Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: September 2019

– Entretien avec M. Samory Ould Beye, secrétaire général de la Confédération Libre des travailleurs de Mauritanie

Entretien avec M. Samory Ould Beye, secrétaire général de la Confédération Libre des travailleurs de Mauritanie

Le Calame – Le premier ministre a fait sa déclaration de politique générale devant le parlement le 5 septembre, qu’est ce que le politicien et syndicaliste que vous êtes à la fois a retenu de ce discours ? 

Samory Ould Beye: J’ai suivi avec beaucoup d’attention le programme du gouvernement présenté par le premier Ministre le 5 septembre 2019 comme d’ailleurs beaucoup de mauritaniens avides de changement. Je trouve qu’il s’agit d’un programme très ambitieux au sein duquel les questions d’ordre social ont joui d’une place de choix. 

Dans ce volet social, plusieurs aspects positifs peuvent être soulignés qui, au cas où le programme est mis en œuvre, pourront impacter positivement sur les conditions de vie de la population, sur le progrès social, la cohésion sociale et aideront à l’épanouissent d’un citoyen mauritanien fier de lui-même et de son appartenance à la nation mauritanienne, à cet ensemble où vivre ensemble est agréable.

Le programme revêt beaucoup d’autres questions très importantes au plan économique et politique, mais l’application de ce programme ambition dépend de la volonté et de l’engagement résolu du gouvernement pour conduire jusqu’au bout le processus qui ne manquera pas sans doute d’être sabordé par les pesanteurs égoïstes, avares et haineux. 

-Cette sortie vient marquer le début de l’exécution du programme du gouvernement du nouveau président de la république ould Ghazwani. Que pensez-vous de ce gouvernement dit de technocrates. A votre avis vous semble-t-il en mesure de relever les nombreux défis du pays ? 

Moi je pense que c’est une bonne chose dans la mesure où l’objectif recherché est de bâtir ce pays, d’œuvrer pour son développement harmonieux sa cohésion, le renforcement de l’unité du peuple loin des sphères d’idéologie étroite et de l’influence des politiciens et des esclavagistes qui ont tout détruit dans ce pays sur des bases racistes, étroites.

Dans cette composition je peux noter également ma satisfaction quant à la représentativité des harratines, certes sur la base de compétence et d’expérience évidement mais cela verse dans le sens de réparation d’un tort et de redresser la barre bien qu’elle soit encore loin de ce qu’il faut mais un déclic dans la bonne voie. J’encourage personnellement. 

-A votre avis, quelles sont les questions qui n’ont pas été élucidées ou explicitées par dans la DPG du PM ? 

– Elles sont nombreuses et déterminantes pour l’avenir du pays. Elles avaient d’ailleurs été abordées par différents candidats à la présidentielle du 22 juin. Il s’agit notamment de 

1- De la problématique harratine

Comme vous le savez, la composante harratine, vu ses particularités et spécificités propres qui la distinguent aussi bien des négro-africains que des maures, vu son nombre (53% de la population) doit être reconnue constitutionnellement en tant que composante nationale digne du nom. 

Cette vision que le mouvement El Hor défend depuis des décennies est la seule qui permet aux harratines de s’affirmer et de jouir de tous leurs droits en tant que composante au même titre que les autres,

2- Problème culturel récurent

Le problème culturel est un problème crucial, sensible et complexe ; il doit, à cet effet, trouver sa solution qui, à mon avis, passe par la réforme de l’enseignement de manière à instaurer le bilinguisme pour un consensus national qui aide à atténuer le climat de tensions communautaires et à éloigner le spectre de conflits ethniques dont les ingrédients sont fortement présents. 

Car l’arabisation à outrance est devenue un instrument méchant d’exclusion et de répression culturelle contre les communautés noires de Mauritanie cela doit être réglé rapidement ;

3- L’armée nationale

L’armée nationale doit être une armée nationale républicaine qui reflète et l’image et les réalités objectives du peuple mauritanien et non une armée d’un groupe ethnique particulier, ses différentes structures (écoles, centres de formation…) doivent être réformés pour leur réadaptation aux réalités objectives en vue de plus d’égalité et des mêmes chances aux fils de ce pays ; 

4- L’unité nationale

L’unité nationale a beaucoup souffert ces dernières années à cause du système politique basé sur une vision étroite, nourrie de mépris et de haine qui vise à détruire à néant les noirs de ce pays, harratines en particulier.

