Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: November 2019

DÉBAT: QUAND LE PRÉSIDENT SAMBA THIAM DES FPC RÉPOND AU MINISTRE ET CHEF DE TRIBU AHMED OULD SIDI BABA.

altEt maintenant …que Dire ?

J’ai lu l’article de Monsieur Ahmed Sidi Baba, paru récemment, intitulé ‘’Et maintenant’’ ? En ces temps de crise, la prise de parole des leaders politiques ou des notables tribaux sur la situation nationale tendue est une nécéssité qu’il faut souhaiter et saluer. ‘’The hotest place in the Hell is reserved for those who remain neutral in times of injustice ‘’disait Martin Luther King Jr ; entendez, en substance, que ( la place la plus incandescente dans le feu de l’Enfer est réservée à ceux –là qui , en temps de grande injustice ( ou de grave crise), gardent le silence ). Cette sortie de Ould Sidy Baba, toutefois, résonne en moi, par son ton, comme en écho à celle de 1986, qu’il avait faite sur les ondes de RFI, à propos du groupe flamiste emprisonné. A la question du journaliste portant sur la situation agitée, il avait répondu, en substance, que c’était là des jeunes en mal de notoriété qui cherchaient à se tester, à se mettre en valeur. La moyenne d’âge du groupe se situait entre 38 et 40 ans ; Djigo Tapsirou avait dépassé la cinquantaine et Tène Youssouf Gueye avoisinait les 6o ans, voire plus ! Nous posions alors, avec calme et sérénité, et l’ouverture d’esprit requise, cette problématique nationale qui, aujourd’hui, hante notre sommeil à tous. Passé déjà lointain , mais toujours présent .… Dans l’éventail de solutions proposées par l’auteur, pour revenir à l’article, on en trouve qui sont dignes d’intérêt ; d’autres me paraissent inadaptées, voire carrément discutables, pour reposer soit sur un diagnostic biaisé, insuffisant , soit sur un déni persistant. Qu’il faille ‘’ travailler sur la mise en place d’un Etat de droit qui passe par la réforme de la constitution devant redéfinir la nature du régime politique, à réajuster, la réforme des institutions dans leur rapport, avec plus ou moins de séparation ou d’indépendance, la scène politique à pacifier , apaiser, ou encore la valorisation de notre patrimoine culturel national, le tout dans un climat de paix et de justice sociale , ou qu’il faille se dresser contre ‘’les dérives idéologiques, réligieuses, ou communautaristes’’, l’esprit du ‘’ Parti-Etat’’, il n’y a pas à redire. Concernant les recommandations formulées pour la solution du Passif humanitaire, de l’Unité nationale, du problème culturel, là non plus pas grand-chose à dire, du moins sur certains aspects…Mais là où je ne suis plus le raisonnement de Monsieur Ould Sidi Baba, c’est d’abord lorsqu’il part d’un socle ou d’un postulat formulé, ambigu dans son esprit , pour bâtir ensuite ses propositions de solutions : la Nation, l’unité nationale … Tantôt cette Nation existe, comme par vertu de la force de l’affirmation; elle est même ‘’garantie’’ en raison du ‘’ciment de la civilisation islamique’’ ; renforcée par la rengaine habituelle de ‘’nos prestigieux érudits, nos imams, nos cadis …‘’, les ‘’ valeurs spirituelles et morales de notre réligion’’…Tantôt cette ‘’ Nation’’ est à construire , à forger , tantôt elle est reconnue vivante, solide … Il faut savoir ! Si je devais me risquer à donner ici mon appréciation des choses , je dirais que la nation mauritanienne n’existe pas encore, pour n’avoir pas suivi le processus historique d’homogéneisation, selon Cheikh Anta Diop. Sur ce territoire se côtoient deux aires culturelles, deux entités politiques historiques, deux peuples aux habitudes mentales et mœurs différents que le colonialisme a agrégés . J’en avais donné quelques illustrations au cours d’un débat à Téle-Mourabitoune qu’il serait superflu de rappeler ici. Non il n’y a pas de nation mauritanienne qui reste à construire ; pas encore, même s’il faut s’y atteler. L’argument‘’ réligion comme ciment solide, indestructible de notre unité’’, utilisé à tout vent, ne résiste pas à l’analyse, pour être contredit, formellement, par l’histoire du Pakistan et du Bengladesh, de l’Irak et du -Kuridistan, du Soudan du nord et du Darfur, etc … Le coté flou et ambigu de ce texte se révèle, par ailleurs, à travers une série de solutions préconisées, qui ne reposent pas toujours sur un diagnostic exhaustif, clair et sans complaisance des choses… Il propose l’indépendance de la justice, mais il omet de nous préciser de quelle Justice il parle ? Celle actuelle d’un secteur judiciaire monoethnique, mal rendue, malade du népostisme, ou une toute autre, moderne, bâtie sur le respect de la diversité ? Et quelle diversité ? Celle scandée comme un slogan creux par Abdel Aziz, qui écarte Négro-africains et Haratines des médias, de l’Armée , de la superstructure pour