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Division au sein de la CVE : Le ver était-il dans le fruit ?
Visant a priori à soutenir un même candidat à la dernière présidentielle et essentiellement formée de partis politiques à leadership négro-africain, la coalition Vivre ensemble (CVE) vient de connaître l’épilogue de dissensions apparues au cours du mois d’Octobre. Ses nombreux militants et sympathisants s’interrogeaient sur les perspectives d’avenir de ce regroupement de circonstances. Et les voilà désagréablement surpris d’apprendre qu’il a fini par perdre une partie de son âme. Après un long silence et de longues discussions, l’AJD/MR d’Ibrahima Moctar Sarr, les Forces Progressistes du changement (FPC) de Samba Thiam et le Mouvement Touche pas à Ma Nationalité (MTPN) présidé par le docteur Alassane Dia ont en effet décidé de claquer la porte de la CVE. Le MPR, le PLEIJ, Arc- en-ciel, le FRUD, le FP, UNDD, Kawtal et diverses personnalités ont opté, rapporte Kane Hamidou Baba, pour «Â un saut qualitatif, en mettant en place une nouvelle CVE dotée d’une charte et des instances ». Même si ce groupe refuse de parler de parti politique, cela y ressemble fortement. Pour preuve, l’annonce d’une prochaine campagne d’implantation dans le pays.
Comment en est-on arrivé là ?
La fondation de la première CVE, quelques mois avant la présidentielle, répondait à un appel pressant de la base des partis politiques à leadership négro-africain dont les leaders se voyaient reprocher un égoïsme synonyme d’émiettement des forces. Et les militants de rappeler, pour preuve, les résultats des dernières municipales, législatives et régionales dont Arc-en-ciel, AJD et MPR étaient sortis fortement laminés. Comme, du reste, de nombreux autres partis désormais condamnés à disparaître, faute d’avoir obtenu, aux termes même de la loi, «Â 1% des suffrages, après à deux élections locales successives ». Dangereusement dispersés, les partis négro-africains voyaient alors en quelque sorte l’occasion de se rattraper avec la présidentielle : ainsi fut conçue la CVE. Si son accouchement se déroula sans problème, le choix de son candidat laissa par contre un malaise dans les rangs. D’abord parce que les critères de sélection préalablement retenus ne furent pas respectés, obligeant le conclave tenu chez Anne Amadou Baba Ly à organiser comme une «Â primaire »Â entre Kane Hamidou Baba et Samba Thiam. Le second apparaissait le « candidat favori » mais ce fut le premier qui l’emporta et devint ainsi le candidat de la CVE à la présidentielle. La campagne aura subi les conséquences de ce premier accroc. L’AJD et les FPC se virent accusés, par certains proches de KHB, de traîner les pieds. Un des présidents des autres partis nous dit alors, en off, que ceux-là leur mettaient des «Â bâtons dans les roues », tandis qu’en face, on accuse certains de jouer le jeu du pouvoir, n’hésitant à parler de «Â coup de force » pour « imposer le président du MPR ».
Mission commandée ?
