Daily Archives: 01/12/2019
Indépendance, quelle indépendance? Par Pr ELY Mustapha
Pr ELY Mustapha – Lorsque l’on observe ces échauffourées politiques au sommet l’Etat par avidités de lobbies constitués pour le contrôle du pouvoir, l’on ne peut que se rendre compte que tout ce beau monde n’apportera rien à ce pays. Sinon des mois, des années de retard pour son développement.
Ces gens qui se chamaillent ont-ils pensé un instant que la Mauritanie se meurt de leur faute. Que dans quelques années au rythme du pillage dont elle est l’objet, du laisser-aller et de la mauvaise gestion, sinon l’absence de gestion tout court, la Mauritanie n’existera probablement plus.
Qu’en l’absence d’une prise en main rapide de son économie à travers une stratégie de développement rigoureuse appuyée sur un plan économique et social et le pilotage d’un modèle de développement concerté, la Mauritanie va vers sa disparition.
Et ce n’est pas une vue de l’esprit.
En effet, la Mauritanie, ne sera certainement plus un pays viable dans une perspective maximum d’une cinquantaine d’années sinon bien avant. En voilà les raisons principales :
– Dans une perspective d’une cinquante d’années les ressources naturelles actuellement exploitées (Fer, Pétrole et pêche) seront épuisées sinon réduite de façon draconienne. Or on sait que le revenu national du pays provient à 90 % de l’exploitation de ses ressources naturelles.
– Le pays est soumis à une désertification galopante, une déforestation et une réduction catastrophique de son espace arable. L’agriculture et l’élevage étant le pilier d’une économie locale de subsistance, fragile, ne sera plus que l’image d’elle-même dans les cinquante prochaines années.
– Les villes côtières, saturées par un exode rural d’une population démultipliée , sont soumises au danger des inondations maritimes du fait du réchauffement climatique et de la pollution en perpétuelle croissance.
A l’orée de l’année 2059, la Mauritanie, aura épuisé ses ressources naturelles et son revenu national aura par là même disparu. Elle se trouvera en face d’une économie inexistante qui alimente ses circuits de biens et services importés qu’elle ne peut plus se permettre d’acquérir. Et ce sera le déclin d’un pays, comme tous ceux qui à travers l’histoire ont vécu dangereusement, dans la violence qu’ils se sont faits à aux mêmes ou qui ont sombré dans le vice.
Si dans cinquante ans la Mauritanie disparaît c’est simplement qu’elle n’aura pas préparé les moyens de son développement futur.
En effet, si l’on regarde actuellement les performances de l’économie mauritanienne, on se rend compte, qu’elles sont totalement erronées. Et voici pourquoi :
– La croissance affichée par les pouvoirs publics est fausse car elle ne correspond pas une croissance réelle engendrée par la valeur ajoutée des unités et des agents économiques à l’économie nationale. La croissance dont il s’agit est calculée sur la base de la rente nationale, issue justement des revenus des ressources naturelles. Le Produit intérieur brut, ne reflète pas les réalités de l’activité économique mais la croissance d’une rente nationale. C’est une croissance du sous-développement
– Le commerce mauritanien est tout orienté vers l’enrichissement personnel de quelques commerçants qui exportent leurs bénéfices et n’investissent pas dans le pays. C’est un commerce créateur de consommation, d’appauvrissement des citoyens et d’exportation de ses bénéfices
– La technologie nationale n’existe pas. La Mauritanie ne possède ni des laboratoires de recherche, ni un savoir-faire technologique exporté, elle vît entièrement de la dépendance technologique tant pour les biens que pour les services.
– L’inexistence d’un tissu industriel pouvant supporter la demande nationale, conquérir des marchés extérieurs et créer l’emploi. De ce point de vue la Mauritanie est complètement démunie et dépendante des industries étrangères à travers l’importation de leurs produits manufacturés.
Si cette situation se maintient, la Mauritanie se retrouvera dans les prochaines années avec une rente, provenant de ressources naturelles, totalement épuisée et elle n’aura pas développé des revenus permettant de prendre la relève :
– Pas de technologie exportable, pas de label, pas de marque industrielle ou commerciale conquérant les marchés internationaux.
– Pas d’industrie du savoir-faire performante couvrant les besoins des secteurs économiques du pays.
– Pas de sociétés commerciales compétitives à l’échelle nationale et internationale pourvoyeuses de fonds pour le pays.