tout dire ? Il demeure des zones d’ombre, une ambiguité dans ce discours … A aucun moment Ould Sidy Baba ne dénonce le racisme d’Etat qui frappe des composantes nationales entières, l’hégémonie, patiemment mise en œuvre, d’une seule fraction … Il sait que les terres d’Atar appartiennent aux gens de l’Adrar, réalité censée être en porte-à-faux avec l’esprit de notre réforme fonciere quand, hélas à double standard, qu’il se garde bien d’indexer …( pour la petite histoire, un jour qu’un Gouverneur négro-africain en exercice à Atar voulut s’attaquer à un contentieux foncier sur leurs terres, il s’entendit répondre par les notables de l’Adrar –tout gouverneur qu’il fut -,ceci : ’’ ne vous mêlez pas de ça, ce sont nos terres’’) ! Les terres d’Atar, des Hodhs , du Tiris, relèvent du Trab-El bidhaans, comme le terroir de ‘’Sangrava appartient aux El- Maali et affiliés -‘’refusé aux Meshdoufs-‘’ et Lemden, à la parentèle du Président Sidi ; mais les terres de la vallée du fleuve relèvent, elles, … du domaine national !!! Elles sont pour tout le monde ! C’est ça notre réforme foncière, nos lois …L’auteur de l’article feint d’ignorer cette réalité factuelle des choses qui pourtant crève les yeux. Il ne dénonce pas … On ne l’entendit pas, à l’opposé de ces quelques voix courageuses, sur le cas de racisme flagrant des 47 officiers arabo-berbères sélectionnés du ‘’concours’’ dernier, ni sur celui des 700 fonctionnaires de l’Etat , récemment recrutés, pour une portion congrue de Négro-africains ; Sur l’épuration ethnique qui prévaut dans les écoles spéciales et d’excellence ces 10 dernières années il a toujours gardé le silence… Comment donc peut-on proposer des solutions sur l’Unité, sans toucher le fond du mal ? C’est à croire que l’unité nationale, prônée par Ould Sidi Baba, soit de même nature que celle en vigueur, c’est-à-dire celle du cavalier et de sa monture ; cette Unité-là nous n’en voulons pas ! L’unité se fera dans l’égalité des chances et dans l’égale dignité ou ne se fera pas ! Notre identité culturelle ethnique nègre ne semble être prise en compte ici, comme avec le général Abdel Aziz, que lorsqu’il s’agit de nous exposer, dansant et virevoltant comme des forcenés, dans les festivals des villes anciennes de Chinguitty et Walata … sans plus ! Lorsque O S Baba se risque à effleurer la question controversée des langues, il le fait sous l’angle, unique, de l’arabe – instrumentalisé depuis toujours – comme seule langue officielle, dominante; sur l’officialisation des autres langues nationales wolof, soninke et pulaar motus ! Pourquoi donc se cabre-t-on sur ce terme ‘’officialisation’’ ? Ces langues doivent être érigées en langues de travail , au bénéfice des populations administrées, si tant est qu’on tient réellement à procéder à une véritable décentralisation, viable, des régions .Ould Sidi Baba parle de ‘’redonner vie à l’institut des langues’’ sans se poser la question sur les mobiles-inavoués- qui avaient conduit à le fermer , arbitrairement, en 1990. Mais le plus surprenant dans le propos de cette notabilité de l’Adrar a été d’affirmer, haut et fort, au mépris des expériences historiques d’autres peuples semblables à nous, que ‘’ l’unité nationale n’est pas menacée, et qu’elle ne pouvait jamais l‘être’’; qu’elle est même ‘’garantie’’, pour diverses raisons historiques; et d’ajouter que cette (prétendue) menace n’était, en fait, que le produit de fantasmes et d’élucubrations de certains, un épouvantail, tout trouvé, agité par les esprits populistes, et rien que ça ; alors que la tension ethnique et sociale, vive, est partout perceptible, palpable. Etrange observation que peu de gens partageraient… A moins d’être négationnistes. La question de l’esclavage est effleurée d’une tirade sur le ‘’ Mouvement–Manifeste’’, adossée sur la fameuse fatwa de nos fameux érudits, toute récente … L’article, heureusement, clôt sur une note, résolument optimiste, portant sur la nécéssité de débattre des problèmes, en dépit de désaccords de points de vue qui pourraient survenir, et l’injonction, en même temps, à accorder place et respect à toutes les spécificités culturelles, à percevoir, comme partie intégrante, un patrimoine partagé et assumée en commun. Encore un slogan ? Enfin, J’ai cru décéler dans ce texte comme un appel à l’esprit de renouveau, un vœu pour l’instauration d’une ère nouvelle sous le régime de Ould Ghazouani…Mais comment y parvenir sans nous dire la vérité sur la cohabitation et sur les crimes ? Comment le réaliser sans, au préalable, assainir nos mœurs politiques et de gestion ? sans nous dresser impitoyablement contre la corruption et cette mentalité grégaire, perverse, qui incite et encourage au vol ? Sur cette question, hélas, l’ancien ministre reste muet …