Et, pour cause, la présence, à l’assemblée générale de désignation du candidat, d’un conseiller à la présidence de la République. L’homme aurait avoué plus tard qu’il avait mission d’aider la CVE à trouver un candidat. Mais pourquoi et par qui ce conseiller d’Ould Abdel Aziz avait-il été invité ? S’en suivit un intense débat sur les réseaux sociaux, jetant le discrédit sur la CVE et la crédibilité de son choix. Prélude à une remarquable discrétion, durant la campagne, des chefs de partis qui avaient émis de grosses réserves sur ce qui s’est passé chez Anne Amadou Baba Ly. Mais au final, la CVE s’en sortit bien, avec près de 9% des suffrages obtenus par KHB. Le malaise persistait cependant. Ses racines semblent beaucoup plus profondes qu’un désaccord conjoncturel. En ceci que les uns et les autres n’ont ni la même vision de la Mauritanie, ni le même parcours politique, ni le même militantisme. Et de s’accuser mutuellement : les uns d’extrémisme, les autres de mollesse, voire connivence avec le pouvoir. La représentativité de la CVE était aussi en cause. On indexait un communautarisme que révèlerait la surreprésentation de la composante pulaar dont une importante partie des cadres militent dans le principal parti de la majorité présidentielle, l’UPR ; l’UFP en ayant aussi sa part. Certes ceux-ci ont été presque tous laminés en leur fief par le candidat de la CVE, tant la demande de la base était forte. Bien que ces cadres négro-africains aient repris publiquement les revendications jusqu’ici portées par l’AJD, les FPC, les FLAM et le PLEJ – la «Â bande des 4 » qualifiés d’extrémistes – ceux-là n’ont eu qu’à constater les dégâts face à l’espèce de déferlante contestataire. Beaucoup se sont employés à saper les rangs de la CVE. En vain. Et l’hémorragie ne s’arrêtait pas là, puisque nombre d’électeurs choisirent de soutenir Biram Dah Abeid, reconnaissant en lui leur porte-drapeau, seul réel défenseur de leurs revendications. Les autres composantes négro-africaines, comme les Soninkés et les Wolofs, étaient peu présentes au sein de la coalition. Ne parlons pas la composante maure, juste suggérée par le Front Populaire de Ch’Bih.
Tension aiguisée
Enfin, si la diaspora a joué un rôle important dans la campagne et dans la mobilisation des militants au profit de la CVE, nombre de ses messages relayés par les réseaux sociaux ont surtout aiguisé la tension intercommunautaire. Des appels à la casse et à la violence ont été propagés sur la Toile, au final aimables prétextes aux forces armées et de sécurité pour mater les militants et sympathisants de la Coalition, dès le lendemain de la présidentielle du 22 juin. Plusieurs quartiers de Nouakchott furent placés sous un état de siège qui ne disait pas son nom. Dans la foulée, le président des FPC  était arrêté et interné au centre de détention des terroristes de Nouakchott. S’en suivit une forte campagne de dénigrement de la CVE dont les responsables seront traités, en vrac, d’« extrémistes »Â et de « communautaristes », alors que l’esprit de sa fondation est d’œuvrer pour une Mauritanie égalitaire, démocratique et équitable dans son développement.
Le départ de plusieurs de ses importants acteurs donne les coudées franches, aux soutiens de Kane Hamidou Baba, de poursuivre l’important travail abattu ces derniers mois, en mettant en place de nouvelles instances et en engageant une campagne d’implantation. Ce faisant, affirme l’ancien candidat à la présidentielle, la CVE nouvelle répond à l’appel de ses militants et sympathisants qui ont souhaité le maintien et le renforcement du mouvement initié. «Â Une bouée de sauvetage », commente un confère, «Â pour des partis sans plus de récépissé, depuis la débâcle des dernières élections locales et législatives »… Mais la division de la coalition initiale n’en est pas moins très mal vécue par les militants et sympathisants qui avaient cru trouver, en ce mouvement, un outil idéal pour rassembler les énergies au combat contre un système qui les marginalise chaque jour un peu plus depuis l’indépendance de la Mauritanie. Le pouvoir qui craint, par-dessus tout, l’union raciale des Noirs – Haratines et Négro-africains – a-t-il joué un rôle et le cas échéant, lequel, dans cette fracture de la CVE ? Suffira-t-elle à conjurer une remise en cause du système en place de plus en plus réclamée par les populations ?
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le calame
Une CVE nouvelle est née et s’apprête à lancer son implantation
Au cours d’une conférence de presse organisée, ce samedi 16 novembre 2019, à midi, à la CASE, la coalition vivre ensemble (CVE), nouvelle version a dévoilé ses nouvelles instances.