Ce système raciste doit être déconstruit pour l’intérêt de la nation, et en vue de l’émergence d’un Etat unitaire qui garantit à tout un chacun, ses droits, à mon avis la meilleure voie pour la recherche des solutions adéquates et pérennes reste évidemment le dialogue inclusif -acteurs politiques, sociaux, société civile-;

5- La paix sociale et civile, la cohésion sociale et le vivre ensemble 

-Le dialogue social et les problèmes du monde du travail malheureusement ont été occultés malgré la situation socio-économique très critique de notre pays: chômage endémique ayant atteint son paroxysme, un pouvoir d’achat dérisoire, des salaires en stagnation depuis, la sous-traitance devenue une forme d’esclavage déguisée mais institutionnalisée au détriment des travailleurs laissés pour compte, sans espoir, exposés qu’ils sont aux abus multiples et aux pratiques arbitraires des employeurs, des lois et textes sabordés et annihilés moisissant dans les tiroirs, loin de l’applicabilité ; les tribunaux de travail et administration du travail devenus des auxiliaires instrumentalisés aux mains des employeurs.

Ces problèmes cruciaux méritent un intérêt particulier. 

Nous avons besoin de créer les conditions nécessaires de vivre ensemble en paix et en harmonie ; cela exige une forme ou une autre de partage du pouvoir et des richesses en vue de l’implication de tous dans la gestion des affaires de ce pays afin de réaliser le progrès social, le salaire décent, une protection sociale réelle avec une couverture large et des prestations de qualité. 

En plus de l’égalité des chances devant la fonction publique et toutes les opportunités qui puissent exister et l’élimination de toutes les formes d’injustice et de discrimination au travail ; 

6- Ethnicisme, couches, minorités… 

D’aucuns aiment coller à certaines communautés ou composantes nationales de manière arbitraire, l’étiquette de minorité ou de groupes sectaires. Or, ces catégorisations ou étiquettes ne reposent sur aucun critère objectif pour fonder cette représentativité au niveau national. 

C’est pourquoi, à notre avis, on doit, pour éviter ou corriger ces amalgames, en débattre dans le cadre d’un dialogue national inclusif, franc et sincère afin d’en sortir avec des critères objectifs de la représentativité nationale qui ne portent de préjudice à aucune composante nationale. C’est en ce moment seulement qu’on saura qui est qui et qui représente ou pèse combien 

7- La communauté harratine, 53% de la population

De tous les temps les harratines ont été humiliés, maltraités, éjectés de la sphère de la société. 

Une société réfractaire au changement de mentalité et à l’ouverture vers l’autre même pour le besoin de la cohésion et de l’unité nationale.

Cette communauté dont les membres ne savent pas ni partager ni respecter l’autre, doit aujourd’hui faire l’effort pour l’entente nationale nécessaire à la convivialité et à l’instauration d’un climat serein.

Les harratines ont été la grande victime de cette philosophie machiavélique mais aussi de la complicité historique de la féodalité des deux communautés, négro-africaine et maure. Cette attitude méprisante doit changer pour laisser la place à la recherche d’un consensus national équilibré et raisonnable, qui tient compte des réalités objectives et des intérêts supérieurs de ce pays ; c’est cette seule voie qui aidera à l’avènement d’un État de droit véritable, respectueux des principes fondamentaux de droits de l’homme ; un Etat de citoyenneté où vivre ensemble dans l’harmonie, la communion, le respect réciproque est possible

Les harratines restent fondamentalement attachés à ces principes sacrés et toujours prêts à apporter leur grain de sel pour consolider les bases de l’unité nationale, de la cohésion, du meilleur climat de sérénité, de bons rapports entre les différentes communautés ; ils œuvrent ardemment pour le développement harmonieux de la Mauritanie, pour le progrès social et le bien-être pour tous, loin du système d’exclusion, de discrimination et de l’unilatéralisme néfaste.

