Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: July 2018

(ENTRETIEN) Exactions contre les peulhs au Mali : Le journaliste et chercheur en sciences politiques Barka Bâ tire la sonnette d’alarme

(ENTRETIEN) Exactions contre les peulhs au Mali : Le journaliste et chercheur en sciences politiques Barka Bâ tire la sonnette d'alarmeFace à une insurrection jihadiste auquel il a du mal à apporter une réponse définitive, le Mali se heurte à une nouvelle crise qui risque, si des mesures ne sont pas prises pour la circonscrire, de plonger le pays et, pire, la sous région dans une instabilité indescriptible. Depuis quelques jours, des civils peulhs font l’objet d’exactions dans le centre et les présumés auteurs, les chasseurs dozos bénéficieraient de la complicité des forces armées maliennes. Une situation alarmante qui mérite qu’on s’y attarde. Pour ce faire, Dakaractu a pris langue avec le journaliste et chercheur en sciences politiques, Barka Bâ. En véritable homme du sérail, notre interlocuteur a fait une analyse exhaustive de la situation explosive qui secoue le centre du Mali non sans mettre chacun devant ses responsabilités.

Déstabilisé par une insurrection djihadiste qui ne finit pas de faire parler d’elle, le Mali est encore au devant de l’actualité après l’exécution de civils d’ethnie peulhe dans le centre du pays. Sous quel prisme, faut-il présenter ce regain de violence ? 

Les derniers évènements survenus au Mali montrent, si besoin en était encore, que ce pays frère vit des heures très difficiles. Malheureusement, les derniers développements survenus avec les exécutions de civils Fulbés communément appelés Peulhs, ne surprennent pas du tout les observateurs avertis. On assiste à une dangereuse escalade avec la découverte de charniers et de fosses communes. C’est la conséquence directe de la faillite sécuritaire de l’Etat malien et ces tueries de masse n’en sont que les métastases. On pensait raisonnablement avec l’arrivée au pouvoir du président Ibrahim Boubakar Keita, la montée en puissance de l’  «  Opération Barkhane  » et l’intervention de la Minusma, que le Mali allait retrouver le chemin de la stabilité. Mais, même si l’intervention militaire française appuyée par la Minusma a permis de chasser les djihadistes du Nord et de sauver l’Etat malien d’un péril mortel, force est de reconnaître vu ce qui se passe au Centre du pays, avec les affrontements inter-ethniques qui prennent de très graves proportions de jour en jour, que l’Etat malien est malheureusement en passe de devenir « l’homme malade de la Cedeao ». La régionalisation de cette violence au nord du Burkina-Faso mais aussi dans la zone frontalière entre le Niger et le Mali, illustre bien cette menace. 

Vu le nombre de victimes qui ne cesse de croître, certains parlent de génocide, iriez-vous jusque là dans votre analyse ? 

Il faut être très précis et faire attention au choix de certains mots. A mon avis, chaque vie humaine est sacrée et compte. Mais, à ce stade, même si les tueries contre des civils peulhs tendent dangereusement à devenir récurrentes, on ne peut pas encore parler de génocide, au sens d’un plan visant à l’anéantissement intentionnel de tout un groupe national, ethnique ou religieux. Par contre, à l’image de ce qui s’est passé en ex-Yougoulavie, la campagne de terreur à laquelle on assiste dans certaines zones, avec les attaques de villages peulhs et la destruction systématique de leur habitat, sous la passivité de l’État malien, on est carrément dans le cadre d’un « nettoyage ethnique » pour utiliser un terme barbare, ce qui n’est pas moins grave. L’utilisation de milices ethniques comme les «  Dozos  » et la milice dogon « Da na Ambassagou » contribue à cette faillite sécuritaire de l’État malien, et à l’étiolement du tissu social dans la région de Mopti. Ces actes sont souvent suivis de représailles, entraînant un cycle de violence dans lequel les populations civiles sont les principales victimes. C’est une situation explosive et aujourd’hui le Mali risque de s’embraser avec de réels risques de guerre civile.
 