Première remarque, elle ne compte plus dans ses rangs ni l’Alliance pour la Justice et la démocratie, (AJD/MR) de Ibrahima Moctar Sarr, ni les forces progressistes du changement (FPC) de Samba Thiam, ni Touche pas à Ma nationalité de Dr. Dia Alassane. Des divergences, apparues depuis bien longtemps, il faut le souligner, les ont amenés à quitter le navire. Chose prévisible depuis octobre dernier quand des communiqués contradictoires sur les perspectives d’avenir de la CVE ont inondé la presse et les réseaux sociaux. L’AJD et les FPC penchaient, eux, pour une plateforme et non un cadre « rigide » ou un « parti politique ». Même s’ils ont choisi de quitter la CVE, annonce Dr Kane Hamidou Baba, président de ce regroupement, « nous ne fermons la porte à personne et la CVE reste ouverte à tous les partis politiques, mouvements, associations ou personnalités, de tous les bords politiques, soucieux de l’avenir d’une Mauritanie, de son unité nationale, de l’ancrage de la démocratie et des programmes de développement économique et social dans l’équité. » Et Dr Kane de préciser qu’en mettant en place une nouvelle CVE, ses responsables répondent à l’appel des populations qui ont exprimé leur volonté de voir la Coalition se poursuivre, se consolider et se renforcer afin de répondre à leurs aspirations.
La CVE nouvelle est constituée désormais du MPR, du FRUD, du FP, d’Arc en Ciel, du PlEJ, des FLAM, de Kawtal, d’un groupe de réflexion, des personnalités et de l’UNDD. Elle s’est dotée de trois organes : le comité de pilotage qui oriente, suit et contrôle l’action de la Coalition, il est présidé par Bâ Mamadou Alassane ; une commission exécutive, organe de gestion politique et administrative, présidée par Dr. Kane Hamidou Baba et d’un comité des sages chargé du fonctionnement apaisé de tous les organes. L’adhésion à la CVE est ouverte à tous les partis politiques, associations de la société civile ou des indépendants organisés. Le nouveau bureau comprend au total 17 personnes.
Après avoir répondu aux questions des journalistes sur le départ de l’AJD, des FPC et de TPMN, sur la pétition en cours des jeunes de cette dernière organisation invitant à revenir sur les raisons qui ont conduit à la création de la CVE afin d’éviter la scission, sur sa rencontre avec le président Ghazwani, Kane Hamidou Baba s’est dit convaincu que la voie suivie par lui et ses amis de la nouvelle CVE est la meilleure pour ses militants, sympathisants mais aussi et surtout pour la Mauritanie entière et que le résultat du travail d’implantation qui va démarrer aussitôt après la conférence de presse le prouvera amplement.
Prenant la parole à cette occasion, le président du front national, (FP) Ch’bih Cheik Melainine a affirmé que cette CVE est une chance pour la Mauritanie, il a appelé tous les mauritaniens à y adhérer parce qu’elle offre l’occasion de renforcer l’unité nationale, de bannir les exclusions…
LE CALAME
« La CVE met en place ses nouvelles instances »
CVE – La Coalition Vivre Ensemble (CVE) a tenu une conférence de presse animée par son président, Dr KANE Hamidou Baba, ce samedi 16 Novembre 2019 à a salle polyvalente de la CASE.
L’événement a enregistré la présence massive des sympathisants de la CVE et de nombreux journalistes de la presse nationale et internationale.
Voici dans son intégralité la teneur du communiqué ayant sanctionné cette conférence de presse.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Fidèle à sa plateforme du 06 avril 2019 et aux conclusions ayant clôturé quatre mois de discussions et de propositions dont l’impérieuse nécessité de maintenir, de renforcer et de consolider la Coalition Vivre Ensemble (CVE), celle-ci s’engage à mettre en œuvre sa charte tenant compte de ses objectifs, son domaine de compétences, ses structures et leur mode de fonctionnement.
La CVE se veut un cadre d’échanges, de réflexions, de propositions et d’actions regroupant des partis politiques, des organisations de la société civile et des personnalités indépendantes, organisées ou pas, mais tous soucieux du renforcement de l’unité nationale, de l’ancrage de la démocratie et des programmes de développement économique et social dans l’équité.
