Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: November 2017

241 ans après la Révolution torodo : Thierno Souleymane Baal toujours actuel

altAu 18e siècle, Thierno Souleymane Baal a mené la plus grande révolution du Fouta, connue sous le nom de Révolution torodo. Surnommé le Briseur du mouddo horma (paiement d’une dîme aux maures), Thierno Souleymane Baal est décrit comme un homme pieux, intègre, humble et dont l’action a permis d’instaurer au Fouta une institution solide reposant sur l’imamat. Grand intellectuel et homme d’éthique, il a combattu dans le Fouta la corruption, l’impunité, l’enrichissement illicite et la dévolution monarchique du pouvoir pour asseoir l’audit, la transparence, la déclaration de patrimoine, la reddition des comptes, la compétence, l’efficacité. Bref, tous ces éléments utiles à la bonne gouvernance. Il a été aussi celui qui, grâce à son courage, a mis fin au règne des Déniyankés et tiré le Fouta du joug des Berbères. Le Quotidien dresse, 241 ans après la Révolution torodo, le portrait de la figure de cette révolution grandement méconnue au Sénégal et qui sera célébrée ce samedi.

241 ans après la Révolution torodo dans le Fouta, le Baal de Thierno Souleymane sonne toujours juste. Le pieu de la révolution de 1776 est un pieux dont l’histoire traverse les siècles sans se falsifier. Thierno Souleymane Baal, meneur de la révolution de 1776, est né à Bodé, dans la région du Toro (actuel département de Podor) vers les années 1720. Issu d’une famille maraboutique, celle de Thierno Aso, le père de Thierno Souleymane Baal était nommé Boubacar Ibrahim et sa mère Maïmouna Oumou Dieng. Il débuta sa formation au sein de sa famille avant de partir en Mauritanie. «Il séjourna longtemps dans l’école de Cheikh Fadel en Mauritanie et se maria même avec une Maure, mère de son fil Boubacar Souleymane», renseigne le Professeur Mamadou Youri Sall dans son article Les recommandations de Ceerno Sileymane Baal, fondateur de l’Almaamiyat (1770-1880). A son retour, il ira approfondir ses connaissances à l’école supérieure de Pire à l’instar de plusieurs de ses amis qui ont suivi Amar Fall au Cayor. L’étape de Pire sera suivie par un séjour au Fouta Jallon, où Karamoko Alfa avait déjà fini de lancer sa révolution.
Dans son ouvrage publié en 2004, et intitulé La première hégémonie peule, Le Fouta Tooro de Koli Tengella à Almaami Abdoul, Oumar Kane décrit Thierno Souleymane Baal : «Physiquement il était de haute taille, d’un noir d’ébène, très corpulent avec un nez épaté, partiellement rongé par la maladie.» Outre ces traits physiques, M. Kane brosse dans ce même ouvrage quelques points de caractère de l’Almamy du Fouta. «Eloquent, doté d’une voix très claire» et surtout «d’un courage qui frisait la témérité», Thierno Souleymane Ball a su, grâce à son intelligence, rallier à sa cause plusieurs chefs traditionnels, de même que des guerriers (sebbe) sur qui reposait la puissance des Satigis (rois du Fouta). Son humilité, sa piété et son intégrité lui ont permis de s’ériger en leader, d’affranchir son Peuple et d’asseoir dans tout le Fouta une théologie connue sous le nom de l’Almamiyya.

Le Briseur du mouddo horma
Né dans un contexte où les habitants du Fouta payaient un lourd tribut devant l’hégémonie des Maures, Thierno Souleymane Baal sera le briseur de cette longue tradition. Les luttes intestines qui opposaient les princes deniyankés, prétendants au trône, rendaient instable et précaire le régime. Perpétuellement agressés par les Maures, ils vivaient au Fouta de façon infernale. «Chaque clan régnant s’alliait à une fraction de Maures pour se renforcer. Des étrangers s’arrogeaient ainsi le droit de s’immiscer dans les affaires intérieures du Fouta, réclamant le versement d’importants tributs, en plus du mouddo horma, un autre tribut en mil que chaque famille devait verser», rapporte-t-on. A la tête de 12 érudits dont Abdel Kader Kane, Thierno Souleymane a libéré le Fouta en 1776 d’un triple joug, à savoir la tyrannie de la dynastie des Deniyankobés qui a duré pendant plus de deux siècles, la domination des Maures qui avaient imposé au Fouta l’acquittement d’un tribut annuel (mouddo horma) équivalant, selon Alla Kane, à 5kg d’or et l’esclavage. Dans un article portant sur Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul et Thierno Souley­mane Baal, Alla Kane identifie  «deux très grandes personnalités qui ont fortement marqué l’histoire du Sénégal, et qui ont été d’un apport inestimable dans le cours de son évolution historique…»

