Monthly Archives: January 2018
Répondant à une question orale, le ministre de l’Intérieur s’exprime sur la décentralisation et le développement local
L’Assemblée nationale a consacré, mercredi, sa séance plénière, sous la présidence de, M. Mohamed Ould Boïlil, son président, à la question orale posée par le député Mohamed Ghoulam Ould El Hadj Cheikh concernant l’incapacité des municipalités à remplir le rôle qui leur incombe en matière de nettoyage et d’enlèvement des ordures.
Le député a souligné qu’il est indiqué dans les compétences des municipalités énoncées à l’article 2 de l’ordonnance créant et régissant les municipalités, la santé préventive et l’élimination des déchets, notant que ces deux prérogatives sont négligées dans toutes nos communautés urbaines et rurales. Il a déclaré que la négligence de ces deux domaines vitaux a entraîné la prolifération périodique des moustiques et la propagation de maladies et d’épidémies.
Le député a demandé au ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, d’expliquer les raisons de ces insuffisances, se demandant s’il existe des stratégies ou des plans nationaux pour permettre aux municipalités de remplir les missions qui leur incombe de par la loi.
Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation a déclaré que plusieurs expériences de décentralisation ont eu lieu depuis l’établissement de trois types de municipalités, en passant par la création de circonscriptions que sont les régions en 1968 et la mise en place d’un processus de décentralisation municipale à travers la création de municipalités avec pleins pouvoirs sur l’ensemble du territoire national.
Il a précisé que l’ordonnance 87/289 du 20 octobre 1987 portant création des communes constituait un contrat instituant la décentralisation actuelle, précisant que l’article premier de cette ordonnance stipule que la commune est une entité territoriale régie par le droit commun, qu’elle jouit de la personnalité juridique, de l’indépendance financière, de budget, de fonctionnaires et de biens lui permettant de s’acquitter des charges que la loi leur confère.
M. Ahmedou Ould Abdallah a souligné que l’article 2 de l’ordonnance indique que la commune est habilitée à gérer les services publics municipaux et publics qui répondent aux besoins des citoyens locaux, qui ne sont pas soumis de par leur nature ou degré d’importance au pouvoir hiérarchique de l’Etat.
Il a déclaré que les compétences de la commune comprennent principalement l’entretien des routes, la construction, l’entretien et l’équipement des écoles pour l’éducation de base, les établissements de santé, les centres de protection maternelle et infantile, l’approvisionnement en eau et l’éclairage public.
Les compétences municipales comprennent également le transport urbain, la lutte contre les incendies, la prévention sanitaire, l’assainissement, les marchés et les abattoirs, les installations sportives et culturelles, les parcs et vergers, l’assistance aux pauvres, la réhabilitation et la gestion des espaces publics.
Le ministre a souligné que la promotion de la décentralisation et du développement local est au cœur du programme de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, rappelant que le gouvernement a approuvé, le 22 avril 2010, la déclaration de la politique nationale en matière de décentralisation.
Il a précisé que cette politique repose sur plusieurs axes dont au premier chef l’ancrage de la décentralisation à travers le renforcement des réformes institutionnelles et juridiques avec y compris l’élaboration d’un code des collectivités territoriales, la mise en place d’une stratégie nationale de formation des acteurs dans le domaine de la décentralisation afin de stimuler le rôle des ressources humaines, l’encadrement technique des communes, l’appui de leurs moyens de travail et le développement des infrastructures et services publics locaux dans le cadre du programme national intégré d’appui à la décentralisation, au développement local et de l’emploi des jeunes.
Le ministre a relevé que le gouvernement, dans le cadre de ces axes, a entrepris de relever, de manière progressive, les allocations financières destinées directement aux communes à travers le Fonds régional de développement régi par les dispositions du décret 59/2011 en date du 14 février 2011 qui a fixé, pour la première fois, des critères clairs et transparents pour la répartition entre toutes les municipalités de ces allocations qui atteignent 3,5 milliards d’ouguiya.
Il a ajouté que, dans le même sillage, il y a eu l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale de formation des acteurs dans le domaine de la décentralisation en 2011 qui a permis de former environ 70% des élus et travailleurs des communes. Il a attiré l’attention sur le fait que l’on planche actuellement sur l’élaboration d’une stratégie nationale de formation des acteurs dans le domaine de la décentralisation et du développement local et une nouvelle stratégie de formation pour la période 2018 – 2022.
M. Ahmedou Ould Abdallah a indiqué que l’Etat a investi environs 30 milliards d’Ouguiya à travers le programme national intégré d’appui à la décentralisation, au développement local et à l’emploi des jeunes qui couvre 100 communes. C’est ainsi que plusieurs infrastructures ont été réalisées, ce qui a eu un impact positif sur l’amélioration du fonctionnement de nos municipalités, rurales en particulier.