L’armée malienne est accusée d’avoir participé à ces exactions en fournissant des armes aux chasseurs. Si ces accusations sont avérées, comprendriez-vous l’attitude des FAMAS? 

Ce qui est clair, c’est que ces accusations contre les forces armées maliennes sont de plus en plus fréquentes et certaines exactions ont été documentées par des organisations internationales. La Minusma a ainsi montré que c’est le contingent malien de la force conjointe du G5 Sahel qui avait mitraillé des civils peulhs lors du foirail hebdomadaire de Boulikessi le 19 mai dernier. 12 forains sont décédés et plusieurs autres blessés. Ces victimes ont été initialement présentées comme des djihadistes, mais depuis l’enquête de la Minusma, le gouvernement malien a promis d’établir les responsabilités. Tout dernièrement, Alioune Tine qui est expert indépendant de l’ONU au Mali sur les droits de l’homme, a annoncé que l’unité responsable a été suspendue. Toujours est-il que les populations de la région accordent très peu de crédibilité aux engagements du gouvernement malien, ce qui est grave. Jusque là, les démentis apportés par les autorités maliennes sont plutôt peu convaincants. Il faut dire qu’il y’a comme une tradition des autorités maliennes, à chaque fois qu’elles ont été dépassées par certains conflits, de sous-traiter la guerre à certaines milices. On a déjà connu ce scénario dans les années 90 avec la rébellion touarègue quand l’Etat malien a encouragé la création de milices dites « d’auto-défense » comme le Ganda Koy en 1994 ou le Ganda Izo en 2008. Durant la même période, des milices « touareg-imghad » et « arabes » sont apparues commandées par des officiers des forces de sécurité malienne comme le Général El Hadj ag Gamou et le Général Abderrahmane ould Meydou. Aujourd’hui, la nouvelle donne, c’est l’apparition d’une milice de chasseurs « Dozos » qui se sont illustrés dans les exactions contre les populations fulbé. Le plus troublant c’est que ces « Dozos » semblent être sûrs de leur impunité car récemment, après avoir procédé à des exactions contre des villages peulhs, ces miliciens sont revenus « finir le travail » en procédant à de nouvelles exécutions, malgré la présence dans la zone de l’armée malienne. Plusieurs sources dénoncent la complicité entre ces deux acteurs : les FAMAS désarmant les villages peulhs, avant l’irruption des Dozos. Plus grave, en recevant en grande pompe certains responsables « dozos » de la zone de Kati, le Président IBK a envoyé peut-être un mauvais signal parmi les extrémistes qui se sentent ainsi légitimés dans leur combat. Mais même l’Etat français est guetté au Mali par le syndrome de la sous-traitance de la guerre à des milices qui finit souvent très mal et constitue une politique de courte vue et de facilité. Ainsi, un jeune leader touareg, Moussa Ag Acharatoumane, qui a fait quelques humanités en France, est devenu le chouchou de certains cercles sécuritaires en France qui s’appuient sur sa milice, le Mouvement pour le salut de l’Azawad (Msa) pour lutter contre les djihadistes. Or, selon plusieurs sources, cette milice touarègue est mêlée à de très graves exactions dans les conflits intercommunautaires, entre Fulbe Toleebe et tribus arabes d’une part et Dawshahak/Imghad de la zone de Ménaka, qui se sont réveillés à cause de la crise. Alors qu’elle a du mal à faire face à ses responsabilités et à son aveuglement lors du génocide rwandais, il est difficile de comprendre comment la France peut prendre le risque d’être encore rattrapé dans des choix catastrophiques, en mettant le doigt dans un terrible engrenage avec cette bombe que constitue la tournure inter-ethnique que prend le conflit malien, à mon sens autrement plus explosif que le péril jihadiste. 

Les peulhs ne sont-ils pas en train de payer l’appartenance de quelques uns des leurs dans des groupes jihadistes qui essaiment un peu partout dans le Sahel? 