Samba Thiam- Président des FPC

Nouakchott 14 Novembre 2019

Création d’une nouvelle Agence de protection sociale

altUn montant de plus de vingt neuf milliards d’anciennes ouguiyas est réservé dans le projet de budget 2020 à une nouvelle Agence dépendant de la présidence dénommée Agence de la Protection Sociale (APS) qui va remplacer l’agence nationale des études et suivi des projets et l’agence Tadamoun dont les budgets réunis ont atteint en 2019 plus de huit milliards d’anciennes ouguiyas alors que celui du nouvel établissement est de 29,76 milliards d’anciennes ouguiyas. La nouvelle Agence sera chargée de missions comme la lutte contre la pauvreté, l’élimination des séquelles de l’esclavage, la construction et la réhabilitation des écoles et le soutien des réseaux d’assurance sociale. Cette nouvelle institution est une promesse électorale du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Bien que ses textes constitutifs n’aient pas encore été faits, l’agence suscite déjà beaucoup de convoitises.  Dans sa dernière réunion le 29 octobre 2019  avec l’ambassadeur des États-Unis unies accrédité à Nouakchott, Boubacar Messaoud, président de l’organisation des droits de l’homme et de lutte contre l’esclavage déclarait que l’Etat devrait éviter  à la nouvelle agence les travers dans lesquels Tadamoun est tombée comme sa gestion par quelqu’un qui n’a rien à voir avec les missions qui lui sont dévolues et la non représentation des principaux concernés dans ses organes de gestion et de pilotage (direction générale, conseil d’administration….)

le calame

La CVE, une escroquerie politique. Suite 1

La CVE, une escroquerie politique. Suite 1Abdoulaye Djimmé Diaw – Mise au point.

La situation faite à la communauté noire de Mauritanie depuis les années 80, principalement, n’a laissé personne indifférent de quel que bord que l’on se situe dans l’échiquier politique.

Et c’est parce que tout le monde s’y intéresse que chacun propose sa vision, ses solutions et c’est à ce niveau que les nuances, voire les divergences apparaissent.

Donc, la cause est commune et a toujours interpellé chacun de nous. D’aucuns se sont investis plus que d’autres. Pendant que les premiers sacrifiaient tout, y compris leur vie, les seconds scrutaient d’autres horizons. Tout le monde n’est pas pétri au même moule et la nature humaine est diverse et variée.

Durant ces 50 dernières années, les contextes et les situations ont évolué suscitant désolation, déception et même espoir selon les moments.

L’élection présidentielle de 2019 est intervenue au moment où le sentiment d’exclusions des noirs était à son maximum, et ce ,dans toutes les catégories, sentiment alimenté par les dix années de pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.

C’est cela qui explique la naissance, unanimement souhaitée, de la CVE comme creuset ou réceptacle de toutes les volontés et aspirations à une meilleure prise en compte de la situation de marginalisation des noirs par le pouvoir en place et son système.

Se joignirent à la CVE des partis politiques, des OSC, des personnalités indépendantes, la diaspora, qui ont tous en partage le soucis de faire évoluer la situation dans le bon sens.

C’est cela le socle commun qui a fait de la CVE un bien commun qui appartient à divers plans de la communauté, principalement haalpulaar. La CVE devient ainsi un dénominateur commun du rejet de la situation qui est faite aux noirs par le pouvoir politique. C’est cela qui explique son succès et même l’engouement à son endroit..

