Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: February 2017

Conférence de Presse du president des FPC

الرئيس قوى التقدمية للتغيير, السيد سمبا اتشام ينظم ي مؤتمرا صفيا يوم الخميس 23 فبراير2017 عند الساعة الحادية عشر ( 11س) في مقر حزبه، قرب فنذق إكراما السبخة.

الصحافة الوطنية والدولية و السلك الدبلوماسي مدعوة لحضور هذا المؤتمر الهام.

 

 

Le président  des Forces Progressistes du Changement (FPC), M. SAMBA THIAM, organise une conférence de presse le jeudi 23 février 2017 à partir de 11h00 au siège du parti à sis SEBKHA près de l’hôtel IKRAMA.

La presse nationale et internationale, le corps diplomatique sont  conviés à y assister 

 

 

خلية الاعلامية                                                                         cellule de communication         

انواكشوط 22 فبراير2017

                                                                                           le 22 février 2017  Nouakchott,

 

 

خلية الاعلامية                                                                                 communication Cellule de

انواكشوط  22 فبراير2017

                                                                                           le 22 février 2017  Nouakchott,

Problématique du Système Educatif National: contribution de SAMB THIAM

Samba THIAM président FPC : Interpellation UE (1ere partie)Voilà bien des années que l’Ecole mauritanienne est malade, secouée par des crises récurrentes.

Au lieu de procéder à un diagnostique approfondi , sans complaisance du corps malade , l’on s’est contenté , à chaque fois , d’une auscultation superficielle  pour lui  administrer  un  traitement symptomatique .

Six réformes successives qui ont toutes  échoué ! Notre Ecole est malade , notre système éducatif en crise depuis 56 ans , tout le monde en convient !

Plus que sur des raisons de surface ( effectif pléthorique , manuels scolaires insuffisants ou désuets , mobilier brinquebalant, locaux vétustes et inéquipés ) nous nous attarderons plutôt sur les raisons de fond .

*Quel est le mal ?

 Des  élèves, des étudiants , des Enseignants sans niveau  aucun , des élites francisantes ou arabisantes en extinction progressive, un produit inadapté…Un observateur, averti, ramassait la situation par cette formule : ’’En voulant rendre notre Enseignement authentique  nous avons sacrifié l’essentiel: aucune considération pour la qualité, aucune pour la perspective  d’emploi, aucune pour le développement’’.

* Quelle est la cause du mal ou quelles en sont les raisons ?

– Raison d’ordre psychologique, affectant le corps enseignant :

L’Enseignant a perdu son statut d’antan , par contagion du milieu social dans lequel il baigne , où les valeurs universelles de référence habituelle, telle l’honnêteté, le respect du travail –du travail bien fait-, la moralité, l’admiration pour le détenteur du Savoir , ont cédé la place à la course effrénée pour l’argent ; l’enrichissement à tout prix , tout de suite, a pris le pas sur la conscience professionnelle , d’où cette flopée d’Enseignants-boutiquiers ! Le terme ‘’ garraaye’’, devenu fortement connoté, négativement, suscite  un demi-sourire pincé chez l’autre , au point qu’il devient gênant de se présenter comme tel…On est désormais Instituteur ou professeur à défaut de mieux, mais certainement pas par vocation .On est là, pour un temps provisoire , transitoire , en attendant de trouver mieux , de ‘’monter’’ sa boutique , ou de partir pour des cieux plus cléments.

Cette dévalorisation du métier d’enseignant s’explique (ou s’accompagne) aussi par la dépréciation du Savoir et/ou de la Culture, censé être un des attributs  majeurs de l’Enseignant. Aller à l’école, accumuler des diplômes , lire, simplement , est perçu aujourd’hui dans la société mauritanienne au mieux , comme une perte de temps , au pire comme une absurdité ; avoir de l’argent c’est mieux !

Pour corriger cet état des choses il faudra rendre à l’Enseignant sa dignité et son auréole d’antan  par la revalorisation du métier , et restituer au Savoir l’admiration qui lui était attachée .