Il a noté qu’en dépit de ces réalisations, l’Etat tente de surmonter les obstacles qui se dressent sur leur voie et dont certains sont à mettre sur le compte de l’absence de prise de conscience civique chez certains citoyens, ce qui requiert l’implication de tous les acteurs : citoyens, société civile, personnes ressources et personnalités religieuses.
Le ministre a encore dit que parmi les obstacles, il y a la propagation des dépôts d’ordures qui revient dans la plupart des cas, à l’absence de culture en matière d’hygiène et au manque de prise de conscience civique en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics dans ce domaine avec y compris l’affectation d’allocations financières à cette fin. Ces allocations ont atteint en 2015 environs 4 milliards d’ouguiya pour contribuer au nettoyage de la capitale et à sa propreté à l’issue du contrat liant la société Pizzorno à la communauté urbaine de Nouakchott.
Le ministre a ajouté que parmi les obstacles figure également la faiblesse de la capacité fiscale des communes qui résulte essentiellement du défaut de paiement des taxes et des droits immobiliers aux communes, ce qui a influé négativement sur leurs ressources financières les contraignant à dépendre du fonds régional de développement.
Il a dit que la réforme du système fiscal spécifique aux communes va leur permettre de s’adapter avec leurs réalités économiques.
Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation a souligné que l’État est conscient de la nécessité d’une gestion transparente des ressources municipales comme pierre angulaire de tout développement local et qu’un système d’information a été mis en place pour aider les ordonnateurs dans l’exécution des budgets dont des copies expérimentales ont été mises à la disposition de 36 communes en attendant sa généralisation cette année à toutes les autres.
Il a noté que ces réalisations opérées au niveau de la décentralisation et du développement local entrent dans le cadre des importantes réalisations qu’a connues la vie du pays dans les divers domaines.
Dans leurs interventions, les députés ont appelé à l’élaboration d’une stratégie globale pour le nettoyage de la capitale, soulignant que les expériences passées dans ce cadre n’ont pas atteint les résultats souhaités.
Ils ont souligné que toutes les villes du pays nécessitent l’élaboration de plans pour les nettoyer, rappelant l’importance de la propreté pour la santé des citoyens et l’intérêt de donner à nos villes le bon visage qui leur sied.
AMI
Homme de l’année 2017 : Le chirurgien cardiovasculaire mauritanien Mohamed LY, l’homme qui répare les cœurs des enfants en Afrique
« La grandeur d’un homme ne se mesure pas à sa hauteur, mais à ses actions et ses actes en ce monde ».
Cet adage pourrait bien s’appliquer à Mohamed Ly, professeur Cardio-Vasculaire et Thoracique, un des savants dévoués pour le meilleur de l’Afrique. Afriquemidi.com dresse ici le portrait d’un bienfaiteur, un bénévole qui a sillonné avec son ONG (AFCAO) l’Afrique de l’Ouest pour opérer des centaines d’enfants et d’adultes souffrants de problèmes de cœur (500 000 malades cardiopathies par an).
Mieux encore, le spécialiste décide de la création d’un centre de cardiologie de référence aux normes internationales pour l’Afrique de l’Ouest basé à Dakar.
« L’accès à la chirurgie cardiaque pour tous »
Tout est parti du constat du nombre élevé d’enfants atteints de cardiopathie, 500 000 cas chaque année, des problèmes d’infrastructures spécialisées et surtout de l’intérêt que porte son père pour la cardiologie. À bas âge, les sciences et la médecine l’enchantent alors qu’il commence ses premières expériences de pâtre, puis d’apprenti mécanicien agricole dans l’exploitation familiale.
Sa soif d’apprendre le conduit en Tunisie après le Bac au Lycée de Boghe en Mauritanie. Il a eu son Doctorat en Médecine en 2000 avec la mention très honorable et les félicitations du jury. Le thème portait sur : « La chirurgie des triples atteintes vasculaires, résultats et pronostics ».
Des centaines de cas sauvés en Mauritanie , au Sénégal, en Côte d’Ivoire…
Toujours à la quête du savoir, il choisit ensuite la France pour parfaire ses connaissances dans l’un des plus grands centres européens en matière chirurgicale : Marie Lannelongue à Plessis Robinson dans les Hauts-de-Seine. Il obtient un diplôme en chirurgie valvulaire à l’Université Paris Sud en 2003, puis un autre en chirurgie des cardiopathies congénitales à Paris V en 2006. Quatre ans plus tard, il obtient le grade de Professeur agrégé en chirurgie cardiovasculaire.