A ce niveau, il n’y a pas de dissonance dans cette phase conceptuelle et tout le monde a répondu présent et chacun à sa manière.

Pour cette cause et pour l’objectif, il fallait un candidat suffisamment représentatif et symbolique répondant au mieux aux critères définis. La lutte politique en Mauritanie, notamment dans la communauté noire et principalement haalpulaar, a ses figures qui ont accompagné la cause à travers ces 50 dernières années.

Ces figures symboliques, pour la cause, ont payé de leurs vies, de leurs libertés, de leurs carrières, de leurs familles , etc….. ils ont subi humiliation, misère, maladie, pauvreté et d’autres privations de toutes sortes et de toutes natures. Ils ont, sans le rechercher, acquis leurs galons de symbole par leur courage, leur témérité et leur engagement sans faille et sans ombres. Sil y a à trouver un candidat symbolique, c’est bien dans cette race qu’il faut rechercher pour être juste avec nous mêmes !

Au début, la CVE s’était engagée dans la voie de la transparence en déterminant des critères plus ou moins objectifs pour le choix du candidat.

Ce processus de transparence a été vicié et même biaisé par des choix et des manœuvres pour asseoir un choix préalable. L’objectivité a été abandonnée au profit de manœuvres pour imposer un choix. Dans mes oreilles, résonnent encore les protestations véhémentes de certains membres de l’assemblée. Nous en payons aujourd’hui les conséquences.

Le disant, je n’attaque personne. Je dénonce simplement des attitudes et des comportements qui n’avaient pas lieu d’être. Au lieu d’être à la manœuvre, certains devaient refuser et dénoncer cette mascarade pour assurer à la CVE une légitimité et une longévité et la du même coup la mettre hors de critiques et de dissensions, tant il est vrai, qu’en politique aussi, tout se paie tôt ou tard.

Aujourd’hui, c’est la communauté qui voit son unité menacée, quel que par ailleurs ce que je pense de cette unité.

Par Abdoulaye Djimmé Diaw

cridem

”Holi Hamme, holi luggere”? Touche pas à ma terre | par Abou Hamidou Sy

L’expropriation des terres de la vallée, entamée depuis la “ réforme” agraire de 1983 et qui a culminé avec les événements de 89, continue de plus belle.

Sous des prétextes fallacieux, l’Etat et certaines catégories de citoyens, en complicité, vont à l’assaut des seuls moyens de subsistance des populations du sud, leurs terres ancestrales. Le dernier incident en date s’est déroulé la semaine dernière à Guiraye, (mon village) au Gorgol, aux confins du Bossea et à la lisière du N’Guenar.

Ce vendredi, un concitoyen arabo-berbère se présente au lieu-dit “Luggere dañde” avec ses topographes pour délimiter une parcelle de terre de plusieurs hectares qu’on lui aurait vendue. Selon lui, une parcelle de 100m x1000m lui aurait été attribuée en 1993, le long du fleuve, dans la zone de décrue. Or, de mémoire de villageois, cette zone a toujours appartenu aux villages de Guiraye, Ari- Funda, Awoynaat et Kaedi.

Quel sacrilège! Les terres de culture ne se vendent pas chez nous, elles se transmettent de génération en génération. Ceci est particulièrement vrai dans ce lieu mis en valeur par les “Caamɓe” voilà plus de deux siècles, après avoir reçu l’autorisation de “ Jom maayo”, le génie tutélaire qui habite toujours “Luggere dañde”.

“Holi Hamme, holi Luggere dañde?” A-t-on envie de crier.

Les villageois se rendirent en masse pour aller s’opposer à cette nouvelle tentative de confiscation. L’usurpateur, prétendit détenir des papiers prouvant que la parcelle lui aurait attribuée dûment par les autorités. Ce à quoi la population lui repondit: “avec ou sans papiers, tu n’auras aucun pouce de terre ici. Nous opposerons toutes nos vies pour défendre notre terre”.

L’histoire finit par atterir chez les autorités, et comme c’est souvent le cas, le seul à pouvoir démêler cette affaire, en l’occurrence, le préfet, était en congés. Son adjoint demanda aux villageois de laisser l’intrus cultiver sa terre, puisqu’il détient des papiers alors qu’eux n’ont aucune preuve. Il s’en suivit un soulèvement général du village et l’affair atterit chez le gouverneur. Celui-ci intima aux deux parties de ne pas s’approcher des terres en litige jusqu’à nouvel ordre, mais devant l’insistance des paysans, il fut permis à ces derniers de continuer leur culture de décrue.