Un exemple de bravoure
La bravoure de Thierno Souleymane Baal est plusieurs fois illustrée dans la tradition, où l’on rapporte comment il s’est adressé aux Maures venus collecter leur tribut à Njafaan (lieu de collecte du mouddo horma : la dîme). «Vous êtes des chefs et vous êtes riches. Quelles sont donc les raisons pour lesquelles vous percevez cette dîme ? Vous n’avez aucune qualité pour percevoir la dîme destinée à ceux qui sont cités dans le verset coranique», leur dit-il. Ces derniers qui le prirent pour un bavard et impertinent lui rétorquent : «Nous percevons la dîme bien avant ta naissance.» A ces mots, Souleymane Baal répond : «Advienne que pourra ! Peuple du Fouta, jamais plus tribut ne sera levé ici.» Il jura au nom d’Allah, puis chargea le chef maure. Depuis, on lui colla le surnom de Briseur de mouddo horma.

Les recommandations de Thierno Souleymane Baal
D’autres sources rapportent comment il a libéré un esclave des mains de ses bourreaux. Après avoir chassé les Maures des territoires du Fouta, sécurisé la région, Thierno Souley­mane Baal convoqua à Cilony (Horofondé) une Assemblée générale des oulémas et notables du Fouta et formula des recommandations qui consistaient à organiser les affaires dans la cité. 1 – Le Fouta est un et indivisible, le fleuve n’est pas une frontière, car c’est la même population peule qui habite sur les deux rives. Il va de Dagana à Njorol, de Hayré Ngal au Ferlo ; 2 – L’égalité de tous devant la justice ; 3 – Les chefs de village et de province, assisté des qaadis, connaîtront les affaires locales, conformément aux prescriptions islamiques, 4 – Les conflits entre les collectivités voisines sont soumis à l’arbitrage de l’Almamy qui prononce le jugement ou indique la marche à suivre pour régler le différend ; 5 – Tout individu a droit d’appel auprès de l’Almamy s’il se sent lésé par un chef ou par un jugement ; 6 – L’impôt, le produit des amendes et tous les revenus doivent être utilisés à des actions d’intérêt général ; 7 – L’Almamy responsable de la défense peut requérir les services de tous les hommes valides à cette fin ; 8 – Orphelins, enfants et vieillards doivent être protégés ; 9 – Le titre royal de Satigi est banni, le nouveau chef portera désormais le titre d’Almamy ; 10- L’Almamy doit être désigné par le collège des grands électeurs venant des 6 provinces du Fouta. Cette décision doit être entérinée par le congrès des Foutankobés. Il n’eut malheureusement pas l’occasion de parachever son œuvre. Il mourut en 1776, en combattant contre les Maures, menés par Ulad Abdallah dans le Jowol, laissant Abdoul Kader Kane, le premier Almamy du Fouta poursuivre la mission. Miné par des guerres des successions, l’Etat théocratique s’effondra un siècle après, mais on continue de chanter au Baal de Thierno Souleymane. Le visionnaire !

Rapide info

La Mauritanie a adopté une reforme culturelle ambitieuse qui, à la fois, permet la protection de l’identité culturelle et assure la cohésion entre toutes les composantes de son peuple(ministre de la culture)

Le ministre de la culture et de l’artisanat porte- parole du gouvernement, Dr. Mohamed Lemine Ould Cheikh a prononcé jeudi soir à Paris un discours devant la 39ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des nations Unies pour l’Education, la science et la culture (Unesco) en présence des représentants des pays membres de l’organisation et d’une délégation de haut niveau de son département.