*Notre Ecole souffre , par ailleurs, d’une crise d’orientation . Au lieu d’une orientation technique et pragmatique on a opté pour l’élitisme . A la place d’une Ecole qui produit des plombiers , des électriciens , des frigoristes , des maçons , des mécaniciens, des menuisiers , des agriculteurs modernes ,on a préféré celle qui fabrique des littéraires , des philosophes , c’est –à-dire des fonctionnaires aux mains propres, des ‘’cols blancs’’…

Il faut changer cet état de chose, en orientant les 60 % des cohortes vers la formation professionnelle  et technique  des  cols bleus , et les  40%  vers  la formation de l’élite …

*Autre cause non moins importante, l’administration et la gestion chaotique du corps Enseignant , où l’on constate l’absence de rigueur dans la sélection et le recrutement des maîtres d’école, l’absence de contrôle sérieux et de suivi qui fait le lit du laxisme et de l’affairisme , l’absence d’émulation , de sanction et de récompense systématiques , l’absence d’ordre en un mot , qui ne se trouve  pas,  hélas, que dans l’Enseignement ! 

*Mais de toutes les causes à l’origine des crises de notre système éducatif, la plus fondamentale – entre toutes – d’ordre idéologique – demeure l’Arabisation à outrance, genèse véritable des problèmes ! 

Dès les années 50 les réformes débutèrent , en série , toutes à caractère linguistique ! Toutes les réformes opérées des années 50 aux années 80 portèrent sur la langue …l’objectif déclaré, hier et aujourd’hui , était et demeure  de rendre notre enseignement ‘’national’’ , ‘’authentique’’…l’élite arabo-berbère ne pouvait accepter, disait-on , que son identité culturelle –dont la langue est un élément essentiel- fusse occultée au profit d’une langue et culture étrangère , de surcroît héritée du colonisateur…C’était l’argument de surface, classique… Si, en soi , cette aspiration semble juste et légitime,  elle cesse cependant de l’être dès lors que cette même élite imposa, paradoxalement , sa langue et sa culture à des non arabes .  N’était-ce pas  reproduire  à l’identique le comportement du  colon ?

En réalité cette revendication, nationaliste en apparence, était un écran de fumée, une supercherie visant d’abord et surtout à renverser le rapport de force, hérité du legs colonial, entre arabo-berbères et Négro-africains. Sous le couvert de ‘’l’indépendance culturelle ’’on cherchait, en réalité, à créer un autre  ‘’équilibre ‘’ …

 L’argument ‘’authenticité ou repersonnalisation ‘’ ayant  servi -pour masquer les choses- est fallacieux . Nous avions tous résisté au colon , nous nous sommes tous opposés à sa langue, à l’entrée . Elle nous a été imposée à tous …  Dès lors qu’il s’est agi de  réhabiliter  langues et cultures pourquoi le fit-on de manière sélective ? Pourquoi n’avoir pas réhabilité  et promu également les langues et culture négro-africaines ?

Repersonnalisation contre repersonnalisation , Identité contre Identité , pourquoi une réhabilitation pour les uns et pas pour les autres , étant entendu que chacun reste fier de ses racines et de sa culture ,et si  tant est , comme le soutient Mohamed M Abdalhaye , ‘’ chaque individu est porteur d’une dignité inaliénable ’’ ?

Non, la motivation n’était pas que toute  culturelle…

Je me permets ici une petite digression ; La thèse selon laquelle les Négro-africains seraient plus attachés à la langue française est spécieuse et de mauvaise foi . Ils ne sont, ni plus ni moins, attachés à cette langue que l’élite arabo-berbère francisante, qui joue et gagne sur les deux tableaux ! En effet, n’est-ce pas cette même élite qui envoyait en cachette ses enfants dans la filière bilingue des années 80 , et continue de le faire à  l’Ecole Française, à nos jours  ?

 Non , encore une fois , la motivation n’était pas  que toute  culturelle…l’Arabe ne devait servir ,hier comme aujourd’hui ,de moyen de promotion et d’épanouissement pour tous , comme proclamé, mais de gangue protectrice, de garantie pour la préservation et la perpétuation du Système, dicté par des peurs enfouies et des complexes Aryens… Dans ‘’ crise mauritano-sénégalaise : la rupture d’une alliance  inter- ethnique ‘’  de Marion Fresia, M Ould Bédredine  confessait ceci :<< les Negro- africains représentaient  80% des cadres de l’Etat mauritanien naissant . Alors les maures ont voulu rétablir les rapports de force en leur faveur en utilisant deux instruments : la langue et l’Ecole >>.

C’est on ne peut plus clair !