Je rappelle que le mouvement El Hor a toujours défendu ces principes et idéaux : d’égalité, de liberté, de respect de l’autre… Enfin pour une Mauritanie juste débarrassée des pratiques esclavagistes et leurs séquelles.

-Dans une correspondance adressée au nouveau premier ministre, au lendemain de sa nomination, vous accusez le gouvernement du président Abdel Aziz d’avoir tenté, par tous les artifices de déstabiliser la CLTM et de faire taire son secrétaire général que vous êtes. Peut-on connaitre ses motivations ? Et qu’attendez-vous du nouveau gouvernement ?

Oui, Aziz et son régime se sont acharnés contre la CLTM et contre moi-même de manière inexplicable. Les raisons sont peut-être que la CLTM et ses dirigeants ont choisi la ligne radicale et se sont engagés résolument à combattre le système.

Nous sommes parvenus à maintenir pendant plusieurs années la Mauritanie sur la liste noire du BIT au sujet de la question de l’esclavage, nous sommes parvenus plusieurs fois à faire prendre des mesures contre l’Etat mauritanien pour la non-application de ses engagements relatifs à la feuille de route portant sur l’esclavage.

Nous avons mené une bataille farouche contre l’Etat mauritanien au sujet des ventes aux saoudiens des jeunes filles harratines, sous forme de déportation déguisée contre les harratines. Dans ce cadre, nous avons mobilisé les réseaux mondiaux de droit humain pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il mette fin à cette déportation déguisée, ce qui fut fait.

Nous avons également beaucoup travaillé avec les syndicats américains et d’autres institutions pour que le programme AGOA ne soit pas signé avec la Mauritanie tant que les pratiques de l’esclavage y sévissent, ce qui fut fait.

J’ai adressé, moi-même un mémorandum aux Nations Unies pour détruire et déconstruire toute l’argumentation du gouvernement concernant la feuille de route sur l’esclavage. 

Comme j’ai saisi en 2016, l’Union Européenne avec un document de plusieurs pages sous le titre SOS-Harratines de Mauritanie pour demander leur intervention afin que la communauté harratine ne soit pas exterminée.

Tout cela vous donne l’idée de la bataille que nous avons menée contre le régime de discrimination de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Face à cette situation le régime a pris une série de mesures en guise de représailles ; il a même cherché à m’éliminer ; ces mesures de représailles n’ont rien épargné qui puisse faire mal. Aujourd’hui, il est parti, la CLTM et son secrétaire général restent et vont poursuivre leur combat contre toutes les formes d’injustices et c’est justement ce que nous attendons du nouveau gouvernement. Qu’on rétablisse la CLTM dans les droits dont elle a été privée par le précédent pouvoir.

-Lors de la présidentielle, votre parti, Al Moustaqbel a chois de soutenir le candidat Sidi Mohamed Ould Boubacar, arrivé 3e de la course. Quels enseignements avez-vous tirés de ce scrutin et du score de votre candidat?

Effectivement, nous avons parrainé et soutenu le candidat Sidi Mohamed Boubacar, c’était un choix, nous l’avons accompagné loyalement jusqu’au bout, avec le résultat que vous connaissez. Notre candidat n’a pas été élu, ce qui est regrettable. Les causes de cet échec sont multiples, on peut évoquer, hélas, son mauvais entourage et surtout son directoire laconique et discriminatoire. 

-Quelle est votre réaction par rapport au dernier cas présumé d’esclavage exhibé il y a quelques semaines dans le pays? 

– Il ne s’agit pas d’un cas présumé mais d’un cas avéré. Il s’agit d’un cas d’esclavage réel. Il entre dans les différentes formes d’esclavage; classique, moderne ou travail de mineurs. On peut y ajouter également, un quatrième cas relatif aux violences faite aux enfants mineurs. Les autorités doivent avoir le courage d’affronter les réalités en face en évitant la fuite en avant. 

