Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: January 2018

Le gaz: aubaine ou malédiction? Par Moussa Fall, Président du Mouvement pour le Changement Démocratique (M.C.D.)

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Etat des découvertes de gaz

Le bassin mauritano-sénégalais a révélé, ces toutes dernières années, l’existence d’un très grand potentiel en hydrocarbures liquides mais surtout gazeux.

Les principales découvertes sont essentiellement l’œuvre de Kosmos Energy qui a eu la main heureuse et qui s’est, par la suite ,associée au géant pétrolier British Petrolium (BP).

Kosmos Energy avait découvert en 2015 un important gisement de gaz au large de la Mauritanie. Ce gisement dénommé Marsoin est situé exclusivement en territoire mauritanien. Sa capacité est estimée à 6,5 TCF environ (1 TCF équivaut à 28 milliards de m3 soit environ 170 millions de barils de brut équivalent pétrole.)

Kosmos Energy a fait en 2016 une autre découverte située entièrement en territoire sénégalais portant le nom de Guembel et possédant un potentiel équivalent à celui de Marsoin en Mauritanie soit 6 à 7 TCF.

Le troisième champ gazier, le plus important, est celui qui se situe à cheval sur la frontière mauritano-sénégalaise. Il porte le nom de Tortue/Ahmeyim et il est considéré comme une immense découverte  avec des réserves estimées entre 16 et 25 TCF.

Tout dernièrement, en mai dernier, la société Kosmos Energy a trouvé un nouveau gisement de gaz dans le puits Yakar-1 en territoire exclusivement sénégalais avec une taille considérable, estimée à 15 TCF.

Les recherches sont toujours en cours en dépit des deux derniers forages secs de Kosmos Energy en Mauritanie, et ce potentiel peut augmenter avec de nouvelles découvertes. Kosmos Energy et BP poursuivent leurs recherches et de nouvelles compagnies sont à l’œuvre dans cette même zone : Total programme deux nouveaux forages dont l’un en Mauritanie et l’autre au Sénégal et Exxon- Mobil vient d’acquérir trois blocs en territoire mauritanien.

La découverte de tous ces réservoirs dans une courte période de moins de trois ans, sur une même aire géographique, et par le même consortium fait du bassin off-shore mauritano-sénégalais une zone gazière se classant à un rang international élevé.

Stratégies de maximalisation des retombées du gaz

L’expérience acquise dans la mise en valeur des richesses pétrolières et gazières a permis de concevoir de nouvelles stratégies visant à maximaliser les avantages que peuvent en tirer les économies des pays producteurs.

Certaines catégories de recettes sont clairement déterminées par le Contrat de Partage de Production signé entre l’Etat et les opérateurs. L‘optimisation de cette catégorie de recettes demande un suivi et un contrôle permanents des coûts pétroliers en relation avec l’exploitant. Le budget de l’Etat pourra, en outre, tirer profit de l’ITS sur les salariés et de l’impôt sur la sous-traitance.

Les rentrées budgétaires au titre du Contrat de Partage de Production sont à effet progressif, non immédiat. Faibles au départ, elles augmentent au fur et à mesure de la régression des coûts recouvrables.

En plus de ces ressources, acquises en aval, le défi majeur est, aujourd’hui, de mieux tirer profit, en amont, de l’activité productive pour maximaliser les effets pouvant impulser le développement économique du pays. 

L’industrie de l’extraction du gaz nécessite une logistique colossale et fait appel à d’innombrables services. L’Etat, en relation avec les opérateurs, devra encourager l’émergence de nombreuses entreprises nationales pour répondre, avec le savoir faire exigé, à cette nouvelle demande. L’Etat doit aussi mettre en œuvre une politique accélérée de formation pour satisfaire les besoins en personnel exprimés aussi bien par les exploitants que par leurs sous-traitants.

L’offre locale, outre son effet bénéfique sur l’économie dans son ensemble, permettra, en particulier, de réduire les coûts de l’opérateur et d’augmenter par la même occasion la part de la production partagée.