Dans ce discours, le ministre a souligné que la Mauritanie a engagé une politique générale qui vise à revaloriser l’homme à travers des programmes qui garantissent la prise en charge des libertés individuelles et collectives ; à lutter contre la pauvreté en élargissant l’assise de la production nationale et en renforçant les infrastructures de base du pays dans les domaines de la culture, de la jeunesse et de l’éducation ; ce qui renforce la culture de la paix et du dialogue entre toutes les composantes de notre société pour participer au développement au service des jeunes générations montantes.

Voici le Texte intégral de ce discours :

« Madame la Présidente

Monsieur le Président du Conseil Exécutif

Messieurs les Ministres et Chefs de Délégations

Excellences les Ambassadeurs des pays membres de l’UNESCO

Messieurs les Experts

Auguste Assemblée

Permettez-moi d’abord, de présenter mes félicitations à Madame la Présidente à l’occasion de son élection à la Conférence Générale de cette 39° Session, comme je félicite la nouvelle Directrice Générale pour son élection ainsi que la Directrice Générale sortante et l’ensemble de ses collaborateurs pour l’excellent travail réalisé durant son mandat.

C’est également, l’occasion, d’exprimer ma joie d’être aujourd’hui parmi vous, sous la coupole de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science, et la Culture, un symbole de notre sagesse à tous, et la plus éloquente expression de la noblesse du message de l’homme sur terre. Un message qui véhicule la paix, l’amour et le savoir entre tous les hommes durant 70 ans. Grâce au travail remarquable de ses équipes, et les efforts des Etats membres, notre organisation a réhabilité l’espoir parmi les hommes, rassuré les identités culturelles menacées et préservé la diversité des modes de vie et des peuples. C’est bien là un message qui mérite les efforts que vous déployez, surtout en ces temps où bien des peuples et des cultures subissent les affres de la guerre, de l’oppression et du refus de l’autre.

Madame la Présidente

Honorable Assemblée

La République Islamique de Mauritanie a engagé une politique générale qui vise à revaloriser l’homme à travers des programmes qui garantissent la prise en charge des libertés individuelles et collectives ; à lutter contre la pauvreté en élargissant l’assise de la production nationale et en renforçant les infrastructures de base du pays dans les domaines de la culture, de la jeunesse et de l’éducation ; ce qui renforce la culture de la paix et du dialogue entre toutes les composantes de notre société pour participer au développement au service des jeunes générations montantes.

Monsieur le Président

Honorable Assemblée

Comme par le passé, la Mauritanie, située opportunément entre deux grands ensembles, l’Afrique du Nord et de l’Ouest, est encore aujourd’hui ce qu’elle fut toujours : un pont à travers lequel passent les civilisations et les cultures humaines entre le Nord et le Sud du Sahara ; un espace où les habitants ont constamment porté le flambeau du savoir, de la paix et de la concorde vers les peuples de la région.

Et dans le contexte sensible d’aujourd’hui, notre pays continue à renforcer son rôle de trait d’union entre les mondes arabe et africain, islamique et international, à travers une politique de modération et de dialogue permanent, pour faire triompher les causes justes, réduire les sources des conflits et trouver des solutions équitables aux crises qui secouent la planète.

Mesdames et Messieurs,

Partant de notre conviction du rôle essentiel que joue la culture dans le développement durable, notre pays a adopté une reforme culturelle ambitieuse qui, à la fois, permet la protection de l’identité culturelle et assure la cohésion entre toutes les composantes de notre peuple ; mais qui fait aussi de la culture un pôle de développement offrant des revenus et des emplois dans les petites villes et les dans les zones rurales.

A cet effet, nous avons adopté :

• Une déclaration de politique culturelle nationale.

• Une refonte du cadre juridique et institutionnel du secteur de la culture

• Une révision du cadre réglementaire pour assurer un encadrement efficient des activités culturelles et la formation efficace des ressources humaines intervenant dans ce domaine ;

• La mise en place d’Espaces Culturels afin de rendre la culture proche du citoyen et créer un environnement permettant d’éloigner la jeunesse des voies de l’extrémisme, du fanatisme et de la criminalité, constituant aussi un espace d’échange entre les cultures locales.

• Lancement d’un programme national de développement des villes et sites historiques.