 La langue arabe a été, bel et bien , instrumentalisée à cette fin, et uniquement à cette fin. Un rééquilibrage des rapports de force, normal et légitime certes , mais qui versa hélas , dans l’excès, aboutissant, aujourd’hui  à la liquidation totale de la communauté  non arabe…

 

Notre système éducatif est donc à genoux. Des générations d’écoliers issus des milieux défavorisés ont été sacrifiées sous l’autel du slogan de la “repersonnalisation” factice et démagogique.

Pour changer les choses il nous faut, si nous sommes sincères, procéder à une véritable réforme structurelle qui conduise à une Ecole moderne, efficiente, avec comme préalable le renoncement à toute idée, à tout projet assimilationniste et hégémonique, sous-jacent.

 

*Il nous faudra , après cela, articuler certains facteurs :

 

-Adaptation de l’output aux besoins nationaux et du marché en général ( adéquation formation /emploi )

 

-Association des communautés villageoises à la prise en charge partagée de l’Ecole,

 

-Instauration d’une continuité entre formation initiale et formation continue, en paliers

 

-Adoption de certaines mesures d’accompagnement : (régulation du mouvement des Enseignants du public vers le privé à réorganiser et responsabiliser ; lutte ferme contre le désordre général qui prévaut – à supposer qu’on puisse le faire dans une Administration générale où le désordre et l’absence quasi systématique de suivi sont érigés en norme – , respect de la hiérarchie, de l’ancienneté, restauration de la promotion et du contrôle rigoureux des Enseignants, régulation des détachements abusifs et anarchiques, sanction sévère des absences fantaisistes, rationalisation des moyens etc ).

 

-Vigilance sur le corps de contrôle ( contrôle, fiche de suivi , formation du personnel , identification des Enseignants fictifs … )

 

-Mais surtout, procéder au rétablissement des bases de justice à l’école en supprimant l’iniquité actuellement en cours entre enfants dans l’acquisition du Savoir ; les Psycho-pédagogues s’accordent unanimement pour dire qu’un enfant qui commence par une langue étrangère accuse six (6) années de retard de scolarité. Les Ecoliers négro-africains faisant face à deux langues étrangères, au sens pédagogique terme, subissent donc un double handicap qui équivaut, logiquement, à 12 années de retard.

 

Il faut corriger ça !

 

*-Il nous faut, par ailleurs, clarifier le statut et le rôle attendu de chaque langue dans notre Ecole, à court, moyen et long terme. Pour ma part, je suis pour une Ecole qui parle plusieurs langues, comme la nation mauritanienne – pour un Etat multi-nations fédérateur des langues et cultures- . Les langues maternelles, toutes les langues maternelles, comme facteur d’apaisement des frustrations et tensions, et aussi comme facteur de développement ; le Français ou/et l’Anglais – comme porteur de pensée scientifique –( à un certain niveau), le chinois… Mohamed ould Abdalhaye disait que “la langue maternelle constitue pour tout un chacun l’outil irremplaçable de toute production scientifique effective et le socle de tout esprit créatif”.

-Je suis de ceux qui proposent que chaque enfant commence sa scolarité dans sa langue maternelle, pour aborder dans un 2eme temps une langue nationale seconde, qui serait enseignée comme langue de communication tout court ; L’arabe pour les Ecoliers Negro-africains, le wolof ou le pulaar, ou le soninke, le bambara pour l’arabo- berbère. Cette seconde langue serait affectée d’un coefficient faible de manière à ne pas gêner ou compromettre la progression de l’enfant.

 

L’instruction civique, morale ou religieuse, l’histoire, seraient enseignées en langues nationales. La philosophie, apte à former la pensée critique, serait enseignée en Français ; Il ne serait pas sain, ni judicieux au regard de l’évolution actuelle des choses, de faire porter l’enseignement de cette discipline par la langue Arabe –tant que celle -ci “n’est pas réformée”, et parce qu’elle est en ce moment “récupérée par le courant dogmatique et conservateur en Islam qui rejette la pensée critique et privilégie la répétition à l’identique”, selon le linguiste Algérien A Dourari. En effet, ce qui se passe autour de nous et dans le monde actuellement, n’est pas pour rassurer et n’incline pas à la pensée libre, telle que nous la connaissons chez Al Kindi, Averroes, Mohamed Abdou, Mohamed Iqbal…

Il y aurait lieu de procéder également à des réaménagements pratiques, en supprimant certaines anomalies aberrantes qui ne répondent à aucune logique objective : qu’est-ce que, par exemple, l’instruction civique, morale et religieuse en arabe (coeff 4 ) vient chercher, objectivement, en classe terminale série D ou C, si ce n’est pour pénaliser les uns et constituer un bonus pour les autres ?