Les nombreux avantages induits en amont par l’industrie pétrolière sont aussi importants que les recettes budgétaires tirées directement du CPP. Toute stratégie d’ensemble doit, en conséquence, agir sur les deux leviers pour optimiser les effets de ces richesses dans l’intérêt des économies nationales et du bien-être des populations.

A cet effet, le Contrat de Partage de Production doit être associé à une « Stratégie de Contenu Local » comprenant des dispositions institutionnelles, législatives et fiscales permettant aux entreprises locales de répondre, autant que possible, aux besoins des grandes compagnies internationales et à ces dernières d’être satisfaites par les services rendus.

La stratégie de contenu local accorde, par ailleurs, une place de choix à la formation pour satisfaire la demande en ingénieurs et en techniciens spécialisés dans l’industrie pétrolière.

Sur ce front la Mauritanie, malgré l’expérience acquise dans l’exploitation de Chinguity, expérience qui n’a pas laissé beaucoup de traces, accuse un retard considérable par rapport au Sénégal.

Dans ce pays, les autorités ont pris les devants en créant un Comité d’Orientation Stratégique du pétrole et du gaz directement rattaché au président de la République qui est, lui même, un pétrolier. Ce comité d’orientation est chargé de mettre en œuvre une stratégie de contenu local pour « l’émergence de PME spécialisées, et favoriser un environnement des affaires propice à l’investissement privé dans les secteurs de l’industriel et des services».

Dans le domaine de la formation, le Sénégal a engagé une politique dans l’enseignement supérieur dédiée aux études spécialisées dans l’industrie pétrolière avec la création de masters pétroliers dans les universités et d’un Institut Supérieur Sénégalais du Pétrole.

Conjurer la malédiction

Avant la récente découverte du gisement de Yakkar au Sénégal, la stratégie du consortium accordait la priorité à la mise en valeur du réservoir transfrontalier de Tortue/Ahmeyim. Le plan de développement prévoyait la signature d’une convention entre les gouvernements mauritanien et sénégalais, la prise par le consortium de la décision finale d’investissement en 2018 et le commencement des travaux pour construire les installations. Les premières exportations devant être expédiées vers la fin de 2021.

La découverte de Yakkar est-elle de nature à réviser les priorités dans la mise en production des champs découverts ? La question mérite d’être posée car la proximité géographique de ces réservoirs et leur appartenance au même consortium donne à ce dernier une position déterminante dans la fixation des priorités. Et on sait, par ailleurs, que les critères de priorisation des opérateurs ne coïncident pas toujours avec ceux des Etats.

Suivant la logique de la stricte rentabilité financière, l’exploitation de Yakkar, dans un premier temps, pourrait s’avérer plus avantageuse. C’est un gisement à fort potentiel estimé, en attendant confirmation par de nouvelles explorations, à 15 TCF. Il se situe exclusivement en territoire sénégalais avec comme unique interlocuteur le gouvernement de ce pays, les gisements transfrontaliers étant toujours plus problématiques à exploiter surtout quand les relations entre les Etats impliqués ne sont pas fluides. La production du gaz exige une grande stabilité et une grande sérénité car il se commercialise sur la base de contrats fermes et à longs termes. Les coûts des installations et les coûts de production de Yakkar seront probablement inférieurs à ceux de Tortue/Ahmeyim car les installations pourraient être construites sur un site onshore librement choisi sur le territoire sénégalais alors que pour Tortue/Ahmeyim elles doivent impérativement être à cheval sur la frontière, à 8 kms au large et avec une digue de 1.6 kms de long pour un investissement de 800 millions de $ environ.

Une nonchalance perceptible dans le respect du calendrier du développement de Tortue/Ahmyim laisse craindre une telle inversion des priorités.

Jusqu’à ce jour, la convention entre la Mauritanie et le Sénégal pour le développement  de Tortue/Ahmeyin n’est pas signée. Cet accord détermine la clef de répartition des quantités produites entre les deux Etats. La  négociation des termes de cet accord, qui s’éternise,  n’a pas encore abouti. Et c’est un document fondamental qui conditionne la prise de la décision de mise en exploitation du gisement. A qui la faute ? On sait que les relations entre les deux gouvernements sont loin d’être chaleureuses. Mais peut-on hypothéquer les intérêts majeurs des deux pays pour des motifs subalternes ? En tout état de cause, l’exploitation du gaz ne peut démarrer que dans un environnement pacifié sur le long terme.

