Monthly Archives: October 2019
lettre de Abdoulaye Bathily à Alpha Condé
Merci beaucoup ! Le peuple de Guinee a trop souffert , trop de sang , de larmes , de déplacements forcés , trop de citoyens ont subi un séjour carcéral pour des raisons politiques qui auraient dû être évitées depuis toujours . Cette tragedie vous pouvez y mettre un terme aujourd’hui même en annonçant le retrait de ce projet de nouvelle Constitution en faveur d une concertation nationale sur la base d un engagement sollennel à ne pas briguer un troisième mandat . Une telle décision vous grandirait , vous donnerait une place exceptionnelle dans l histoire de la Guinée martyre . L Afrique vous serez reconnaissante en cette période particulièrement décisive pour l avenir de nos peuples pour lesquels vous ,nous et d autres camarades se sont engagés depuis plus de cinq décennies . C est à mon avis la meilleure voie pour une transition apaisée et durable
. Sentiments fraternels renouvelés
Abdoulaye Bathily
SI ET SEULEMENT SI ELY SAVAIT…. Langues nationales: 5 arguments pour en finir avec l’idéologie d’Ely Mustapha
LE MATHÉMATICIEN DR MOUHAMADOU SY REMET PROFESSEUR ELY SUR LES X.
SI ET SEULEMENT SI ELY SAVAIT…. Langues nationales: 5 arguments pour en finir avec l’idéologie d’Ely Mustapha
Ceci est une note qu’il m’a semblé nécessaire d’écrire à la suite d’une lecture de l’article tout récent du Pr Ely Mustapha à propos de la transcription des langues mauritaniennes non arabes, à savoir le Bambara, le Pulaar, le Soninké et le Wolof. Pour être exact, je préciserais que le Bambara n’a pas été discuté par l’auteur; mais je crois que si inclure cette langue avait traversé l’esprit de ce dernier, elle subirait certainement le même sort que celui infligé à ses sœurs.Je vais tenter de souscrire à la brièveté minimale permise par l’argumentation que je m’apprête à dérouler, et proposer donc au lecteur quelques points à l’intérieur desquels je ne manquerai pas de reprendre et discuter certaines idées véhiculées par l’auteur; dans certains cas je quantifierai la teneur en erreur de celles-ci. Voici donc des arguments qui montrent, avec le plus de clarté qu’il m’a été possible de donner, combien le contenu de l’article de Ely Mustapha va à l’encontre des faits et combien absurde est son idée de transcrire les dites langues en caractères arabes plutôt que de continuer à utiliser le système latin qui, pour lui, est un échec total.
1- Argument utilitaire: Tout d’abord, j’ai besoin que Ely Mustapha soit d’accord que les lettres, comme éléments de base d’une langue, existent indépendamment du système alphabétique utilisé pour transcrire cette langue. Ainsi, même si on avait pas d’écriture pour le Français, rien qu’en ralentissant son expression orale en disant “MOUTON”, on arrivera à distinguer les syllabes, et enfin à isolé les éléments incassables que sont les lettres. Et pour cela, on n’a pas utiliser une représentation écrite, mais juste une expression orale naturelle. Ce qui justifie bien le caractère indépendant des lettres vis à vis du système alphabétique. Si aujourd’hui le Français adopte un autre système alphabétique, cela ne changerait en rien l’existence de la lettre “A” bien qu’elle sera écrite différemment suivant le goût du nouveau système, tout comme si Ely Mustapha décide de changer de prénom, ce ne sera pas pour autant qu’il en perdra une jambe ou poussera un troisième œil: la nature du professeur ne dépend pas du choix du prénom qu’il porte, il sera d’accord du même rapport d’indépendance chez les langues et leurs transcriptions. Ayant compris ce fait, la question devient donc quelle transcription pour telle langue. Prenons le cas du Pulaar; une langue que je connais bien (je crois qu’un bon connaisseur des autres langues visées pourra faire une même analyse). Le Pulaar compte 31 sons primordiaux correspondant à l’idée qu’on a construite de la lettre. Si on veut voir, du point de vue utilitaire, lequel des systèmes arabe ou latin est plus indiqué pour servir de base à sa transcription, la meilleure façon de le faire est de déterminer la masse des lettres Pulaar dont les sons sont déjà représentés dans chacun des systèmes choisi. Dans l’alphabet latin de base, on trouve 22 sons fondamentaux du Pulaar (lettres) (a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, r, s, t, u, w, y). Cela fait 70.97% des lettres du Pulaar. Dans l’alphabet arabe, on en trouve 16 (a, b, t, j, h, d, r, s, dh, f, k, l, m, n, w, y); ce qui fait 51.61% des sons fondamentaux du Pulaar. Rien qu’à ce niveau, l’intérêt du Pulaar est