L’esclavage doit être banni à jamais et des sanctions lourdes administrées aux contrevenants. Le droit doit être dit.

Un dernier mot sur le passif humanitaire 

A l’instar des Haratine, la composante négro-africaine est elle aussi, victime de l’exclusion et de la discrimination du système qui gouverne le pays. La question du passif humanitaire des années 90 en est une parfaite illustration. Elle reste toujours d’actualité et la prière de Kaédi, organisée par Ould Abdel Aziz, en mars 2009 ressemblait fort à une comédie de mauvais goût, c’est pourquoi, elle n’a pas permis d’apporter une solution sérieuse et définitive à cette question. Nous demandons au pouvoir de trouver, avec les intéressés, à travers un débat national, des solutions définitives à ce drame humain.

Propos recueillis par Dalay Lam 


 

Le calame

Mauritanie : Kaaw Toure pointe la Beydanisation du système politique

altLe porte-parole des FPC ne démord pas et monte au créneau cette semaine sur les réseaux sociaux en persistant et signant que la Mauritanie est un pays d’apartheid. Kaaw Bilbassi Toure pointe la domination des maures blancs ou « Beydanes » de leur commandement et de leur suprématie sur les autres composantes nationales : les afro-mauritaniens et les Hratines.

Le jeune militant des FPC est bien placé pour critiquer le système politique mauritanien qui a fait de lui le plus jeune prisonnier à 17 ans du régime de Ould Taya avant de prendre le chemin de l’exil au Sénégal d’abord et ensuite pour échapper à une extradition c’est la Suède qui l’accueille. En décidant de rentrer au bercail en 2013 avec le président du mouvement Samba Thiam pour créer le parti les FPC ( Forces progressistes pour le changement). Kaaw Touré n’entend pas faire table rase du passé encore moins accepter un système qui continue d’exclure ses compatriotes noirs et Hratines dans tous les rouages de l’Etat depuis l’indépendance en 1960.

 

C’est cette politique nocive à tous les échelons au fil des années et des régimes militaires successifs depuis 78 qui a mis en place un apartheid déguisé martèle le porte-parole des FPC regroupées aujourd’hui dans une coalition Vivre Ensemble qui vient d’obtenir plus de 8 pour cent à la présidentielle du 22 juin dernier. Ces bons résultats résultent de la révolte légitime de tous ces oubliés de la république. Et le militant patriote est conscient qu’il faudra du temps pour arriver à bout de ce système qui s’apparente à l’apartheid de l’Afrique du Sud où la ségrégation raciale et l’oppression des noirs majoritaires dans le pays ont fini par être vaincues.

Ce n’est pas la communauté blanche des maures ou Beydanes qui est visée mais le système dont elle profite grandement. L’état raciste en 89 qui est responsable de la déportation de milliers de noirs au Sénégal et au Mali, de centaines d’exilés forcés dans le monde et en 2009 du génocide biométrique de milliers de mauritaniens devenus apatrides et étrangers chez eux, est sans aucun doute illégitime. Cette réalité cruelle et quotidienne est le sens même du combat des FPC depuis leur redéploiement à Nouakchott.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

OUI JE SIGNE ET PERSISTE QUE LA MAURITANIE EST UN PAYS D´APARTHEÏD.