 

Si la baisse de niveau est un phénomène général, elle est davantage plus accusée chez nous, à cause de nos pesanteurs propres ; ce phénomène est davantage accentué, ces dernières années, à cause en particulier, de la dernière réforme porteuse de tous les maux et de toutes les anomalies, sur laquelle il nous faut revenir …

 

Sous le couvert d’uniformisation de l’Ecole mauritanienne “qui divise” disait-on ( système à filière -Arabe/bilingue -) , cette réforme fut conçue et mise en œuvre en 2000. Son objectif déclaré était “d’unir” les Ecoliers en leur faisant suivre une seule et même filière ; plus de filière arabe où se retrouvaient quasiment tous les écoliers arabo- berbères, plus de filière bilingue, fréquentée exclusivement par les enfants négro-africains …

 

Autre attente exprimée à travers cette réforme, la nouvelle Ecole favoriserait la rencontre d’enfants issus de milieu social ou ethnique différent, qui déboucherait sur l’esprit de solidarité, de camaraderie retrouvée, de gestation de la citoyenneté ou du sentiment d’appartenance commune à un même pays, comme par le passé …

 

Derrière ces ambitions nobles, mais combien trompeuses, se cachaient, en réalité, des considérations et préoccupations bassement partisanes et claniques. Le souci n’était pas de s’attaquer aux dysfonctionnements du Système en général, mais essentiellement, de trouver une solution, à l’impasse de la filière arabe : Il fallait sauver les Ecoliers, naufragés, de la filière arabe, sans issue ! Filière qui consacrait un échec massif des enfants, sans réels débouchés ni perspectives de réinsertion dans le tissu économique.

 

En effet, chez nous la langue française – à la vie dure- était loin d’être morte et ailleurs l’anglais et le Français étaient de rigueur. Pour un étudiant formé donc uniquement en arabe, l’horizon interne et externe était assez rétréci, le champ des possibilités fortement restreint…

 

Cet échec de la filière arabe – le seul à l’origine de la réforme scolaire actuelle-, s’est illustré, on s’en souvient, par le renvoi dans les années 2000 d’un bon nombre de Professeurs de Sciences et de Mathématique, arabophones, reversés dans la diplomatie, ou affectés à d’autres tâches et fonctions administratives. Soit donc le corps arabophone, soit le médium était mis en cause dans l’enseignement des sciences, soit dit en passant …

 

La solution choisie fut donc de revenir à l’enseignement de certaines matières de base en Français (sciences et Mathématique ), qui était, jusque- là, réservé à la filière bilingue où se retrouvaient les écoliers négro- africains. D’un coté on levait un écueil – retour du français -, de l’autre on en créait, délibérément, par l’imposition de la langue arabe aux écoliers non arabes, avec de surcroît une langue éclatée en matières multiples affectées de coefficients accrus, accentuant ainsi leur handicap et leur échec massif, à travers une série littéraire totalement arabisée ! L’histoire, la géographie, la philosophie, la langue, l’instruction civique, l’instruction morale religieuse sont dispensées en arabe ! Appliquée brutalement, cette réforme allait pousser des milliers d’enfants négro-africains, pris de court et désorientés, à abandonner massivement l’Ecole.

 

On a donc réformé, mais en veillant à préserver soigneusement la nature discriminatoire du système qui opérait comme un filtre…Faisant déjà face à deux langues étrangères, -double handicap à surmonter- voilà qu’on multipliait de nouveau les obstacles sur leur chemin, ce qui, nécessairement, affecte négativement, fortement et durablement leur réussite scolaire. Voilà pourquoi , à titre d’exemple, au baccalauréat 2016, niveau national, série C, sur 100 admis on compte deux (2) Négro –africains ! A Kaédi sur 1061 candidats au bac toutes séries confondues il y a 37 admis négro -africains …Djeol compte zéro admis ! Voilà pourquoi dans les examens et concours d’accès à l’emploi les enfants et jeunes négro-africains sont recalés. De 2000 à 2016 les résultats sont tous les ans plus catastrophiques que jamais. L’Equité a déserté notre Ecole dès notre accession à l’indépendance …

Enseigner nos langues négro- africaines -gage de l’équité et de l’égalité des chances à l’Ecole et en société – n’a jamais, réellement, effleuré l’esprit des réformateurs. Ce fut –et ça le demeure – le cadet des soucis de nos gouvernants ; Il ne le fallait surtout pas, car ce serait “ouvrir la boite de Pandore, affaiblir la suprématie consacrée de la langue arabe, remettre en cause l’arabité de la Mauritanie”, compromettre le “rééquilibrage” du rapport de force, en voie de parachèvement …

 

Tel est l’esprit qui nous gouverne toujours !