assez clair: de l’arabe et du latin, le choix est vite fait. Mais revenons un peu à l’analyse, car ce n’est pas tout! Imaginez un instant une langue qu’on va appeler A ayant juste 5 lettres (ou sons fondamentaux) et les partagent toutes avec avec le Pulaar, et une autre appelée B ayant 25 lettres mais en partagent seulement 5 avec le Pulaar. Laquelle des deux partage le plus avec le Pulaar? Certains pourront imaginer qu’elles sont à égalité vis à vis du Pulaar, mais il n’en est pas ainsi. En effet, c’est la langue A, bien que partageant le même nombre de lettres avec le Pulaar que la B, qui partage le plus! On s’en rend compte quand on se met former des mots dans les deux langues A et B. Dans A, on aura que des mots dont le son est Pulaar-compatible, et ce par la constitution au niveau fondamental de A, tandis que dans B les 5 lettres partagées ont toutes les chances d’être diluées dans les 20 autres, et donc la formation des mots tendra à affaiblir le rapport initial entre B et Pulaar. Ce qui fait que dans la comparaison, ce ne sera pas seulement les quantités partagées qui doivent intervenir mais aussi les masses initiales des langues de comparaison doivent entrer en jeu, tel que expliqué ci-dessus. En concret, il faut un coefficient qui modélise cela, et il n’y a pas mieux que le rapport entre ces deux masses initiales pour former ce coefficient. Ainsi, vu que les lettres arabes sont au nombre de 28 et celles latines au nombre de 26, pour mettre l’équité dans l’étude il faut multiplier la ‘parenté’ Pulaar-Latin par 28/26 (environ 1.0769) et obtenir un taux de 76.429% pour Pulaar-Latin contre les 51.61% pour Pulaar-Arabe. Donc, environ 25% de différence effective en faveur du Latin. Ceci est évidemment appelé à s’amplifier dans la formation des mots.
2- Argument pragmatique: La diaspora issue des communautés locutrices des langues visées par Mustapha est plus nombreuse dans des pays utilisateurs du système latin (Pays francophones ou anglophones africains, France, Angleterre, Espagne, Italie, USA, Belgique, Canada) pour des raisons qu’on sait tous. Leurs descendants utilisent ce système. Donc il sera beaucoup plus simple pour eux d’aller à la recherche des 23.6% restants, en lisant Pulaar en lettres latines, que le contexte leur fournit souvent gratuitement. Tandis que le peu d’enfants de la diaspora des dites communautés présente dans les pays utilisateurs du système arabe, quand bien même auront la maîtrise de l’arabe, auront bien du mal à combler les 48.4% manquantes, trop importantes pour que le contexte suffise à les leurs suggérer. Et de toute façon, ceux-ci sont minoritaires et risquent bien de savoir déjà s’exprimer en Français pour des raisons que l’on connait. Ensuite, être transcrite en caractères latins, pour une langue, c’est tisser une parenté avec les langues les plus puissantes du monde telles que l’Anglais, l’Espagnol, le Français etc… et partager 76% de ses fondements avec celles-ci est un avantage dans leur apprentissage, et pour rien une langue telle que le Pulaar (et ses sœurs visées) ne renoncera à une telle position. Elle va plutôt l’exploiter jusqu’à la dernière graine d’énergie.
3- Argument culturel: Contrairement à ce que prétend Ely Mustapha, le système latin n’a pas été un échec, au contraire! Il faut tout ignorer du processus de la transcription de ces langues et l’histoire des combats culturels menés, pour tenir ces propos. La littérature en Pulaar s’est beaucoup développée dans cette transcription. Une production de qualité s’est mise en place, les éditions Binndi e Jande, les éditions ARED, les éditions Papyrus Afrique sont des exemples de plateformes qui ont servi de trait d’union entre les écrivains et penseurs comme Yero Doro Diallo, Murtudo Diop, Aboubacry Moussa Lam pour ne citer qu’eux et les locuteurs qui ne se lassent pas de s’abreuver de toute cette production littéraire. Des livres de tout genre, Histoire, art, littérature, Sciences foisonnent aujourd’hui, et dans les coins de rue de Dakar, de Bamako, de Conakry ou de Nouakchott, il suffirait d’ouvrir les yeux pour observer des transactions dont l’objet à troquer est un livre écrit dans une de ces langues. Je ne citerai pas ces mensuelles qui sortent en Pulaar à Nouakchott, ni les nombreuses classes qui utilisent cette transcription pour apprendre et maîtriser ces langues, ni l’entrée depuis deux décennies presque des lettres pulaar (‘extra-latines’) dans le numérique. On peut se procurer des claviers en Pulaar, on peut écrire le Pulaar sur toutes les plateformes numériques.