altDepuis l’indépendance, nos chefs politiques, incapables de se départir de l’esprit partisan, tous issus du milieu maure, se sont attelés sans relâche à développer, tour à tour, des politiques qui, loin de forger la nation encore inexistante, ont conduit à des crises cycliques, répétées, à une déchirure profonde entre les deux communautés racio-culturelles. Par ces politiques nocives développées au fil des années et des régimes que guidait un système inique, on mit en place un apartheid déguisé. Je dis déguisé car on le chercherait en vain dans les textes institutionnels alors qu’il existe partout, pour peu qu’on observe. Le racisme d’Etat est partout. Cette discrimination raciale commença d’abord feutrée, subtile, insidieuse, pour un projet qui allait devenir obsessionnel : construire une Mauritanie exclusivement arabe! Pour ce faire, des mécanismes furent mis en oeuvre pour que l’Etat soit la “chose” des arabo-berbères ; progressivement, au rythme des résistances qu’opposaient les négro-Africains, ont fit de sorte que les Arabo-Berbères contrôlent la réalité du pouvoir politique et économique, la justice, l’éducation, l’armée. La diplomatie ne sera pas en reste ; à l’extérieur , il faut afficher l’image d’une Mauritanie arabe par la composition des délégations, le discours et les clichés culturels, il faut gommer totalement l’autre “personnalité” de la Mauritanie. Évidemment, pour masquer la nature discriminatoire des régimes, on va saupoudrer un peu quelques nègres de service, sans responsabilité aucune, personnalités aux genoux tremblants, figurines sans aucun pouvoir de décision. Il faut-être malhonnête ou du camp des dominants pour nier cette réalité cruelle et quotidienne des victimes. Comment expliquez-vous les déportations massives des négro-mauritaniens en 1989? Comment expliquez-vous l´épuration ethnique au sein de l´armée “nationale”? Comment expliquez vous la discrimination raciale dans les concours et autres recrutements dans l´administration? Qu´est-ce que l´Apartheid sinon ce mot afrikans qui signifie mise à l´écart ? Ce nom donné par le gouvernement Sud africain à son Système de ségrégation raciale, d´oppression et d´exploitation, n´est rien d´autre que ce que disait Hendrik Verwoerd ancien premier ministre d´Afrique du Sud en 1963 devant le parlement de son pays : « …réduit à sa simple expression l´Apartheid ne peut se présenter que sous la forme suivante : nous entendons garder blanche l´Afrique du Sud, la garder blanche ne peut vouloir dire qu´une chose, assurer la domination des blancs, non leur direction, non leur tutelle, mais leur commandement, leur suprématie ». En Mauritanie on assiste à la même politique, ici on peut parler de la « beydanisation » ou de la « mauretanisation » et de la domination des beydanes ou maures blancs, de leur commandement et de de leur suprématie absolue. Qui ose en douter encore ? Si, aujourd´hui, pour des raisons complexes, la politique de l´Etat raciste profite à la communauté beydane, du reste à des degrés différents, celle-ci n´a jamais manifesté une adhésion générale ou totale aux délires des militaires mauritaniens et de leurs “maitres à penser,” nationalistes arabes et chauvins. Ces seules observations suffisent à montrer qu´il serait dangereux de poser l´arabe ou la communauté arabo-berbère de Mauritanie comme l´ennemi à combattre. Non, c´est l´Etat raciste et ses institutions qu´il faudra combattre. Il est la cause de notre négation, de notre épuration et de celle de tout mauritanien en tant qu´être libre. C´est parce que nous partageons l´ensemble des violences politiques et économiques avec la communauté beydane que nous ne devons pas la prendre comme la cible de notre révolte légitime. Seul l´Etat raciste et illégitime doit-être dénoncé et combattu, et par tous les moyens.

LLC!

Kaaw TOURÉ.

