Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: February 2019

Urgent ! Présidentielle : L’opposition retient trois noms

altLa commission, chargée par l’opposition démocratique de trouver le candidat qui défendra ses couleurs lors de la présidentielle de juin prochain, s’est réunie aujourd’hui et a retenu trois noms parmi lesquels sera choisi l’heureux élu. Il s’agit de Mohamed Ould Bouamatou, Mahfoudh Ould Bettah et Cheikh Ould Hannena. La commission planchera dans les tout prochains jours sur les dossiers des trois candidats potentiels pour en choisir un. On attend avec impatience la suite du feuilleton.

le calame

Présidentielle 2019 : Une alternance militarisée ?

altLe président Mohamed ould Abdel achève son mandat  et quittera le pouvoir, entre Juin et Juillet prochains. C’est dans cette perspective qu’il a désigné son successeur, le désormais ex- général  Ghazwani dont le nom était évoqué depuis plus d’une année. Un militaire remplacerait donc un autre à la tête du pays. Des kakis qui le régentent depuis 1978 et dont le bilan gestionnaire est loin d’être des meilleurs. L’instauration de la démocratie en Mauritanie, suite au discours de François Mitterrand  au sommet Afrique-France de la Baule, n’aura, jamais à ce jour, réussi à produire une alternance capable de ramener les militaires en leurs casernes. Les urnes ne cessent donc de   bégayer depuis 1992.  La première élection dite démocratique d’Ould Taya, en 1992, ne fit qu’habiller le pouvoir d’un costume civil. Les militaires ont pris le goût du luxe et du pouvoir politique. Ils ont organisé le dévoiement du jeu démocratique afin de continuer à contrôler le pays. De leur point de vue, la démocratie est un luxe, pour les civils, et un outil intéressant, pour les militaires,  afin d’installer une véritable aristocratie à la tête du pays. Tous les hauts gradés ont placé leur progéniture dans les différents corps d’armée et de sécurité. Seuls leurs fils sont admis dans les grandes écoles civiles et militaires. La naïveté et l’opportunisme de certains acteurs politiques civils ont fortement  contribué à cette mainmise des kakis, renforcée par l’instabilité au Sahel. L’élection, en 2007, d’un civil à la tête  du pays, Sidi ould Cheikh Abdallahi, ne fut qu’un accident de parcours, vite rectifié : notre démocratie est piégée, militarisée à outrance.

La preuve est là : le général Ghazwani  a de fortes chances de siéger  au Palais gris. Les militaires et leurs bataillons civils – partis et partillons politiques, hommes d’affaires et autres opportunistes à col ou turban blanc obéiront au doigt et à l’œil. Tout comme les institutions chargées de gérer le processus électoral. Pourtant et comme dit tantôt, la gestion de nos militaires, depuis 41 ans, ne plaide pas en leur faveur. C’est sous leur magistère que le pays a connu la corruption. C’est encore sous leur magistère que le tribalisme, le régionalisme  et le népotisme ont vu le jour et se sont développés. C’est sous  leur magistère  que l’école  et la santé ont  entamé leur descente aux  enfers, plongeant les démunis dans le plus grand calvaire, alors que le fossé, entre les riches et les pauvres, s’élargit  de jour. C’est sous leur  magistère, enfin,  que  l’unité nationale a subi ses plus dangereuses fissures. Qu’à  cela ne tienne ! Les kakis sont déterminés à  poursuivre leur marche forcée. Mais, hélas,  pas à  la Kagamé. Les acteurs politiques  du pouvoir et de l’opposition, la société civile et les personnalités indépendantes n’y peuvent rien. D’autant moins, d’ailleurs, que certains y trouvent leurs  propres comptes. Les Mauritaniens iront donc aux élections pour  « élire », c’est le terme consacré, « leur » président de la République, comme la vache va à l’abattoir. Sans grande conviction ni enthousiasme, tant les résultats leur semblent connus d’avance.

L’après-Aziz pas pour demain ?

En effet, aussitôt  annoncée, la candidature du général Ghazwani a suscité le soutien du principal parti de la majorité, l’UPR, qui  voit, en lui, le « meilleur choix pour poursuivre l’œuvre du président Mohamed ould Abdel Aziz ». Mais, chose grave, au cours de la rencontre du président dudit parti et les députés de ladite majorité, le général a été présenté comme le candidat « personnel » de son prédécesseur. En cette vassalité, que pèsera Ghazwani, une fois élu à la présidence ? L’opposition poursuit, de son côté, sa laborieuse quête d’un candidat unique pour la présidentielle. La commission mise sur pied à cet effet poursuit ses travaux, elle a listé les critères de l’oiseau rare. Si rare, remarque un des leaders de cette opposition, qu’il en soit introuvable ? Mises bout à bout les deux dernières questions résument l’incertitude de l’après-Juin 2019 qui ne sera, très certainement pas, l’après-Aziz…

DL

Mauritanie : la présence du riz plastique se confirme…

Mauritanie : la présence du riz plastique se confirme…Sahara Médias – Une famille mauritanienne demeurant dans la moughata de Sebkha a été hospitalisée après avoir consommé du riz plastique selon des sources médicales contactées par Sahara Medias. Cette famille a séjourné quelques jours dans un centre de santé et subi des examens qui ont permis aux médecins de faire valoir la consommation du riz plastique dangereux pour la santé.