Le professeur devient un spécialiste avéré des cardiopathies congénitales du nouveau-né à l’adulte. Il fait preuve de tact particulier en matière de réanimation, ce qui le démarque de ses confrères. Il est sollicité à travers le monde dans le cadre, entre autres, de conférences internationales à Washington, à Tampa en Floride, à Londres, à Genève, en Italie, en Croatie, en Grèce, Suisse, Tunisie, Sénégal, Mauritanie…
Lui, c’est le professeur Ly, élancé de teint clair, sourire aux lèvres. Il commence ses missions humanitaires notamment la chirurgie vasculaire dans son pays d’origine, la Mauritanie plus précisément en janvier 2001 à l’hôpital national de Nouakchott. A son actif, 38 patients opérés avec succès.
C’est le début d’un dévouement fort salutaire pour son pays, pour l’Afrique. Dans le cadre d’une deuxième mission humanitaire, il réussit pour la première fois à Nouakchott, le 4 novembre 2002, une opération à cœur ouvert. En 2008, il décide de créer la Fondation mauritanienne du cœur (FMC), puis l’Association franco-mauritanienne du cœur (AFMC) en 2011 avant de devenir membre l’organisation restreinte du collège français de chirurgie thoracique et cardiovasculaire et la Société française de chirurgie thoracique et cardiovasculaire.
En même temps, il devient un membre sympathisant de la DSP (Diaspora solidaire et participative), de l’EACTS (European association of cardiothoracique ), et en 2014 de WSPCHS (World society for pédiatrique and congénital heart surgery) et un centre international de l’Afrique de l’Ouest basé à Dakar.
Les actions humanitaires qui ont redonné espoir à des centaines d’Africains susciteront beaucoup d’intérêts. En effet, de novembre 2005 à janvier 2007, il interviendra avec l’équipe de Marie Lannelongue à l’hôpital Sahloul de Sousse en Tunisie, à l’hôpital de Rabat au Maroc, au centre Dar El Shefaa au Caire en Égypte. En 2014, neuf patients ont été opérés avec succès par M. Ly à l’hôpital FANN de Dakar au Sénégal.
L’intervention la plus récente remonte à mai dernier, en Côte d’Ivoire. En partenariat avec la fondation de la Première Dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara. 23 enfants et deux adultes ont été opérés lors de cette mission qui s’est déroulée à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan, face à la demande et pour mieux se déployer vers ces pays, il crée en 2013 une organisation non gouvernementale dénommée Association française du cœur pour l’Afrique de l’Ouest (AFCAO).
Elle est composée d’experts en cardiologie, en chirurgie cardiaque, en anesthésie, en réanimation, et de spécialistes paramédicaux. Tout ceci, dans le but de soutenir les enfants et adultes devant passer la chirurgie cardiaque pédiatrique en Afrique de l’Ouest. Mais également pour le perfectionnement et la formation de personnels médicaux spécialisés. « J’étais plus qu’un adolescent quand je suis parti de l’Afrique.
Donc, je sais ce qui ne va pas là-bas. J’ai eu cette chance d’être là, de fréquenter de grandes institutions en chirurgie, de devenir professeur. Donc, il était hors de question pour moi de croiser les bras », a laissé entendre cet infatigable bienfaiteur.
L’accessibilité du centre est garantie aux plus démunies
Pr Ly et ses amis estiment que les missions humanitaires en Afrique par année ne sont pas la bonne solution. L’évacuation sanitaire vers l’Europe ne l’est pas non plus et coûte trop cher. Partant de ce fait, AFCAO projette de construire un centre de cardiologie de référence pour l’Afrique de l’Ouest basé au Sénégal, et répondant aux normes internationales. Il aura une capacité de 100 lits avec un plateau technique efficace dans le domaine cardiovasculaire.
Il s’y ajoute la promotion de la formation des médecins et des personnels paramédicaux de la sous-région ouest-africaine pour des spécialisations. Le démarrage des travaux est prévu début 2018 pour une durée de 16 voire 18 mois. Grâce à une prise en charge raisonnable, l’accessibilité du centre est garantie aux plus démunies.
La cardiologie, la rythmologie avec le cathétérisme cardiaque et toutes les interventions à cœur ouvert ou fermé de l’adulte et du nouveau-né occuperont une place importante dans l’offre de soins. Selon toujours le président, l’objectif de l’ONG est « d’atteindre 600 opérations à cœur ouvert » dès la première année de fonctionnement.