L’ARABE NE DEVRAIT PAS ÊTRE UNE LANGUE OFFICIELLE EN MAURITANIE,

L’arabe ne devrait pas être une langue officielle en Mauritanie, et ne doit même pas être une langue nationale, pour les raisons suivantes :
1- 99% des mauritaniens ne maîtrisent pas cette langue, et 100% des mauritaniens ne parlent pas du tout cette langue à la maison. Elle n’est la langue maternelle d’aucun citoyen.
2- la langue privilégiée pour la communication entre les différentes composantes ethniques du pays est le Français, et non l’arabe. Un peul, un wolof, un soninke, un hartani et un maure, assis autour d’une table, parleront tout pour s’entendre, sauf l’arabe.
3- La majorité des présidents qui ont dirigé le pays, avaient un niveau en arabe de l’école primaire, notemment du CP, et un niveau beaucoup meilleur en français.
4- Cette langue, a toujours été utilisée par les racistes et supprematistes Maures, pour exclure les composantes negromauritaniennes de tous les secteurs vitaux…
5- Notre contexte géographique, est francophone. Nos échanges avec nos voisins, notre diplomatie régionale, 99% de nos échanges commerciaux se font avec des pays francophones, ou à travers le Français.
6- l’Arabe est la langue des colonisateurs bédouins et ignorants qui avaient envahi de la manière la plus barbare possible, cette région. Donc sur le plan « langue du colonisateur » l’Arabe n’a rien à reprocher au Français.
7- l’arnaque « langue de l’islam, ou langue du coran », ne marche pas, vu que tous les pays du monde arabophone, tous réunis, tous je dis bien, ne représente même pas 20% des musulmans dans le monde. Rien que ces deux pays, Pakistan et Indonésie, qui sont tout sauf arabophones, dépassent en nombre de musulmans la totalité des tous les musulmans arabophones sur terre. Même pas besoin de citer le Nigeria, le Sénégal, le Mali, la Turquie, L’Iran etc. Donc il n’est pas du tout indispensable d’être arabophone pour être un bon musulman.
8- Sur le plan scientifique, l’arabe est encore aux découvertes du moyen-âge. Tellement périmé et en retard. Même le hindi, le bengali et autres langues asiatiques sont plus en avance.
9- Sur le plan « projection dans l’avenir », aucune chance pour cette langue, dont le berceau universitaire, La Syrie, est aujourd’hui anéanti; arabie saoudite en décadence morale, Yémen n’en parlons pas, Libye « laisse tomber », Irak pareil etc.Même nos voisins maghrébins, Maroc et Algérie, lui ont tourné le dos, et privilégient aujourd’hui le français dans l’enseignement.
10- L’école Française de Nouakchott, les écoles « petit centre », Sahel, Mehares, Cadres, etc. qui enseignent
le programme français depuis des décennies, sont les écoles privilégiés par l’élite Maure elle même, et produisent chaque année le plus fort taux de réussite au BAC dans tout le pays. L’avenir du pays est à majorité écrasante entre les mains de « francophones.

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Moulaye El Hassene

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Mauritanie : un appel à une arabisation exclusive fait resurgir les vieux démons de la division

La « guerre » des langues refait surface, après la publication par une association, d’une déclaration exigeant la fin de l’usage du français dans les documents officiels, provoquant de nombreuses réactions.

 

Cette semaine, dans les médias locaux comme dans les réseaux sociaux, c’est la foire d’empoignade entre une partie des arabophones et les 30% de Mauritaniens qui sont originaires des rives du fleuve Sénégal et dont les langues maternelles sont le Soninké, le Wolof et le Pular.

La «la guerre» des langues est donc de retour en Mauritanie à cause d’un communiqué de l’Association pour la protection et de la diffusion de l’arabe en Mauritanie, protestant contre l’usage du français dans les documents administratifs officiels, rendu public en début de semaine.

Une sortie médiatique à l’origine de cette inflation de réactions. Cette organisation rappelle que «le français est la langue du colonisateur, alors que l’arabe est la langue officielle de la République islamique de Mauritanie au terme de la constitution».


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La déclaration parle aussi des langues nationales «des dialectes utilisés par les communautés négro-africaines : le peul, le soninké et le wolof ». Elle appelle «à mettre fin à l’usage du français, car s’adresser délibérément aux gens dans une langue qu’ils ne comprennent pas constitue un acte prémédité qui ressemble à un défi».

Cette demande relève d’une revendication récurrente de certains arabophones en Mauritanie, pays anciennement colonisé par la France dans lequel l’usage de la langue Molière reste une réalité, en dépit de l’absence de toute référence dans la Constitution.

«Depuis 1967, l’enseignement en Mauritanie a fait l’objet de plusieurs réformes, avec pour objectif principal l’arabisation, en vue d’une plus grande indépendance culturelle. Ces différentes initiatives ont débouché sur des échecs créant un système éducatif médiocre, fortement décrié pourvoyeur d’une école à plusieurs vitesses. Les plus fortunés envoient leurs enfants à l’étranger ou dans des établissements privés jouissant d’une certaine réputation, alors que le public (l’enseignement public, Ndlr) est devenu inexistant du point de vue de la qualité», se désole un spécialiste de l’éducation.