Les autorités ont ouvert une enquête qui a confirmé l’entrée sur le territoire mauritanien, depuis la ville de Rosso, de camions transportant des quantités de riz plastique.

L’enquête a conduit à l’arrestation de commerçants dans la moughata de Sebkha pour des doutes sur leur implication dans la mise sur le marché mauritanien de riz plastique.

Une grande controverse était née il y a près de deux ans autour de la présence sur le marché mauritanien de riz plastique ce qui avait amené les autorités à mettre sur pied d’une commission ministérielle et une commission technique chargée de mener des investigations.

Les deux commissions sont arrivées à la conclusion que les quantités de riz disponibles sur le marché étaient bonne à la consommation et qu’il n’y avait pas de riz plastique sur le marché Mauritanie.

D’autre part, il y a près de deux semaines l’association mauritanienne pour la protection des consommateurs et la protection de la nature avait demandé l’ouverture d’une enquête à propos de la présence sur le marché d’importantes quantités de riz avarié, prélevées sur les stocks de l’ancienne SONIMEX et vendues par la commission chargée de la liquidation de cette société en faillite portant une mention selon laquelle ce produit est impropre à la consommation humaine et animale.

Dans son communiqué l’association estimait cette quantité à 23.000 tonnes, vendue en trois lots à des commerçants de la place avec la recommandation qu’elle n’était pas destinée à la consommation humaine.

 

saharamedias

Source spéciale: Ould Mouloud a l’intention de se présenter aux elections de juin prochain

altDes sources politiques ont déclaré au  site Internet  Zahrat chinguit que le president de l’Union des forces du progrès (UFP) , Mohamed Ould Mouloud, a déclaré à des personnalités de l’opposition mauritanienne à l’étranger qu’il avait l’intention de se présenter aux élections de juin 2019.


Les sources, qui ont rapporté la nouvelle , ont déclaré que la décision était presque concluante, mais que son annonce est liée à la fin de la consultation entre les forces politiques de l’opposition.

Il a la bénédiction de certaines forces de la jeunesse de l’opposition et de personnalités dans de nombreux partis politiques opposés au président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Selon la source,Ould Mouloud  et ses collègues estiment que la tendance islamique ne veut pas se présenter aux élections et que son candidat ne bénéficiera pas de la bénédiction de toutes les forces politiques affiliées au Forum national pour la démocratie et l’unité.
Mohamed Ould Mouloud, selon les sources, serait le chef du parti politique le plus puissant, capable de mobiliser un soutien en raison de la position de son parti et de ses relations à l’ interieur et à l’exterieur.
« Les partisans de Ould Mouloud au sein du comité de sélection  du candidat unifié de l’opposition, tentent d’exclure tout candidat des régions de l’est, après la nomination par le  président actuel de son collègue, le  général Mohamed Ould Ghazouani (Wilaya de l’Assaba ).

Ce critère vise principalement à exclure:  Saleh Ould Hanana du parti Hatem (Hodh El Gharbi ) et Cheikh Ould Hanana (Hodh Echrghi ).

Comme ils ont tendance à exclure toute personne ayant servi dans le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, tels  Sidi Mohamed Ould Boubakar (Brakna) et Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ainsi que tout autre responsable, pouvant décider de se présenter lors des élections de juin du  camp majoritairesoutenant  le président actuel .
Les chances du président du mouvement IRA  semblent presque inexistantes dans le camp des forces de l’opposition, en vertu de sa candidature sans consultation préalable, et la déclaration du parti qui le paraine  (SAWAB), de ne prendre aucune mesure quant à la décision de l’opposition ,en cas d’exclusion ou de l’adoption, de plus d’un candidat de l’opposition mauritanienne.

Source : http://zahraa.mr/node/19102

Traduit par adrar.info

Biram Dah Abeid récipiendaire de doctorat honoris causa: voici son allocution

altMonsieur le Recteur,

Mesdames et messieurs membres du jury,

Mesdames et messieurs les étudiantes et étudiants, chers invités. 

Aujourd’hui, je ressens l’honneur et la reconnaissance de mon engagement, de ma douleur et de la rumination de dizaines de millions de forçats, subjuguées sous, d’autres cieux, du seul hasard de leur venue au monde. 

Autant de mes semblables endurent, jusqu’à nos jours, le rétrécissement, pour ne pas dire l’amputation de leur être, sous l’emprise du travail forcé ou indécent, du mépris de couleur et de l’infériorité ethnique.

