Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2018

Élections du 1er Septembre/ majorité présidentielle : Pourquoi faire ?

Élections du 1er Septembre/ majorité présidentielle : Pourquoi faire ?Les listes candidates du principal parti de la majorité présidentielle (UPR) ont été rendues publiques en fin de semaine dernière. Après quelques retouches, bien entendu, et autres grincements de dents. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment l’Union Pour la République entend capitaliser – traduire dans les urnes –son million et demi d’adhérents. Un gros et difficile défi que ce parti qui vient d’être redynamisé s’attèle à relever. Difficile, d’abord dans la mesure où il devra gérer d’abord ses mécontents qui n’ont pas été casés quelque part ; ensuite dans l’obligation de faire face à une opposition déterminée à ne pas se laisser marcher dessus.

La campagne de réimplantation que l’UPR a organisée, il y a quelques mois, a remis sur le tapis les querelles de tendances, en hibernation depuis les élections de 2013. Partout, les hauts responsables du parti, dont certains ne devraient même pas descendre sur le terrain, ont cherché à se construire ou à consolider des bases politiques, pour peser et profiter des mannes de l’État. Résultats des courses, de profondes divergences qui ont impacté sur les investitures de l’UPR, vite obligé de revoir sa copie. La mise à la touche de certaines grosses pointures dont le président en personne du parti, le classement, dans les profondeurs, des listes nationale, régionale et des femmes, ne manqueront probablement pas de jouer sur les résultats du parti.

Ses investitures laissent songeurs les observateurs. Le pouvoir ou la présidence aurait, comme en 2013, placé des personnes de haut rang en des listes de divers petits partis de la majorité. Ont profité de cette générosité Sursaut, Karama, Islah… Ces renforts expédiés en signe de générosité pourraient être, tout aussi bien, interprétés en reproches adressés à l’UPR qui se retrouverait, ainsi, affaibli. Pour Moussa Fall, président du MCD, membre du FNDU, ces « colis » aux partis-« satellites » prouvent que l’UPR, est, à elle seule, incapable de s’octroyer une majorité, lors des élections. Et qu’il s’agit donc, pour le pouvoir,de ménager sa monture. Dans quel but ?

Plan A, plan B…

Les observateurs avertis de la scène politique croient savoir que le président Ould Abdel Aziz et/ou ses proches tentent de construire une majorité dans l’optique dans d’un troisième mandat. Même si le principal intéressé s’obstine à répéter qu’il ne le briguera pas, la majorité de l’opinion, avec, en tête, l’opposition qui parle de « conversion » du million d’adhérents de l’UPR en électeurs, n’en doute pas. Raison pour laquelle elle continue à mettre la pression sur la CENI et à alerter l’opinion nationale et internationale ; mettant en garde contre les dérives d’un processus électoral conduit, de manière unilatérale, par le pouvoir qui a déjà démontré sa « mainmise » sur l’organe de contrôle des élections.

Doté d’une majorité confortable ou mécanique, le pouvoir pourrait être tenté par un congrès parlementaire, avant la fin de la présente législature ou au début de l’année 2019. Ainsi pourrait-il faire sauter l’article 26 de la Constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Avec quels risques incalculables pour le pays ? La question du troisième mandat vient d’ailleurs d’être remise au goût du jour, par le porte-parole du gouvernement, affirmant, pour la énième fois, que le président ne quitterait pas le pouvoir en 2019.

L’autre option pourrait être le changement de régime, avec un Premier ministre doté de l’essentiel des pouvoirs. Un rôle qui reviendrait au Président actuel, au lendemain de son départ du pouvoir en 2019. De l’avis de tous, Ould Abdel Aziz n’aurait donc pas fini d’échafauder son scénario – plan A, plan B… plan C ? – visant à lui permettre de garder le pouvoir. Dans le cas susdit, quel rôle reviendrait au général-chef d’état-major des armées, Ghazwani, le plus souvent cité en potentiel remplaçant du général-président ? Accepterait-il de jouer la marionnette ? Mystère ! Deux choses sont cependant sûres : en un, bien malin qui saura prévoir ce qui se passera d’ici là. En deux, les élections de Septembre seront un sérieux test pour le pouvoir en place. De la victoire, dans la transparence ou non, à l’inattendue défaite, leur verdict écrira l’agenda d’Ould Abdel Aziz que des proches poussent à parjurer, en modifiant la Constitution et reniant ainsi son serment. Une autre histoire sur laquelle il nous faudra revenir… si telle est la volonté de Dieu.

DL

Source: http://lecalame.info

L’Editorial du Calame : Bienvenue au cirque !

L'Editorial du Calame : Bienvenue au cirque !Dans un mois jour pour jour, les Mauritaniens sont appelés à élire leurs conseils régionaux, députés et maires, dans une opération qui s’apparentera plus à une foire d’empoigne qu’à des élections proprement dites.

À part une dizaine de formations qui peuvent se prévaloir de programme plus ou moins cohérent, la centaine d’autres qui se lanceront dans la bataille n’ont de partis que le nom. La décision du gouvernement de dissoudre tout parti qui ne se présente pas à deux consultations électorales successives ou n’obtient pas plus de 1 % de votants les a soudainement réveillés de leur torpeur.

Résultat des courses : certains ont cédé leurs partis gracieusement, d’autres ont carrément vendu des places sur leurs listes – les meilleures, bien évidemment –, tous ont accueilli des mécontents, particulièrement du parti/État qui n’est pas parvenu à satisfaire les demandes des milliers de candidats à la candidature.