– Pas de ressources humaines hautement qualifiées développant dans des laboratoires de recherche les produits de pointe, garantie de perpétuité d’une maîtrise technologique sous-tendant une économie forte.
– Pas de vision stratégique de développement de l’humain et de sa promotion. Aucune intégration des populations dans un devenir commun, facteur de cohésion et de solidarité entre toutes les franges de la société.
Un pays dépendant de tout, peut-il fêter son indépendance ?
Bref, cette Mauritanie orientée vers son futur, développant les moyens humains, technologiques, industriels et commerciaux de sa survie face aux défis mondiaux de demain; pensant et repensant à l’échéance proche de l’épuisement de ses ressources naturelles et les optimisant dans leur collecte et leur utilisation pour préparer dans une stratégie de développement, un avenir meilleur, n’existe pas. Et on ne la verra peut-être jamais.
Ce que l’on voit, c’est un pays exsangue, au sommet duquel se battent des politiciens véreux qui pensent que demain leur appartient. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que la Mauritanie, demain, à cause d’eux, risque d’être pire qu’aujourd’hui. Et probablement disparaitre.
Et même si elle devait survivre, ce sera un pays exsangue, sans ressources miné par la sècheresse, détruit par les conflits, sous le joug des puissances qui en feront un dépotoir à ciel ouvert des déchets de leurs industries.
Puissances qui auront par leur savoir et leur savoir-faire, par le progrès de l’intelligence, déjà conquis d’autres planètes pendant que les derniers enfants de ce que fut la Mauritanie, sans moyens et sans espoirs, sont décimés par la faim, la maladie et la soif.
Alors, dans cinquante ans, quelles générations futures iront encore prier sur la tombe de leurs pères?
Indépendance, quelle indépendance ?
Pr ELY Mustapha
La bataille de l’UPR: quel gâchis !!! / Par Ely Krombele
Ely Krombele – 1/ Quarante ans pour construire, trois mois pour détruire : quand toutes les analyses s’écroulent…comme un krach boursier.
Les observateurs avertis ont toujours cru que la faille viendrait un jour du glacis politico-médiatique adverse qui s’acharne depuis des lustres sur l’entente légendaire tissée entre deux frères d’armes aux destins envieux. Mais hélas, il semble que le syndrome peu reluisant voire tristement célèbre du tandem mortifère Thomas Sankara-Blaise Compaoré ait toqué aux portiques du pays du “million de poètes”.
Sans vouloir verser dans la grandiloquence de la sphère médiatique, surtout des réseaux sociaux, l’on est en droit de se demander : pourquoi maintenant?
Au moment où l’un des protagonistes vient de graver dans le “ciment de Mauritanie” le dernier chapitre de son “épopée”, tandis que l’autre commence tout juste à se frayer un sentier lumineux propice à l’entame de sa propre “Histoire”. Sale temps sur Nouakchott à l’orée du 59ème anniversaire de notre indépendance !!!
Certes personne ne peut “cum-prendre” les sinuosités profondes de la psychologie humaine, surtout quand elle relèverait du domaine de l’inconscient. Mais au-delà des pratiques dolosives, des tournures machiavéliques, des pulsions colériques ou des troubles narcissiques, un être humain doué d’un minimum de rationalité se doit de connaitre la différence entre le bien et le mal, le tolérable et l’intolérable, la compassion et l’ingratitude….C’est aussi cela un peu de stratégie ….militaire, quant à choisir le moment de s’exposer ou la période de se camoufler……
Alors de quoi s’agit-il, pour ce qu’on peut appeler désormais la “bataille de l’UPR”? Y a-t-il des mobiles encore tacites qui nous échappent ? Jusqu’où ira cette saga?
Avant le limogeage du colonel Mahfoudh Mohamed Elhaj dit Sogofara, le 27 novembre 2019 et son remplacement par le très respectable jeune colonel Ahmed Ould Moilih à la tête du Basep (bataillon de la sécurité présidentielle), je ne croyais point à un début de mésentente entre les présidents Mohamed Ould Ghazwani et son ami Mohamed Ould Abdel Aziz. Et ce, malgré le tumulte des réseaux sociaux, qui reflètent sans parcimonie les méandres de l’opinion chauffée.