 

Cette actuelle réforme, sabordant au passage l’Institut –performant – des langues nationales, n’a pas moins divisé et l’Ecole et la société mauritanienne. Par ses conséquences directes, des Profs de fac francophones, négro- africains, sont entrain d’être poussés vers la sortie, en voie de chômage technique…Les Profs de Droit, et d’histoire sont actuellement touchés, demain ce sera au tour des Profs de lettres. On devine la suite logique du processus sur l’Université… (et lorsque je parle de l’autre Elite- qui a choisi , pour l’essentiel, de se coucher, je note des grincements de dents !!!

 

En conclusion, l’uniformisation du Système scolaire actuel, à travers cette réforme dernière, s’est faite au détriment des enfants négro africains, au détriment de l’Unité nationale. En lieu et place de la réconciliation, elle a reconduit et accentué la fracture entre Ecoliers et entre communautés, par ses inégalités. Peut –il, du reste, y avoir réconciliation, restauration de l’esprit de camaraderie sur le socle de l’injustice ?

 

La baisse de niveau est, il est vrai, à l’échelle régionale, africaine et mondiale, mais elle est particulièrement aiguë chez nous à cause de la série de réformes à caractère idéologique et partisan…

 

“Notre pays dont l’unité s’est forgée dans l’épreuve entend sauvegarder cette unité comme son patrimoine le plus précieux. La diversité est une source d’enrichissement, elle ne doit jamais devenir une source de division. Unité dans la diversité, sans doute, unité dans une stricte égalité, des droits de chacun, sans discrimination d’aucune sorte. C’est ce que nous commande une vision de la réalité, une analyse sans complaisance des faits”.

Ce sont là des propos que tenait M.
ould Daddah, mais quel usage en fit-il ? Nous pouvons réussir si nous abordons notre problématique dans un esprit exempt de tout calcul, de tout esprit partisan ou hégémoniste. Nous réussirons à condition d’être mus par le seul désir de construire, une fois pour toute, un système éducatif performant, fonctionnel, efficient , qui servirait l’égalité des chances , offrirait les mêmes opportunités et assurerait au peuple , dans toute sa diversité, développement, bien-être, et harmonie.



Samba Thiam

Inspecteur de L’Enseignement Fondamental

 

4 Septembre 2016 

 

Quand les donneurs de consignes de vote pour les parlementaires ne sont pas des exemples à suivre.