C’est pourquoi, il a été confié à la CVE des domaines exclusifs, dont la question du dialogue politique et la gestion de toute consultation électorale. Pour ce faire, la CVE s’est dotée de trois organes dont un Comité de pilotage qui oriente, suit et contrôle l’action de la CVE ; une Commission Exécutive qui est l’organe de gestion politique et administrative ; ainsi qu’un Comité des sages, chargé du fonctionnement apaisé de tous les organes de la CVE.
L’adhésion à la CVE se fait de deux manières : (i) elle est ouverte à toute structure partageant ses valeurs (partis politiques, Organisations de la Société civile, Indépendants organisés), et dont l’admission ouvre la possibilité d’être membre du comité de pilotage ; et (ii) elle est également ouverte à toute personne désirant y adhérer sous réserve de se conformer aux conditions requises pour acquérir sa qualité d’adhérent.
Les organes dirigeants de la CVE sont composés comme suit :
Président du Comité de pilotage : Mamadou Alassane BA
Vice-Président : Tijane KOITA
Président de la CVE, Président de la Commission Exécutive : Hamidou Baba KANE
1er Vice-Président : Chbih Cheikh Malainine
2ème Vice-Président : Amadou Tidjane DIOP
Chargé de mission : Alassane Hamady Soma BA dit BALAS
Porte-parole : Mohamed Mahmoud TOLBA
Porte-parole : Djiby BA dit Guélongal
Commission Chargée du Développement, Président : El hadj Oumar TALL
Commission Chargée des Relations Extérieures, Président : Djiby SOW
Commission Chargée de la Diaspora, Président : Ousmane Amadou ANNE
Commission chargée de l’Education et des Affaires culturelles, Président : Aboubakry Souleimane BA
Commission chargée de la Santé, Présidente : Djeynaba DIABIRA
Commission chargée des Finances, Président, Président : Hadrami Mohamed VEIDAR
Commission chargée des Droits de l’Homme, Présidente : Mariam SIDIBE
Commission chargée de l’Action Sociale et de la Solidarité, Présidente : Binta KANE
Commission Chargée de la Communication, Président : Rachid LY
Commission chargée de l’organisation, Président : Moussa Dia
Fait à Nouakchott, le 16 Novembre 2019
Commission communication de la CVE
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CRIDEM
TPMN au Palais des Nations de Genève pour participer à une conférence-débat sur le thème “No birth registration, no rights”
Touche pas à ma nationalité a eu l’honneur de participer à la conférence «Eradiquer le fléau des enfants fantômes – No birth registration, no rights », organisée au siège des Nations Unies à Genève, sous l’égide de l’ong Regards de femmes (RDF) et de l’Association du notariat francophone.
Cette conférence qui a vu la participation d’activistes des droits humains venus de différents horizons, notamment d’Afrique, a été rehaussée par la présence de nombreuses personnalités du système onusien et de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Les échanges ont permis au public présent de prendre conscience de l’ampleur du phénomène des enfants ne disposant pas des pièces d’état civil et n’ayant donc pas d’existence juridique dans leurs pays.
Ainsi, selon les chiffres de l’Unicef, près de 45 % des enfants africains de moins de cinq ne sont pas déclarés et ne disposent donc pas d’état civil. En Mauritanie, ils seraient près de 34%, selon des chiffres publiés par l’Unicef en 2015. Selon les mêmes chiffres, seuls 40 % des familles défavorisées ont réussi à déclarer leurs enfants à l’état civil.
TPMN s’est attaché à montrer que, au-delà du phénomène des enfants fantômes, l’état civil mauritanien a la particularité d’être sous-tendu par un enrôlement dont le caractère raciste et discriminatoire vis-à-vis de la composante noire du pays n’est plus à démontrer.
TPMN n’a pas manqué de s’appesantir sur cet enrôlement qu’il a toujours qualifié de génocide biométrique et sur son lot de conséquences en termes d’apatridie et d’exclusion du système éducatif, avant de plaider pour l’appui des organisations onusiennes et internationales représentées, en vue de la mise en place, par l’Etat mauritanien, d’un état civil accessibles à tous les enfants du pays.