FRANCK KOMENAN
Source: http://afriquemidi.com
En Mauritanie, 2018 commence par une dévaluation qui ne dit pas son nom

Debout sur un trottoir du marché de Nouakchott, le cambiste Nejib Ould Sidi se frotte les mains : la demande de devises explose en Mauritanie depuis l’annonce de la mise en circulation de nouveaux billets de la monnaie nationale, l’ouguiya. A partir de ce 1er janvier 2018, dix ouguiyas deviennent un ouguiya. Et à l’approche de la date fatidique, « l’activité a quintuplé », indique le changeur.
Depuis l’annonce de cette mesure le 28 novembre, jour de la fête nationale, par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, « les gens se ruent sur le dollar et l’euro, qu’ils achètent et gardent chez eux », ajoute-t-il. Un chef de bureau de change au marché central confirme une « flambée » de l’euro et du dollar, qui ont augmenté « de 3,5 % en une semaine ».
« Les gens thésaurisaient l’ouguiya. Maintenant qu’ils sont obligés de s’en débarrasser, ils achètent et conservent les devises dans le coffre-fort de leur domicile », explique un autre cambiste.
Avant même l’annonce de la mise en circulation des nouveaux billets, la monnaie mauritanienne s’était dépréciée ces derniers mois au marché noir face à l’euro et au dollar, mais la tendance s’est encore aggravée depuis.
« Le pouvoir d’achat ne s’en ressentira pas »
Un commerçant du marché central de Nouakchott, Mohamed Heyin, estime cependant que « les prix vont baisser » progressivement grâce à l’introduction de ces nouveaux billets. « Auparavant, on te disait 10 000 ou 20 000 [ouguiyas] pour un produit. Désormais, on te dira 800 ou 700. C’est plus logique pour éviter l’inflation. »
Début décembre, le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM), Abdel Aziz Ould Dahi, a démenti les rumeurs de « dévaluation » assurant que l’ouguiya « conserverait sa valeur et que le pouvoir d’achat des citoyens ne s’en ressentirait pas ».
Les prix à la consommation sont en hausse depuis plusieurs mois. Ainsi, le riz thaïlandais, très prisé par les ménages mauritaniens, est passé de 300 à 350 ouguiyas le kilo (de 0,70 à 0,82 euro), et la bouteille de lait d’un demi-litre, de 250 à 300 ouguiyas. Le ciment et le fer à béton ont également connu des augmentations de 10 % à 12 %.
Files d’attente
La mise en circulation du nouvel ouguiya a obligé de nombreuses banques à ouvrir exceptionnellement le 1er janvier. Des files d’attente de clients, chéquier en main, se sont formées devant plusieurs agences.
Les institutions bancaires sont contraintes de reprendre tous leurs logiciels, les chéquiers, et de reconfigurer leurs guichets automatiques pour les mettre en conformité avec la nouvelle monnaie.
Dans les rues, les personnes déjà servies examinaient les billets fabriqués en polymère, les tournant et les retournant, contemplant leurs couleurs vives et testant leur solidité tant vantée par la BCM.
Les ouguiyas neufs étaient disponibles dès minuit dans certains distributeurs automatiques. Ainsi, à la Banque populaire de Mauritanie (BPM), « on avait par exemple à l’agence de Tevragh Zeina [un quartier de Nouakchott] une vingtaine de clients qui étaient là à minuit », a indiqué à l’AFP la directrice marketing, Mariem Khayar. Au-delà du besoin d’espèces, « il y avait aussi beaucoup de curiosité pour toucher enfin cette nouvelle monnaie », a-t-elle estimé.
« Vague de blanchiment d’argent »
Selon des spécialistes, ce changement aura le mérite de réinjecter dans le système bancaire des liquidités thésaurisées par des personnes travaillant au noir ou craignant de dévoiler leurs fonds d’origine frauduleuse.
« Les devises aussi bien que l’immobilier et autres valeurs refuges bénéficieront de cette vague de blanchiment d’argent qui accompagnera l’opération », estime l’économiste Isselmou Ould Mohamed.
Au moment de l’annonce, le 28 novembre, le président Ould Abdel Aziz affirmait que cette réforme permettrait « à l’ouguiya de reprendre sa place dans les transactions financières, de protéger le pouvoir d’achat du citoyen et de réduire la quantité de la monnaie en circulation ».
Les anciens billets et pièces seront retirés selon un calendrier établi par la BCM, en commençant par les plus gros : le billet de 5 000 ouguiyas d’ici le 31 janvier, ceux de 2 000 et 1 000 respectivement un et deux mois plus tard, et les plus petites coupures d’ici juin.
En 2004, la Mauritanie avait remplacé tous les billets en circulation depuis 1974.
