Monthly Archives: September 2018
L’Association des Oulémas : Nous renouvelons notre soutien à la direction nationale et au projet politique de l’UPR
L’Association des Oulémas (guides religieux) mauritaniens a confirmé son soutien à la direction nationale et au projet politique de l’Union pour la République (UPR).
Elle a déclaré dans un communiqué que sa position était «celle qu’elle avait exprimé antérieurement en faveur de la direction nationale et de son option politique ».
L’Association a ajouté dans une déclaration signée par son secrétaire général, Cheikh Hamden Ould Tah, que en conséquence, elle affirme son « engagement dans les choix de la direction nationale quant au second tour des élections et souhaite que l’on y adhère et que l’on y travaille ».
Source : https://alakhbar.info/?q=node/13292
Traduit par Adrar-Info
Tawassoul est “un parti extrémiste dangereux pour la Mauritanie” (Ministre de la Défense)
Jeune Afrique – Bathia Mamadou Diallo, ministre de la Défense et président de la commission de redynamisation de l’Union pour la République (UPR), se dit satisfait du premier tour des élections du 1er septembre en Mauritanie.
Bathia Mamadou Diallo est une pièce essentielle sur l’échiquier du président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. Bien qu’il soit issu du ministère de l’Intérieur où il était spécialiste des collectivités territoriales, il occupe le poste de ministre de la Défense.
Depuis la fin du printemps, il préside la commission de réforme dite « de redynamisation » de l’Union pour la République (UPR), le parti présidentiel dont le chef de l’État était particulièrement mécontent en raison de sa faible mobilisation lors du référendum constitutionnel d’août 2018.
À 63 ans, il fait partie des proches que Mohamed Ould Abdelaziz entend mettre sur orbite avant son départ prévu pour 2019. Membre du directoire qui pilote la campagne électorale de ce parti, le ministre – d’origine négro-mauritanienne – se félicite de la bonne tenue du premier tour des élections du 1er septembre, malgré les cafouillages qui ont perturbé la publication des résultats et prédit que son parti aura la majorité absolue dans la prochaine Assemblée nationale.
Jeune Afrique : Comment appréciez-vous le déroulement des scrutins des élections nationales, régionales et municipales ?
Bathia Mamadou Diallo : Ils se sont déroulés dans les limites de la compétition électorale et, de l’avis de tous, dans la transparence la plus totale, même si les uns et les autres ont attendu les résultats dans l’anxiété.
Il y a eu pourtant de sévères cafouillages dans plusieurs circonscriptions et 520 000 bulletins de vote sur 2,7 millions de suffrages exprimés ont été considérés comme nuls…
Les différents scrutins ont été difficiles à comprendre pour un grand nombre de personnes analphabètes. Ce phénomène de votes annulés affecte chacun des partis en présence et pas seulement l’opposition.
Comment analysez-vous les résultats du premier tour ?
Nous sommes très satisfaits. D’abord parce que, sur les 157 sièges de députés à pourvoir, l’UPR en a obtenu 67 et que nous sommes en bonne posture pour le deuxième tour. Il reste 22 sièges à pourvoir et c’est nous qui allons les prendre. L’objectif d’obtenir la majorité absolue, que nous visions, est atteint grâce à une forte mobilisation. Nous avons aussi remporté quatre conseils régionaux sur treize et entre 70% et 80% des conseils municipaux.
Notre deuxième satisfaction est que ce résultat exprime une adhésion populaire aux projets du président de la République.
Vous estimez que le parti islamiste Tawassoul n’a pas réalisé un très bon score ?
Ils ont eu 14 élus, ce qui est une préoccupation pour nous car il s’agit d’un parti extrémiste dangereux pour la Mauritanie. Nous allons contrecarrer ses projets et il n’atteindra pas le niveau qu’il avait atteint dans la précédente Assemblée. Nous amplifierons notre mobilisation au deuxième tour pour faire reculer l’extrémisme. Mais, je ne me fais pas d’inquiétude : le peuple le rejettera.
Par Alain Faujas
cridem
Pour que la langue arabe ne soit plus un outil de sous-développement
Ils défendaient une seule langue comme on pouvait défendre, dans le temps, un seul parti, une seule foi, etc. Ils disaient : «soyons unis en tout, chassons la différence, la pluralité, la mixité, chassons la fitna!»
Le problème de la langue arabe, c’est qu’elle est défendue par des gens qui la considèrent comme un objet sacré. Il ne faut pas la toucher, il ne faut pas la souiller. Parce que c’est un péché?
Ces gens ignorent que la langue arabe a bien évolué depuis le temps des premiers Arabes. Ils ignorent aussi que le parler arabe a influencé bien des langues vivantes, étrangères. Et fort heureusement, d’ailleurs.