Très certainement. Aujourd’hui, il y’a un amalgame qui est fait entre peulh et terroriste. Il est vrai qu’on trouve de plus en plus de jeunes peulhs dans les groupes islamistes au Mali dont certains se sont livrés aussi à de véritables exactions contre d’autres communautés, toutes aussi condamnables. Et le prêcheur radical peulh Hammadoun Kouffa, qui rêverait de restaurer la Dina, le califat du Macina, est devenu l’un des principaux lieutenants d’Iyad Ag Ghali, l’émir du Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin (Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans). Mais justement si le discours radical de Kouffa a pu prendre chez certains jeunes peulhs, c’est surtout dû au fait que ces derniers se considèrent comme des laissés-pour-compte de l’État malien dont ils ne remarquent la présence que par son côté oppresseur avec  la corruption des autorités locales, la faiblesse de l’appareil judiciaire et les extorsions dont ils se plaignent venant des services des eaux et forêts. Il faut noter que Hammadoun Kouffa était surtout populaire parmi les pasteurs peulhs de la zone de Hayré et du Seeno, exposés à l’impact des changements climatiques, que parmi les élites de la zone du delta intérieur du Niger, cœur historique du Macina. 
D’ailleurs Kouffa et ses hommes ont mené une série d’attaques contre ces élites (imams, chefs de villages…), suspectées d’être alliées au gouvernement malien, en 2014-15, qui ont été documentées par Human Rights Watch. Ce sont les répressions aveugles (Peulh=terroriste) des FAMAs et l’utilisation de milices ethniques qui ont été le terreau fertile des djihadistes au centre. L’immense majorité des peulhs maliens, qui n’aspirent qu’à vivre dans la paix, sont plutôt des victimes, souvent prises entre plusieurs feux. Les islamistes algériens, issus pour la plupart de la matrice Aqmi au début, ont bien mûri leur stratégie d’implantation dans le Sahel. Ils ont compris très tôt que pour un meilleur ancrage territorial, il fallait en quelque sorte « tropicaliser » le jihad en s’appuyant sur les différentes communautés présentes au Mali en encourageant l’émergence de leaders du crû, notamment dans la communauté touarègue et maintenant chez les Peulhs. Autant de facteurs qui font aujourd’hui que la crise malienne est devenue très complexe. 

Nous savons que le Sénégal dispose d’une force d’intervention rapide au centre du Mali dans le cadre de la Minusma. Quelle devrait être sa réaction dans ces conflits internes ? 

Le Sénégal est un pays qui a une très grande expérience de la gestion des conflits, y compris les plus complexes, comme le cas malien. Le déploiement de troupes sénégalaises au centre du Mali qui est en passe de devenir l’épicentre du conflit, est une bonne chose car avec les troupes tchadiennes, ce sont les troupes les plus aguerries au combat. Aussi, on peut attendre de ces troupes, vu leur professionnalisme, qu’elles aident l’Etat malien à stabiliser ce nouveau front, en faisant comprendre à l’armée malienne que les exactions contre les populations civiles qui ne feront qu’ajouter de l’huile sur le feu. 

Si ces exécutions de masse ne sont pas bien gérées par le Mali, ne craignez vous pas un prolongement dans les autres pays vu que les Peulhs ne sont pas présents qu’au Mali ? 