4- Argument géographique Il faut savoir que ces langues, en particulier le Pulaar, sont transfrontalières. Elles sont présentes dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest et pour certaines, dans quelques pays de l’Afrique centrale; cohabitant avec d’autres langues. Ces pays peuvent se servir du même argument pour vouloir transcrire les langues présentes sur leurs territoires dans un seul système, cela risque fort de ne pas être le système arabe, alors Pr Ely Mustapha, irez-vous jusqu’à vouloir que le Pulaar soit écrite à la rive gauche du Sénégal différemment qu’à la rive droite? D’ailleurs, proposerez-vous aux maures Sénégalais d’écrire en caractères latins pour les mêmes soucis de standardisation?
5- Argument administratif: Toute la littérature citée plus haut et qui est disponible dans ces langues, devra donc disparaître ou être traduite (ce qui nous retarderait beaucoup) alors que beaucoup de nouvelles œuvres sont à faire. Ceci n’est pas envisageable. L’ACALAN (Académie africaine des langues) est une institution de l’OUA qui reconnait et adopte ces caractères.
Dr Mouhamadou Sy University of Virginia
Les langues nationales en alphabet arabe: facteur d’unité nationale. Par Pr ELY Mustapha
Pr ELY Mustapha – Tout moyen (ou toute idée) qui permettrait de rapprocher les mauritaniens et d’éponger les clivages tribaux, ethniques et raciaux ainsi que les barrières linguistiques et socio-économiques se doit d’être révélé et discuté. Cet article en tire son essence.
Ainsi, dans une optique de rapprochement de la communauté nationale maure et négro-africaine de notre pays, la transcription des langues nationales en alphabet arabe permettrait d’apporter les bénéfices suivants :
– Un même alphabet de base arabe sera enseigné à tous dès le primaire.
– L’apprentissage de l’arabe sera plus accessible en lecture et en écriture aux enfants négro-africains.
– L’apprentissage des langues nationales utilisant l’alphabet arabe sera plus accessible en lecture et en écriture aux enfants maures.
– Le partage d’un même alphabet de base facilitera la diffusion, l’édition et la vulgarisation de l’arabe et des langues nationales
– L’accès à travers un même alphabet de toutes les communautés maures et négro-africaines aux sources écrites de leur religion commune, l’islam et son apprentissage.
La phonétique des langues nationales (Poular/Wolof/Soninké…) demandant un lettrage supplémentaire pour traduire cette phonétique, cela fut réalisé pour l’alphabet arabe pour l’écriture des langues africaines en arabe (voir plus loin dans cet article, « l’Ajmi ») .
Jusque-là, les langues africaines sont pour la plupart écrites en semblant de lettres latines mais cela fut un échec total dont les raisons résident dans la « phonétisation » de l’alphabet devant permettre la transcription de ces langues ce qui a mis en échec à une véritable transcription latine de ces langues.
Cette transcription phonétique a mis en échec toute possibilité d’édition ou de publication des écrits en ces langues car l’alphabet supposé être latin, qui n’en était pas véritablement. Et cela à cause de l’introduction et de l’invention de lettres nouvelles devant rendre compte de la phonétique des langues africaines. La littérature mondiale ne foisonne pas d’ouvrages écrits en langues africaines et les maisons d’édition n’en publient pas des centaines.
Alors pourquoi continuer à écrire nos langues nationales en alphabet latin hybride « phonétisé », alors que nous pourrions utiliser l’alphabet arabe ?
En effet, qu’on le veuille ou non la transcription des langues africaines en Alphabet latin hybride phonétisé est un échec. Les spécialistes sont unanimes à ce sujet et cet échec est originel puisqu’il prend sa source dans la façon avec laquelle l’alphabet utilisé par les langues nationales a été conçu pour justement les transcrire.
« Ces alphabets, écrit un spécialiste, ont été conçus par des personnes ayant une triple caractéristique :
– C’étaient des spécialistes de linguistique, qui utilisaient systématiquement l’alphabet phonétique international pour transcrire les langues africaines, comme on leur avait appris durant leur cursus universitaire. Alors que cet alphabet a été conçu pour faire des recherches de phonétique et non pour créer des alphabets. Le résultat est que la majorité des langues africaines des pays francophones sont écrites avec des caractères phonétiques spéciaux qui sont absents de la plupart des polices de caractères en usage chez les imprimeurs et sur Internet.