Qui a dit que “l’opinion pense mal ” et que “d’ailleurs elle ne pense pas, qu’elle traduit ses besoins en connaissances” (Gaston Bachelard) car ses fondements, d’intérêts en raccourcis sont le plus souvent contraires à la vérité, soit-elle éthique ou …scientifique.?.
Franchement au commencement de la “bataille de l’UPR”, j’avais cru à un énième coup de poker de Mohamed Ould Abdel Aziz (dont il a le secret et la latitude) au profit de son ami Ghazwani en vue de lui rallier la majorité des députés du parti (upr) à moindre coût. Hélas j’ignorais que cette entreprise finalement pro domo allait faire céder pour la première fois depuis exactement 41 ans et 3 mois la digue de l’amicalité en endommageant, ne serait-ce que pour un temps le cordon ombilical liant les deux généraux. On aura constaté le comportement asymétrique de Aziz au bout de trois mois seulement, dès lors qu’il n’a plus Ghazwani pour atténuer ses ardeurs, endiguer ses envies, gérer ses pulsions.
Ah oui le “sédatif ou calmant” Ghazwani étant passé de l’autre côté de la grille du palais, les antiviraux ingurgités par mon ami, son ami Aziz n’ont pas eu d’effet sur les “virus”, ces agents pathogènes ambiants rencontrés cette fois à Londres, Paris, Madrid ou tapis à Nouakchott, téléphone à l’oreille. L’infection évoluant en milieu fertile, la période de l’incubation sera courte et le traitement après le diagnostic sera administré dans les locaux de l’UPR.
Ensuite…c’était la désolation, la fièvre n’étant pas tombée pour cause de …faux médicaments. Mais désolant pour qui? D’abord pour le président Ghazwani, car s’il y a un homme doublement affecté, affligé aujourd’hui, c’est bien lui. Se mettre à la disposition d’un homme 4 décennies durant et ne pas recevoir en retour de la gratitude le temps d’une mandature de cinq petites années (ou même une décennie), dénote réellement d’un comportement amoral. Ensuite désolant pour ses frères d’armes, surtout les généraux qui voyaient d’un bon oeil la retraite dorée de leur camarade qu’ils devraient chérir et respecter.
Enfin désolant pour tous ses soutiens, amis, parents etc… surpris par l’attitude désinvolte de Ould Abdel Aziz. Le cas de la responsable des femmes de l’UPR, Moutha Mint Amar ,illustre bien cette assertion, quand elle lui demande hébétée “pour qui roule-t-il désormais?” Et pourtant dans les normes, c’est Aziz avec son expérience par l’exercice du pouvoir, qui devrait être là pour épauler son ami, sans jamais vouloir s’immiscer dans sa gouvernance.
Il semble que les deux hommes ne se sont pas tout dit au moment de la passation de service. Surtout en ce qui concerne le magot. Ce double réalisme des deux protagonistes encore une fois dénote de la complexité existentielle de l’être humain en général, guidé par des pulsions, sans doute en rapport avec les circonstances de l’enfance, et dont l’ampleur et la gestion lui échappent souvent .
Le retour de Aziz pour jouer un rôle politique de premier plan au sein de l’Upr, sans prévenir le président Ghazwani, n’était pas à l’ordre du jour. Alors que nous cache-t-on? Si Aziz avait l’intention de revenir pour faire ombrage à Ghazwani, pourquoi avoir quitté le pouvoir? Voyait-il en Ghazwani la même “vache à traire” éternellement ou croyait-il que le respect que lui accordait l’actuel président, exprimait-il une faiblesse congénitale qu’on peut exploiter à jamais? Aziz, n’a sans doute pas médité l’adage endogène de l’éminent guerrier et émir du Tagant Bakar Ould Soueid Ahmed à propos de l’ensemble tribal dont est issu l’actuel président de la république islamique de Mauritanie.
Autrement quand un homme ne cultive que la paix et la tolérance, il ne faudrait pas le bousculer à faire mal. Car la sagesse, quand on y tient, peut venir à bout de la mère des colères. Cependant si la situation est grave actuellement à Nouakchott, elle n’est pas désespérée. En effet si Ghazwani a pu gérer Aziz en position de dominé, il saura lui montrer le chemin de la sagesse sans “tambours ni trompettes”, cette fois en position de force, ce que le droit et le devoir à protéger tous les mauritaniens lui concèdent.