Quand on ouvre un dictionnaire français, on retrouve quantité de mots arabes, souvent empruntés au dialecte et au parler de tous les jours. C’est tant mieux, personne ne s’en plaint. Ces mêmes mots n’arrivent pourtant pas à « pénétrer » le dictionnaire arabe. Parce qu’il ne faut pas déranger la belle au bois dormant, la sainte-nitouche : la langue arabe verrouillée et montée par une garde armée jusqu’aux dents!
Ceux qui crient au loup devant ce qu’ils appellent la darijisation / profanation de la langue arabe sont les mêmes qui combattaient, hier, les langues étrangères au Maroc. Ils partent toujours du principe que le moindre apport extérieur est une menace pour la langue arabe, que cet apport vienne de la langue française ou de la darija, considérée comme une sous-langue vulgaire et destinée à crétiniser les masses.
Ce sont les mêmes, aussi, qui ont longtemps retardé la réhabilitation de la langue amazighe. Ils défendaient une seule langue comme on pouvait défendre, dans le temps, un seul parti, une seule foi, etc. Ils disaient: «soyons unis en tout, chassons la différence, la pluralité, la mixité, chassons la fitna!»
Vous l’avez peut-être compris mais ce débat-là nous emmène bien au-delà des frontières de la langue, ou des langues. Au Maroc, cette question a toujours été passionnée et, pire encore, idéologisée. Elle charrie des valeurs, des symboles, mais aussi des clichés et des idées vieilles comme le monde.
En gros, nous avons grandi avec l’idée que l’arabe est la langue de la tradition, du savoir religieux, et de ce cordon ombilical qui nous relie à la culture et à la géographie du monde arabe. Dans le même temps, nous avons d’abord perçu le français comme une greffe liée à l’occupation du Maroc, ensuite comme la langue des élites économiques, du savoir scientifique et finalement de la modernité.
En gros, l’arabe pour le peuple, le français pour l’élite.
Depuis le protectorat, cette idée perdure et prospère. Elle lie l’arabe à des questions d’identité et d’appartenance. D’où son caractère soi-disant sacré. Le retour de la darija (qui reste, quoi qu’on en dise, la première et la plus ancienne «langue» du pays) et de l’amazigh sont considérés comme des assauts menés contre la langue arabe. Et c’est le lobby francophone, d’essence colonialiste, qui manipulerait les assaillants, empressé d’en finir avec l’Arabe en nous.
Ça nous emmène loin, tout ça…
Voilà pourquoi l’introduction, en cette rentrée scolaire, de quelques vocables en darija a créé tout un débat et une polémique autour des manuels scolaires. Trois petits mots ont déclenché une tempête…
Les gardiens du temple crient au complot. C’est tout ce qu’ils savent faire. Mais la tempête passera. Alors on pourra expliquer à ces gens, très tranquillement, ceci : il n’y a pas de langue pure ou impure. Il n’y a pas de guerre des langues. La seule guerre à mener est celle contre l’analphabétisme, qui touche encore de très larges pans de la société marocaine. Laissez la langue arabe s’ouvrir sur son environnement, laissez-là respirer, évoluer, rajeunissez-là, c’est un mal nécessaire, qui lui fera le plus grand bien.
En cadenassant cette langue magnifique, ce n’est pas la langue arabe que vous défendez mais la fermeture des esprits. Ouvrez les yeux, vous êtes en train de faire de cette belle langue un outil de sous-développement.
Karim Boukhari
Source : Le 360.ma (Maroc) – Le 08 septembre 2018
Lettre de Biram Dah Abeid aux dirigeants de l’opposition mauritanienne
Louange à Dieu, prière et paix sur le Messager d’Allah.
Biram Dah Abeid à la coalition des partis d’opposition mauritaniens.
Tout d’abord, je vous félicite pour votre vaillante résistance face à la machine à fraude du régime tyrannique et votre fermeté face à la propagande malveillante du chef du régime en déclin.
Et je vous conjure à l’unité en vue de la bataille du deuxième tour à l’issue victorieuse.
Je porte à la connaissance des présidents que les paliers de la bataille que je mène en compagnie des gens libres, tant au niveau international qu’en Mauritanie, et particulièrement les masses déshéritées , soumises au joug de l’exploitation et de la privation, confrontées au dictateur Mohamed ould Abdel Aziz, bataille au cours de laquelle le régime a utilisé ses victimes comme espions, sous couvert du noble métier de journaliste, instrumentalisant pour ce faire la justice ; je vous informe, dis-je, que les paliers de cette bataille n’ont point changé, de sorte que cela nécessite de solidarité pour qui n’y voit une raison d’exprimer sa solidarité dès le début. Aussi, ma position en faveur de tout opposant à ce régime maléfique, de quelque obédience soit-il, est un devoir et particulièrement au second tour de ces élections.