On parle souvent de la malédiction du pétrole. La manne pétrolière que recèle le bassin mauritano-sénégalais doit être un atout déterminant pour le développement, la concorde et le bien-être des populations des deux pays. Elle ne doit en aucun cas être une pomme de discorde et un facteur de déstabilisation et de conflits entre les deux pays et dans la région. C’est pour cette raison que les critères établis pour définir les priorités de développement des champs gaziers du bassin mauritano-sénégalais ne doivent pas être strictement financiers ou étroitement nationalistes. Ils doivent tenir compte de la géopolitique, de ses équilibres et de son harmonie.

Pour éviter un nouvel engrenage, il faut nécessairement développer une nouvelle politique de relations de coopération et de coordination forte entre les deux pays pour gérer dans l’entente, avec un esprit de responsabilité, leurs négociations avec leurs partenaires pétroliers pour le développement de ces nouvelles richesses.

Sera-t-il possible, abstraction faite des vœux pieux, que la Mauritanie et le Sénégal, saisissent l’opportunité de la découverte de ces immenses richesses, à cheval et de part et d’autre de leur frontière, pour ériger un modèle d’entente et de coopération que leur dictent les liens historiques, et les intérêts fondamentaux des populations et des Etats. Un modèle de coopération qui ne doit, naturellement pas, se limiter aux hydrocarbures. De nombreux autres domaines d’activités pourraient connaître un puissant essor dans le cadre d’une meilleure intégration des économies et d’une meilleure fluidité des relations bilatérales. De nombreuses entraves au développement des échanges entre les deux pays doivent être levées en priorité, en particulier la construction du pont de Rosso et de la route Nouakchott-Rosso.

C’est un pari difficile mais pas impossible. Une telle entente mettra les deux pays dans une bonne position de négociation et de défense de leurs intérêts. Et c’est à ces conditions que la manne gazière partagée sera une aubaine pour les deux peuples.

Nous devons comprendre que les politiques à courte vue, les querelles subjectives et les incompatibilités d’humeur risquent de plonger une région déjà fortement vulnérable dans une grave instabilité. Il appartient à présent aux intellectuels, aux sociétés civiles et aux responsables politiques des deux pays à tous les niveaux de conjuguer leurs efforts pour éviter que la malédiction du pétrole trouve toute son expression, une nouvelle fois, dans cette région du monde et pour que le Sénégal et la Mauritanie inaugurent enfin une ère de coopération et d’alliance conforme à la nature des liens humains, de sang et de proximité des deux peuples. 

le calame

 

Affaire Ould Ghadda : Le porte-parole du Gouvernement répond au groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire

Affaire Ould Ghadda : Le porte-parole du Gouvernement répond au groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraireLe ministre de la culture et de l’artisanat, porte-parole officiel du gouvernement, Dr. Mohamed Lemine Ould Cheikh et celui de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Ahmedou Ould Abdallah, ont commenté les résultats de la réunion du conseil des ministres.

Intervenant le premier, le porte-parole officiel du gouvernement, Dr Mohamed Lemine Ould Cheikh a indiqué que le Conseil a étudié et adopté, lors de sa réunion, un ensemble de projets de lois, décrets et communications, dont un ensemble de décrets concernant la création de nouvelles moughataas et arrondissements administratifs dans les wilayas du Guidimagha et de l’Inchiri.

Pour sa part, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Ahmedou Ould Abdallah, a déclaré qu’il a eu l’honneur de présenter au Conseil des ministres, une série de décrets visant à créer de nouvelles moughataas et arrondissements administratifs dans les Moughataas du Guidimagha et de l’Inchiri.

Il a souligné que la création de ces nouvelles circonscriptions administratives vise à mieux contrôler la situation administrative et sécuritaire des zones concernées.