2/ Que doit faire Aziz ?:
Si j’étais Mohamed Ould Abdel Aziz je choisirais un train de vie digne d’un ancien chef d’Etat dans le calme et la sérénité. Je dois remercier Allah de m’avoir donné tant de privilèges, tant de notoriété pour si peu. Aziz, tu as eu un coup de génie en choisissant le lieutenant Ghazwani comme alter ego, pour enfin lui céder le fauteuil présidentiel 4 décennies après.
Cet ami fidèle, qui ne t’a jamais contrarié un seul jour, autant lui renvoyer l’ascenseur en le laissant gouverner à sa manière le pays. Car chaque homme a ses propres empruntes, donc sa vision, son goût, son sens critique ou de critique et c’est cet ensemble qu’on appelle culture. Un pan de ta culture, toi Aziz était basé sur la hargne, l’impériosité etc, instruments avec lesquels tu as réussi à aplatir tes adversaires politiques, donner tes empruntes à tous les sceaux de la république.
Que veux-tu de plus, qu’une retraite apaisée, déjà assurée par la présence de ton ami de toujours à la magistrature suprême de cet état mauritanien qui t’a tout donné, et que tu as servi toi aussi. Je te conseille en ami de 39 ans (on s’est connu un mois de novembre 1980 à Kaédi) de ne plus céder aux tentations suicidaires ni aux allures kafkaîennes sur la scène politique car chaque étape dans la vie d’un homme a une fin.
Retourne au stade pour ton sport quotidien, crée une fondation pour la zakat à propos de tes biens mobiliers, immobiliers ou tes liquidités, repose toi à la badiya tant que tu peux, prends goût à la vie car le bonheur ce n’est pas que la quête éternelle de l’argent,….l’argent….,l’argent. Le bonheur c’est aussi le poème d’Horace : carpe diem(cueillir le jour).
C’est seulement avec ce comportement que tu pourras créer de l’empathie même chez ceux des mauritaniens qui ne t’aiment pas. La confrontation avec le pouvoir, tu en sais quelque chose, elle ne te servira à rien, car tu n’es plus l’administrateur, mais un simple administré, cependant ancien président de la république, général à la retraite. Ce statut n’est pas donné à tout le monde, c’est aussi un privilège. Voilà quelques conseils d’un ami qui te veut du bien et surtout qui ne te déteste pas. Ta détestation est à la mode actuellement, même pour ceux qui ont prétendu t’avoir soutenu.
3/Que peut faire le président Ghazwani?:
Ceux qui attisent le feu entre Ghazwani et aziz pour provoquer l’irréparable, se trompent sur la vision olympique de l’actuel président de la république. Il ne ménagera aucun effort pour susciter un climat d’apaisement. Très sage, il n’adoptera que des ripostes graduées et surtout factuelles venant de son vis à vis. Il sait aussi que ceux qui applaudissent aujourd’hui pourront lui tourner le dos demain, avec le slogan tel : les militaires dans leurs casernes, car une réponse mal formulée appelle toujours une autre question pertinente.
Nous avons besoin de calme et de sérénité, besoin d’assainir la scène politique d’opportunistes véreux, de légitimer la fidélité au programme et non à l’homme. Car en Mauritanie les gens passent plus de temps à parler des partis politiques, des hommes et leurs systèmes d’alliance, que les attentes socio-économiques du peuple mauritaniens.
Tout ce brouhaha n’est qu’une diversion, il faut aller à l’essentiel car la “bataille de l’UPR” n’est qu’un épiphénomène en sachant qu’Ould Abdel Aziz n’est plus président, il ne commande plus le Basep, alors il n’a plus de capacité de nuisance, ni d’interférence. Le seul responsable devant les mauritaniens désormais c’est le président de la république Islamique de Mauritanie Mohamed Ould Ghazwani.
Alors ne doit-on pas passer aux choses sérieuses maintenant? Encore une fois, quel gâchis car pour moi c’est “un peu en chacun de ces hommes un Mozart assassiné”/.
Ely Ould Krombele, France
cridem
Biram achève la première phase de sa tournée
Biram Dah Abeïd a bouclé samedi 30 novembre, à Chami, la première phase de sa tournée à l’intérieur du pays, pour s’enquérir de la situation des populations et les  remercier pour leur soutien, durant la dernière présidentielle. Biram projette de retourner à Dakhlet Nouadhibou, le 23 décembre prochain, pour visiter les sites d’orpaillage à Chami  et la Zone franche de Nouadhibou.
