Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2018

Alerte! Biram Dah Abeïd écroué

altBiram Dah Abeïd a été mis sous mandat de dépôt, lundi soir (13 août), à la maison d’arrêt de Dar Naïm, après une longue audition, par le parquet du tribunal de Nouakchott. Deux chefs d’inculpation sont retenues par le ministère public à son encontre à savoir : « incitation à la violence et menace portée sur la vie des personnes », en vertu des articles 32, 33 de la loi 017-16 portant sur la liberté de la presse, article 24 de la loi sur la cybercriminalité.
Le leader abolitionniste avait été arrêté mardi dernier et détenu depuis lors au commissariat de police de Riadh 1, suite à une plainte du journaliste Deddeh Ould Abdellahi pour « diffamation ». Le plaignant avait été entendu en premier lieu et quitté le tribunal sous une forte escorte policière. Depuis l’aube, les militants abolitionnistes avaient rallié dans un premier temps le commissariat de police de Riadh 1 avant d’affluer fortement au parquet de Nouakchott sud quadrillé par un impressionnant dispositif policier.
Biram est tête de liste de la coalition RAG/Sawab à la députation. La CENI avait délivré le jeudi le récepissé définitif à cette liste.

le calame

Procès de la balle de Tweyla: le verdict

altL’ancien sénateur Mohamed ould Ghadda,  et l’ex sergent Mohamed ould Mohamed MBareck,  ont été condamnés à  6 mois de prison, dont 3 fermes, pour « calomnie »  ce lundi par le tribunal correctionnel de Nouakchott Ouest.
Le parquet avait requis une peine de 5 ans de prison ferme et 200.000 nouvelles ouguiyas d’amende, à travers un  réquisitoire prononcé un peu plutôt dans la journée.
Pour sa part, la défense  dénonçait  un procès purement  politique et vide du point du droit, plaidant l’acquittement.
Au cours des débats, le sous-officier s’est rétracté par rapport aux déclarations à l’origine des poursuites.
Une « dérobade » que  Mohamed ould Ghadda a mise au  compte « des pressions énormes exercées » sur MBareck, tout en réaffirmant « la véracité » de la déclaration contenue dans l’image diffusée sur sa page « Facebook ».
Cette décision est l’épilogue d’un procès ouvert la semaine dernière et dont l’audience avait été suspendue juste avant le week-end.
Mohamed ould Ghadda et Mohamed ould MBareck étaient poursuivis dans une affaire numéro RP 585/2017, suite à la publication d’une vidéo de l’ancien sous-officier remettant en cause la thèse officielle au sujet de la blessure par balle du président Mohamed ould Abdel Aziz à Tweila (40 kilomètres au Nord de Nouakchott), en novembre 2012.
Détenu à titre préventif depuis le 01 septembre 2017, Mohamed ould Ghadda est également poursuivi pour «corruption » dans le cadre d’une information relative aux péripéties du référendum controversé ayant débouché sur la suppression du sénat, l’ancienne chambre haute du parlement.
Le banquier Mohamed ould Bouamatou, et Mohamed ould Debagh, un de ses proches, sont également sous le coup d’un mandat international pour les mêmes motifs.
11 anciens sénateurs, des syndicalistes et des acteurs de médias sont aussi  sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’information relative au dossier du sénat supprimé.

le calame

Economie: décès de Samir Amin, une des figures de l’altermondialisme en Afrique

altL’économiste et altermondialiste Samir Amin est décédé dimanche 12 août à Paris, à l’âge de 87 ans. Théoricien du marxisme et du maoïsme, ce Franco-Egyptien était l’une des figures de proue des mouvements altermondialistes. Professeur à Poitiers, Vincennes et surtout à Dakar où il a contribué à fonder l’Institut africain de développement économique et de planification, Samir Amin a irrigué par sa pensée plusieurs générations d’universitaires dans les pays en développement.

« Marx n’a jamais été aussi utile », disait Samir Amin, qui fut sans conteste l’un des esprits les plus lucides du vingtième siècle dans la critique du système capitaliste mondialisé. Pour lui la logique capitaliste du profit entraîne la destruction des bases de la reproduction de la vie sur la planète.