Il a ajouté qu’il s’agit de la création d’une moughataa dénommée Ghabou dans le sud de la wilaya du Guidimagha avec des vues sur la rive du fleuve et sur la zone du Karakoro couvrant quatre communes déjà existantes (Gouraye, Ghabou, Baidiam et Souf) et deux arrondissements administratifs (Tachott et Lehraj).

En Inchiri, le gouvernement a approuvé la mutation de l’arrondissement administratif de Bénichab en une moughataa couvrant le nord de la wilaya et gardant les anciennes frontières de l’arrondissement de Bénichab et la transformation de la zone de M’Heijratt a un arrondissement administratif relevant de cette même moughataa incluant le port de Tanit et d’autres centres vitaux existant dans cette zone compte tenu de l’importance de l’aspect sécuritaire dans la zone se trouvant entre Nouakchott et Chami comme cela avait présidé à la création par le passé des moughataa de Beiket Lawach et Chami.

Le ministre a dit que l’objectif de ses mesures est une meilleure et active gestion de la couverture administrative au niveau national et la dynamisation du rôle de l’administration et son rapprochement du citoyen où qu’il se trouve.

Dans ses réponses aux questions des journalistes, le ministre de l’intérieur et de la Décentralisation a indiqué que les justifications du choix pour la création de la nouvelle moughataa en Inchiri de Bennichab et non Al Asma ou Bourjeimatt relève du fait que cette ville était la capitale de l’arrondissement administratif et elle est considérée comme étant une zone vitale qui a vu la réalisation de plusieurs infrastructures publiques dans les domaines de l’eau, de l’électricité et des écoles, en plus d’une densité démographique considérable sur la base d’une planification moderne.

Il ajoute que la densité démographique due à des facteurs économiques ou à l’habitat anarchique pose de grandes difficultés à l’administration pour couvrir les besoins de la population et suivre de près les projets réalisés, notamment dans certaines zones stratégiques non couvertes, en raison de leur isolement par rapport aux départements administratifs auxquels elles sont rattachées.

Il a précisé que les nouvelles structures administratives ont été créées pour permettre une plus grande présence de l’Etat dans ces localités pour répondre aux besoins de la population, rapprocher l’administration des citoyens et assurer les services vitaux, notamment administratifs et sécuritaires.

En réponse à une question concernant la sécurité, le ministre a souligné qu’il existe des cas qui arrivent parfois aux hôpitaux et que les médecins peuvent parfois hésiter à les prendre en charge en attendant une réquisition de la part des autorités judiciaires en vue de les examiner et connaître les causes réelles des cas en question.

Il a déclaré que tous les hôpitaux sont dotés d’un poste de police chargé de la sécurité et d’informer les autorités en temps opportun de tels cas et de révéler les circonstances et leur nature afin d’empêcher la répétition du traitement apportés à des accidentés dans conditions suspectes.

Répondant aux questions des journalistes, le ministre de la Culture et de l’Artisanat, porte-parole officiel du gouvernement, a indiqué qu’en ce qui concerne une correspondance de la commission des Nations Unies aux Droits de l’Homme relative au détenu Ould Ghadda, que ce message contenait de fausses informations résultant naturellement du fait que cette commission obtient les informations de source malhonnête et partiale alors que l’on sait que pour recueillir les informations, on ne doit pas se fier au point de vue d’une seule partie.

Le ministre a ajouté que cette correspondance sera décortiquée et que la réponse l’anéantira car elle ne pourra pas résister à la vérité.

Il a souligné que parmi les mensonges contenus dans cette correspondance, figure le fait que le détenu aurait été arrêté à la suite de la formation d’une commission chargée d’enquêter sur les marchés gré à gré, alors que cette commission n’a été formée qu’après les amendements constitutionnels qui ont aboli le Sénat, et tout le monde sait que le parlement forme des commissions à tout moment et en toutes circonstances et cela n’a jamais été à l’origine de l’arrestation de qui que ce soit.

La lettre mentionne également le fait que le détenu est inculpé en raison de son opposition aux amendements constitutionnels, tout le monde sait que la plupart des sénateurs s’y sont opposés et que leur opposition n’a fait l’objet d’aucune arrestation.