Quand  les  donneurs  de  consignes   de  vote  pour  les  parlementaires  ne  sont  pas  des  exemples  à  suivre.Notre opposition extrémiste se trouve aujourd’hui comme un bateau ivre, sans vigie ou gouvernail, sans pilote ni projet. Elle est incapable de réflexion sérieuse, de propositions positives en rapport avec la situation du pays. Mais plus grave, elle rejoue indéfiniment le rôle le plus usé et le plus négatif du répertoire politique, celui qui consiste à rejeter toute proposition ou initiative émanant du pouvoir en s’accrochant, comme une anguille à son rocher, à des positions figées, à des discours stéréotypés qu’ils rabâchent à tout bon de champ  ; et même jusqu’à faire figure de trublion comme dans le cas du projet de révision constitutionnelle par voie parlementaire proposé par le gouvernement.
Comme à l’accoutumée, elle a fondé sa vile campagne contre la révision constitutionnelle sur des déclarations et des communiqués de presse peu amènes contre le président de la république, en reprenant un vieux disque en vinyle qui, plus est, est totalement rayé à force d’être utilisé à toutes les occasions. Un disque d’autant plus usé qu’il est cette fois-ci repris par un ancien président de la république qui se farde pour la circonstance en donneur de leçons, cette posture prétentieuse et de mauvais aloi de sa part , et pour cause : le donneur de leçons qu’il se croit, n’a jamais été, pour le peuple mauritanien, un exemple à suivre, loin s’en faut.
Et il ne le saurait être encore moins pour des parlementaires qui ont été, à côté de leurs partis de la majorité et de ceux de l’opposition participationniste, des acteurs importants du dialogue national inclusif qui a adopté à l’unanimité le projet de révision constitutionnelle.
Un projet de révision justifié par la recherche constante d’institutions adaptées aux besoins et au niveau actuel de développement tant politique, économique, social et culturel de la Mauritanie. Il concerne, entre autres , la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, les changements de l’hymne national et le contenu du drapeau national. Il concerne également le renforcement du pouvoir judiciaire, la réforme du système éducatif, la consolidation de la cohésion nationale, l’ancrage de la bonne gouvernance et la gestion des affaires publiques. Autant de nobles objectifs qui consolident les acquis enregistrés et préparent sereinement l’avenir du pays, et qu’aucun mauritanien, tant soit peu mu par l’intérêt général, ne peut que s’y souscrire pleinement.
Un projet de révision constitutionnelle enfin parfaitement conforme à l’Etat de droit, car la procédure proposée, à savoir la voie parlementaire, respecte scrupuleusement la constitution en vigueur, et épargne des dépenses financières supplémentaires qu’engendrerait pour l’Etat l’organisation d’un référendum national.
C’est pourquoi le vote massif des parlementaires pour cette révision constitutionnelle est à plusieurs égards une nécessité impérieuse et une obligation morale et politique. Il l’est par la portée historique des amendements proposés pour consolider le présent, mais surtout pour préparer l’avenir auquel aspire le peuple mauritanien. Il l’est aussi parce que c’est le rôle qui incombe à des parlementaires issus d’une majorité et d’une opposition constructive vis à vis de ses électeurs qui soutiennent sans réserves le président de la république, Mohamed Ould Abdel Aziz. Il l’est enfin, par ricochet, une occasion de rejeter sans hésitation les appels lancés par l’opposition extrémiste et qui n’ont jamais fait plus creux et plus ridicules plus que maintenant.

Docteur Abdallahi Ould Nem

 

 boolumbal

L’éditorial du calame: Trop, c’est trop !

altLes fameux dialogues de 2011 et 2016, les visitations à l’intérieur du pays, le Sommet arabe, les réformes constitutionnelles en cours, le congrès du Parlement, les remaniements périodiques, la médiation gambienne, les problèmes avec le Sénégal et le Maroc… et si tout cela était fait à dessein, pour nous distraire de l’essentiel ? La mise en coupe réglée du pays. Le sac de ses ressources. Les marchés de gré à gré et les commissions faramineuses qu’ils génèrent. Le bradage du patrimoine de l’Etat. Le morcellement de zones entières, au profit de la nomenklatura. Ne trouvez-vous pas bizarre qu’au cours des deux ou trois dernières années, les affaires douteuses ont fait florès ? Comme si une course contre la montre était engagée, pour mettre un maximum de blé de côté, pour les jours difficiles, sait-on jamais ? Si bien que le plus gros scandale ne défraie plus la chronique. Le dernier en date, celui de l’attribution de la ligne haute tension Nouakchott-Nouadhibou, à un consortium indo-saoudien, tout simplement annulée. Le groupement attributaire n’ayant pas misé sur un « bon » cheval. Le Fonds saoudien, qui finançait le projet, à des conditions très avantageuses, a jeté l’éponge. Il a refusé, systématiquement, de cautionner une magouille. Qu’importe ! L’Etat demandera, aux Indiens, de le financer, via l’Eximbank, et de choisir un nouveau représentant dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est bien introduit et héritier, pour l’occasion, d’un bon pactole. Il y en a qui sont nés sous une bonne étoile. L’affaire a fait grand bruit et contribué à discréditer le pays, auprès d’un important bailleur de fonds, mais ce n’est qu’une goutte d’eau, dans un océan de gabegie, prévarication et pillage organisé. Des exemples, en veux-tu, en voilà. La centrale duale de Nouakchott, les lampadaires solaires, le canal de Keur Macène, le barrage de Seguellil,  les écoles primaires de Nouakchott, les terrains de l’école de police, du stade et de Nouadhibou, cédés aux mêmes, les usines de farine de poisson, la concession de 25 ans à Polyhondong, le clientélisme, le népotisme et le tribalisme érigés en mode de gouvernance.