Cette critique fondamentale s’accompagne tout au long de sa vie d’une analyse sans concession des rapports de domination entre le centre, les pays capitalistes développés, et la périphérie, le Tiers-monde.

Agrégé en Sciences économiques, formé à Paris dans les années cinquante, il publie en 1973, Le développement inégal, ouvrage majeur qui le propulse dans le champ antimondialiste qui deviendra deux décennies plus tard, l’altermondialisme.

Grand défenseur des jeunes nations africaines, ce précurseur a toujours concilié son travail universitaire avec un engagement militant. Conseillé du gouvernement malien de 1960 à 1963, il fonde à Dakar, l’Institut africain de développement économique et de planification.

Il participe aussi à la création, d’Enda-Tiers Monde, l’une des premières ONG africaines. Pour lui il faut redéfinir l’ordre mondial basé sur le capitalisme financier et supprimer ses institutions comme l’OMC, le FMi et la Banque mondiale. Une pensée dense et radicale qui a inspiré plusieurs générations d’économistes africains.

RFI

Agrégé en Sciences économiques, formé à Paris dans les années cinquante, il publie en 1973, Le développement inégal, ouvrage majeur qui le propulse dans le champ antimondialiste qui deviendra deux décennies plus tard, l’altermondialisme.

Grand défenseur des jeunes nations africaines, ce précurseur a toujours concilié son travail universitaire avec un engagement militant. Conseillé du gouvernement malien de 1960 à 1963, il fonde à Dakar, l’Institut africain de développement économique et de planification.

Il participe aussi à la création, d’Enda-Tiers Monde, l’une des premières ONG africaines. Pour lui il faut redéfinir l’ordre mondial basé sur le capitalisme financier et supprimer ses institutions comme l’OMC, le FMi et la Banque mondiale. Une pensée dense et radicale qui a inspiré plusieurs générations d’économistes africains.

La souffrance du monde rural en Mauritanie étouffée par l’actualité politique

La souffrance du monde rural en Mauritanie étouffée par l’actualité politiquePendant que le gouvernement, les chefs de tribus et les hommes d’affaires sont tous lancés dans les batailles électorales qui s’annoncent, le monde rural se dirige vers la plus grande catastrophe alimentaire, tandis que le cheptel est sous la menace d’une extinction totale. En effet, la longue sécheresse de 2017 avec ses affamés et ses transhumants condamnés à un exil prolongé dans les pays voisins, s’annonce encore plus clémente que celle de la saison 2018.

L’alerte est donnée par des équipes d’ONG actuellement sur le terrain au Brakna, au Gorgol et au Guidimagha, tandis qu’une note d’Action Contre la Faim indique que « l’analyse des prévisions de précipitation sur la région Ouest Africaine pour la saison 2018 fait apparaître…un déficit important avec un retard d’installation de la saison des pluies sur les pays littoraux, en particulier le Sénégal, la Mauritanie et le Cap-Vert« . D’après le « Bulletin des Prévisions des précipitations sur l’Afrique de l’Ouest Hivernage 2018″ d’Action Contre la Faim, « ce retard, conjugué à une saison des pluies déjà défavorable sur ces mêmes régions en 2017, pourrait entraîner un risque pour la sécurité alimentaire des populations de ces pays« .

L’inquiétude est ainsi grande dans plusieurs départements de Mauritanie. Selon Hamada Bneïjara, président de l’ONG ADIG, actuellement sur le terrain en compagnie d’autres organisations pour évaluer la menace, « la situation alimentaire et nutritionnelle en Mauritanie ainsi que les crises récurrentes depuis 2017 ont provoqué d’importants déficits en fourrage et en céréales dans l’ensemble du pays« . Il rappelle qu’en 2017, « la campagne agricole, présentait un déficit important en céréales et en fourrages », soulignant qu’en cette période, « la distribution inégalée des précipitations a fortement entravé la pousse des pâturages ainsi que la croissance des cultures, ce qui risque de compliquer une situation déjà précaire« .

