Monthly Archives: January 2018
Mauritanie: comment IRA a servi le pouvoir
Une précision d’abord: cette analyse politico-stratégique sort des sentiers battus de la querelle idéologique et communautaire. Elle n’aborde pas la question d’IRA (Initiative pour la Résurgence d’un mouvement Abolitionniste en Mauritanie) sous l’angle de l’affirmation (ou de la négation) du phénomène de l’esclavage mais cherche à montrer comment Biram et son organisation ont servi le pouvoir.
IRA existe depuis 2008 en tant qu’organisation non reconnue mais tolérée. Le discours de son Président, Biram Dah Abeid, est diversement apprécié. Il touche essentiellement des jeunes Harratines qui, pour la plupart, n’ont pas connu l’esclavage dont parle leur Chef mais l’assimilent inconsciemment aux injustices et inégalités sociales qu’ils vivent tous les jours.
Le premier service qu’IRA rendait au pouvoir est de « détourner » les nouvelles générations de Harratines du combat mené par les Anciens : Messaoud Ould Boulkheir, Boydiel Ould Houmeid, Mohamed Ould Borboss et, dans une moindre mesure, Samory Ould Bey. IRA renoue avec le discours musclé et plein de verve de ces hommes, anciens d’El Hor (le libre) ramollis par les postes et les privilèges. Même si son discours ne porte pas loin (Biram a eu 8% à la présidentielle de 2014), IRA permet au pouvoir de mobiliser une bonne partie des mauritaniens contre un « péril » qui rappelle étrangement celui brandi par Taya, entre 1987 et 2000, avec les FLAM (Forces de libération Africaines de Mauritanie). La stratégie élaborée pour décapiter IRA est la même que celle utilisée à l’époque pour éliminer les FLAM : diabolisation, procès, prison ou exil.
IRA a signé son arrêt de mort le jour où elle a changé de discours, quand Biram, grisé par la reconnaissance à l’extérieur et la pluie de distinctions qui pleuvaient sur son organisation, a voulu s’identifier, au moins dans le discours, à Ghandi, Martin Luther King et Nelson Mandela. Le pouvoir avait besoin d’un Biram violent dans le verbe, exactement comme du temps où Messaoud avait été brandi comme une menace du temps de Taya. Le discours non violent du président d’IRA n’arrange pas les « noirs » desseins d’un pouvoir pliant sous les problèmes de toutes sortes et ayant besoin d’un expiatoire. Faire de Biram l’ennemi public numéro un, élever même au rang d’affaire d’Etat son organisation, avec les événements de la gazra (squat) Bouamatou, permet au pouvoir de détourner notre attention des autres problèmes. On parle peu aujourd’hui de la crise économique. On reparle du dialogue mais dans la perspective d’une fin de quinquennat en 2019 et, qui sait, d’un troisième mandat pour Aziz.
Cette histoire de participation d’IRA aux heurts de la gazra Bouamatou, même vraie, a servi de prétexte. Elle rappelle le « montage » de 2008 contre le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, chargé à fond de tous les maux et mots par l’entourage du général Aziz. Poussé à commettre des « erreurs » à n’en pas finir, pour qu’elles servent de pièces de conviction politiques contre lui et justifient la « Rectification » : suggérer à Khattou, la Première Dame de l’époque, de créer une fondation et à Sidioca de prendre son bâton de…voyageur, le pousser à parler, même sous forme d’hypothèse, de la vente de la SNIM, le rapprocher des « gens » de l’Ancien Régime.
IRA a servi le pouvoir en lui permettant de focaliser sur elle tous les mauritaniens, amis ou ennemis. Grâce à son activité non stop, à l’intérieur et à l’extérieur, elle banalise une opposition qui cherche à sortir de son long sommeil. Une opposition qui préfère réagir au lieu d’agir. Une opposition qui a été prise à son propre piège en voulant suivre les événements, et non les provoquer. Une opposition qui a toujours joué et perdu.
Aujourd’hui IRA est morte ou presque mais est-ce la fin de nos problèmes ? Des soucis du pouvoir ? De cette question de l’esclavage ou de ses séquelles ?
Il n’y aura probablement plus de marches tous les mercredis pour demander la libération des militants arrêtés, peu de présentation de cas d’esclavage et de mobilisation. Les « rêves » de présidence en 2019 pour Biram relèvent sans doute de l’anecdote mais il est sûr que la question Harratines restera posée. Elle n’aura même pas besoin d’être défendue dans les prochaines années. Elle dérange parce qu’elle est visible partout. Dans ces écoles où la condition des jeunes Harratines les empêche d’être, à cause de leur pauvreté, non de la couleur de leur peau. Cette armée où ils forment l’essentiel des troupes, à cause de leur ignorance et, aussi, d’une volonté tapie quelque part, d’empêcher leur ascension à ce levier du pouvoir. Ces gardiens, ces blanchisseurs, ces vendeuses de couscous…Ces marchés où on les trouve cuisinant, faisant du thé ou trimbalant des ballots. Ces chantiers, ces taxis, ces magasins, ces rues où ils luttent pour la survie par des petits commerces, malgré la chasse que leur livre la Communauté urbaine de Nouakchott.
