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Mauritanie : L’opposition demande l’annulation du mandat d’arrêt contre O. Bouamatou
Alakhbar – L’opposition mauritanienne demande aux chanceliers occidentaux à Nouakchott d’intervenir pour l’annulation du mandat d’arrêt contre l’opposant et milliardaire Mohamed Ould Bouamatou.
Selon l’opposition, les poursuites contre Ould Bouamatou empêchent à ce dernier de rencontrer le Comité en charge de désigner le candidat unique de l’opposition à la présidentielle de 2019.
L’opposition estime également que ce mandat d’arrêt est une “représaille” du régime de Oud Abdel Aziz “contre le ralliement” de Bouamatou à l’opposition et son “soutien aux droits de l’homme”.
Mohamed Bouamatou est visé depuis le 31 aout 2017 par un mandat d’arrêt de la justice mauritanienne dans une affaire de corruption présumée des sénateurs qui avaient rejeté un projet de suppression du Sénat.
alakhbar
Ghazwani : un candidat « otage » ?
Bien qu’il ait été officiellement désigné – ou obligé… – par son alter ego, le candidat de la majorité présidentielle persévère à garder le silence. Toujours à son poste de ministre de la Défense, au gouvernement, et à son logement, à l’état-major des armées. Les membres du parti au pouvoir, l’UPR, et autres opportunistes de tout acabit s’égosillent donc seuls sur les qualités et mérites de l’énigmatique dauphin. L’UPR – plus exactement, son président – fut le premier à apporter son soutien au candidat intronisé à la succession de l’actuel président de la République. Pour maître Sidi Mohamed ould Maham, également porte-parole du gouvernement, Ghazwani est le meilleur choix pour continuer l’œuvre de son compagnon, Mohamed ould Abdel Aziz, pour la stabilité et le développement du pays. Il l’a dit devant les députés et maires de la majorité qu’il a rencontrés, leur demandant de soutenir « cet homme de confiance, maîtrisant tous les dossiers de l’Etat. Ould Maham enchaine les réunions, tressant des lauriers au probable successeur d’Ould Abdel Aziz, proclamant que l’actuel ministre de la Défense est le seul à même de répondre aux aspirations de la population mauritanienne.
Mais, de l’avis de nombre d’observateurs, l’Union Pour la République dont le président s’active tant n’aurait pas été associée au choix du dauphin. Tout s’est passé au sein d‘un cercle restreint de gradés. C’est dire que le principal parti de la majorité n’a fait que prendre le train en marche et doit, par conséquent, se mettre au pas. La réunion, fin Janvier, avec les députés et les parlementaires, n’avait pour seul objectif que d’entourer la candidature annoncée d’Ould Ghazwani d’un maximum de consensus. Le mot est lâché.
Le communiqué de la présidence mettant fin aux gesticulations des députés réclamant un troisième mandat, alors même que la Constitution l’interdit – un vœu longtemps entretenu par un Ould Abdel Aziz, flouant ses véritables intentions, tout en répétant, à qui voulait l’entendre, qu’il respecterait la loi fondamentale – a surtout révélé une cassure, au sein de la majorité présidentielle. Un certain nombre de députés s’étaient opposés ouvertement à l’option du troisième mandat. Tandis que, du côté de la Grande Muette, des rumeurs distillées donnaient à croire qu’elle avait arrêté son choix sur son patron, le général Ghazwani. Une atmosphère quelque peu malsaine, accentuée par d’autres rumeurs sur l’opposition de certains membres du gouvernement et de députés, principalement les partisans du troisième mandat, à la candidature du général. Une rencontre, entre le candidat désigné et les présumés hostiles à sa candidature, est venue clore cette polémique, qualifiée, par certains, de « manipulation ». Peut-être mais, alors, de quel cercle ?