C’est le plus grand risque que court aujourd’hui la sous-région , mais j’ai l’impression qu’au niveau des États, on n’en est pas très conscient. C’est peut être dû à mauvaise connaissance de l’histoire. Il ne faut pas oublier que les Peulhs entre le 18 ème et le 19 ème siècle, ont été les principaux fondateurs de théocraties en Afrique. Que ce soit avec la révolution toroodo de Thierno Souleymane Baal au Fouta Tooro en 1776 suivi après par le djihad déclenché par El hadj Omar Tall et son Fergo, la révolution de Ousmane Dan Fodio au Nigéria, l’empire peulh du Macina, la théocratie musulmane de Timbo en Guinée etc, les Peulhs se sont toujours révoltés quand ils ont été poussés dans leurs derniers retranchements. Et il faut comprendre une notion clef chez les Peulhs, le Pulaaku, en gros l’ensemble des valeurs qui font qu’un individu se sente d’abord peulh, pour comprendre que beaucoup d’entre eux ont un sentiment de solidarité qui transcendent les frontières artificielles issues de la colonisation. La formation de l’Association pour la Survie du Sahel (ASS), un groupe armé composé de Peulhs du Niger, du Mali et du Burkina Faso, et intervenant dans le centre, illustre bien ce risque. Le danger aujourd’hui pour la sous-région, c’est que si les exactions contre les Peulhs se poursuivent, d’autres foyers de tension ne s’allument ailleurs et ceci, à Dieu ne plaise, c’est l’ouverture de la boîte de Pandore. A ce sujet, il serait utile de porter la plus grande attention à la sortie d’Aly Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale malienne, peu suspect de parti pris communautaire, qui a lui, pris la pleine mesure du désastre qui s’annonce et qui pourrait embraser toute la sous-région. Avec l’effet démultiplicateur des réseaux sociaux, les images insoutenables d’exactions contre des civils qui circulent sont en train de chauffer les esprits, bien au-delà des frontières du Mali.

 
 
Dakaractu

Le secrétaire général de l’UA : Le sommet historique de Nouakchott est un succès à tous points de vue

altM. Mourad Ben Diab, secrétaire général de la commission de l’Union Africaine a, dans une déclaration au reporter de l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI)

à la Présidence de la République faite mercredi après- midi à Nouakchott indiqué que le 31ème sommet de l’Union Africaine de Nouakchott est historique et représente un succès à tous points de vue car c’est le dernier sommet ordinaire de l’Union qui a donné lieu à la prise de bon nombre de décisions importantes pour le développement et l’avenir du continent africain.

Le sommet de Nouakchott, poursuit-il, est historique que ce soit pour l’Union Africaine ou pour le pays hôte qu’est la Mauritanie car c’est le dernier sommet du genre dans sa forme actuelle, c’est aussi un sommet ordinaire à l’instar de celui de janvier.

A partir de l’année prochaine, le sommet de juin se transformera en un mini- sommet. Le sommet de Nouakchott est historique car il tourne une page et en ouvre une autre ; il l’est aussi parce qu’il a adopté des décisions sur des questions très importantes pour l’Union Africaine qu’il s’agisse de la sécurité, de la paix ou des réformes de l’organisation qui doit œuvrer avec plus d’efficience et d’efficacité en plus de nombreuses autres questions portant sur l’Afrique en particulier la situation sécuritaire et le règlement de conflits dans de nombreux points du continent.

C’est également un sommet important car le niveau de la présence des dirigeants africains était très élevé et cela dénote de la bonne réputation dont jouit la Mauritanie que ce soit au plan africain qu’international.

A cette occasion, la Commission de l’Union Africaine adresse ses félicitations à son excellence le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abd El Aziz pour le succès de ce sommet qui est le fruit de l’action constante et de la politique extérieure clairvoyante qui fait de l’action commune africaine une de ses priorités.

Le sommet de Nouakchott est enfin historique parce qu’il a été l’occasion d’honorer le leader africain Nelson Mandela, ce qui est un grand honneur pour le continent africain qu’une personnalité africaine et d‘envergure mondiale soit honorée sur le territoire mauritanien ; il est historique en raison du niveau de ses décisions et de leur nature.