C’est un devoir dicté par la conscience, c’est aussi une décision du parti et l’orientation de mon organisation et j’en appelle à votre grandeur et à mon humble personne d’œuvrer en ce sens, sans aucune autre considération et loin de tous calculs.
Ma cause face au chef de la tyrannie Mohamed ould Abdelaziz et de sa horde n’a pas enregistré de nouveau rebondissement nécessitant la solidarité de ceux qui ne l’étaient auparavant, et ce pour l’heure ce n’est pas une priorité. La priorité est de gagner le pari et notre soulèvement comme un seul homme pour ce qui reste de cette compétition électorale.
Par ailleurs, je suis à même de mener la bataille de la prison et la remporter tôt ou tard, comme d’habitude, contre le régime lâche qui se sert de ses geôliers espérant que leur zèle pourrait à notre capitulation. Nous vaincrons.
Biram Dah Abeid
Prison civile de Nouakchott
Le 09/09/2018
le calame
Mauritanie : 70 partis politiques à la corbeille!
Rimweb – Après une semaine d’attente et de tergiversations, la CENI a finalement rendu public les résultats du scrutin du 1er septembre mettant du coup fin a une guerre des nerfs qui en a éprouvé plus d’un.
Ainsi, les candidats et les partis politiques ont été enfin édifiés sur leur sort. Et ce sont par conséquent pas moins de 70 partis politiques, parmi les 98 qui étaient en compétition qui seront jetés à la poubelle car n’ayant pas obtenu les 1% de voix prévu par la loi.
En effet, la plupart de ces formations politiques appelées ici partis-cartables sont fondés sur des bases familiales, tribales, ethniques voire raciales. Ce sont généralement des partis de personnes où le président a droit de vie et de mort sur les militants.
Malheureusement, certains de ces partis vont échapper au couperet de la loi du fait que certains pontes du régime en rupture de banc avec le parti au pouvoir se sont présentés sous la bannière de ces partis leur offrant du coup un coup de fouet salvateur.
Et pour revenir aux résultats publiés par la CENI, notons qu’ils sont loin de faire l’unanimité et l’opposition n’a pas manqué de crier au scandale dénonçant une mascarade.
Malgré tout cette même opposition a su tirer son épingle du jeu avec une trentaine de députés au premier tour, une véritable aubaine pour des partis qui reviennent de très loin, avec une traversée du désert qui a duré près d’une décennie pour certains d’entre eux.
Cette opposition très divisé du reste et habituée à aller aux élections en rangs dispersés a pour une fois réussis à monter certaines alliances qui ont fait mouche, mettant du coup en échec le dessein avoué du président mauritanien qui tablait sur un raz-de-marée au parlement de la part des élus du parti au pouvoir, ce qui lui permettrait d’envisager une énième opération chirurgicale pour la constitution, ce qui lui ouvrirait le chemin d’une présidence à vie.
Notons que si la CENI a pu relever le défi d’organiser des élections en un laps de temps, elle n’a pas pu éviter les énormes embuches qui se sont dressés sur son chemin et qui ont entachés tout le processus.
Ce n’est donc pas un hasard si le nombre de bulletins nuls a atteint le chiffre faramineux de 529.296, un record qui aura sa place dans le Guiness. Et plus bizarre encore, les disparités qui ont été constatés au niveau d’un même bureau de vote pour les différents scrutins.
Autre équation paradoxale, il est arrivé que dans des localités où le taux d’éveil est plus important, on trouve plus de bulletins nuls que dans des zones rurales où la plupart des gens ont du mal à tenir un stylo dans la main.
Tous les couacs sont dus au manque de formation du personnel de la CENI, qui a été recruté sur des bases népotiques.
Par ailleurs la CENI n’a pas su respecter les B.A.BA des directives préconisées par la loi. Ainsi, les partis ont eu du mal à imposer leurs représentants dans les bureaux de vote, ce qui aurait pu contribuer à la transparence du scrutin et à une surveillance de proximité des opérations électorales. En principe chaque représentant de parti a le droit à une copie du PV au même titre que la CENI et le ministère de l’intérieur. Reste à savoir pourquoi la CENI n’a pas veillé à l’application de cette loi qui assure l’instauration d’un mécanisme de vérification indispensable.
Malheureusement beaucoup de candidats n’ont pas pu avoir accès directement aux résultats de certains bureaux, ce qui explique cette levée de bouclier contre une CENI qui a, sur ce plan, failli à sa mission.
Par Bakari Guèye
http://rimweb.net/mauritanie-70-partis-politiques-a-la-corbeille/