LE MONDE
Mauritanie : 2017 une année difficile pour le pays, 2018 des lendemains incertains…
L’année 2017 qui vient de s’achever aura été une année de grandes perturbations socio- politico-économique marquée par une impossible retrouvaille entre l’opposition significative et le pouvoir d’Aziz. Aucun dialogue n’aura permis aux deux entités de s’assoir autour d’une table pour trouver un terrain d’entente sur les questions d’intérêt national.
Les deux camps préférant se regarder en chiens de faïence.
L’opposition réunie autour du G8 n’a jamais accepté la main tendue du pouvoir, préférant dénoncer les abus et les dérives du pouvoir à travers des marches pacifiques sans jamais contraindre Aziz de revenir sur l’application des conclusions du dialogue. Résultats, le président Aziz déroule son programme à travers son referendum très contesté et qui n’a pas mobilisé aussi bien à Nouakchott, la capitale qu’à l’intérieur du pays.
Ces conclusions du dialogue ont été traduites en actes législatifs avec la soumission par le gouvernement de projets de lois relatifs au Haut Conseil de la Fatwa et des Recours gracieux, du Conseil Economique et Social et environnemental où il ya de nouvelles attributions dont la composition est élargie aux associations intervenant dans le cadre de la protection de l’environnement ainsi qu’aux représentants des régions instituées par la réforme constitutionnelle et la fixation de la recomposition du Conseil constitutionnel dont cinq membre seront nommés par le président de la république dont un sur proposition du chef de l’institution de l’opposition, un par le premier ministre et trois par le président de l’assemblée nationale.
Aussi, les réformes engagées par le pouvoir concernant les compétences de la CENI pour superviser et organiser les élections régionales ont été adoptées avec l’augmentation des membres du comité directeur qui passe de 7 à 11 ; les modalités de l’élection du président et du vice président de la CENI étant définies et la procédure de recrutement des personnels nécessaires au bon fonctionnement de la CENI corrigée.
Le second projet de loi organique, modifiant la loi organique relative à l’élection des députés à l’assemblée nationale vise à réactualiser le nombre de députés sur la base des résultats du recensement général de la population et de l’habitat de 2013.
Ainsi, les circonscriptions d’Aleg, Tintatne, Kaedi et Nouadhibou doivent être représenté chacune par un député supplémentaire. Ainsi le nombre actuel des députés (147) augmentera de huit sièges :
Ces mesures transitoires d’ordre politique ont été opérées à l’heure où les populations vivent des situations catastrophiques avec les menaces de sécheresse qui pèsent sur le pays confrontées essentiellement à la rareté des pluies.
2017 aura été aussi une année charnière où le chômage des jeunes a augmenté sensiblement dans un pays où plus de la moitié des populations est jeune.
L’insécurité galopante dans les sphères périphériques hante le sommeil de paisibles citoyens. La situation économique du pays marquée par la rareté d’une ambition agricole, faute de politique hardie plombe le citoyen à l’heure où le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie tente vainement de convaincre avec le chiffre de 850 millions de dollars de réserves en devises.
Faut-il croire le gouverneur? Tout indique que la Mauritanie va poursuivre une politique de dévaluation entamée depuis mars 2017.Comment le pays en est-il arrivé là? En dilapidant ses réserves en devises.
2012, la Mauritanie affiche le chiffre record de plus 900 millions de dollars de réserves en devises. Fort d’une telle embellie, le pouvoir repousse l’offre de financement faite par le FMI en 2013 et se met à financer ses projets sur fonds propres.
L’erreur se paie cash. En effet en 2015 l’argent a déjà pris la clé des champs. Le pays se tourne alors vers le Fonds qui n’est pas bon prêteur.
En 2016 le couperet tombe. Le FMI est décidé à délier les cordons de la bourse à condition que l’ouguiya soit dévaluée à hauteur de 40%. Aziz du côté de la BCM et du ministère de l’Économie et des Finances rejette l’idée de dévaluation.
Mais dans les faits, le Fonds et la Mauritanie entament des négociations portant sur un prêt d’une enveloppe de 200 millions de dollars contre 30% de la dévaluation de l’ouguiya. Les pourparlers commencent à la mi-mars 2017.
Dès lors on remarquera une chute continue de la valeur de l’ouguiya comparée au dollar et à l’euro. En effet entre mars et décembre 2017 le prix de l’euro ne cesse d’augmenter par rapport à l’ouguiya. Le prix d’un euro est passé de 389,64 en mars à 424,79 UM en décembre. En dépit de tout cela, la Mauritanie continue à clamer qu’elle a déjà entamé une dévaluation de sa monnaie et qu’elle compte poursuivre cette dévaluation.