Les mots utilisés, pour présenter le ministre de la Défense en candidat « personnel » du président Ould Abdel Aziz, laissent, de surcroît, les observateurs perplexes. Selon leur lexique, Ould Ghazwani ne se serait pas imposé en incontournable, pour succéder à son alter ego. Il a été choisi, désigné ou obligé, par notre président-fondateur, à la poursuite – pourquoi pas sous contrôle ? – de la « révolution ». En tournée dans les régions du pays, le ministre de l’Intérieur s’est appliqué à vanter les réalisations du Président, en ne pipant mot – un non-fait troublant unanimement relevé par les observateurs – sur le candidat Ghazwani, lors de l’étape de Tidjikja, capitale du Tagant. Alors, le général Ghazwani qui semblait bénéficier – en tout cas jusque-là – de circonstances favorables, serait-il un candidat otage de son mentor ?
Toutes choses qui ne manquent pas de polluer le processus de succession du Président sortant lequel aurait chargé le président de l’UPR de notifier, aux anciens parlementaires, réunis, voici deux jours, à l’hôtel Mauri-Center, et à tout le microcosme politique de la majorité qu’Ould Ghazwani est seul et unique candidat d’Ould Abdel Aziz et de la majorité et que tous battront campagne pour le faire élire. A chacun, donc, de s’impliquer en cet objectif. Des propos qui viennent écarter les rumeurs selon lesquelles l’ex-Premier ministre, Moulaye ould Mohamed Laghdaf, briguerait la magistrature suprême. Et quand on sait les rapports que celui-ci entretenait avec Ould Abdel Aziz, le Rubicon est vite franchi, par les détracteurs du tombeur de Sidioca.
Aujourd’hui, les dés sont jetés. Ould Ghazwani est le candidat d’Ould Abdel Aziz et de sa majorité. Son intronisation officielle est attendue dans les jours prochains. Des informations circulent, dans les salons, évoquant d’intenses préparatifs, au niveau du gouvernement et de l’UPR. Des invitations, à des chefs d’Etat, de gouvernements et d’organisations internationales, seraient en passe d’être lancées. Le président Ould Abdel Aziz voudrait conférer, à cette cérémonie d’investiture, annoncée au 23 Février, un cachet particulier. Un évènement médiatique, à la veille même du congrès de l’UPR, le 2 Mars. Mais, à en croire certaines rumeurs, divers cercles du pouvoir prôneraient le report du congrès au lendemain de l’élection présidentielle, craignant l’immanquable étalage des divisions, à cette foire d’empoignes, susceptible d’impacter négativement sur le consensus recherché autour du général Ghazwani. Si les dés sont jetés, les jeux sont-ils faits ?
Les apparences sont parfois trompeuses…
DL
le calame
Mokhtar Echinguiti: l’Islam a engagé ses pratiquants à protéger les sites d’adoration des autres (Vidéo)
Si Allah ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d’Allah est beaucoup invoqué. Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion). Allah est assurément Fort et Puissant. » (S22, v40)
Requiem de l’opposition mauritanienne ?