AMI

Franc succès

altClap, clap ! Applaudisseurs  de tout le pays, unissez-vous ! Après celui de la Ligue arabe, notre pays a organisé, « avec succès », le Sommet de l’Union africaine. Notre guide éclairé a démontré, à la face du Monde, que la Mauritanie sait recevoir et ne rechigne pas sur les dépenses… inutiles. Vingt milliards, au bas mot, partis en fumée ! Pour, entre autres, un Palais des congrès qui a toutes les chances de rester vide, toute l’année. Vingt milliards pour qu’une vingtaine de chefs d’Etat africains viennent, pince-sans rire, débattre de la corruption.  L’hôpital qui se moque de la charité, en quelque sorte. Avant d’entrer dans le vif du sujet, quelques questions, toutes simples, méritaient d’être posées.  L’antre qui les a hébergés a coûté combien, a été attribué à qui et selon quelle procédure ? Et les dizaines d’autres marchés, petits et grands, auxquels ce genre de cirque donne lieu, qui en a hérité ? Toujours les mêmes, direz-vous, et vous aurez raison. Le pays est désormais en coupe réglée. Plus rien n’échappe à la boulimie ambiante. Pas même un trait blanc, sur une chaussée, ou des fleurs à planter, sur un rond-point. Et l’on viendra, ensuite, nous dire que la lutte contre la gabegie est un indéniable succès ou que la corruption a « sensiblement » reculé. On se permet même de recevoir un sommet qui débattra de cette problématique qui fait que notre continent reste à la traîne, incapable de profiter de ses ressources,  par la faute des clans mafieux qui le dirigent. Des débats peu propices à faire le buzz, donc.

 Il fallait donc trouver autre chose, pour ameuter l’opinion internationale. Sur France 24 (encore un média étranger), Ould Abdel Aziz s’y est employé, en sortant sa panoplie habituelle. « Je ne me présenterai pas en 2019 ». L’évidence même. « Des gens à quatre mille-cinq mille kilomètres… carrés (tiens, tiens : lapsus révélateur…) n’ont pas à nous donner des leçons », allusion à la commission des Droits de l’homme des Nations Unies exigeant la libération immédiate du sénateur Ould Ghadda, victime de détention arbitraire. « Notre justice est indépendante et c’est elle qui doit décider de son sort », enchaîne-t-il. Pourquoi alors, dix mois après la fin de l’instruction, n’a-t-elle toujours rien décidé ? Pourquoi le Parquet garde-t-il toujours le dossier et refuse-t-il de le renvoyer au juge, si on ne le lui a pas ordonné ? Comment onze ans après un jugement condamnant un certain Marc d’Hombres, devenu, entretemps, fréquentable puisque trésorier d’une association qui veut lisser l’image d’Aziz en France – tout un programme… – la justice se réveille-t-elle, subitement, déterre le dossier et casse le jugement ? Le tout en deux jours ! Une célérité qui ferait pâlir d’envie les meilleures juridictions du Monde. Mais toujours pas de quoi, là encore, exciter les media.

Ould Abdel Aziz a donc jeté un énorme pavé dans la mare, en titillant le problème du Sahara. Et déchaînant, illico, l’ire de la presse marocaine, généralement très sensible à cette question. « Le peuple sahraoui vit une situation dramatique », a-t-il larmoyé mais… soigneusement oublié de préciser  de quel  peuple parlait-il. Celui du Sahara occidental ou des camps de Tindouf ? Une sortie qui a piqué au vif le ministre marocain des Affaires étrangères, déjà irrité de n’avoir été accueilli que par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, alors que le ministre se trouvait à l’aéroport. Réplique immédiate : « La question du Sahara ne concerne que les Nations Unies ». Messieurs de l’UA, vous pouvez baratiner autant que vous le voulez, constituer une ou plusieurs commissions, si ça vous chante, le Maroc ne traitera cette affaire qu’avec l’envoyé spécial de Gutteres. Nasser Bourita a été ferme. Mais l’important n’était pas là. Yahoo s’est fait l’écho des propos du président mauritanien. CQFD : le Sommet a été un franc succès.

Ahmed ould Cheikh

le calame

QUAND NOS CHEFS D’ÉTATS NOUS TIRENT VERS LE BAS!

altJe n’ai rien contre le fait que président Condé rend visite à son chef spirituel.

 
Mais je pense qu’il était plus approprié d’inviter ce marabout à venir le voir, à titre privé, à Conakry.
 