A en croire les échos qui viennent de Mbout, Mounguel, Boghé et Aleg, la situation risque de se dégrader, ces départements n’ayant enregistré le retour d’aucun des cheptels partis au Malil’année dernière. Pire, des communes entières n’ont enregistré que de rares pluies disparates et les herbes qui avaient poussé se sont vite desséchées, comme à Tikobra, Lehrach et Souvadans la région du Gorgol. La situation semble encore pire, avec l’assèchement de plusieurs mares à Kankossa en Assaba.

Du coup, la situation alimentaire et nutritionnelle des populations de ces régions, entièrement dépendantes de l’agriculture sous pluie, est sérieusement menacée. Dans ces départements où la production agricole est affectée par les changements climatiques et la rareté des pluies, les populations pastorales peinent à faire face aux effets de la sécheresse. Elles ont besoin d’une aide d’urgence afin de protéger leurs troupeaux et faire face aux menaces de famine. Les enfants et les femmes enceintes sont particulièrement exposés aux différentes formes de malnutrition, notamment la malnutrition aigüe globale (MAG) et la malnutrition aigüe sévère (MAS) dont les taux pour la Mauritanie dépassent déjà largement le seuil d’alerte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Face à cette situation, l’inertie du gouvernement et sa nonchalance à mesurer la portée d’un tel danger s’étaient déjà traduites en 2017 par une distribution tardive de 26.000 tonnesd’aliments de bétail sur les 150.000 annoncées et leur vente à des prix hors de portée des éleveurs. Pire, le gouvernement avait refusé de lancer un Appel à l’aide internationale d’urgence, privant les paysans et éleveurs mauritaniens, entre autres interventions des partenaires, FAO et PAM notamment, celle du fonds du CILSS.

L’année 2018 s’annonce encore pire, car pour le gouvernement actuel, la priorité semble être les élections régionales, législatives et communales dont la campagne va débuter le 15 août prochain et le premier scrutin le 1er septembre. La souffrance du monde rural, et son extermination, pourra attendre.

Cheikh Aïdara

source courrierdunord.com

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FLAMNET-AGORA:La Mauritanie : Pourquoi les électeurs ne votent pas massivement pour l’opposition radicale ?