Le FMI qui de son côté n’a jamais rendu public le taux de la dévaluation décidée lors des pourparlers a laissé entendre en filigrane que l’ouguiya a été bel et bien dévaluée en saluant le glissement de la monnaie auquel le pays s’est soumis aux termes de négociations qui ont abouti à un prêt de 163 millions de dollars en novembre passé. Quid du changement de la valeur faciale des billets de banque et de pièces de monnaie ? Certains économistes pensent qu’il s’agit d’un mauvais présage qui vient annoncer des jours plus difficiles pour les Mauritaniens en proie à une dévaluation continue de leur monnaie nationale.
A cela s’ajoute au plan social à une détérioration du tissu social marqué par la montée des mouvements identitaires : manifeste des harratin, manifeste des soninkés, et l’équation de plus en plus difficile du règlement du passif humanitaire que Aziz tente vaille que vaille de solder par des indemnisations à l’emporte pièce, laissant par-dessus bord la redoutable question du devoir de justice.
2017 aura été marqué aussi par la problématique de l’état civil où des pans entiers continuent de trinquer pour leur citoyenneté. Un enrôlement discriminatoire a été engagé de manière chaotique même si quelques minces progrès ont été constatés.
2018 sera une année charnière et à la croisée des chemins où le pays vivra trois consultations électorales dans un contexte marqué par une situation économique difficile et où les acteurs politiques rivalisent d’ardeur pour barrer la route à Aziz qu’il soupçonne de glisser malencontreusement vers un 3eme mandat.
En attendant, les populations suffoquent et ne demandent qu’une chose : un bien-être économique et social dans la paix et la stabilité.
senalione
L’année 2017 qui vient de s’achever aura été une année de grandes perturbations socio- politico-économique marquée par une impossible retrouvaille entre l’opposition significative et le pouvoir d’Aziz. Aucun dialogue n’aura permis aux deux entités de s’assoir autour d’une table pour trouver un terrain d’entente sur les questions d’intérêt national. Les deux camps préférant se regarder en chiens de faïence.
L’opposition réunie autour du G8 n’a jamais accepté la main tendue du pouvoir, préférant dénoncer les abus et les dérives du pouvoir à travers des marches pacifiques sans jamais contraindre Aziz de revenir sur l’application des conclusions du dialogue. Résultats, le président Aziz déroule son programme à travers son referendum très contesté et qui n’a pas mobilisé aussi bien à Nouakchott, la capitale qu’à l’intérieur du pays.
Ces conclusions du dialogue ont été traduites en actes législatifs avec la soumission par le gouvernement de projets de lois relatifs au Haut Conseil de la Fatwa et des Recours gracieux, du Conseil Economique et Social et environnemental où il ya de nouvelles attributions dont la composition est élargie aux associations intervenant dans le cadre de la protection de l’environnement ainsi qu’aux représentants des régions instituées par la réforme constitutionnelle et la fixation de la recomposition du Conseil constitutionnel dont cinq membre seront nommés par le président de la république dont un sur proposition du chef de l’institution de l’opposition, un par le premier ministre et trois par le président de l’assemblée nationale.
Aussi, les réformes engagées par le pouvoir concernant les compétences de la CENI pour superviser et organiser les élections régionales ont été adoptées avec l’augmentation des membres du comité directeur qui passe de 7 à 11 ; les modalités de l’élection du président et du vice président de la CENI étant définies et la procédure de recrutement des personnels nécessaires au bon fonctionnement de la CENI corrigée.
Le second projet de loi organique, modifiant la loi organique relative à l’élection des députés à l’assemblée nationale vise à réactualiser le nombre de députés sur la base des résultats du recensement général de la population et de l’habitat de 2013.
Ainsi, les circonscriptions d’Aleg, Tintatne, Kaedi et Nouadhibou doivent être représenté chacune par un député supplémentaire. Ainsi le nombre actuel des députés (147) augmentera de huit sièges :
Ces mesures transitoires d’ordre politique ont été opérées à l’heure où les populations vivent des situations catastrophiques avec les menaces de sécheresse qui pèsent sur le pays confrontées essentiellement à la rareté des pluies.
2017 aura été aussi une année charnière où le chômage des jeunes a augmenté sensiblement dans un pays où plus de la moitié des populations est jeune.
L’insécurité galopante dans les sphères périphériques hante le sommeil de paisibles citoyens. La situation économique du pays marquée par la rareté d’une ambition agricole, faute de politique hardie plombe le citoyen à l’heure où le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie tente vainement de convaincre avec le chiffre de 850 millions de dollars de réserves en devises.
Faut-il croire le gouverneur? Tout indique que la Mauritanie va poursuivre une politique de dévaluation entamée depuis mars 2017.Comment le pays en est-il arrivé là? En dilapidant ses réserves en devises.