Jamais, depuis son indépendance, la  Mauritanie n’est tombée aussi bas dans la déchéance. Même au temps d’Ould Taya, qui était tout, sauf un modèle de vertu et de bonne gestion, notre pays ne connut autant de pratiques mafieuses. Plus personne ne peut prétendre à quoi que ce soit, s’il n’est membre ou adossé à un membre du clan. Et il est inimaginable de soumissionner à un marché, sur fonds publics, et le gagner proprement. Les procédures sont biaisées, rien n’échappe à la voracité ambiante. Jusqu’à quand ? Depuis le départ de Mokhtar ould Daddah, le père fondateur qui avait fait don de sa personne et de tout ce qu’on lui offrait, à un pays qu’il a porté sur les fonts baptismaux, et l’arrivée des militaires au pouvoir, on s’enfonce, de plus en plus, dans des eaux nauséabondes. L’argent public n’est plus tabou, le détournement devient la règle et l’enrichissement illicite, une source d’orgueil.

Les Français disent, à juste titre, que « bien mal acquis ne profite jamais ». Nous en avons eu de multiples preuves, avec Kadhafi, Ben Ali, Moubarak et, bien avant eux, Bokassa et Mobutu, pour ne citer qu’eux. Ils amassèrent des fortunes considérables et tout le monde sait comment ils finirent : dans les poubelles de l’Histoire. Dans un pays pauvre, incapable d’assurer un minimum de bien-être, à ses citoyens pressurés d’impôts et de taxes parmi les plus lourds du monde, il n’a pas suffi, à notre guide éclairé, d’être mieux payé que ses homologues qui dirigent de grandes puissances : près de 20.000 euros nets, par mois,  contre 18.000 euros pour Angela Merkel, 16.800 euros, pour le Premier ministre britannique ou 17.550 euros pour Jacob Zuma ; il en veut toujours plus. De quoi être dégoûté. Jusqu’à la nausée.

Ahmed ould Cheikh

le calame

Amendement constitutionnel et crise politique en Mauritanie

Amendement constitutionnel et crise politique en Mauritanie DuneVoices – Ces derniers jours, la rue mauritanienne retient son souffle dans l’attente d’une décision du gouvernement au sujet des amendements constitutionnels. Ceux-ci avaient fait l’objet d’un accord au cours des derniers pourparlers entre le régime et certains partis politiques avant une nouvelle discorde au sujet des modalités du vote desdits amendements.

En effet, le gouvernement de Nouakchott tient à les soumettre au vote du Parlement, tandis que les forces de l’opposition refusent cette procédure qu’elles considèrent comme anticonstitutionnelle, tant que les amendements n’ont pas été soumis à un référendum populaire.

Le plus important des amendements constitutionnels est la suppression du sénat et la création de conseil régionaux avec une nouvelle division administrative des 13 gouvernorats du pays et l’organisation d’élections municipales en préparation d’une élection présidentielle anticipée.

L’opposition radicale qualifie le dialogue tenu en septembre de “mascarade”…

Trois mois se sont écoulés depuis les séances du dialogue national entre le pouvoir mauritanien et une partie de l’opposition (la plupart des principaux partis de l’opposition ayant boycotté ce dialogue) ; mais aucune des recommandations issues de ce dialogue n’a été mise en exécution sur le terrain jusqu’à ce jour.

Ce sont d’ailleurs ces mêmes recommandations que l’opposition radicale critique en les considérant comme une manœuvre mise en place dans le but de modifier le régime politique et de maintenir le président actuel, Mohamed Ouelt Abdelaziz, plus longtemps encore au pouvoir.

Les trois partis politiques les plus importants dans le pays, l’Union des Forces du Progès, le Rassemblement et le bloc du Forum, estiment que les amendements constitutionnels proposés ne sont pas de première urgence et n’apportent aucune solution aux problèmes de fond dont souffre le pays. Notamment la crise politique causée par l’absence de neutralité d’un Etat qui se trouve pris en otage par le régime en place.

Dans un document que Dunes Voices a pu consulter, les partis d’opposition radicale ont affirmé lors d’une conférence de presse tenue à Nouakchott qu’« il n’est permis d’amender la constitution que dans le cadre d’une situation politique ordinaire et dans le but de résoudre des problème fondamentaux entravant le bon fonctionnement des institutions ou empêchant le progrès de la nation. Or, l’amendement proposé n’apporte que la discorde en même temps qu’il survient sur le fond d’une absence totale de neutralité de la part de l’Etat et intervient au cœur d’une crise politique aiguë ».