Le ministre a souligné que tout le monde est au courant des enregistrements prouvant que les intéressés distribuaient des dessous de table non seulement à certains sénateurs pour les inciter à voter contre ces amendements, mais aussi à certains opposants afin de mener des activités destinées à déstabiliser la sécurité et en mobilisant des jeunes pour semer le désordre.

En réponse à une question concernant l’initiation d’un nouveau dialogue, le ministre a souligné que les résultats du dialogue passé entre la majorité et une grande partie de l’opposition ont abouti à des réformes constitutionnelles et autres relatives à l’organisation d’élections législatives et municipales, soulignant que celles-ci seront organisées à temps, et qu’elles seront ouvertes à tous. Il a également indiqué que les portes sont toujours ouvertes à l’opposition et que d’autres peuvent établir des contacts et des réunions, mais que le dialogue au sens large du terme est terminé et l’on ne s’attend pas à l’organisation prochaine d’un nouveau dialogue.

En ce qui concerne le nouveau comité chargé d’élaborer une nouvelle stratégie pour la redynamisation de l’Union pour la République, le ministre a expliqué que ce comité est chargé de superviser la nouvelle campagne d’adhésion au parti et de combler les lacunes si elles existent, rappelant que cela prouve le dynamisme du parti et sa capacité de désigner ceux qui peuvent identifier ses problèmes, même si ceux-là ne sont pas issus de la direction de parti.

Des scientifiques chinois ont réussi à cloner des singes, ouvrant la voie au clonage humain ?

 

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Des chercheurs en Chine sont parvenus à faire naître pour la première fois des primates génétiquement identiques par la même technique de clonage utilisée il y a plus de vingt ans pour la célèbre brebis Dolly, premier mammifère cloné.

Les deux macaques crabiers, baptisés Zhong Zhong et Hua Hua, ont respectivement huit et six semaines et sont pour le moment en bonne santé après ce clonage somatique (par cellules non reproductrices), se sont félicités les scientifiques.

Dévoilée mercredi dans la revue scientifique Cell, cette réussite est prometteuse pour la recherche médicale car elle pourrait permettre aux laboratoires de travailler avec des populations de primates génétiquement uniformes, ont-ils souligné. Les primates sont les animaux les plus proches des humains.

“On peut maintenant produire des singes clonés génétiquement identiques, à l’exception des gènes que l’on souhaite manipuler”, a relevé Qiang Sun, directeur du centre de recherche en primatologie non-humaine à l’Académie chinoise des sciences.

“On peut maintenant produire des singes clonés génétiquement identiques, à l’exception des gènes que l’on souhaite manipuler”, a relevé Qiang Sun, directeur du centre de recherche en primatologie non-humaine à l’Académie chinoise des sciences.

De nombreux échecs

Zhong Zhong et Hua Hua ne sont pas les premiers primates clonés, titre qui revient au macaque rhésus Tetra né en 1999 par une méthode de clonage plus simple et plus limitée appelée division de l’embryon.

Les deux petits macaques résultent, eux, d’un transfert nucléaire de cellules somatiques (SCNT) qui consiste à prélever le noyau d’une cellule avec son ADN – dans le cas présent, dans du tissus foetal – pour l’implanter dans un ovocyte non fécondé dont le noyau a été retiré.

Une fois ce transfert effectué, l’ADN est reprogrammé à l’aide d’une impulsion électrique et commence à se diviser jusqu’à former un embryon.

Cette technique, utilisée sans problème depuis vingt ans sur plus de vingt espèces animales (chiens, chats, porcs,vaches, etc), s’est avérée beaucoup plus compliquée avec les primates. C’est le premier succès.

Après de nombreux échecs, les chercheurs chinois ont innové: ils ont utilisé un noyau du fibroblaste foetal (tissus conjonctif) et réalisé la délicate opération de transfert très rapidement.

“Nous avons essayé plusieurs approches différentes mais une seule a fonctionné”, a expliqué Muming Poo.