Cette question nationale n’a pas besoin d’IRA pour être posée. Elle troublera la conscience de tout mauritanien qui sait qu’il y a urgence à agir dans le sens de plus de cohésion sociale. La question harratine doit être la priorité de tous. C’est une question nationale qu’il faut traiter prioritairement dans tout dialogue à venir. Il ne faut surtout pas compter sur le pouvoir qui la regardera toujours comme une aubaine parce qu’elle lui permet des manipulations en temps de crise politique. Et c’est là le danger qui menace l’unité nationale et même l’existence de notre pays.
http://medseib.mondoblog.org/2016/08/28/mauritanie-ira-a-servi-pouvoir/
L’Assemblée nationale mauritanienne adoptent 3 projet de loi
ALAKHBAR (Nouakchott) – L’Assemblée nationale mauritanienne a adopté jeudi trois projets de loi relatifs aux communes (i), aux députés (ii) représentant les mauritaniens vivant à l’étranger et à l’accès des femmes aux fonctions électorales (iii)
Selon le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation, Ahmedou OuldAbdalla, a indiqué que le premier projet de loi « vise à déterminer un mécanisme de succession du maire et du conseiller municipal en cas de vacance des fonctions de l’un ou de l’autre, d’une part, et la définition du fichier électoral et son contenu. D’autre part, la réduction de la caution de candidature de 10 mille à 5 mille ainsi que le pourcentage requis des suffrages exprimés pour le remboursement de cette caution, pour atteindre 3% ».
Pour le second projet de loi, le ministre a indiqué qu’il « définit le mécanisme de l’élection des députés représentants les Mauritaniens vivant à l’étranger, de sorte qu’ils soient élus par un corps électoral composé de députés de l’Assemblée nationale, pour représenter, quatre circonscriptions électorales, un député pour chacune à savoir: l’Afrique, l’Asie, l’Europe et l’Amérique »
Le troisième « projet de loi vise la préservation du quota de représentativité des femmes aux postes électoraux dans les conseils régionaux (…) Ce quota a été fixé à 2 candidates sur 11 conseillers, 3 sur 15, 4 sur 21 et 5 sur 21 et plus », a poursuivi Ahmedou OuldAbdalla.
alakhbar
Vol d’une trentaine de vaches à Gogui Zamal.
Une trentaine de vaches ont été volées au village mauritanien de Lebèzrya relavant de Gogui Zamal dans la moughata de Koboni (Hodh El Gharbi), sur la frontière avec le Mali, ont reporté des sources locales dont certaines administratives.
Les voleurs auraient été poursuivis jusqu’à 150 kilomètres en terre malienne, selon un habitat du village Abderrahmane Ould Ibrahim qui ajouté : « Mais les autorités maliennes nous ont empêchés de ramener 19 vaches qui ont été récupérées des voleurs ».
Contacté par Alakhbar, le préfet de Koboni, Mohamed Ould Ahmed Mouloud, a affirmé avoir contacté le préfet de Kaï (Mali) qui lui a rassuré de l’arrestation des voleurs par la gendarmerie et et de leur remise à la Justice ajoutant que toutes les vaches volées seront ramenées à leurs propriétaires.
alakhbar
Mauritanie : le président de la FFRIM sacré meilleur gestionnaire du ballon en Afrique
Apanews – Le président de la Fédération mauritanienne de football (FFRIM), Ahmed Ould Yahya, a remporté le prix 2017 du meilleur gestionnaire du ballon en Afrique, a-t-on appris vendredi à Nouakchott.
Ce prix lui a été remis jeudi soir par la secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samora, lors d’une cérémonie dans la capitale ghanéenne Accra.
Le sacre de Ould Yahya vient couronner ses efforts pendant l’année écoulée qui a notamment connu la qualification de la sélection mauritanienne des locaux de football à la CHAN 2018 au détriment de la solide équipe du Mali.
Dans une brève allocution, le président de la FFRIM a indiqué que le prix remporté constitue un hommage rendu au ballon mauritanien de façon générale, mais aussi aux acteurs sportifs, aux joueurs, aux entraineurs, aux gestionnaires, aux journalistes et aux critiques.
La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a aussi porté son choix sur la capitale mauritanienne, Nouakchott, pour abriter le 18 février 2018, son sommet exécutif.
Nouakchott deviendra ainsi la troisième ville africaine à avoir accueilli cet évènement de portée mondiale après Johannesburg et Addis Abeba.
MOO/of/APA
Souleymane Bachir Diagne remporte le prix Frantz Fanon
Le philosophe Souleymane Bachir Diagne a remporté le Frantz Fanon Lifetime achievement prize. Selon un communiqué de la Société sénégalaise de philosophie (Sosephi) parvenu à Seneweb, “ce prix est le plus prestigieux décerné par l’Association caribéenne de philosophie et a pour objectif de récompenser les chercheurs dont l’œuvre est considérée comme ayant eu une portée heuristique et émancipatrice de premier plan pour les peuples caribéens et africains”.
La même source informe que la distinction sera remise lors du “congrès de l’Association caribéenne de philosophie ; congrès qui se tiendra, pour la première fois, en terre africaine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar les 19 et 20 juin 2018”.
La Sosephi précise que “ce qui est affirmé à travers ce prix, c’est l’importance du travail du Professeur Souleymane Bachir Diagne pour le renouvellement des études africaines d’abord mais également pour le décentrement idéologique de la philosophie et la prise en compte des paradigmes venus des pays du Sud”.
Auteur: Seneweb news – Seneweb.com