– Ces linguistes étaient généralement dénués de tout sens pratique. Ils ne connaissaient rien aux techniques de la presse, de l’édition et de l’imprimerie, et ils s’imaginaient que les industriels allaient construire du matériel d’impression conforme à leurs désirs et leurs directives.
– C’étaient souvent des nationalistes culturels qui voulaient totalement rompre avec l’influence française, et qui donc ne se posaient pas le problème de la coexistence du français et des langues africaines (paradoxalement, ils furent soutenus par certains milieux politiques qui voulaient entraver l’usage écrit des langues africaines et les cantonner dans le simple domaine de la recherche universitaire).
Le résultat est que le système graphique conçu pour les langues africaines est parfois si éloigné du français, qu’un bachelier est incapable de lire sa propre langue maternelle, qu’il n’arrive pas à reconnaître. »
Même l’UNESCO s’est découragée pour éditer en langues nationales phonétiquement latinisées.
« Les problèmes posés à l’édition par la graphie des langues africaines »
« (…)En 1995, l’Unesco a édité une Anthologie de la poésie d’Afrique au sud du Sahara où devaient figurer des poésies en de nombreuses langues africaines, avec la traduction en français. Or, que s’est-il passé ? Le service édition de l’Unesco a jugé qu’il était trop compliqué d’imprimer des textes en langues africaines à cause de la présence des caractères phonétiques. Seules les traductions en français ont donc été éditées. Conclusion : l’Unesco est incapable d’appliquer les décisions qu’elle a elle-même prises. » . L’UNESCO avait, proposé en 1980, « Alphabet africain de référence », mais sans succès.
L’histoire plaide en faveur de la transcription : un retour aux sources
Alors devant cette incapacité de l’alphabet latin à rendre compte de la richesse phonétique de nos langues nationales, l’alphabet arabe est un atout à envisager car il est riche, phonétisable à l’infini et surtout pour les raisons de cohésion, de rapprochement de nos communautés, citées plus haut. Et beaucoup plus que tout cela c’est un patrimoine national. Ainsi « le peul s’écrit en caractères arabes depuis au moins le XVIIIè siècle . »
Ainsi aujourd’hui encore « L’adjami (en arabe عجمي ʿaǰamī) est un ensemble d’alphabets dérivés de l’alphabet arabe, utilisés en Afrique. Ces alphabets ont été ou sont encore utilisés en Afrique de l’Ouest, pour l’écriture du haoussa, du peul, du wolof, du diola-fogny et de plusieurs langues mandingues comme le mandinka, le bambara et le dioula, et en Afrique de l’Est pour l’écriture du swahili ou du somali.
En Afrique de l’Ouest, une harmonisation a été organisée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco) au niveau international. Au niveau national, les adjamis sont normalisés au Sénégal avec les Caractères coraniques harmonisés et au Tchad avec l’alphabet national tchadien. »
« C’est l’Islam qui donna l’écriture aux foulah; ils puisèrent dans le Coran les caractères indispensables pour fixer leurs mots. Les observations qu’on peut faire pour l’arabe sont à peu de chose près les mêmes pour le peulh.
Ils écrivent de droite à gauche, sans ponctuation pour fixer leurs propositions ou leurs phrases; pas de distinction de majuscules à minuscules. La première page chez eux est la dernière chez nous. Par contre la langue peulh n’est pas aussi gutturale que l’arabe, aussi les caractères ont-ils des équivalents plus doux. Par l’accord qu’ils font souvent dans les terminaisons à même assonance, c’est une langue musicale et harmonieuse, qui gagne beaucoup à être étudiée. “
A méditer pour les générations et leur devenir futurs au-delà des ressentiments et des préjugés présents.
Pr ELY Mustapha
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(1) Gérard GALTIER, « Les langues africaines, l’éducation et l’édition suivi de Le cas de Mayotte », in Foued LAROUSSI (dir.), Mayotte, une île plurilingue en mutation, Les Editions du Baobab, Mayotte, 2009, pp. 49-66.
(2) idem
(3) Marie-Eve Humery « L’écriture du Pulaar (Peul) entre l’arabe et le français, dans la vallée du fleuve Sénégal » Thèse en Science de la Société- (CMH-ENS) / Sorbonne Panthéon – Paris I. -2013
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Adjami
(5) Manuel Pratique De Langue Peulh, par L. ARENSDORFF, Commis aux Affaires Indigènes de l’Afrique Occidentale Française. 1913.