Inquiétudes éthiques

Selon lui, cloner des primates permettrait d’utiliser beaucoup moins d’animaux pour des expérimentations qui soulèvent de nombreuses questions éthiques. Les Etats-Unis importent à eux seuls de 30.000 à 40.000 singes chaque année pour la recherche médicale, a-t-il indiqué.

Les scientifiques chinois ont reconnu que leurs travaux allaient susciter de nouvelles craintes concernant le clonage humain.

“On peut, en principe, cloner des humains”, a lancé Muming Poo. “Je pense que personne ne veut cloner des êtres humains, la société ne le permettrait pas” mais “une fois qu’une nouvelle technique apparaît, le risque d’une mauvaise utilisation existe”.

Pour le professeur Darren Griffin de l’université britannique de Kent, “l’annonce du premier clonage d’un primate va sans aucun doute soulever des inquiétudes éthiques, les critiques évoquant l’argument du pas de plus nous rapprochant du clonage humain”.

Reste que, a-t-il souligné, “le clonage de primates sera très utile pour comprendre des maladies humaines, surtout génétiques, et découvrir des traitements”.

– Par Jean-Louis SANTINI, avec Etienne LAMY-SMITH à Pékin, de l’AFP.

Mauriweb

Le 24 janvier, désormais journée mondiale de la culture africain

Aujourd’hui est célébrée la 1ere édition de la journée mondiale de la culture africaine. Né sous l’initiative du Franco-togolais John Ayité Dossavi, l’événement est l’occasion pour l’Afrique de faire la promotion de ses valeurs et richesses culturelles. Ainsi la journée est célébrée dans plusieurs pays européens, africains et dans les Caraïbes. Dans un entretien accordé au site allafrica.com, john A. Dossavi revient en détail sur l’événement.

L’événement, initié par John Ayité Dossavi, fondateur du Réseau africain des promoteurs d’événements culturels (Rapec), permet de montrer la richesse culturelle du continent africain. Selon John A. Dossavi, cette journée symbolique dans l’année est là pour célébrer la culture africaine dans son entièreté, célébrer ses us et coutumes, ses valeurs et traditions. Comme son nom l’indique, la journée mondiale de la culture africaine est célébrée dans plusieurs pays à travers le monde. Des villes françaises telles que Toulouse, Paris, Sevran et Bagneux participent à la célébration ; mais également la Norvège, les Antilles et la Martinique, explique John A. Dossavi.

Considérée comme un continent culturel par essence, l’Afrique a aujourd’hui l’occasion de faire prévaloir ses acquis afin de faire la promotion de sa culture, tout en permettant le rapprochement entre les peuples africains.

Pour cette 1ere édition le Mali, «accueille le Comité international pour la mobilisation en faveur de cet événement », renseigne le site allafrica.com. De plus, plusieurs pays tel que « le Bénin, le Burkina Faso, le Togo, la Tunisie. Et les chefs traditionnels de l’Afrique centrale vont se retrouver autour de la célébration de la culture africaine au Cameroun, à Yaoundé » précise Dossavi, avant d’ajouter que « des participants de la Guinée, du Congo-Brazzaville, du Congo-Kinshasa, du Tchad, de la République centrafricaine…Et il faut le souligner : c’est une initiative née dans la diaspora africaine en France ».

La journée mondiale de la culture africaine peut également être perçue comme un moyen de ressourcer la jeunesse africaine victime de l’influence culturelle occidentale. Sur ce, la raison d’être de cette initiative culturelle est de « permettre justement à cette jeunesse africaine qui est aujourd’hui en perdition, qui abandonne totalement ses valeurs culturelles, de prendre conscience. Le rôle de cette Journée mondiale est une prise de conscience », dit John A. Dossavi.