L ‘accouchement est en cours. Dans la douleur. Une césarienne sera probablement nécessaire. Rassurez-vous : vous n’êtes pas dans une maternité mais dans une réunion du comité, désigné par l’opposition, pour dénicher l’oiseau rare : le candidat unique qui portera ses couleurs, lors de la présidentielle de Juin prochain. Inutile de le ressasser : les débats sont longs, parfois houleux. On pose la question qui tue : Le candidat doit-il être issu d’un parti d’opposition ou non, s’il a la capacité de rassembler ? Les critères de sélection sont passés en revue et les candidats au peigne fin. Des noms émergent. On élimine certains, on en garde d’autres sous la main. Les infos fuitent avec parcimonie. Ahmed ould Daddah étant hors-jeu – limite d’âge… – on parle de Mohamed ould Maouloud qui serait, dit-on, intéressé. L’homme n’a plus rien à prouver, sur le plan du combat politique pour une véritable démocratie en Mauritanie mais il n’arrive pas à réunir le consensus pour porter l’étendard de l’opposition réunie. Les islamistes rechignent, en effet, à soutenir un homme de gauche. Mahfoudh ould Bettah ? Il n’a pas de grand parti derrière lui ni beaucoup de moyens pour financer sa campagne. Un temps pressenti, Mohamed Mahmoud ould Mohamed Saleh, un brillant professeur de Droit, proche du RFD dont il fut le directeur de campagne, lors de la présidentielle de 2007, a poliment décliné l’offre. Cheikh ould Hannena, le leader des sénateurs frondeurs ? Issu du grand Est, il peut être un bon cheval mais n’a pas une grande expérience politique. Et pour arriver en tête, dans une course aussi serrée que la présidentielle, il faut avoir, non seulement, du souffle mais, aussi, une solide assise financière. Sidi Mohamed ould Boubacar ? Deux fois Premier ministre (1992-1996 et 2005-2007), plusieurs fois ministre et ambassadeur, il a, incontestablement, une grande expérience et peut, sans doute, mobiliser des moyens. Mais il a l’inconvénient d’avoir servi, jusqu’à sa chute, un régime que cette opposition a combattu. Sa gestion remarquable de la transition 2005-2007 lui vaudra-t-elle absolution ? Le fait qu’il ait toujours gardé le silence, face aux dérives du pouvoir actuel, ne joue pas en sa faveur. Certains militants de l’opposition commencent, d’ailleurs, à lui en faire reproche. Mieux vaut tard que jamais, pourrait-il leur répliquer : juste à côté de nous, Macky Sall fut ministre puis Premier ministre de Wade, avant de prendre ses distances vis à vis de son mentor et le défier, lors de la présidentielle de 2012. L’opposition sénégalaise avait flairé le bon coup et misa sur lui, en le soutenant au second tour. Vu l’enjeu, elle ne s’embarrassa ni de considérations partisanes ni de sentiments.
Bref, qui d’autre de cette liste, pourrait-il être cette arlésienne de candidat unique ? Mohamed ould Bouamatou ? Le nom de l’homme d’affaires, devenu opposant pur et dur, subissant, depuis plus de sept ans, les affres du régime, a été également cité. Doté de solides relations, à l’extérieur et à l’intérieur, qu’il peut activer à bon escient, il a, en outre, l’énorme avantage de pouvoir financer, lui-même, sa campagne électorale. A condition, bien sûr, qu’il accepte d’entrer dans la danse et que l’opposition unanime le désigne. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. L’homme garde toujours le silence sur ses intentions et l’opposition arrivera difficilement à s’entendre. Or le temps presse. L’autre camp commence déjà à fourbir ses armes. Et, comme en 2007, 2009 et 2014, l’opposition risque fort rater encore le train. Par sa seule faute mais, cette fois, la goutte risque de faire déborder le vase. Ainsi gira une opposition auto-noyée dans ses atermoiements ?
Ahmed ould Cheikh
le calame
Le nouvel arrêté pour le règlement du calvaire de l’enrôlement toujours sans suite
De nombreux mauritaniens, surtout ceux qui sont issus de certaines communautés, vivent un véritable calvaire pour accéder aux documents d’état-civil biométriques, depuis le début de l’opération d’enrôlement
au milieu de l’année 2011.
C’est sur la base de ce constat désolant que le ministre de l’intérieur et de la décentralisation prit un Arrêté numéro 08 193 du 19 décembre 2018 instituant « des Commissions Départementales et
Communales d’Appui à la Commission Nationale chargée du règlement des problèmes liés à l’enrôlement ».
A signaler que la structure nationale créée fin 2017 à quelques semaines de la célébration du 57é anniversaire de l’indépendance nationale dans la ville de Kaédi, est composée de trois (3) personnalités, et dirigée par Thiam Diombar, conseiller à la Présidence de la République.
L’arrêté du ministre de l’intérieur, créant les commissions départementales et communales a été pris dans un contexte politique particulier, caractérisé par la fièvre d’un troisième mandat, pourtant constitutionnellement impossible, au profit du président Mohamed ould Abdel Aziz.
