chargés de mission, les directeurs généraux, les directeurs adjoints de ton département, tu ne les nommes pas. Tu proposes et tu attends. Tu proposes et tu attends que le PM et le Président disposent. Et ne crois pas que ta proposition sera seule en lice, le PM y ajoutera d’autres nom qui viendront en concurrence à ta proposition devant le Président. Alors de deux choses l’une, ou en conseil des ministres tu verras passer d’autres que ceux que tu as proposés, ou, mieux encore, tes propositions dormiront dans les tiroirs du Premier Ministre et tu n’en sauras jamais rien. Les ministres sont, en Mauritanie, des boites à lettres, des agrégateurs de décisions qui leurs échappent, des façades de politiques qui les dépassent. Certains savent qu’on les appelle « excellence », non pas pour leur excellence dans le travail mais dans leurs excellentes relations avec… leurs collaborateurs qu’ils ne peuvent pas remplacer. Ils sont les validateurs de nominations dans leurs départements faites sur des dosages tribaux, claniques, d’intérêts personnels et de projections électorales. C’est autant dire que le fameux appel aux compétences est un leurre et que la fonction actuelle de ministre est incompatible avec toute volonté de son détenteur de bien-faire. Certains ministres nommés craignent même de renouveler leurs conseillers, ou de « toucher » à des postes de leurs départements car ils sont avertis que derrière chaque haut emploi au sein de leur département, il n’y a pas une compétence …mais un nom. Un emploi personnifié qui tire son existence non pas des capacités professionnelles de son détenteur, mais du lobby (tribal, politique, économique etc.) qui l’a placé là. Il y a des conseillers, véreux, notoirement, des DG et des DGA, inamovibles et qui tiennent la dragée haute à leurs ministres, à telle enseigne que ces derniers, pour, ne pas sombrer dans l’indignité, préfèrent les considérer comme n’existant pas…dans leur département. Ils les ignorent car ils savent que pour s’en débarrasser c’est la croix et la bannière et qu’ils risquent même d’y laisser des plumes. Les nominations, en Mauritanie ignorent la compétence, telle que celle que pourrait réclamer un ministre pour son département. Elles sont un instrument de politique politicienne qui n’a que faire de la bonne gouvernance, de l’efficacité professionnelle et de l’intégrité morale dans la gestion publique. Alors, le ministre nommé, gérera l’existant. S’il est compétent et ayant la volonté de vouloir changer les choses, il aura à faire face à ces aléas et devra passer la moitié de son mandat à faire la navette entre la primature et son département pour obtenir des collaborateurs lui permettant de réaliser sa mission, ce qui est une gageure et le reste de son mandat à gérer l’ingérable, une pléthore de personnel, dont la gestion, tout comme son intérêt pour son département lui échappent. Alors dans ces conditions ou il démissionne et c’est en Mauritanie, un acte aussi rare que le passage de la comète de Halley, ou il cherchera à vouloir changer les choses en espérant que le temps sera son allié, alors que le temps lui est compté, ou enfin, il acceptera la situation, jouera le fayot du Premier ministre, se soumettra, transigera, rampera et profitera de l’air conditionné de son bureau qui est tout aussi conditionné que lui-même. Et dans tout cela le premier perdant c’est le pays, car depuis des décennies, c’est ainsi que fonctionne l’Etat. Des départements phagocytés par des incompétences contre lesquelles les chefs de département ne peuvent rien, des chefs de département dont le portefeuille de compétence est aussi vide que celui de la ménagère de « Ten soueylem. » Alors être ministre, sans pouvoir de nomination de ses collaborateurs et des postes-clefs de son département lui permettant de mener à bien sa mission, à quoi cela sert-il ? Son département regorgeant de nominations de complaisance et qui même parfois engendrent le ridicule. En effet, il suffit de parcourir, les nominations en conseil des ministres ces dernières années pour s’en convaincre. En voici de véritables exemples de nominations : – Chef de service informatique, diplômé en chariaa – Directeur du service finances, géologue – Chef département économie : Diplômé en résistance des matériaux – Chef du service contentieux : secrétaire – Chef du service de la documentation et des archives : aide-comptable – Etc. etc. Les exemples sont extrêmement nombreux et cet article ne suffira pour les énumérer, toujours est-il que toute l’administration mauritanienne souffre des nominations au dosage d’une politique politicienne peu soucieuse de l’intérêt de la nation. On comprend alors pourquoi le pays va mal, pourquoi la gestion des ressources publiques est une corruption généralisée, des détournements et des malversations qui ont conduit aujourd’hui des dizaines de haut responsables devant la justice. |||Du mental du fonctionnaire et de la coexistence pacifique Tout celui qui prétendra à la fonction de ministre devra connaître les faits suivants : – Il ne pourra pas décider lui-même de ses propres collaborateurs, et donc s’il pense qu’il pourra placer à son gré et suivant les besoins de la gestion de son Département des compétences pour réaliser sa mission devra mettre de « l’eau dans son zrig ». Il est ministre, certes, mais juste de lui-même, pas de son département, pour ce dernier on décidera pour lui, un peu plus haut à la primature et à la présidence et en concert avec les lobbys d’influence. – Qu’il sache que ses hauts fonctionnaires (Conseillers, chargés de mission, DG et DGA…) ne sont pas là pour lui. Mais pour…d’autres. Ces autres qui le sont placés par là et contre lesquels il ne peut rien. Donc son pouvoir de