Rien qu’à Nouakchott, plus de quarante listes se disputeront les suffrages des électeurs, dans chaque moughataa, sans compter les listes nationales qui dépassent la centaine. A l’intérieur du pays, la concurrence, aiguisée par les enjeux locaux et un tribalisme exacerbé, fait voler l’électorat en éclats.

Avec de non-négligeables risques de débordement. Face à cette inflation de candidats, de partis et de logos, comment la Commission électorale pourra-t-elle confectionner les bulletins de vote, les acheminer à l’intérieur du pays dans des délais aussi courts ; en bref, organiser des élections transparentes et crédibles ? Cela relève, au bas mot, des travaux d’Hercule.

Et, si jamais la consultation est organisée comme prévu, comment les électeurs arriveront-ils à s’y retrouver, avec autant de bulletins de vote ? Lors des élections de 2013, avec moins de formations politiques, le parti arrivé en tête fut celui des bulletins nuls.

Imaginez le pauvre citoyen perdu, derrière l’isoloir, avec des logos pleins la tête, ne sachant pas quoi faire. Ce serait un miracle si tout le monde réussissait à voter correctement. Une fois l’opération achevée, ce qui ne sera pas une mince affaire, il est illusoire de penser un instant qu’un parti pourrait obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.

L’UPR – PRDS nouvelle version, l’argent en moins – risque de payer très cher ses mauvais choix. Il est contesté partout et certains gros bonnets n’hésitent plus à soutenir ouvertement des listes concurrentes.

L’opposition risque, elle aussi, de faire les frais de ses atermoiements et de son manque de moyens. Beaucoup de petits partis devraient, du coup, profiter de la situation et, jouant sur la fibre tribale et régionale, obtiendront des postes de maire et de député un peu partout dans le pays.

En temps normal, il aurait été pratiquement impossible de fédérer autant de monde dans une majorité parlementaire mais les choses ont changé en catimini. La loi sur la transhumance politique a été abrogée en douce et n’importe quel député peut quitter son parti et conserver son mandat.

Sentant le vent du boulet, Ould Abdel Aziz a voulu prendre les devants et préparer, comme en 2006, un bataillon de députés, issus de divers horizons, pour se constituer, au final, une majorité à sa botte. Et si tout ceci n’était, somme toute, qu’un cirque destiné nous faire avaler, au final, de nouvelles couleuvres ?

Ahmed Ould Cheikh

 

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Droits de l’homme : Les veuves empêchées de voyager à Genève protestent contre les propos du porte-parole du gouvernement

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Les veuves,  orphelins et rescapés militaires, qui devraient se rendre à Genève pour assister à la 64e réunion sur les droits de l’homme et que la  police avait interdit de sortie du territoire,  s’élèvent  vigoureusement les propos du prote-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh les accusant, d’avoir   tenté   de voyager clandestinement avec de  faux visas. La délégation des veuves était invitée  par HRW  et  devrait s’envoler, le dimanche, le 21 pour Genève, mais c’était sans compter avec les autorités mauritaniennes.  

Dépêchées  au Calame par la présidente du collectif des veuves, , Madame Houleye Sall,  la vice-présidente,  Aissata Anne et la chargée  de communication,  Aissata Alassane Diallo, ont tenu à protester vigoureusement  contre les accusations du ministre porte-parole du gouvernement, selon lesquelles, Aissata Anne,  Maimouna Alpha Sy,  Aissata  Alassane Sarr, Baba Traoré, et Sy Yaya ont  tenté de voyager  clandestinement  à Genève, avec  de faux visas, délivrés  par l’ambassade de ce pays au Sénégal. 

« Après avoir accompli nos formalités, un policier est venu récupérer nos passeports, quelques minutes avant le décollage de l’avion ;  il  nous a demandé si on avait une lettre officielle d’invitation des autorités, nous avons répondu que non,  qu’on était muni de visa en bon et dur forme. Mais comme l’objectif était de nous bloquer, il nous a demandé de contacter  l’ambassade, de surcroit un week end. Néanmoins, l’ambassade a été saisie par mail et a notifié que les visas étaient authentiques. Mais, qu’a cela ne tienne, après avoir disparu, le policier ne reviendra qu’après, le décollage de l’avion pour nous dire que les photos sur nos visas sont différentes de celles sur nos passeports, et que  les instructions sont venues  de  la DGSN », racontent  les deux membres du collectif. Pourquoi on  nous a empêchées  de voyager à  Genève pour assister à la réunion sur les droits de l’homme, se demandent les deux dames. Parce que les autorités du pays et leur bras, la DGSN cherchent  toujours à cacher ce qui s’est passé dans ce pays, entre 1989 et 1991, expliquent les membres du collectif qui affirment que ce n’est là qu’un rendez-vous manqué et qu’on ne les reprendra pas la deuxième fois. Nous ne raterons aucune occasion pour dénoncer les exécutions de nos êtres les plus chers  et  pour réclamer que  les tortionnaires soient  traduits devant la justice, tonnent les veuves qui, visas à l’appui, fustigent l’attitude du gouvernement mauritanien qui s’est évertué à cacher la vérité sur cette page sombre du pays. « Nous ne baisserons pas les bras, si nous ne sommes pas là demain, nos enfants qui n’ont pas eu la chance de connaître leurs papas continueront le combat», font remarquer les représentantes du collectif.

 

Le calame