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cridem
Mauritanie : Ould Ghazouani zappe les leaders de la vallée
Les observateurs sont surpris du silence abasourdissant qui entoure l’invitation au moins d’un leader de la vallée par le président mauritanien.
Plus d’une semaine après ses entretiens avec Ould Boubacar ce zapping présidentiel est considéré par l’opinion publique comme une atteinte à l’unité nationale et à la cohésion sociale. En tournant le dos aux partis afro-mauritaniens le président mauritanien compromet le dialogue politique en perspective avec l’opposition durant son quinquennat. La normalisation en cours apparaît ainsi comme un saupoudrage à l’unité nationale et une fuite en avant dans la résolution de la cohabitation.
C’est un retour à la diabolisation du leader Ibrahima Sarr qui dirige aujourd’hui le seul parti reconnu parmi les leaders de la coalition VE, l’AJD-MR qui s’est rapproché ces deux dernières années avec les FPC de Samba Thiam.
Sans doute cette union de forces patriotiques de la vallée est mal vue par l’entourage panarabe extrémiste du nouvel homme fort de Nouakchott.
L’initiative de recevoir les leaders des partis de l’opposition n’est pas mise en cause mais c’est la discrimination qui en découle. Pour preuve l’ancien premier ministre et candidat Ould Boubacar n’a pas de parti.
Deux poids deux mesures qui cachent une volonté du nouveau président à suivre les traces de ses prédécesseurs. La stigmatisation de la coalition VE durant la crise post-électorale est édifiante à cet égard.
Les observateurs s’interrogent sur l’absence de jugement de plus d’une dizaine de militants et sympathisants prisonniers dans la vallée dont en première ligne l’instituteur Ghali Sall originaire de Lixeiba.
Alors que le dossier de la poursuite judiciaire de l’opposant exilé Bouamatou sera définitivement levée avant le 28 novembre prochain. Une grande tache noire sur les premiers mois de gouvernance qui risque d’aggraver la double fracture nationale et sociale.
En zappant les leaders de la coalition VE Ould Ghazouani s’attire davantage d’ennemis. Et cette posture est en contradiction avec la déclaration qu’il est le président de tous les mauritaniens. Une atteinte à la cohésion sociale qui ne présagera rien de bon pour le pays d’ici 5 ans.
Cherif Kane
Mauritanie : vers la création d’un nouveau parti présidentiel ?
Saharamédias – Des parlementaires et des personnalités politiques ayant soutenu le président Ghazouani ont tenu dans la nuit de jeudi à vendredi une réunion qui aurait été consacrée à la création du noyau d’un futur parti politique qui constituerait le bras politique du chef de l’état.
Cette réunion s’est tenue au domicile du magistrat Vadily O. Raïss, connu pour être l’artisan « du dialogue national inclusif » qui avait précédé les modifications constitutionnelles.
Au cours de cette rencontre les discussions ont tourné autour de la nécessité de créer un outil politique qui constituerait un bras politique pour l’actuel président, soutenu par le parti union pour la république crée par l’ancien président Mohamed O. Abdel Aziz et qui se prépare à tenir son congrès confié à une commission et dont l’avenir semble flou.
L’ancien député Khalil O. Teyib qui a assisté à cette rencontre, a déclaré à Sahara Media que cette initiative ne s’est pas faite en concertation avec qui que ce soit, ni avec le président ni avec son cabinet.
Ces personnalités, a encore dit O. Teyib, constituent un groupe politique soucieux de la chose publique, ajoutant que la majorité des personnes présentes appartiennent à l’UPR, qu’ils veulent voir dans une nouvelle configuration et une nouvelle approche traduites par le nouveau président.
L’ancien député a réaffirmé que ce groupe, qui compte des personnalités n’appartenant pas à l’UPR, partage une vision commune, celle qui considère que ce parti ne peut être géré comme auparavant.
Ce groupe politique a décidé de poursuivre ses discussions et d’élargir ses rencontres afin de parvenir à une position pratique de l’ensemble des forces soutenant le président Mohamed O. Cheikh Ghazouani.
Celui-ci avait annoncé sa candidature appuyé par certains partis politiques de la majorité, mais aussi de l’opposition de personnalités indépendantes et d’initiatives de jeunesse.
Il n’a pas précisé sa position par rapport au parti constitué par son prédécesseur et qui détient la majorité des sièges à l’assemblée nationale.