nomination, comme montré plus haut est réduit à attendre qu’il valide ceux que …l’on nommera pour lui. Et avec lesquels, il doit non pas gérer son département mais… coexister. Pacifiquement, de préférence – Qu’il sache que si son département, son ministère, ne fonctionne pas c’est parce que tous ses hauts fonctionnaires (Conseillers, chargés de mission, DG et DGA…), n’ont qu’un objectif, et ce n’est pas celui de travailler pour le département, mais de travailler pour eux-mêmes et pour leur pérennité dans leur postes, emploi et fonctions. Ils sont un « placement » pour (et par) autrui, et une « affaire » salariale pour eux-mêmes. – Le premier constat que fera un ministre prenant fonction, c’est l’extraordinaire taux d’absentéisme des fonctionnaires. Le fonctionnaire ne vient pas à son bureau. Et extraordinairement, tous les hauts fonctionnaires, ne passent leur temps à courir vers les responsables qui les maintiennent à leur poste. Qui sont soit des potentats dans le commerce, soit à la présidence, soit au Premier ministère. Chaque haut fonctionnaire sait que son avenir professionnel ne dépend pas de son ministre mais du lobby qui l’a placé là. Alors pourquoi s’occuperait-il à travailler ? Son emploi et sa fonction sont garantis tant qu’il œuvre et fait allégeance pour celui qui l’a placé là. Et l’on comprend alors pourquoi règne la corruption, l’impunité et la criminalité financière organisée. – Très souvent dans des ministère, comptant des milliers de fonctionnaires, une poignée de personnes travaille. Ainsi le ministre ignorera (pour les raisons précitées et son impuissance à pouvoir changer son staff), la majorité de ses collaborateurs, pour ne travailler qu’avec une ou deux personnes de son cabinet. La même situation, pour les DG qui travaillent uniquement avec une ou deux personnes de leur direction, ignorant toutes les autres à cause de leur incompétence, de leur absentéisme etc. |||Redorer le blason de la fonction ministérielle, un référentiel de compétences Il est donc impératif pour que la fonction ministérielle ne soit pas une coquille vide, ou qu’elle ne serve que comme courroie de transmission, d’une politique politicienne, de redorer le blason de cette fonction. De supprimer cette « infantilisation » de la fonction mettant le ministre dans une situation de dépendance permanente à l’égard du choix de son personnel et donc de sa capacité à gérer avec les compétences qu’il faut son département et la mission qui lui est confiée. Il faudrait que le Premier ministre n’ait qu’un droit de regard sur les propositions du ministre et être lié par les justifications qu’il apporte dans l’intérêt de son département. Il faut lever le « blocage » imposé aux ministres de choisir leurs collaborateurs et établir un référentiel de compétences et de métiers de la fonction publique générale (corps commun) et de l’administration publique spécialisée (corps technique) qui serait le seul justificatif de la nomination. Tout recrutement et toute nomination se feront par recours au référentiel de compétences et métiers, qui doit lister, décrire, spécifier toutes les conditions qui déterminent pour chaque poste, en terme de savoir, de savoir-faire et de savoir-être (diplôme, expérience) ce recrutement et cette nomination et les rapporter aux justificatifs administratifs de l’acte de nomination ou de recrutement (carrière, ancienneté). Ainsi une proposition de nomination transmise par un ministre devra comprendre toutes les justifications et notamment l’extrait du référentiel métier afférent au poste (auxquels s’ajoutent les justificatifs de carrière et d’exercice du fonctionnaire.) La proposition de nomination doit être une notification aux services du PM, qui doit être insérée dans un rôle nominatif des nominations à proposer. Ce rôle nominatif doit être transmis au PM qui au vu des propositions du ministre dûment justifiées (professionnellement, administrativement, budgétairement), le valider et proposer la nomination en conseil des ministres. Cette proposition doit être neutre. En effet, cette neutralité signifie que seule la compétence et les droits y afférent doivent être pris en compte et aucun autre critère tribal, racial, politique ne doit être pris en considération. En effet, il y va du respect de la volonté du ministre, de son besoin en compétences pour réaliser sa mission et donc de l’intérêt de la gestion publique. Toutes les nominations doivent suivre cette procédure. Il faut absolument que le fonctionnariat puisse être un fonctionnariat de compétence au servir du développement du pays dans tous les secteurs. Fonctionnariat de compétence dont le choix doit être laissé aux ministres car c’est sur ses performance qu’ils seront jugés. Le ministre assurera alors pleinement et avec efficacité son dédoublement fonctionnel (autorité politique et autorité administrative). En tant qu’autorité politique, membre d’un gouvernement, il sera le véhicule de la politique gouvernementale dans l’orientation de l’action de son département. En tant que qu’autorité administrative, chef de son département, il sera responsable de son action et de celles de ses fonctionnaires qu’il aura librement choisis, pour la réalisation des objectifs de son ministère. Objectifs sur lesquels ils devra rendre compte dans l’intérêt de la nation. Si ce n’est pas le cas, alors la fonction de ministre en Mauritanie, ne serait qu’une étiquette collée au dos de l’Etat sur laquelle il serait écrit : « Ceci est un ministre, tout le monde sait qu’il est là, ses collaborateurs savent… pourquoi ils sont là, mais, lui ne sait pas…. pourquoi il est (encore) là ». Alors, Ô ministrable sans voix, Excellence de demain d’un ministère sans voie… bats-toi. Pr ELY Mustapha