2012, la Mauritanie affiche le chiffre record de plus 900 millions de dollars de réserves en devises. Fort d’une telle embellie, le pouvoir repousse l’offre de financement faite par le FMI en 2013 et se met à financer ses projets sur fonds propres.
L’erreur se paie cash. En effet en 2015 l’argent a déjà pris la clé des champs. Le pays se tourne alors vers le Fonds qui n’est pas bon prêteur.
En 2016 le couperet tombe. Le FMI est décidé à délier les cordons de la bourse à condition que l’ouguiya soit dévaluée à hauteur de 40%. Aziz du côté de la BCM et du ministère de l’Économie et des Finances rejette l’idée de dévaluation.
Mais dans les faits, le Fonds et la Mauritanie entament des négociations portant sur un prêt d’une enveloppe de 200 millions de dollars contre 30% de la dévaluation de l’ouguiya. Les pourparlers commencent à la mi-mars 2017.
Dès lors on remarquera une chute continue de la valeur de l’ouguiya comparée au dollar et à l’euro. En effet entre mars et décembre 2017 le prix de l’euro ne cesse d’augmenter par rapport à l’ouguiya. Le prix d’un euro est passé de 389,64 en mars à 424,79 UM en décembre. En dépit de tout cela, la Mauritanie continue à clamer qu’elle a déjà entamé une dévaluation de sa monnaie et qu’elle compte poursuivre cette dévaluation.
Le FMI qui de son côté n’a jamais rendu public le taux de la dévaluation décidée lors des pourparlers a laissé entendre en filigrane que l’ouguiya a été bel et bien dévaluée en saluant le glissement de la monnaie auquel le pays s’est soumis aux termes de négociations qui ont abouti à un prêt de 163 millions de dollars en novembre passé. Quid du changement de la valeur faciale des billets de banque et de pièces de monnaie ? Certains économistes pensent qu’il s’agit d’un mauvais présage qui vient annoncer des jours plus difficiles pour les Mauritaniens en proie à une dévaluation continue de leur monnaie nationale.
A cela s’ajoute au plan social à une détérioration du tissu social marqué par la montée des mouvements identitaires : manifeste des harratin, manifeste des soninkés, et l’équation de plus en plus difficile du règlement du passif humanitaire que Aziz tente vaille que vaille de solder par des indemnisations à l’emporte pièce, laissant par-dessus bord la redoutable question du devoir de justice.
2017 aura été marqué aussi par la problématique de l’état civil où des pans entiers continuent de trinquer pour leur citoyenneté. Un enrôlement discriminatoire a été engagé de manière chaotique même si quelques minces progrès ont été constatés.
2018 sera une année charnière et à la croisée des chemins où le pays vivra trois consultations électorales dans un contexte marqué par une situation économique difficile et où les acteurs politiques rivalisent d’ardeur pour barrer la route à Aziz qu’il soupçonne de glisser malencontreusement vers un 3eme mandat.
En attendant, les populations suffoquent et ne demandent qu’une chose : un bien-être économique et social dans la paix et la stabilité.
Le sein, un organe nourricier en Afrique
“Dans la société africaine historique le sein était considéré comme un organe nourricier. Sa vue ne suscitait ou ne provoquait aucunement la libido. Aujourd’hui comme à l’occidentale il est devenu un organe sexuel”.
L’Afrique est aujourd’hui un endroit où toutes les matières physiques finies et courants de pensée inertes sont déportées parce qu’inertes reste la seule poubelle des doctrines mortes du monde et des technologies improductives et de la science des vilaines soumissions para-confessionnelles.
La modernité assez mondaine ayant pris le dessus sur le cultuel, et le supra-sprituel. Dans cette présente contribution nous allons parler d’un phonème de mode et pas le moindre. La voile wahabite rattachée délibérément à la religion. De quoi s’agit-il ? Nous le découvrirons au fil de ces lignes.
Avant, pendant et après la révolution islamique suivie de la pénétration coloniale avec le christianisme, nos soeurs s’habillaient le haut du corps nu. le sein était considéré comme un organe nourricier. Sa vue ne suscitait ou ne provoquait aucunement la libido.
Pourtant l’islam était encore là. Le mérite de nos premiers religieux fut adapter une religion à nos colorations culturelles locales. Durant ces trois dernières nous à l’implantation d’un courant plus arabe qu’islamique. J’appelle ça la légèreté de l’éducation, religion ou l’agonie de notre culture.
Dans la société occidentale le sein est un organe sexuel. Une femme n’allaite jamais son petit en public. Chez nous une jeune donne le sein à son enfant même dans les transports en commun. Donc malgré le déracinement à l’occidentale il nous reste encore une once une de vitalité héritée de notre passé historique. La culture n’est rien d’autre que la mémoire de l’intelligence collective de nos devanciers. Il y a donc eu une compilation des bonnes choses avant nous.