• Réalisation de vastes programmes visant la protection des différentes composantes de notre patrimoine culturel afin de le promouvoir au niveau national et international.

Madame la Présidente

Honorable Assemblée

Dans le domaine de l’éducation, notre pays a consenti d’importantes ressources pour la construction des écoles, la formation des enseignants et l’enseignement des adultes, particulièrement au profit des groupes sociaux vulnérables.

Aujourd’hui, notre pays a franchi des étapes importantes dans le domaine de la liberté de presse qui s’est traduite par la libéralisation du secteur de l’audiovisuel, la promulgation de lois protégeant les journalistes, ce qui a permis à notre pays d’occuper la première place dans la sous-région dans le domaine de la liberté de presse durant ces quatre dernières années.

Par ailleurs, notre pays a adopté une stratégie de protection de l’environnement et du patrimoine culturel à travers un vaste programme de lutte contre la désertification. Dans ce cadre, la Mauritanie abrite, aujourd’hui, le siège de l’Agence de la Muraille Verte, reflétant la volonté de la Mauritanie et son engagement à lutter contre la désertification et la protection de l’environnement.

Je profite de cette occasion qui m’est offerte pour renouveler notre soutien aux efforts consentis par notre organisation pour développer l’humanité à travers la promotion de l’éducation, la science et la culture et renouveler notre engagement ferme contre la suppression des monuments islamiques et chrétiens de Jérusalem ; ainsi que la protection des monuments palestiniens en tant que patrimoine mondial de l’Humanité

Je vous remercie. »

Dernière modification : 03/11/2017 10:30:21
 
AMI

Vie politique. Une Troisième République pour la Mauritanie !

Vie politique. Une Troisième République pour la Mauritanie ! Le Pouvoir s’emploie depuis quelques jours à la mise en place d’un cadre constitutionnel devant consacrer une Troisième République dans le pays ! Le président de la République et le Premier ministre ne se donnent en effet plus de repos pour dresser au plus tôt, le cadre institutionnel d’un régime politique nouveau.

La Mauritanie va connaitre sa troisième République, bâtie sur les cendres du Sénat. Le président et le chef du gouvernement s’y attèlent de plein pied. Le chef de l’État vient en effet d’instruire son Premier ministre de lui préparer, dans l’urgence, les contours d’une Troisième République !

C’est ce que nous avons appris de sources dignes de foi, qui indiquent en substance qu’il s’agit d’un régime nouveau, qui devrait voir jour, après des élections portant sur une nouvelle constitution, en août 2018. Il s’agira d’opérer comme au Rwanda qui a pu faire passer ses nouveaux textes, sous le regard impassible de la communauté internationale, de plus en plus adhérente au principe sacro-saint de « non ingérence dans les affaires intérieurs d’un Etat tiers »

Mettant à profit la dernière consultation référendaire qui a permis, d’une part, de supprimer le Sénat, de changer l’hymne national et le drapeau national puis d’autre part d’institutionnaliser les conseils régionaux, le chef de l’État a décidé d’apporter des changements dans le texte constitutionnel.

Ainsi, les populations devraient donner leur accord pour un projet de constitution dont les principaux contours portent sur l’élection au suffrage universel d’un président de la République, pour un mandat de 5 ans, renouvelable 3 fois, avec possibilité de candidature à la présidence de tout citoyen mauritanien âgé au moins de 40 ans et au plus de 75.

La Troisième République serait marquée par une série de réformes sociales qui militent en faveur de la mise en place d’un État de droit et d’un meilleur traitement en faveur des populations consacrant le droit au travail, à la protection sociale, à l’enseignement, à la dignité de la personne humaine, mais aussi et surtout aux libertés fondamentales et aux droits de l’homme.

Clin d’œil aux partenaires étrangers et à l’occident ? Certainement…, même si le président sait qu’en amenant le peuple à lui accorder ses suffrages, le soutien de ceux-ci est garanti.

Le texte de projet de la Troisième République serait entre les seules mains du président de la République et son Premier ministre Ould Hademine.

Il sera érigé avec de nouvelles forces vives de la Nation, notamment une classe politique nouvelle majoritairement composée de jeunes mauritaniens qui devraient être aptes à lutter contre toutes les forces sociales tels le tribalisme, le communautarisme le régionalisme et qui n’appartiendraient à aucun courant nationaliste et dont la seule référence restera la Patrie mauritanienne !