Editorial : Ghazwani plébiscité par les proches de Aziz comme « Emir des musulmans »

Editorial : Ghazwani plébiscité par les proches de Aziz comme « Emir des musulmans »Initiatives News – Comme il fallait s’y attendre l’ex président Ould Abdel Aziz a été lâché par les siens. Jeudi soir dernier une importante réunion tribale a regroupé hommes d’affaires, notables et cadres appartenant au même milieu social, des hommes qui ont eu la part belle dans l’octroi des marchés et autres gages qui ont expliqué leur attachement aveugle à l’homme et à son régime.

Mais le mentor n’étant plus là, il est abandonné à son triste sort face à la justice qui a mis les choses en branle pour lui régler son compte, le virage à 180 degrés pris par les soutiens d’hier, qui ont rejoint avec armes et bagages le nouveau maître de céans.

En effet les hommes liges de Aziz n’y sont pas allés de main morte pour mettre en exergue leur « bay’a », leur sermon d’allégeance au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani qu’ils ont qualifié d’« émir des musulmans ».

Et comme toujours à chaque prise du pouvoir, le nouveau président est sanctifié et sacralisé. Et les qualificatifs ne manquent pas généralement, les mauritaniens étant de grands poètes et ayant généralement l’inspiration à fleur de peau.

Ces soutiens de façade et le vocabulaire mirobolant qui va avec-entretenu scrupuleusement par les médias officiels-virent très vite à un culte de la personnalité qui finit toujours par jouer un mauvais tour au « président et à ses directives éclairées ».

A son arrivée au pouvoir, Aziz a tenté d’éviter ce piège mais en vain. Il a vite pris goût au jeu et on connaît la suite. Certains de ses proches collaborateurs sont allés jusqu’à lui donner des attributs divins.

Ainsi donc le président Ghazwani est averti. Il a intérêt à barrer la route à la meute de laudateurs qui continue de tenir la République en laisse. En qualifiant Ghazwani « d’Emir des musulmans », les proches de Aziz annoncent la couleur. Le président a intérêt à couper court dès à présent en prenant ses distances avec tous ceux qui gravitent autour du pouvoir et n’œuvrent que pour leurs intérêts personnels.

Le nouveau gouvernement doit s’appuyer sur des hommes compétents et intègres, des technocrates dont chacun aura la capacité et l’obligation de compter sur les cadres valables. C’est là la condition sine qua none pour espérer enclencher les réformes nécessaires et remettre en marche la machine de l’Etat.

Bakari Guèye

Nomination d’un nouveau Ministre secrétaire général de la Présidence de la République

Nomination d'un nouveau Ministre secrétaire général de la Présidence de la République AMI – La Présidence de la République communique:

Par décret en date de ce jour est nommé:

Ministre secrétaire général de la Présidence de la République:

M. Adama Bocar Soko

Avant sa nomination à ce poste, M. Adama Bocar Soko occupait le poste de Ministre de l’Enseignement fondamental et de la Réforme de l’éducation nationale, dans le gouvernement de Ismail Cheikh Ould Bedda.

Le pôle anticorruption informe Ould Hademine de l’interdiction de voyager et de remettre son passeport

Le pôle anticorruption informe Ould Hademine de l’interdiction de voyager et de remettre son passeport   Mourassiloun-La police des crimes économiques et financiers a auditionné le vendredi 7 aout courant dans la soirée l’ancien Premier ministre Yahya Ould Hademine, ont révélé des sources généralement bien informées.

L’interrogatoire a duré plus de deux heures d’horloge, indiquent les sources précitées, selon lesquelles, Ould Hademine a été informé de l’interdiction de voyager et de présenter son passeport à la police des crimes économiques.

Ces premières instructions ont concerné également l’ancien Ministre de la justice, Dia Moctar Malal et l’ex ministre Mohamed Abdallahi Ould Oudaa. L’actuelle Directrice Générale de Mauritania Airlines Amal Mint Maouloud a été également entendue, apprend-on.

On s’attend à ce que les auditions menées par un certain nombre d’officiers d’instruction chargés par le Parquet Général de cette mission, dans les prochains jours.

Edité par Mourassiloun

Traduit de l’Arabe par Cridem

L’Article Original