Les calculs de l’opposition modérée tombent à l’eau…

Il y a quelques mois, le président mauritanien Mohamed Ouelt Abdelaziz avait assuré dans son discours de clôture du dialogue national que les amendements constitutionnels proposés seraient soumis à un référendum populaire. Mais depuis, le chef du gouvernement Yahya Ouelt Hademine est revenu sur ces promesses en déclarant que les amendements seraient adoptés au cours d’une conférence parlementaire qui se tiendrait sous peu.

Les déclarations du chef du gouvernement mauritanien ont dérouté les partis de l’opposition dite modérée, et en particulier l’Alliance Populaire Progressiste qui était à la tête des partis d’opposition ayant participé au dialogue national et ayant donné alors leur accord aux amendements constitutionnels, à condition de les soumettre à référendum.

Tout en préférant garder l’anonymat, un responsable au sein de l’Alliance déclare à Dune Voices que les membres du parti refusent que la constitution soit amendée à travers le vote du parlement et qu’ils exigent le référendum populaire. Une décision de cette importance devrait, explique-t-il, être soumise à un vote direct au cours d’un référendum populaire et qui aurait l’avantage de faire parvenir l’ensemble des partis à un consensus.

Aussi notre source affirme-t-elle que tout amendement qui ne passerait pas directement par le peuple sera caduc, non avenu, unilatéral, illégitime et en contradiction franche avec les recommandations du document final issu du dialogue national quelques mois auparavant.

D’ailleurs, c’est en comprenant très tôt que le peuple mauritanien refuserait la réforme constitutionnelle, que le régime a voulu anticiper les choses en poussant le gouvernement à faire passer le projet d’amendement par le parlement, « institution qui lui est acquise », pour reprendre l’expression de notre source.

Une rue qui réagit

Après la volte-face du gouvernement, la rue s’est mobilisée et plusieurs manifestations ont été organisées dans les rues de Nouakchott en signe de protestation contre ces procédures.

Lors d’une manifestation le 25 janvier, les manifestants ont appelé à lutter contre ce qu’ils ont appelé « les manœuvres du général Mohamed Ouelt Abdelaziz » et à mettre en échec ses combines qui visent à diviser le peuple, à bafouer la constitution et les symboles de la patrie et à maintenir sans relâche sa mainmise sur l’Etat.

Les juristes prennent part à la crise

Au cœur du désaccord qui divise le régime au pouvoir et les partis d’opposition, l’avis d’un expert juriste, docteur Mohamed Abdeljalil Ouelt Yahiya, vient trancher la question de la légitimité de l’amendement constitutionnel selon les deux modalités proposées.

Mohamed Abdeljalil Ouelt Yahiya explique à Dunes Voices que l’article 99 de la constitution stipule dans son premier paragraphe que « l’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et aux membres du Parlement ».
Aussi Ouelt Yahiya affirme-t-il que la lecture du texte constitutionnel nous apprend que le président de la République peut mener l’initiative d’amender la constitution selon deux procédures possibles : soit en soumettant lesdits amendements au vote direct du peuple à travers la modalité du référendum ; soit en les faisant passer par le parlement réuni en congrès.

Par ailleurs, l’article 101 stipule que « le projet de révision n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement convoqué en congrès ; dans ce cas, le projet de révision n’est approuvé que s’il réunit la majorité des trois cinquièmes (3/5) des suffrages exprimés. Le bureau du congrès est celui de l’Assemblée Nationale ».

Selon Ouelt Yahiya les deux procédures sont donc tout aussi valables l’une que l’autre. Ce qui est adopté par le parlement ou par le peuple devient par la suite une norme constitutionnelle et ce qui est stipulé par la norme récente abroge l’ancienne et la remplace, et cela tant qu’une exception n’explicite pas le contraire dans le texte.

Il est à rappeler que c’est le président Mohamed Ouelt Abdelaziz qui avait donné le coup d’envoi aux séances d’un dialogue national en septembre 2016. Cette procédure avait été qualifiée par le régime au pouvoir comme étant l’expression de ses efforts pour intégrer ses opposants dans un échange apte à faire sortir le pays de la crise politique qui l’étouffe depuis le coup d’Etat qui avait déchu le premier président mauritanien élu en 2008. 

 

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