Nouakchott, le 14 novembre 2019
La Cellule de Communication
le calame
« Voleurs d’âmes », mon livre. Par Pr ELY Mustapha
Pr ELY Mustapha – Un criminel peut tuer une fois.
Un gestionnaire public véreux, tue tous les jours.
Lorsqu’un individu ouvre le feu sur une foule faisant des dizaines de victimes, ou qu’un individu détourne le budget d’une structure publique, ou dilapide ses ressources, entrainant des milliers de victimes sur le court, le moyen et le long terme, le premier est un fou, le second est un gestionnaire public. Et tous les deux sont des criminels.
Lorsque des personnes se meurent dans les hôpitaux faute de soins, que des automobilistes trouvent la mort sur des routes mal conçues, que des ponts s’effondrent faisant des victimes, que des infrastructures mal conçues prennent des vies aux premières inondations …. Le responsable est unique : le gestionnaire public.
Un criminel peut tuer une fois, un gestionnaire public véreux, tue tous les jours
Lorsque le gestionnaire public détourne le budget de son département (santé, transport, équipement…) il est non seulement un délinquant financier, mais aussi un véritable criminel ; car bien plus que celui qui tue, une fois, à bout portant, le gestionnaire public fait, chaque jour, par son acte, des milliers de victimes. Il est alors couvert par une impunité que lui assure souvent la technicité de sa gestion. Et l’impunité lui assurant le statut de serial killer, c’est un voleur d’âmes.
De tranches de vie
D’autre part, lorsqu’un fonctionnaire, payé sur les ressources publiques, n’assure pas l’emploi qui justifie son existence professionnelle (absence, fainéantise, congés indus, inefficacité, inefficience etc.), il est assimilable à un être qui se nourrit de la vie des autres.
En effet comme, nous le montrons dans ce livre, toute allocation de ressources publiques prend son origine dans la confiscation d’une vie. Le salaire de ce fonctionnaire, étant payé sur des recettes ordinaires, il provient principalement du prélèvement de l’impôt, or l’impôt n’est qu’une ponction sur un revenu issu d’un travail auquel le contribuable a consacré une tranche de sa vie.
L’impôt n’est rien d’autre que des tranches de vie. Le fonctionnaire est payé sur des tranches de vie. C’est autant dire la sacralité de l’emploi qu’il occupe et l’importance du travail qu’il doit réaliser. C’est la raison pour laquelle la rigueur est de mise et l’inexécution du travail public revêt une telle gravité.
La Fonction publique fonctionne sur la saisie de tranches de vies de millions d’âmes. Et la consommation d’une vie en éteignant une autre correspond à la définition même du vampirisme. Vivre en prenant la vie des autres. Le fonctionnaire, incapable, incompétent et improductif est tout autant qu’un gestionnaire public, un voleur d’âmes.
Nous développons, dans ce livre, une approche nouvelle qui permet d’appréhender l’acte de gestion publique, sous un éclairage plus à même de livrer sa véritable nature et son impact sur la vie humaine. Un acte que l’on devrait soumettre, non seulement à une simple appréciation financière de sa régularité (juridique) ou opportunité (économique), mais à une analyse de la responsabilité pénale spéciale qui devrait être présente à toutes les étapes du processus de la dépense publique et de la gestion des allocations budgétaires (ordinaires ou en capital/de fonctionnement ou d’investissement).