L’esclavage, même quant il s’estompe ou disparait comme institution, continue à produire, sur le temps étiré, l’inégalité prosaïque et la honte de soi qu’entraine la moindre conscience de se savoir amoindri, dès la naissance. Un descendant d’esclave s’émancipe au travers de sa descendance et toujours dans l’obstination, pour ne récolter, in fine, que l’évidence de son humanité. Vous semble-t-il concevable de souffrir et de mourir pour une évidence ? Malgré sa banalité, l’article est trop cher payé mais nous autres rejetons de paria n’avons d’autre choix.

La liberté s’impose à nous, non en termes de faculté mais de survie. Je vous invite à redécouvrir le sens de cette vocation contrainte, par les exemples familiers à l’entendement de l’Europe, dans la littérature de la Shoah et celle du Goulag. 

Mais, soyons équitables et ne nous interdisons l’ironie du paradoxe. Si l’humour est la politesse du désespoir, la lucidité ne dédaigne les coquetteries de la franchise. 

Oui, nos anciens maitres sont aussi à plaindre. Ils naissent et grandissent dans la certitude acquise de leur préséance. Contestés ou accusés, ils cherchent argument auprès des promoteurs de la race et de la religion, deux filets létaux quand l’ignorance, le préjugé et la paresse les submergent.

Les héritiers des propriétaires de nos aïeuls, de nos pères et mères s’y débattent, aujourd’hui, sans le secours du discernement et finissent par s’épuiser contre la vague irrépressible de notre soif de mieux-vivre. Vous pouvez le comprendre, vous les rescapés de tant de révolutions et de génocides, arrières-enfants de colonisateurs : tôt ou tard, les auteurs et complices d’une hiérarchie fondée sur l’infériorité de l’Autre se trouvent emmurés dans la prédisposition suicidaire à toujours s’imaginer le progrès en ennemi.  Oui, pour son propre salut, la progéniture de ceux qui nous ont asservis des siècles durant, mérite sa dose de thérapie curative. Or, nous en sommes l’unique pilule. Qui veut guérir se doit de nous avaler puis de ravaler l’amertume. 

Qui suis-je ? Ma lutte inaugurale, dès l’âge de 10 ans, je la dois à mon père. Il me pressait à me battre contre l’esclavage héréditaire qui décimait sa famille, sur plusieurs générations. 

Aussi, étais-je programmé à me tenir, debout, en travers de toute persécution, dans mon pays et ailleurs, quelle qu’en fut la victime. Un opposant banni, un activiste en prison, un objecteur de conscience menacé de peine de mort, une fillette mariée de force, un paysan dépossédé de sa terre, m’interpellent et je ne fuis l’injonction du devoir. 

Au-delà des esclaves, ma communauté, beaucoup d’autochtones d’extraction noire africaine subissent, en Mauritanie, la ségrégation et le déni de réparation, après avoir enduré des années de tuerie, de déportation et d’assimilation culturelle.  Les responsables de telles cruautés bénéficient encore de l’immunité, par l’effet d’une loi sur mesure.

Je salue, ici, la mémoire des suppliciés et des disparus. Je renouvelle la résolution, à leurs proches, de poursuivre l’effort d’éradiquer l’impunité. Mon admiration va aux Justes, les agitateurs à contresens,  penseurs de la déconstruction,  qui viennent souvent des groupes dominants et s’exposent, ainsi, à l’ostracisme. Leur concours accélère notre dynamique vers l’égalité et nous épargnent, alors, davantage de sacrifices. Grace à eux, la non-violence devient notre réflexe, guère une utopie. 

Chers amis de l’université de Leuven, je vous promets de poursuivre les œuvres de l’humanisme en action,  sur les nobles brisées de Baruch Spinoza, Primo Levi, Martin Luther King, Nelson Mandela et d’Alexandre Soljenitsyne, pour ne citer que les grands maitres.

En ce chemin ponctué de ténèbres, mes compagnons d’espérance et moi continuerons de nous éclairer à la lumière de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. L’Universalisme nous guide, je dirais nous rappelle la trivialité exaltante d’appartenir, tous, à la même espèce.

Préserver la diversité des langues, des arts et des modes d’organisation sociale anime notre combat, d’où la présence, aujourd’hui, parmi vous. Nous partageons la foi que l’uniformisation par contrainte de corps, la négation de l’individu, l’effacement des singularités et l’aversion de l’altérité diminuent les défenses immunitaires de chaque population, face au fanatisme, la tuberculose de notre siècle adolescent. 

 

Notre tension vers la possibilité élargie du bonheur et le désir d’en faire jouir le plus grand nombre, opère ici et maintenant, sur terre, point en dessous. Nous ne pouvons attendre de mourir pour mériter la justice. C’est en cela que nous avons besoin de vous, nos frères en humanité. 

Je vous remercie. 

Biram Dah Abeid

Le 4 Février 2019

 

 

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