La culture fait le lien entre les régulations sociales et les sentiments humains fondamentaux. Mais en Afrique, d’année en année, nous passons de l’ignorance totale de notre culture, au fil du temps, à l’invivable lobotomisation de notre peuple. Chers frères et sœurs sachons trier le vrai du faux, l’adoration au fanatisme. La culture est comme un être vivant, quand elle se meurt elle se meurt elle ne meurt jamais. Elle change de main, c’est-à-dire de peuple.
Des milliers de cultures sont mortes dans le monde, le cas des indiens de l’Amazonie en est une parfaite illustration, d’autres sont dans le coma et les quelques-unes résistent encore sans véritable soutien : Qui se voyons-nous ou alors en sommes-nous avec notre Culture ? Il faut oser se questionner autour de sèmence très interrogative. Le Noir en Afrique et ailleurs, ce Divin incarné en humain devient de plus en plus cet être vil, désespérément désarmé, d’une légèreté insoutenable, vidé de sa substance spirituelle et psychique à cause de notre démission collective. Avouons-le ! N’ayons pas des déductions soufistes, car tout est de nous. Tous sont de nous. Usurpation est le maître mot pour discutailler sur notre sort. L’avilissement par des politiques d’humiliation à fin de nous pousser à nous renier nous-mêmes. Pour mieux nous desservir. Nous sommes en rupture avec l’Afrique authentique.
Aujourd’hui nous avons à faire à un peuple. Nous devons redevenir un PEUPLE. Actuellement tout porte à croire que nous sommes une mixture de tribus les unes montées contre les autres. Parce que les Sefarades et les Askenazes nous ont rudement aculturellés. Nous nous plaisons à nous dire modernes. Quoi ? J’ai dit MORT-DERME. J’en suis mort de rage.
Je ne me reconnais pas dans le malien, du sénégalais, du camerounais du 21ème siècle et réciproquement ce dernier devrait me regardé comme un zombie avec une vision du monde fluté.
Du mépris de nos valeurs vraies est née la cause aujourd’hui la plus grande tragédie des peuples d’Afrique.
Du manque du culte de la facilité est apparus le dadain du goût de l’effort, de la bravoure, de la franchise, de la vertu. Nous assistons partout à une terrible régression de la socialisation.
Alors couvrir intégralement le visage n’est pas protéger notre société. Il faut plutôt couvrir les besoins de notre soeur, mère et épouse. Retenons la femme nourrit, soigne et soulage. Il faut cesser de dire que derrière chaque grand homme il y a une grande dame. Les grands hommes n’ont pas leur compagne derrière ni devant, mais à côté. Nous avons dorénavant des raisons sur le pourquoi et le comment pour nous retrouver et nous recouvrer. À fin de proclamer sans tambours ni trompettes la bonne indépendance.
“Tous les idéaux de la culture nègre sont disponibles dans les traditions africaines, dans les langues africaines et dans les rituels africains, mais il faut comprendre leurs portées principielles les réhabiliter, les réexpliquer, les réajuster et les documenter, car ils s’y trouvent”. Mais lorsque nous déplorons nous-mêmes notre ignorance, alors je me dis que le processus de l’exhumation de notre identité enfouie dans les décombres de notre violente histoire est entamé. La savane ancestrale et la forêt sacrée sont les seuls réservoirs de connaissances salvatrices dont nous avons besoin. Tous les idéaux de la culture nègre sont disponibles dans les traditions africaines, dans les langues africaines et dans les rituels africains, mais il faut comprendre leurs portées principielles les réhabiliter, les réexpliquer, les réajuster et les documenter, car ils s’y trouvent. Voici la solicitation du jeune esprit ayant l’absolu besoin de l’accompagnement de ses frères et soeurs. Tant que notre acculturation sera dispensée par des marabouts supervisés depuis Paris, Washington ou Lisbonne, tant que nous serons divisés en juifs, chrétiens ou musulmans, arabisés, hébraïsés ou occidentalisés, l’aliénation tous azimuts sera la chose la mieux partagée entre nous.
Procédons à une geniflexion pour reprendre nos valeurs vitales laissées tombées sous nos pieds par les premiers du canon en provenance de la mère et du sabre en provenance du désert, pour sortir la terre de nos insoumis de l’enveloppe de la misère et de toutes ses composantes assimilatrice. Puisque notre principale misère est mentale. C’est comme ça seulement que chemin de retour à notre être véritable sera entamé. Puisque nous les aînés de l’humanité.
Le processus sera long et périlleux mais il faut. Il le faut. Il le faut. Et il le faut puisqu’il.
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