Positionnement

Finalement, Mohamed Ould Abdel Aziz a trouvé la parade à 2019 ! En effet, avec la Troisième République qui devrait organiser sa première présidentielle en décembre 2018- quatre mois après l’élection sur la nouvelle constitution- le chef de l’Etat dispose bien d’un outil qui lui permet de conserver encore le pouvoir, après 2019.

Jusque-là, l’homme ne savait pas quelles dispositions prendre pour rester au pouvoir au terme de son dernier mandat. D’abord, il fut question d’une présidentielle à la Poutine – Medvedev. Mais se sachant d’avance mal à l’aise comme Premier ministre, il a vite fait d’abandonner cette option.

Puis, l’idée lui vint de coopter un candidat, qui lui passerait le relais à terme. Une fois encore, le doute vint l’en dissuader. La confiance n’y était pas. Par la suite, les scénarii seraient nombreux : la cooptation du général Ould Ghazouany (à la retraite en 2019), celle du colonel à la retraite Cheikh Ould Baya, de Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, ancien président de l’UPR, et celles des deux hommes qui lui ont servi de Premier ministre…

In fine, Ould abdel Aziz a décidé de conserver pour lui-même, le pouvoir. Ainsi, comme l’avaient prévu nombre d’analystes politiques, le président Mohamed Ould Abdel Aziz n’attendra pas 2019 pour se prononcer sur la suite à donner à sa présence aux plus hautes fonctions de l’Etat ! « Qui veut voyager loin ménage sa monture ». C’est dès à présent que la bataille commence. Une bataille politique face à l’opposition et à la société civile.

JOB

l’authentique

Mohamed Yehdih Ould Breideleil : Le système actuel ne peut pas survivre, si les mêmes clichés persistent

altLe lettré Mohamed Ould Breideleil a publié ,  un long article en arabe, étoffé d’enseignements politiques significatifs que les lecteurs francophones ne sauraient ignorer. En attendant de le voir traduit en Français, Adrar.Info a osé  en resumer succintement  à ses lecteurs,  les principales idées que l’auteur a exprimées.

L’auteur a commencé par faire la distinction  entre la sphère politique et la scène politique. « On entend par sphère politique,  la profondeur  de la question politique et son essence.

Nous parlons ici des racines, des causes et des conséquences de la crise structurelle, de l’avenir de la société et de l’entité, du cours réel de l’ordre public et des problèmes majeurs.

Quant à la scène politique, elle est simple: une autorité dirigeante, ses atouts et ses défauts , et son opposition« , écrit il.

Puis, l’auteur exprime son constat sur l’opposition politique et les merites qu’il accorde au regime actuel.

Ensuite, il aborde « les  dangers actuels et futurs que confronte  l’entité natioanale ».

A la fin de l’article,  l’auteur ecrit :

Quant aux constations générales que nous observons  – en tant que groupe politique avec notre vision propre – elles   peuvent être résumées dans les points suivants:

– Le premier et le plus important aspect est la question de la langue   » car ce système n’a rien conçu pour instaurer  la langue du pays: Des poches colonialistes  continuent d’être actives dans la société et l’administration, barrant  le chemin à la langue  du pays . Il n’y a guère d’étude , travail artistique, administratif ou commercial formulés dans la langue officielle du pays » …

– Le deuxième aspect  est  la perte de prestige de l’état…

– Le troisième point est ce que connait  l’administration centrale et régionale de  vulnérabilité croissante, de désordre, de  négligence, d’improvisation et de népotisme …

– Le quatrième aspect est la profonde détérioration morale: en politique, commerce, santé, éducation, trafic et médias…

L’auteur termine son article par :

« Les prochaines élections, pour être valables, devraient  se dérouler aprés élimination des crises actuelles et l’ouverture d’une nouvelle ère d’espoir et d’optimisme, sinon ce serait un rituel trompeur et inutile  »

Mohamed Yehdih Ould Breidleil

Source : http://nawafedh.com/?q=node/6844

Traduit par Adrar.Info

Hawbi: la première opération de la force conjointe du G5 Sahel

Hawbi: la première opération de la force conjointe du G5 SahelRFI – Paris s’est félicité ce jeudi du lancement, en début de semaine, de la première opération conduite par la Force antiterroriste G5 Sahel. Cette force constituée par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad pourrait compter jusqu’à 5 000 hommes répartis en sept bataillons. Il faudra encore des mois pour mettre à niveau les bataillons, les entraîner et les équiper correctement. La pleine capacité ne sera prononcée que début 2018.