En effet, par son geste, Condé ramène le poids et les symboles de l’État, à « l’état » de son propre esprit conditionné, ce qui est le mauvais exemple à donner!
Cette attitude est, malheureusement, l’une des raisons pour lesquelles les États africains n’arrivent pas à assoir une «culture citoyenne», affranchie des carcans et des références de la société traditionnelle.
 
http://essahraa.net/node/1598

 

الرئيس الغيني يزور أحد المشايخ في موريتانيا

alt

أدى الرئيس الغيني ألفا كوندى زيارة لقرية الدويشله وللشيخ محنض بابه ولد امين، حيث حطت الطائرة الرئيسية شمال القرية الواقعة في عمق منطقة « إكيدي » جنوب موريتانيا.

والتقى الرئيس كوندى بلمرابط محنض بابه وسط حضور معتبر لتلامذة الشيخ ومريديه.

وكان كوندى قد أنهى مشاركته في أعمال القمة الإفريقية، حيث وصل نواكشوط مساء السبت واستقبل من قبل الرئيس محمد ولد عبد العزيز، وشارك كوندى في أعمال القمة التي اختتمت في أولى ساعات الليلة البارحة وسط حضور عدد قليل من القادة الأفارقة.

Source :Maître Takioullah Eidda, avocat

ADRAR INFO

Laser du lundi : Le Sénégal, la CEDEAO et le cirque 5 Sahel (Par Babacar Justin Ndiaye)

Laser du lundi : Le Sénégal, la CEDEAO et le cirque 5 Sahel  (Par Babacar Justin Ndiaye)La décision de la Cour de justice de la CEDEAO a provoqué le télescopage de moult appréciations, interprétations, précisions, commentaires et convictions. Un ministre de la Justice qui se veut savant et des avocats qui se montrent percutants, ont croisé le fer autour de l’arrêt communautaire. Un bruit juridico-politique qui couvre et/ou étouffe difficilement le coup rudement encaissé par l’Etat du Sénégal. Cet Exécutif sénégalais qui – face à cette éprouvante et gênante péripétie du procès de Khalifa Sall – titube plus qu’il ne se redresse.

Embêté qu’il (Etat du Sénégal) est, non pas par un ordre ou une injonction de la CEDEAO, mais par l’arrière-plan d’une décision qui accable le gouvernement du Président Macky Sall, au plan communautaire. Donc ouest-africain.
En effet, le Sénégal est mal placé pour hurler contre une décision d’un organe de la CEDEAO. C’est fort et fier d’un mandat octroyé par la CEDEAO que le chef suprême des armées, Macky Sall, avait fait des Jambars, les fers de lance d’une coalition militaire qui chassa le Gambien Yaya Jammeh. Quand on est disposé à envoyer au casse-pipe (à la mort) des soldats sénégalais sous la bannière communautaire, on a forcément du mal à déchirer un document émanant de la Cour de Justice qui n’est rien d’autre qu’une instance spécialisée de la CEDEAO. Car un mandat de la CEDEAO qui dégage militairement Yaya Jammeh, et une décision d’une juridiction près la CEDEAO qui souligne l’arbitraire dans quelques séquences de la procédure relative à l’emprisonnement de Khalifa Sall, ont une toile de fond juridique et…commune. Le savantissime discours du fécond Professeur Ismaïla Madior Fall n’y change rien. « On peut tout soutenir, sauf l’inconséquence » professait Mirabeau. Pour la netteté de son image et l’éclat de son rayonnement, le Sénégal doit veiller à ce que ses rapports avec les organisations régionales, supranationales et internationales soient exempts de grincements persistants.

Dakar ne peut pas être, à la fois, aux avant-postes et à la queue. Lorsqu’un pays accepte – pour juger Hissène Habré – de mixer des juridictions sénégalaises et des juridictions non sénégalaises dans des Chambres Africaines Extraordinaires; lorsque le Sénégal répète avec justesse et fierté qu’il est le septième Etat contributeur de troupes dans les missions onusiennes de maintien de la paix ; lorsque de valeureux Généraux sénégalais ont eu et ont encore l’honneur de commander des Troupes composées de contingents indiens, péruviens et marocains ; lorsqu’on se rappelle que l’avocat Sidiki Kaba (actuel ministres des Affaires Etrangères) a successivement présidé aux destinées de la FIDH et des Etats-parties de la CPI ; lorsque le mandat du député sénégalais Moustapha Cissé Lo est en cours à la tête  du Parlement de la CEDEAO ; le Président Macky Sall et son gouvernement doivent privilégier la place du Sénégal dans le concert des nations et non coller aux crispations domestiques et…dérisoires.

