Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 19/12/2019

Gabegistes sous tous rapports

altAccablants. Et fort révélateurs, les derniers rapports de la Cour des comptes qui ont fuité (à dessein ?). Ils ont remis sur terre ceux, très peu nombreux,  estimant encore que les slogans de lutte contre la gabegie et les détournements de deniers publics, si galvaudés au cours de la dernière décennie, étaient autre chose que de la poudre aux yeux. L’étude a révélé, à la face du Monde, que malgré les «Â bonnes » intentions, aucun ministère ou société publique n’a échappé à cette entreprise de prévarication à ciel ouvert. Tout y est passé : surfacturations outrancières, dépenses incongrues, contrats léonins, marchés de gré à gré injustifiées… Les contrôleurs de la Cour des comptes en sont restés bouche bée. Seules la Présidence et la Primature ont été épargnées. Savez-vous pourquoi ? Tout simplement parce qu’elles n’ont pas été contrôlées. Rien n’indique pourtant qu’elles se révèleraient des îlots de bonne gestion dans un océan de forfaitures. Le mal est beaucoup plus profond qu’on ne le pense. Certes, la presse et les réseaux sociaux n’ont cessé de lancer des alertes sur tel ou tel cas de mauvaise gestion ou de marchés de complaisance  mais personne ne pouvait imaginer l’ampleur du gâchis. Il en serait ainsi resté, si la Cour des comptes n’avait pas publié (par inadvertance ?) ses rapports couvrant dix ans (2007-2017) de gabegie sans nom. La preuve ? Ils ne sont plus accessibles. Comme si l’on voulait réparer une faute, en donnant l’impression  qu’elle fut involontaire. Mais en tout état de cause, elle a douché les ardeurs des plus convaincus partisans de l’ex-Président Ould Abdel Aziz et sans doute de ce dernier qui, après trois mois d’absence, commençait à se faire un peu trop bruyant. Il fallait bien lui envoyer un signal fort pour lui rappeler qui était aux commandes lorsque les maigres ressources du pays étaient dilapidées par ceux-là mêmes qu’il avait choisis. Et, à part quelques malchanceux qui ont été épinglés sous son magistère (avant d’être rapidement réhabilités), rien ne donnait l’impression que sa démarche dans la lutte contre la gabegie était empreinte de sérieux. Elle était même très sélective. Le clan avait droit à tout et ceux qui servaient ses intérêts étaient intouchables. Les rapports de la Cour des comptes ou de l’IGE qui les épinglaient étaient mis sous le boisseau. Certains d’entre eux gardent même (haut) pignon sur rue. D’autres sont encore aux commandes. Dans n’importe quel autre pays du Monde, de telles révélations donneraient lieu à un branlebas de combat, démissions en cascade, procès à la pelle, peines  de prison et fortes amendes.

Mais nous sommes en Mauritanie. Où la superbe, aussi cynique soit-elle, suffit à balayer toute objection. Ainsi le clan d’Ould Abdel Aziz se targue-t-il aujourd’hui d’avoir fondé et dynamisé la Cour des comptes afin d’éradiquer la mauvaise gestion ; mais il omet «Â naturellement » de citer ce qui s’est passé et se passe autour de son chef.
La réalité était que les « commissions et la corruption furent l’exclusivité d’Ould Abdel Aziz et du clan » : le marché de l’aéroport, les ventes des écoles, celles du stade olympique et de l’école de police, la caserne de la gendarmerie d’escorte, la cite fanfare et… cie, en passant par Polyhondone, Sunrise, sans oublier, bien sûr, les comptes bloqués par les Américains à Dubaï et le pactole caché au Swaziland avec lequel nos rapports se sont subitement réchauffés, alors que rien ne nous lie : ni l’histoire, ni la géographie, encore moins l’économie… Des «Â placements » négociables, donc, à l’heure des comptes en Cour ? On en est probablement là.

Ahmed Ould Cheikh

 

le calame

Les ex-sénateurs décident d’ester en justice Ould Abdel Aziz

Les ex-sénateurs décident d’ester en justice Ould Abdel AzizEssahraa – Les ex-sénateurs mauritaniens ont décidé au cours d’une réunion tenue mardi soir, 17 décembre courant, d’ester en justice l’ancien Chef d’État Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ils ont convenu également de faire bouger des dossiers émis précédemment contre des responsables, se rapportant à l’injustice dont ils ont été victimes au cours des années passées. La justice n’était pas indépendante sous l’ex-régime, ont dit les anciens parlementaires, l’accusant de subordination au président, qui l’instrumentalise selon ses intérêts.

Les amendements constitutionnels en vertu desquels, avait été annulée leur chambre, n’étaient pas intègres au plan juridique comme ils étaient techniquement faux, ont-ils rappelé, les qualifiants de fait accompli imposé par une personne qui n’est plus au pouvoir.

La Mauritanie doit engager un dialogue pour discuter tous ces problèmes, sans concessions aucune, ont-ils ajouté.

Ils ont suivi par ailleurs un exposé présenté par une commission d’ex-sénateurs reçus dernièrement par le Premier ministre ; lequel, s’est engagé à examiner les doléances portées à sa connaissance, dont le mépris subi par les ex sénateurs sous le régime passé, l’emprisonnement de certains d’entre eux et l’accusation sans procès d’autres.

http://essahraa.net/node/13122

cridem