Cette opération nommée Hawbi « vient concrétiser la montée en puissance de cette Force, et la prise en main par les Etats sahéliens de la lutte contre le terrorisme », assure la ministre française des Armées, Florence Parly, dans un communiqué.

Après le lancement officiel début juillet, il reste encore à boucler le financement de la Force conjointe. Une conférence de soutien à la planification de la Force conjointe du G5-Sahel aura lieu en décembre à Bruxelles. Les Etats-Unis viennent de promettre 51 millions d’euros, et l’UE a déjà annoncé une aide équivalente.

La France versera cette année 8 millions d’euros et les pays partenaires ont promis 10 millions chacun. Une fois que la Force aura démarré, il faudra encore que l’action militaire des pays du G5 s’inscrive dans le temps et de manière autonome. Un sérieux défi.

Ratissages dans le Gourma

Pour la France, cette opération va constituer un peu « le galop d’essai » de la future Force conjointe opérationnalisée. « Il faut montrer que ça marche », dit-on à Paris. Objectifs : engager sur le terrain trois bataillons dans la zone frontalière, entre le Mali, le Niger, et le Burkina Faso. Une zone gagnée par l’instabilité depuis au moins deux ans.

C’est notamment la zone d’action des hommes d’Amadou Koufa, le fondateur du Front de libération du Macina, qui depuis a rejoint le groupe de soutien pour les musulmans (JNIN-Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin) qui est donc cette alliance jihadiste, fondée en début d’année.

Une planification à 650 hommes par bataillons africains

Le bataillon malien a été le premier à être déployé vers la fin septembre – début octobre. Ensuite sont arrivés les soldats burkinabè et nigériens. Une montée en puissance qui se fait avec l’aide de la coopération militaire française (DCSD) notamment. Deux exemples concrets : la livraison toute récente de 13 pick-up tout neufs pour les forces armées nigériennes, des véhicules et des formations également pour les Burkinabè que l’on pourrait retrouver dans cette opération ou celles à venir.

La présence française doit progressivement s’effacer

La France va déployer de l’ordre d’une centaine de soldats pour accompagner l’opération indiquait, ce matin, un militaire français à l’AFP. Rien de réellement nouveau, ces petits groupes (désignés officiellement Détachement interarmées de partenariat militaire opérationnel), est constitué de spécialistes du guidage des frappes aériennes (TACP), du génie dans le cadre de la lutte contre les bombes artisanales, de la logistique et de la santé particulièrement pour coordonner les évacuations sanitaires, ainsi que des fantassins combattants.

Cela se faisait déjà pour les Opérations militaires conjointes transfrontalières du G5 (OMCT). Une vingtaine d’opérations de ce genre ont déjà été conduites depuis 2015.

Le problème c’est que ces opérations ne durent souvent que quelques jours et, ensuite, les jihadistes ont le terrain libre et reviennent d’ailleurs précisément dans les villages où la Force est passée précédemment. La population ne se sent pas en sécurité et met beaucoup de temps à collaborer.

Or « rien n’est possible sans l’appui des populations », rappellent les militaires français. Pour que ça marche, il faut que les armées de ces pays se réimplantent de manière autonome dans ces zones transfrontalières, zone de passages et de trafics, et surtout qu’elles puissent s’y faire accepter et réinvestir l’espace.

Laboratoire de futurs engagements ?

Au-delà des résultats sur le terrain, ce qui est important, c’est l’effet qu’aura cette opération : effet d’entraînement en vue de la conférence des donateurs prévue en décembre à Bruxelles ; effet aussi sur des réflexions beaucoup plus larges de ce que pourraient être à l’avenir les Opérations de maintien de la paix (OMP). La France voit cette Force conjointe du G5 comme une sorte de laboratoire sur la question.

AMI