altDans quelques semaines, les élections législatives, régionales et locales en Mauritanie se dérouleront partout dans le pays. Les résultats plus ou moins prévisibles en faveur du pouvoir feront l’objet de diverses analyses et critiques : bourrage des urnes, achat de conscience par le pouvoir, manque de fonds financiers des partis d’opposition…mais surtout des attaques virulentes contre l’électorat, plus particulièrement , les Negro-mauritaniens celui la même considéré comme victime du système. Pourtant, les acteurs politiques, ceux de l’opposition radicale en particulier, devront trouver les raisons profondes de cet éventuel échec en dehors des explications habituelles qui servent le plus souvent qu’à dédouaner leur propre conscience.
Il me semble que les échecs répétés et constants de notre opposition dépendent principalement de notre attitude de négligence et/ou d’ignorance des principes politiques simples de base. En effet, toute activité politique doit être sous- tendue essentiellement par l’envi, voire le devoir, profond de SERVIR le peuple. Cette notion de service doit être assimilée et intégrée dans la vie individuelle et collective de tous les jours de nos acteurs politiques. Une autre donnée à mettre en perspective est le manque de compréhension de l’idée qu’a le peuple pour le pouvoir de l’état. L’absence de maîtrise de ces deux aspects continue de créer une confusion dans l’évaluation et l’interprétation des actions politiques en Mauritanie. Évidemment, ceci aboutit à cette situation d’inefficacité de cette lutte pour l’égalité et la justice dans le pays, d’où la source principale du découragement et de la frustration de beaucoup de militants de ces partis.
A mon avis le désir de SERVIR, se rendre concrètement utile à la communauté, à quelque niveau que l’on soit devrait être à la base de tout engagement politique. L’absence d’intégration de ce concept, de sa prise en compte parmi les obligations militantes, au moment de création de nos organisations politiques explique deux comportements psychologiques et intellectuels regrettables que nous traînons : notre dépendance totale de l’adversaire (le pouvoir politique) et le manque de confiance en soi. Évidemment, les partis d’oppositions ne conçoivent la possibilité de l’action utilitaire que dans l’exercice du pouvoir. Partant de ce postulat réducteur, leur rôle et leur programme d’action se limitent principalement à des critiques, quelque fois subjectives du pouvoir. Il est évident que l’opposition doit constituer un contre-pouvoir fort, celui qui dénonce les dérives, met l’accent sur les insuffisances, le cas échéant, propose une alternative crédible à l’action du gouvernement qu’il combat. Le faisant, il est certainement dans son rôle traditionnel voire universel. Mais, compte tenu de nos réalités si particulières, cette conception réduit ‘’notre’’ opposition, auprès des populations qu’elle est sensée défendre, à sa plus simple expression. C’est une opposition de ‘’grands mécontents’ ’et de ‘’simples théoriciens’’, c’est-à-dire ceux qui ne protègent ni du préfet spoliateur, du policier indélicat, ceux qui ne donnent ni du travail, ni aide à payer l’ordonnance médicale. L’opposition doit, pour se faire entendre des populations, se dire qu’elle a des obligations à l’égard du citoyen ordinaire. Si l’Etat est incapable ou ne veut pas concevoir un environnement propice à l’épanouissement de tout un chacun, les partis d’opposition, qui se veulent défenseurs de tous les citoyens, doivent agir différemment. Dénoncer et proposer ne suffisent pas ; il faut aussi de l’action, qui devra se traduire par la participation active dans les activités régulières et quotidiennes de nos concitoyens. Personne, ne devrait exiger de l’opposition de faire l’impossible : bâtir des écoles, des hôpitaux, construire des aéroports, des ponts et paver les routes sont de la responsabilité de l’Etat. Cependant, des actions simples mais efficaces, tels que : participer à l’assainissement de nos villes et villages, initier et exécuter des programmes de reboisement, dispenser des cours d’alphabétisation et du civisme voilà des œuvres qui sont à la portée de tout acteur politique. Elles le rendent visible et utile.
Par ailleurs, il est politiquement inacceptable que les acteurs politiques ne puissent mettre en perspective l’histoire et les valeurs de la société dans laquelle ils évoluent. En effet, dans la conscience collective de nos communautés le gouvernement n’a pas une fonction utilitaire. Au contraire, elles conçoivent que le mode de la gestion du pouvoir hérité de la colonisation crée un rapport de servitude et d’humiliation du peuple par l’Etat. A leurs yeux, la matérialisation de l’état ne se fait que par ses services de raquettes (douane et agent de foret) ou d’humiliation (précepteurs d’impôts avec des tortures sous le soleil pour ceux qui n’ont pas les moyens de payer). Cette réalité crée un grand fossé entre le peuple et l’Elite politique. Pendant que l’opposition passe tout le temps à critiquer le pouvoir de son immobilisme, le peuple qui n’attend rien de positif des autorités, trouve la situation normale. Alors, demanderiez-vous pourquoi le peuple choisit-il donc le camp du pouvoir qui ne sert à rien ?
Là encore, une autre divergence d’interprétation de la situation entre la communauté et les politiciens de l’opposition. Le peuple vote pour ses filles et fils qu’il côtoie régulièrement, mais pas pour le pouvoir. Cette présence quotidienne des représentants du pourvoir au sein des communautés est conçue comme un acte de considération (TEDDUNGAL), une valeur que l’argent ne peut remplacer. Par contre l’abandon du terrain par l’opposition, est considéré comme manque de considération ou de mépris (HUTAARE) de la part de leurs autres filles et fils qui se trouvent du cote de l’opposition. Dans son vote, le peuple ne voit pas l’Etat mais la fille ou le fils qui représente l’espoir. L’erreur politiquement suicidaire est de croire que le fait de détenir la vérité dans le discours devrait suffire pour mobiliser les forces, l’électorat autour de soi. Notre peuple ne se nourrit pas de grands principes et de beau idéaux politiques. Il vit un quotidien essentiellement constitué de la lutte pour la survie. Tout ce qui soulage cette dure réalité, même un espoir fumeux, est à prendre. A plus forte raison une main charitable qui vous tire un neveu des griffes de la police ou vous assure la popote du jour.

Hammel Barry

USA