Le président de IRA Mauritanie tire, au micro de « Le Calame », un bilan satisfaisant de sa première sortie : «Nous sommes satisfaits de la mobilisation  de l’administration territoriale, des représentations des démembrements territoriales de l’Etat, des  départements ministériels. Nous remercions  le wali et tous les autres représentants des institutions régionales gouvernementales. Ils nous ont accueilli promptement  et noué des discussions  franches et sereines avec nous». Biram et sa délégation ont visité et se sont longuement entretenus avec les responsables des directions régionales de l’enseignement, l’inspection régionale du travail, les services sanitaires régionaux (DRAS) et l’hôpital espagnol. Nous avons visité la  Mairie de Nouadhibou, la SOMELEC régional, la SNDE, l’ONISPA chargée de de vérifier la qualité des produits halieutiques mais aussi la SNIM. « Nous avons amplement discuté avec les travailleurs  mais aussi avec l’Administrateur Directeur Général  de la SNIM. Nous avons visité les populations. Nous avons recueilli auprès d’elles toutes les difficultés  qu’elles rencontrent. Nous avons pu agencer tout ça. Un rapport  détaillé sera transmis aux autorités compétentes  mais aussi à l’opinion nationale et internationale à travers  la presse ».
Biram, l’honorable Coumba Dada Kane, Oumar Ould Yali ainsi que la délégation d’accompagnement se sont rendus à Inal : « Nous nous sommes recueillis sur le site des martyrs d’inal. Nous pensons que ce ne sont pas nous seuls qui devrons venir sur ce site. La Mauritanie toute entière, la République représentée par le Chef de l’Etat,  le gouvernement, l’armée et le peuple mauritanien dans toutes ses composantes doivent revisiter cette question  de l’épuration ethnique qui a endeuillé les mauritaniens durant  les années 80 et 90 et emportées dans son sillage malheureux et tristes beaucoup de fils et de filles mauritaniens arrachés de leurs pères, de leur  patrie, dépossédé certains mauritaniens de leurs biens . Beaucoup de mauritaniens, nés et formés cadres dans les services publics et privés  ont été radiés de leurs fonctions. Tout ceci doit être revisité  de manière sereine par  toutes les composantes, l’Etat, le gouvernement, les partis politiques, la société civile, pour corriger  la dérive la concernant. Tous les mauritaniens doivent dresser une sépulture décente  pour toutes ces personnes qui ont péri à Inal et ailleurs».
Par ailleurs, Biram estime que  « les sites d’orpaillage  renferment beaucoup de dangers. Il y a l’esclavage moderne  qui s’est largement développé ainsi que les dangers liées à l’opération d’extraction dans cette région ».
Relativement à la pêche artisanale, il indique que ce secteur «Â continue  à vivre une situation d’esclavage moderne» avec notamment les dangers liés au « manque de sécurisation des bateaux ».  Selon lui, « la tentative de réforme initiées par le département des pêches connait beaucoup d’injustices  mais aussi de discriminations qui frappe le maillon faible de la chaine à savoir les travailleurs qui risquent  leurs vies ». L‘ancien candidat à la présidentielle classé deuxième déplore le sort de 60% de la main d’œuvre des  sociétés comme la SNIM, la Somelec et la SNDE  qui  vivent aussi sous le coup de la sous-traitance  qui, charge-t-il, «  gangrène et empoissonne la vie de ces travailleurs ». « L’enseignement croupit  sous le poids du laxisme des départements centraux des ministères de l’enseignement. 40% de l’effectif  officiel enregistré dans les différents  services sont versés dans le laisser aller et l’oisiveté totale  ou  en détachements dans d’autres départements ministériels  dans les directions centrales au ministère ou dans les directions régionales. Ce sont des instituteurs, des professeurs qui n’enseignent pas  en dépit du manque d’enseignant dans le   Dakhlet Nouadhibou ».
Enfin, le constat du député est clair que  «  les salaires sont très bas » et qu’il va falloir procéder à une révision à la hausse des salaires des enseignants. C’est une tâche  primordiale  et fondamentale dans la  marche  du pays vers le progrès », conclut-il.
le calame
Mauritanie, la brouille est consommée entre Aziz et Ghazouani
Mondafrique – La cérémonie du 59 ème anniversaire de l’indépendance organisée jeudi 28 novembre a été l’occasion de rendre publiques les prémices d’une rupture entre l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz et son successeur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, dont la dégradation des rapports alimentait toutes les discussions.