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Un constat face auquel les nouvelles autorités semblent sensibles, si on se réfère au communiqué sanctionnant la réunion du gouvernement du jeudi 12 septembre 2019, qui annonce «une concertation élargie avec toutes les compétences, en même temps qu’une action à deux niveaux pour une nouvelle politique éducative capable de redonner confiance à l’école républicaine et restaurer son respect».

Incitation à la discrimination ?

Réagissant à la déclaration de la Défense et la diffusion de la langue arabe, Ciré Ba, un cadre et activiste des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), exilé en France depuis plusieurs dizaines d’années, affirme dans une contribution publiée sur le forum «ridem.org » que l’organisation «devrait tomber sous le coup de la loi 023/2018, pénalisant la discrimination ».

Il ouvre le feu sur les auteurs de la déclaration publiée en début de semaine, qualifiés « d’illuminés racistes, partisans du repli identitaire, de l’exclusion et de la décadence ».

La contribution s’insurge contre «une posture à teinte idéologique qui ne fait plus recette dans les pays arabes, lesquels maintiennent et renforcent les langues anglaise et française, qui ne sont plus «étrangères» ou le mandarin pour le commerce. Mieux, au Maghreb, la langue berbère est reconnue et bénéficie de promotion officielle.

Le Maroc, par exemple, dont la population berbère est estimée entre 15 et 20 millions de personnes vivant souvent dans l’Atlas ou en campagne, et n’apprenant l’arabe qu’à l’école comme les populations de notre vallée du fleuve, a officialisé la langue amazighe (berbère) en 2011.


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Une loi généralisant l’usage de cette langue dans les administrations et à l’école, a été votée à l’unanimité par les députés le 10 juin 2019. Celle-ci permettra la délivrance de nombreux documents administratifs en langue amazighe ou l’inscription de celle dans tous les documents de première importance comme la carte d’identité nationale ou le passeport. Une chaîne de télévision Tamazight est consacrée à la culture berbère. Cas de figure impensable en Mauritanie.

Retournant à l’association son propre argument, Ciré Bâ ajoute que cette dernière s’adresse délibérément aux populations du fleuve dans une langue qu’ils ne comprennent pas, ce qui est une manière de les défier de manière préméditée. « Alors il faudrait demander à ces défenseurs d’une Mauritanie exclusivement arabe, quelle est la place des autres gens », explique-t-il.

« Fait nouveau aggravant, ils assimilent des langues nationales reconnues à des dialectes de communautés négro-africaines. Si les mots ont un sens, c’est le retour de l’indigénat », ajoute-t-il.

Saisir les véritables enjeux pour les populations

Pour sa part, le Pr Lô Gourmo vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP-opposition), invite les mauritaniens à appréhender les véritables enjeux auxquels fait face le pays. Ce spécialiste du droit signale que «ceux qui font du combat immédiat contre l’usage du français dans la vie administrative du pays un caprice récurrent, sont les mêmes qui cherchent à amplifier le racisme et les discriminations ethniques, sachant que l’arabe, comme langue unique de travail-englobant le Hassanya, un dialecte tiré de cette langue, sera un handicap insurmontable pour les locuteurs du français, pour la plupart appartenant aux communautés négro-africaines».


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Et d’ajouter : «Cette guerre des langues qu’on tente de mettre en chantier n’a pour seul effet que de détourner notre peuple multinational de son combat unitaire pour une démocratie pluraliste apaisée et pour un partage équitable des ressources immenses de notre pays».

Enfin, il conclut qu’il «est un droit pour chaque citoyen mauritanien «de converser» avec l’Etat dans sa langue maternelle et dans la langue apprise à travers le système d’éducation national comme langue d’enseignement. Que ce soit le français ou l’ourdou».

Cheikh Sidya

Correspondant à Nouakchott

Source : Le 360.ma (Maroc)