Le conflit n’est pas encore complètement vidé, mais la population est déterminée à sauver ses terres.

Cet incident n’est malheureusement pas un cas isolé, les trois dernières décennies ont connu un assaut ininterrompu contre les terres de la vallée. Toujours le même scénario; souvent un Maure muni de papiers, voulant exploiter une parcelle fictive, parfois de riches hommes d’affaires étrangers, des villageois qui s’opposent et des autorités qui se dérobent.

Il est vrai que ce phénomène n’est pas propre à la Mauritanie et sa vallée fertile.Les pays du tiers-monde ont connu ces dernières années un rush d’investiteurs des pays du golf et de la Chine venus à la recherche de terres pour nourrir leurs populations.

En Mauritanie, cependant, le caractère raciste de ce phénomène d’exproppriation, ne fait aucun doute. En effet, ce sont les terres de Négro-mauritaniens qui sont arrachées au profit des Arabo-berbères avec la complicité de l’Etat. Jamais un oued, un vallon ou une palmeraie n’a été retiré de son propriétaire au profit d’un Noir en Mauritanie.

Mettre fin à ces conflits, hélas récurrents, demande une sérieuse réforme agraire sous-tendue par une réelle volonté politique. Il incombe à l’Etat de garantir un accès équitable à la terre de culture. Cette équité ne peut, cependant, pas se faire en ignorant le droit séculier des populations autochtones.

Si l’ordonance 83-127 du 5 Juin 1983 était noble par ces objectifs; elle a vite été détournée de sa mission première, pour assouvir des visées hégémoniques. Pour rappel, cette loi avait pour but de consolider la souveraineté de l’Etat sur ces terres, par conséquent lui donner le pouvoir juridique de permettre leur mise en valeur extensive et enfin éradiquer toutes les discriminations en garantissant l’égal accès à la propriété terrienne à touts les citoyens quelque soit leur rang social.

Cependant, l’application de la réforme s’est traduite, dans la plupart des cas, par une dépossession de la population noire au profit d’hommes d’affaires arabo-berbères. Dans ce cas et dans tant d’autres, tout acte régalien posé par l’Etat mauritanien est un pas de plus vers l’exclusion des Négro-mauritaniens.

La fréquence de ces pratiques d’usurpation de terres de culture appelle à une sérieuse concertation, de type “assises nationales” pour aboutir à une réforme équitable qui permettra à chaque mauritanien d’accéder à la terre sans léser les propriétaires historique.

Les FPC, à travers leur memorandum, proposent une réforme agraire à caractère national qui procéderait par des cercles concentriques. L’acces à la terre, d’abord, aux autochtones locaux, ensuite aux nationaux, enfin aux investisseurs étrangers dans la préservation des droits séculier des pasteurs, des pécheurs et des paysans.

En tout état de cause, les populations de la vallée sont plus que déterminées, à juste cause, de défendre la seule chose qui leur reste dans ce pays: la terre de leurs ancêtres.

La lutte continue

Abou Hamidou Sy

FPC/Amérique du Nord

Chinguitty : ouverture du festival des villes anciennes, le discours du Président de la République [Vidéo]

Chinguitty : ouverture du festival des villes anciennes, le discours du Président de la République [Vidéo]AMI – Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a souligné que le Festival des villes anciennes constitue l’expression forte de notre attachement à notre identité civilisationnelle et culturelle dans sa diversité et son exceptionnelle richesse et avec les valeurs de notre Sainte religion l’Islam, qui nous a unifié et est resté, à travers les âges, le fondement de notre unité et la forteresse imprenable qui nous protège face à tous les dangers.

Le Président de la République a, dans un discours prononcé à l’occasion de l’ouverture de la 9ème édition du festival des villes anciennes dans la cité de Chinguitty, indiqué que :

« la prise de la commémoration de la naissance du Saint Prophète Mohammed (Paix et Salut sur Lui) comme rendez- vous annuel pour célébrer nos villes anciennes, dénote du fait que la prospérité civilisationnelle et intellectuelle connue par ces cités, a vu le jour essentiellement en raison de l’attachement de nos Ulémas et de nos intellectuels à la Sunna du Prophète (PSL) dans sa pratique, dans son apprentissage et dans leur attachement aux valeurs de notre Sainte religion l’Islam qu’ils considèrent comme la seule référence de leur comportement et de tous les aspects de leur vie de tous les jours ».