Le divorce ne pouvait avoir meilleure scène. Les soupçons qui alimentent les discussions en Mauritanie depuis quelques jours d’une rupture entre le nouveau président et son prédécesseur ont laissé place à une cassure spectaculaire lors de la levée des couleurs à la fête de l’indépendance célébrée cette année à Akjoujt (260 kilomètres à l’est de la capitale Nouakchott).
Alors qu’il y était officiellement convié à titre d’ancien chef de l’Etat comme le consacre la tradition, Mohamed Ould Abdelaziz a préféré bouder l’événement, le premier du genre organisé par son « ami de 40 ans », Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui lui a succédé au pouvoir il y a un peu plus de trois mois seulement.
La place qui lui a été réservée sur la tribune officielle est restée vide, contrairement a celles de Mohamed Khouna Ould Haidalla et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, seuls autres anciens présidents encore en vie.
La rupture entre les deux anciens généraux, coauteurs de plusieurs putschs dont celui qui avait installé initialement Aziz au pouvoir en 2008, a commencé avec le retour de ce dernier en Mauritanie, après un long séjour à l’étranger entamé dès les premières heures qui ont suivi l’investiture de Ghazouani le premier août dernier.
Dès son arrivée au pays, l’ex chef d’Etat a convoqué et présidé une réunion extraordinaire du comité provisoire de gestion du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR). Réunion au cours de laquelle il a déclaré formellement qu’il est l’unique référence de cette formation politique qu’il a fondée dès les premières années de son règne (2008 – 2019).
Cette déclaration n’a pas été du goût de Ghazouani qui a, à son tour, convoqué le même comité de gestion pour lui signifier que c’est lui la seule et unique référence du parti tout en lui recommandant de ménager son ex-ami et complice.
Suite à ce rappel à l’ordre, la quasi-totalité des députés de la majorité ont tourné le dos à Aziz et adhéré solennellement à la position du Président de la République.
Mais c’était sous-estimer l’entêtement du président qui a immédiatement convoqué les chefs des sections des jeunes et des femmes au sein de l’UPR. Il leur a affirmé qu’il persiste à se considérer comme chef du parti au pouvoir quitte à ce qu’il reste seul.
L’UPR devait initialement organiser un congrès pour élire sa nouvelle direction avant les élections présidentielles, mais a fini par le reporter sine die.
C’est pourquoi l’ex président se l’approprie toujours puisque c’est lui qui avait nommé son actuel comité de gestion. D’autant plus qu’il considère – et il l’a martelé haut et fort – que la Constitution mauritanienne interdit à tout président en service d’adhérer à une quelconque formation politique.
« L’homme a régné avec une main de fer trop longtemps pour accepter de redevenir un citoyen ordinaire comme tous les autres », a expliqué Sidi Yahya Ould Cheikh, analyste politique à Nouakchott.
« Mais il s’est bien trompé en oubliant que la classe politique mauritanienne est spécialisée dans le retournement de veste à chaque fois qu’un nouveau dirigeant prenne les rennes du pays », a-t-il confié à APA jeudi à Nouakchott.
Pour l’analyste politique, la question qui se pose maintenant est jusqu’où Ould Abdel Aziz ira dans sa provocation de son ex-ami et son test de sa patience.
« Personnellement, je pense qu’il risque de se tromper une seconde fois s’il continue à croire que Ould Ghazouani tolérera infiniment ses agissements contre-constructifs », a conclu Ould Cheikh.
Dans une mesure considérée par les observateurs comme une suite logique de la rupture entre les deux hommes, Ould Ghazouani a limogé mercredi 27 novembre le commandant du bataillon de la sécurité présidentielle et l’a remplacé par l’un de ses proches officiers.
Sources spéciales : Aziz interdit de voyager à l’extérieur
Selon des sources spéciales citées par Taqadoumy, les autorités maurtaniennes auraient informé l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz de l’interdiction de voyager à l’étranger avec cependant la possibilité de circuler librement dans le pays. Taqadoumy a confirmé de différentes sources l’information selon laquelle Ould Abdel Aziz ne peut plus sortir de la Mauritanie mais n’a pas par contre eu confirmation de l’invalidation de son passeport. Les relations entre Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et Mohamed Ould Abdel Aziz connaissent une forte tension depuis quelques jours.
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