La CVE, une escroquerie politique. Suite 1
Abdoulaye Djimmé Diaw – Mise au point.
La situation faite à la communauté noire de Mauritanie depuis les années 80, principalement, n’a laissé personne indifférent de quel que bord que l’on se situe dans l’échiquier politique.
Et c’est parce que tout le monde s’y intéresse que chacun propose sa vision, ses solutions et c’est à ce niveau que les nuances, voire les divergences apparaissent.
Donc, la cause est commune et a toujours interpellé chacun de nous. D’aucuns se sont investis plus que d’autres. Pendant que les premiers sacrifiaient tout, y compris leur vie, les seconds scrutaient d’autres horizons. Tout le monde n’est pas pétri au même moule et la nature humaine est diverse et variée.
Durant ces 50 dernières années, les contextes et les situations ont évolué suscitant désolation, déception et même espoir selon les moments.
L’élection présidentielle de 2019 est intervenue au moment où le sentiment d’exclusions des noirs était à son maximum, et ce ,dans toutes les catégories, sentiment alimenté par les dix années de pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz.
C’est cela qui explique la naissance, unanimement souhaitée, de la CVE comme creuset ou réceptacle de toutes les volontés et aspirations à une meilleure prise en compte de la situation de marginalisation des noirs par le pouvoir en place et son système.
Se joignirent à la CVE des partis politiques, des OSC, des personnalités indépendantes, la diaspora, qui ont tous en partage le soucis de faire évoluer la situation dans le bon sens.
C’est cela le socle commun qui a fait de la CVE un bien commun qui appartient à divers plans de la communauté, principalement haalpulaar. La CVE devient ainsi un dénominateur commun du rejet de la situation qui est faite aux noirs par le pouvoir politique. C’est cela qui explique son succès et même l’engouement à son endroit..
A ce niveau, il n’y a pas de dissonance dans cette phase conceptuelle et tout le monde a répondu présent et chacun à sa manière.
Pour cette cause et pour l’objectif, il fallait un candidat suffisamment représentatif et symbolique répondant au mieux aux critères définis. La lutte politique en Mauritanie, notamment dans la communauté noire et principalement haalpulaar, a ses figures qui ont accompagné la cause à travers ces 50 dernières années.
Ces figures symboliques, pour la cause, ont payé de leurs vies, de leurs libertés, de leurs carrières, de leurs familles , etc….. ils ont subi humiliation, misère, maladie, pauvreté et d’autres privations de toutes sortes et de toutes natures. Ils ont, sans le rechercher, acquis leurs galons de symbole par leur courage, leur témérité et leur engagement sans faille et sans ombres. Sil y a à trouver un candidat symbolique, c’est bien dans cette race qu’il faut rechercher pour être juste avec nous mêmes !
Au début, la CVE s’était engagée dans la voie de la transparence en déterminant des critères plus ou moins objectifs pour le choix du candidat.
Ce processus de transparence a été vicié et même biaisé par des choix et des manœuvres pour asseoir un choix préalable. L’objectivité a été abandonnée au profit de manœuvres pour imposer un choix. Dans mes oreilles, résonnent encore les protestations véhémentes de certains membres de l’assemblée. Nous en payons aujourd’hui les conséquences.
Le disant, je n’attaque personne. Je dénonce simplement des attitudes et des comportements qui n’avaient pas lieu d’être. Au lieu d’être à la manœuvre, certains devaient refuser et dénoncer cette mascarade pour assurer à la CVE une légitimité et une longévité et la du même coup la mettre hors de critiques et de dissensions, tant il est vrai, qu’en politique aussi, tout se paie tôt ou tard.
Aujourd’hui, c’est la communauté qui voit son unité menacée, quel que par ailleurs ce que je pense de cette unité.
Par Abdoulaye Djimmé Diaw
cridem