Voici le texte intégral de ce discours :

«وصلى الله على أشرف المرسلين بسم الله الرحمن الرحيم

Monsieur le président de l’institution de l’opposition démocratique ;

Messieurs les ministres ;

Messieurs les membres du corps diplomatique et des institutions internationales agrées ;

Messieurs les élus ;

Messieurs les présidents des partis politiques ;

Mesdames et Messieurs les hôtes de la Mauritanie et les honorables hôtes de marque ;

Messieurs les Ulémas, hommes de lettres, intellectuels et artistes ;

Chers habitants de la ville de Chinguitty ;

Mesdames, Messieurs ;

Que la paix vous accompagne.

Je voudrais au début adresser à vous, habitants de Chinguitty tous mes remerciements pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité chinguittienne authentique, comme il me plait de vous présenter, et le faire à tous les mauritaniens, mes meilleurs vœux et mes sincères félicitations à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de l’élite de la création et du sceau des prophètes, Mohammed (PSL) qui est le porteur de la guidance et de la religion de la vérité, la religion de l’Islam et ses valeurs intemporelles.

La prise de la commémoration de la naissance du Saint Prophète Mohammed (Paix et Salut sur Lui) comme rendez- vous annuel pour célébrer nos villes anciennes souligne en fait que la prospérité civilisationnelle et intellectuelle connue par ces cités, a vu le jour essentiellement en raison de l’attachement de nos Ulémas et de nos intellectuels à la Sunna du Prophète (PSL) dans sa pratique, dans son apprentissage, et dans leur attachement aux valeurs de notre Sainte religion l’Islam qu’ils considèrent comme la seule référence dans leur comportement et dans tous les aspects de leur vie de tous les jours ».

Cela ressort clairement de l’histoire de cette ville, la ville de Chinguetti ; l’appartenance à cette cité, est devenue, en raison de son rayonnement intellectuel et de la réputation de ses Ulémas, une identité pour tous les Mauritaniens pendant des siècles avant la formation de notre État moderne mais aussi une vertu équivalent à intégrité, science et luxe et un passeport diplomatique de grande valeur apprécié et respecté partout dans le monde arabo- musulman.

Les populations de cette ville ont pu, grâce à leur savoir, à leur perspicacité et leur haute ambition, en faire, durant des époques successives, un minaret pour la science, un point de départ pour le pèlerinage, une forteresse pour le Jihad et un centre actif pour les échanges commerciaux.

Le Festival des villes anciennes, dont nous supervisons aujourd’hui la 9ème édition, représente une forte expression de notre attachement à notre identité civilisationnelle et culturelle dans sa diversité et son exceptionnelle richesse et avec les valeurs de notre Sainte religion, l’Islam qui nous a unifié et est resté, à travers les âges, le fondement de notre unité et la forteresse imprenable qui nous protège contre tous les dangers.

Le Festival vise fondamentalement à promouvoir le patrimoine scientifique de nos villes anciennes, préserver notre héritage culturel, le caractère architectural unique en son genre de ces cités et mettre à niveau les trésors de leur patrimoine en plus de l’appui à la production locale et aux activités génératrices de revenus à travers la création de nouvelles opportunités d’emplois.

Il constitue, par ailleurs, un élément majeur de la stratégie de développement global lancée par les pouvoirs publics pour favoriser, dans ces villes, les facteurs de la croissance et du développement en assurant leur désenclavement, en modernisant leurs infrastructures de base et en en faisant des zones touristiques porteuses.

Le Festival est, en même temps, une occasion pour revivifier notre patrimoine intellectuel et nos arts populaires ainsi que nos traditions authentiques à travers une série d’activités consacrées au patrimoine et de rencontres intellectuelles et scientifiques.

Nous sommes déterminés à réaliser ces objectifs et à faire en sorte que le Festival ne se transforme pas en une cérémonie dont les effets s’estompent après la fin de ses manifestations. C’est pourquoi, le gouvernement oeuvrera à ce que les éditions du Festival soient des opportunités pour évaluer la situation générale de ces villes et décider les mesures visant à améliorer cette situation et à relever le niveau du festival.

Enfin, je déclare – à la barakatillah – l’ouverture de la 9ème édition du festival des villes anciennes dans la cité historique de Chinguitty, en enouvelant les remerciements à tous, habitants et hôtes et leur souhaitant plein succès.

Je vous remercie.

والسلام عليكم ورحمة الله وبركاته”.

AMI