Hier, c’était Aminata Touré, l’amazone de la traque des biens mal acquis qui se moquait de la
décision de la même Cour de Justice de la CEDEAO, en maintenant l’interdiction de sortie du territoire, au détriment de personnalités qui n’étaient ni inculpées, ni détenues ni jugées. Aujourd’hui, c’est un de ses successeurs, Ismaïla Madior Fall, qui disserte éloquemment sur l’arrêt rendu par des juristes africains en poste à Abuja. Vivement que le Sénégal retrouve le vieil et parfait amour avec une organisation d’intégration comme la CEDEAO qui, à l’instar de toute organisation de même type, empiète sur la souveraineté des pays membres. Faute de quoi, le grand discours sur l’intégration africaine – une allocution de bonne facture prononcée lors du Forum d’Assilah, au Maroc, par le Président Macky Sall – sera vite rangée dans le registre des proses creuses. Si le gouvernement du Président Macky Sall veut ignorer constamment et royalement les décisions et autres directives d’Abuja, il devra alors opter pour un « Dakarexit » ou le pendant sénégalais du « Brexit » britannique.

Surgie des entrailles de l’OUA, l’UA a ouvert son 31ème Sommet, dans un pays limitrophe du Sénégal : la Mauritanie. Aussi « machin » mais plus impuissante voire impotente que l’ONU, l’UA offre ses coulisses et ses couloirs au Président français Emmanuel Macron, pour de décisifs conciliabules. Hors tribune mais marge du Sommet de Nouakchott, Paris s’investira intensément dans le devenir du G 5 Sahel qui s’est dégradé et mué en cirque 5 Sahel. Au point d’être moqué de façon sanglante par les terroristes, jusque dans son Quartier Général totalement pulvérisé. Une Force incapable de sécuriser son État-major, comment peut-elle – conformément à sa mission première – pacifier les fuseaux Ouest, Centre et Est de ce vaste Sahel ? D’ailleurs, les Présidents Abdelaziz et Idriss Déby expriment, en privé, leur fureur et leur stupeur devant la fragilité grandissante du Mali.

A juste raison ! Comment la porte d’entrée d’un Quartier Général dans un pays en guerre depuis 2012, peut être approchée, abordée et franchie comme la porte de la Maison des Arts et de la Culture de Bamako ? Une entrée non fortifiée par le Génie militaire malien. La bizarrerie est à son comble, quand on sait que la région de Mopti (siège du commandement du G 5 Sahel) est gouvernée par le Général de brigade Sidi Alassane Touré, avant-dernier directeur des services de renseignement maliens et, de surcroit, natif du cercle de Niafunké, au cœur de ce Macina-Peul, en ébullition. La plupart des attachés militaires, en poste à Bamako, sont perplexes. Interrogés par Dakaractu, ces Colonels-diplomates ont répété, à l’unisson, que le Patron du G 5 Sahel, le Général Didier Dacko, reste pourtant le meilleur fantassin et le plus « opérationnel » de l’armée malienne.

A Nouakchott, le Président Emmanuel Macron réitérera, ce lundi, aux cinq chefs d’Etat de cette Force en coton (le cirque 5 Sahel) sa volonté de décamper vite des sables chauds de la bande saharo-sahélienne. La téméraire, sanglante et urbaine embuscade (au cœur de la ville de Gao) donne une démentielle dimension à la fanatique combativité des djihadistes et cadenasse de plus en plus Barkhane dans la nasse. Assurément, les conseillers politiques et militaires de l’Elysée sont tracassés par le casse-tête que voici : au milieu du gué, peut-on remballer l’opération Barkhane, alors que le radeau du G 5 Sahel est en carton ?

Lundi 2 Juillet 2018
 

Dakaractu