Déclenchée au mois de mai 2011, signale-t-on, l’opération d’enrôlement de tous les citoyens mauritaniens, menée par l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS), est l’unique voie d’accès aux documents d’état-civil biométriques.
Les méthodes de travail des agents de cette institution, caractérisées par une absence de règles uniformes écrites, connues et applicables à tous, avec notamment des exigences variant d’un bureau à l’autre, ont fait l’objet de nombreuses critiques dont certaines n’hésitaient pas à dénoncer « un génocide biométrique ».
Les nouvelles commissions devraient permettre de dépasser toutes ces récriminations. Celles-ci ont été déployées pour le moment dans quatre (4) régions : le Brakna, le Gorgol, l’Assaba et le Hodh Oriental. Ces nouvelles structures sont sur le terrain et ont débuté le travail, pour certaines, en début de semaine.
La commission Communale est placée sous la présidence du maire.
Les membres sont constitués par les responsables des centres d’accueil des populations des communes, les imams de mosquées et les chefs de villages.
Quant à la Commission Départementale, elle est présidée le préfet (Hakem) et comprend les chefs d’arrondissements, les maires de communes et les responsables des centres d’accueil des populations.
La commission communale a pour mission « de recenser, examiner et compléter tous les dossiers soumis par les citoyens » qui seront transmis aux commissions départementales, selon l’arrêté du ministre de l’intérieur et de la décentralisation.
Les Commissions Départementales « sont chargées de vérifier, compléter et pré valider les dossiers transmis par la Commission Communale ».
Les dossiers pré validés sont transmis à la Commission Nationale qui procède à la validation définitive.
A la fin de l’année 2013, les chiffres officiels des mauritaniens recensés dans le cadre de l’opération d’enrôlement ont atteint 2,5 millions, sur une population totale de 3,5 millions d’habitants, selon
les chiffres de l’ANRPTS.
Une indication plus actuelle, permet de constater que sur une commune rurale de la vallée du fleuve Sénégal peuplée de 11.000 âmes, plus de 3500 individus courent encore dernière « le précieux sésame » que représente l’attestation d’enrôlement.
Ces sans papiers trouvent ainsi une ultime « chance » d’exister grâce à l’intervention de personnalités issues du terroir et connaissant bien les populations, à la place des agents venus d’ailleurs, sans aucune connaissance des populations locales, qui condamnaient beaucoup de citoyens à vivre les affres du rejet.
Une fois retombée la fièvre du troisième mandat, les autorités semblent rangées dans les tiroirs les actes ayant donné naissance aux commissions départementales et communales.
Plus grave, profitant d’une visite du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Ahmedou ould Abdallah, effectuée à Kaédi il y a quelques semaines, certains élus du Gorgol ont émis des doléances relatives à la prise de mesures pratiques rapides pour un fonctionnement effectif des nouvelles structures chargées de faciliter
l’enrôlement.
Mais dans sa réponse, le ministre de l’intérieur n’a pas dissipé les inquiétudes.
Mr. Ould Abdallah est passé complètement à côté de la plaque, en évoquant au détour d’une phrase, des allégations insidieusement distillées sur les réseaux sociaux, faisant état d’enrôlement d’étrangers.
Tout cela semble accréditer la thèse suivant laquelle la volonté de règlement de la question de l’accès à l’état-civil, un droit élémentaire pour les citoyens du pays, devait être conditionné à un vote en faveur d’un candidat prétendant à un mandat désormais rangé au musée des chimères.
A signaler que lors de son dernier passage à Kaédi, le ministre de l’intérieur a avancé un chiffre de 3,5 millions de citoyens enrôlés, estimant ainsi que tous les mauritaniens sont dans le fichier, en référence au chiffre du Recensement Général sur la Population et l’Habitat (RGPH), effectué en avril 2013.
AS
Le calame