Ainsi nous abordons et critiquons les concepts de « faute de gestion », « de responsabilité budgétaire », de « gestion budgétaire », de « gestion comptable », du régime « statutaire et réglementaire » du fonctionnaire public, du « fonctionnariat à vie », du « corporatisme dans la fonction publique », du « copinage des promotions énarques » , « du management public introuvable », « du forfait du politique » , de l’ignorance des « processus financiers » par le juge pénal, de l’absence d’un « droit pénal spécial » à la répression des délits et crimes de gestion des finances publiques , de la nécessité de « juridictions spécialisées de juges experts en finances publiques », « de la révision des peines des délits et crimes » pour s’adapter à l’évolution de la criminalité financière publique, de l’édiction « d’un code de procédures pénales spéciales » pour l’investigation, la preuve et l’inculpation des criminels, eut égard à la technicité de la matière et aux moyens mis en œuvre, de « l’inefficacité des contrôles a priori, concomitant et a posteriori des finances publiques », de l’IGF, de l’IGE, de la Cour des comptes et des structures de contrôles et d’inspections départementales et sectorielles, de « l’inefficience des contrôles politiques » et notamment le contrôle de l’action gouvernementale par le Parlement , de la « complicité » tribale et clanique pour le maintien de l’impunité , de la « solidarité » du fonctionnariat mafieux au sein des structures de l’Etat, du « silence » des Partenaires économiques et financiers (PTF) face à la gestion calamiteuse des ressources publiques, « la complaisance » des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, quant à la destination des ressources publiques empruntées et à leur gestion manifestement frauduleuse, la « mainmise » des ONG internationales, sur le pouvoir décisionnel et de gestion effective des ressources publiques et la manipulation des gestionnaires publics, etc.
Nous démontons le processus de la dépense publique, et ses modes d’allocation et de gestion pour situer aux différents niveaux de la gestion publique, les responsabilités et leur nature. Les voleurs d’âmes bénéficiant, en effet, d’une légalité et d’une légitimité financière qui couvrent leurs forfaits dans les méandres des procédures budgétaires et comptables. La mauvaise gestion, autant que celle concertée, est aussi criminelle que la malversation financière. Et à ce niveau, le gestionnaire public, véreux, fait bien plus de victimes que le criminel de droit commun.
La nouvelle approche que nous préconisons, vise à centrer les finances publiques, notamment celles des entités publiques (Etat, collectivités publiques, établissements publics), non pas sur « l’avoir » mais sur « l’être » pour montrer que la matérialité même des finances publiques, que représente cet avoir, soit les deniers publics, est en fait fictive et que cet avoir n’est rien d’autres que des âmes confisquées à travers la confiscation de la vie des individus, agents économiques.
L’aune d’évaluation et de mesure des finances publiques, ne sera plus l’unité monétaire mais l’unité de vie. Cette dernière n’est que traduite en unités monétaires et prélevée d’autorité.
Cette approche des finances publiques les place dans une autre sphère d’analyse qui va accentuer leur dimension humaine et faire apparaitre davantage (et de façon dramatique) comment leur gestion relève de la gestion des âmes humaines, bien plus que du simple maniement de deniers. Et donc, conséquemment, la mauvaise gestion des finances publiques (détournement de biens publics, concussion, malversation, corruption etc.) constitue non seulement un acte répréhensible et sanctionnable financièrement, mais davantage un acte qui porte atteinte à la vie des personnes. Ainsi un détournement de deniers publics n’est en fait rien d’autre que le détournement de tranches de vie et donc une confiscation du souffle de vie, de l’âme du contribuable.
Cette relation entre la contribution aux ressources publiques et la vie du contribuable porte la gestion des finances publiques à un niveau de répression bien plus élevé que celui préconisé par le droit financier ou par le droit pénal général à travers ses dispositions répressives du maniement des deniers publics. La législation sur la criminalité financière publique doit, en tous points, être revue pour y introduire une répression assimilable à celle relative aux crimes de sang, aux séquestrations et à tous les actes portant atteinte de façon directe ou indirectes à la vie des personnes.
La liaison deniers publics/vies humaines, démontre que toute infraction à la gestion et au maniement des deniers publics est une vampirisation du contribuable. Le vol des âmes.
Tel est le sens de mon livre, qui, je l’espère, contribuera par les solutions qu’il propose à rendre justice aux âmes que l’on sacrifie, encore aujourd’hui, sur l’autel de la gestion publique, ou au moins à permettre à celles parties en souffrance de reposer en paix.
Pr ELY Mustapha
Note : Ce livre étant publié à compte d’auteur, il peut être commandé sur le lien suivant :
https://forms.gle/cmHqW9fLhfz7aSsz7
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