Ibrahima DIENG

seneweb

L’éditorial du calame: Calam(ités)

altLa Mauritanie traverse  une période particulièrement difficile de son histoire. Mon propos ici n’est pas de parler ni de politique ni d’économie. Non pas que ces questions ne soient pas d’une très grande importance mais c’est qu’il y a plus urgent : les fondements essentiels de l’Etat sont entrain de s’effondrer, à cause des exacerbations sociales qui se manifestent de plus en plus dangereusement. L’heure est suffisamment grave pour oser dire la vérité, sans détours ni ambages. Les démons qui ont supervisé toutes les manœuvres sataniques, sur fond d’idéologies racistes et chauvinistes, se sont confortablement infiltrés à tous les niveaux de l’administration. Les satans de la discorde et de la malveillance de tous bords affûtent leurs armes, pour une réédition de leurs ignobles desseins.  L’exemple de la dernière vidéo, largement partagée par les réseaux sociaux, où l’on voit un groupe de jeunes maures maltraiter, sans aucune humanité, un harratine accusé de vol, prouve cette déliquescence sociale. En une telle cette affaire, l’Etat n’a qu’une alternative : faiblesse ou complicité. Seule une des deux hypothèses peut justifier que des jeunes aient pu traverser toute la ville, en voiture, pour perpétrer de telles sauvageries sans être repérés par la moindre patrouille d’un quelconque corps constitué de la pompeuse Direction générale de la Sûreté nationale. Pire : dix jours après les faits, aucune réaction officielle ne s’est fait entendre. L’arrestation des auteurs de ce crime et leur déferrement sont restées des rumeurs qu’aucune autorité autorisée n’a ni confirmée ni infirmée. Pire encore : les réactions, par communauté interposée, à cet acte barbare, ne semblent émouvoir ni gouvernement ni services de sécurité. Or, normalement dans un pays où cohabitent plusieurs communautés, les autorités doivent rester extrêmement vigilantes sur tout ce qui peut, de loin ou de près, porter préjudice à la cohésion et à la concorde intercommunautaire. Cela va de l’intérêt de tout le monde : si guerre civile, dont tous les ingrédients sont nettement visibles, s’installe – qu’à Allah ne plaise ! – les services de renseignements et les forces du mal ne maîtriseront ni les conséquences ni les aboutissements du drame. Il ya quelques jours, les députés ont adopté une loi contre le racisme. En réaction, un soi-disant président de parti qui se présente comme le « défenseur de la culture beïdane » a déclaré, au vu et au su de tous, que « les Maures  ne se laisseront pas intimider par ce texte ». Si cela n’est pas du racisme, ça y ressemble bigrement ! Pourquoi alors les autorités, qui viennent de faire passer cette loi, n’ont même pas trouvé le courage de demander, au moins, à cet énergumène, de s’expliquer. Peut-être, comme le prédisent déjà certains, que cette nouvelle loi servira juste d’épée de Damoclès, suspendue au-dessus de la tête de certaines personnes de certaines communautés, afin de les persuader de taire des revendications sociales de plus en plus assourdissantes. La lutte contre le racisme et la prévention des  tensions intercommunautaires passe par la promotion d’une meilleure justice sociale, en concevant et mettant en œuvre de nouvelles politiques de redistribution des richesses nationales, tout en rééquilibrant la représentation des communautés dans les administrations civile et militaire. Il ne s’agit pas, comme ont tendance à le réclamer certains, de distribuer proportionnellement ou même équitablement les fonctions étatiques entre les communautés nationales. Mais il ne s’agit pas, non plus, qu’une seule d’entre elles s’accapare, à elle seule, la quasi-totalité des faveurs de tous ordres,  au détriment des autres. Les exemples de ces dysfonctionnements ne manquent en aucun domaine. Dans le monde des affaires, toutes les fédérations sont présidées par des personnes issues d’une même communauté à laquelle appartiennent toutes les banques primaires nationales et auxquelles reviennent les adjudications de toutes les radios et télévisions privées. « Heureuse » coïncidence ou dangereuse manipulation ? J’entends déjà les clameurs malveillantes : «  ça, ça ne se dit pas ». Moi, j’ai envie de leur répondre : « ça, ça ne se fait pas ». Or, il est connu que l’action est plus éloquente que le verbe. Les temps actuels nous imposent de faire et de dire, en sachant raison garder et en ayant le courage de faire la part des choses. Sans communautarisme. Sans extrémisme. Sans racisme. L’avenir du pays en dépend.

El Kory Sneiba