Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 15/02/2017

Vidéo. Trump expulse 55 Guinéens: leur Ambassadeur à Washington explique

Cover Ambassadeur de la Guinée aux Etats-Unis, 55 guinéens expulsés par TrumpAu risque de voir son pays sur la liste des Etats non coopératifs, l’ambassade de la Guinée aux Etats-Unis a été contrainte de rapatrier 55 de ses ressortissants. La détermination de Trump contre les immigrants illégaux inquiète la représentation diplomatique guinéenne au pays de l’Oncle Sam.

Le cas de ces 55 Guinéens a été révélé par l’ambassadeur Mamady Condé dans une vidéo diffusée par le  site Aminata.com. Dans ladite vidéo, c’est un ambassadeur désemparé qu’on voit s’adresser aux représentants d’une association de ressortissants guinéens aux Etats-Unis.” La situation d’aujourd’hui est devenue inexplicable, la situation est devenue très grave, l’Amérique n’est plus comme hier. Et aujourd’hui, on est en train de cultiver cette phobie de l’étranger. Il faut que vous le sachiez !”, conseille-t-il vivement à ses compatriotes dans une conférence de presse tenue à Conakry.

Vu la situation, l’ambassadeur Condé se devait d’organiser cette rencontre avec ses compatriotes. En plus des 55 sommés de quitter le pays, 2 000 autres guinéens se trouveraient sur la liste de personnes expulsables des Etats-Unis. Selon le diplomate guinéen, il s’agit soit de ” criminels avérés, soit de gens en séjour illégal aux Etat-Unis “.  Et contre lesquels les Etats-Unis sous Trump affichent une forte détermination.

Au bureau Afrique du département d’Etat américain pour discuter du cas des 55, Mamady Condé avait dû choisir entre accepter le départ de ses compatriotes ou voir l’article 243 s’appliquer contre son pays. La mise en action de cet article ferait interdire aux Guinéens, sans exception,  l’attribution des visas américains. ” Mettez-vous à notre place. Qu’est-ce qu’il faut choisir entre le pays et 55 personnes considérées comme criminelles… L’ambassade était obligée de laisser partir ces 55 pour sauver le pays “,  rapporte l’ambassadeur. ” C’est pour vous dire que l’heure est grave, il y a vraiment le feu à la maison “, prévient Condé.

Cinquante cinq rapatriés, 2000 en attente de rapatriement, le diplomate guinéen pense qu’on peut freiner l’hémorragie en rompant avec l’illicite. Mamady Condé a réprimandé ses compatriotes qui sont dans le narcotrafic ou d’autres activités répréhensibles. ” Arrêtez ! Arrêtez ! Si vous ne le faite pas, nous ne pouvons pas vous protéger !”, leur a signifié l’ambassadeur qui a tenu aussi à féliciter ceux qui gagnent leur vie à la sueur de leur front. 

D’ailleurs, a signalé l’ambassadeur, la majorité des 55 personnes déjà expulsées sont ” des criminels “.

 

Voir la video au lien:  

http://m.le360.ma/afrique/autres-pays/politique/2017/02/09/9604-video-trump-expulse-55-guineens-leur-ambassadeur-washington-explique-9604

Mali : des violences entre Peuls et Bambaras font une dizaine de morts dans le sud du pays

Une dizaine de personnes ont été tuées au cours du week-end et des habitations incendiées dans le centre du Mali lors de violences entre éleveurs peuls et agriculteurs bambaras.

« Les événements malheureux survenus entre civils près de Macina », une localité de la région de Ségou, ont entraîné la mort de 13 civils et l’incendie de cases, a affirmé lundi un responsable du ministère de la Sécurité.

 

Un responsable local d’un parti d’opposition, Djiguiba Keïta, a fait part d’un bilan de « dix morts » à la suite de ces violences entre des Bambaras, principale ethnie du pays, en majorité agriculteurs, et des Peuls, traditionnellement éleveurs.

Un autre bilan, fourni par le maire de Macina, Bekaye Samaké, mentionnait auparavant « sept corps » déposés dans un centre de santé à la suite de ces violences intercommunautaires.

Un assassinat au cœur des tensions

Ces violences sont parties de « l’assassinat samedi » d’un agriculteur bambara, Cheickna Traoré, près de Macina, suivi d’une « riposte » contre les Peuls accusés d’être responsables de cette mort, a affirmé Bekaye Samaké.

« Cheickna Traore a été tué par de présumés jihadistes », a de son côté affirmé Djiguiba Keïta, sans donner plus de détails.

Le calme était revenu lundi et un détachement militaire est arrivé le même jour dans la zone, a affirmé une source au gouvernorat de la région.

Collusion avec l’ennemi

Les tensions sont fréquentes dans le centre du Mali entre Bambaras et Peuls, souvent soupçonnés de collusion avec les jihadistes en raison de la présence dans la région depuis 2015 d’un mouvement armé fondé par le prédicateur radical peul Amadou Koufa, allié au groupe jihadiste Ansar Eddine du chef touareg Iyad Ag Ghaly.

Une opération de l’armée malienne la semaine dernière contre une « base arrière des fidèles d’Amadou Koufa » à Dialloubé (centre) s’est soldée par au moins un mort et une vingtaine d’arrestations, plusieurs civils étant portés disparus.

Jeune Afrique

L’EDITORIAL DU CALAME: A la sénégalaise ou à la mauritanienne ?

altLorsque, le 23 Juin 2011, les députés sénégalais entreprennent l’examen du projet de loi instituant l’élection simultanée, au suffrage universel, du président et vice-président de la République, la rue s’embrase à Dakar. Devant cet énième tripatouillage de la Constitution, fixant, à 25%, le nombre de voix pour élire un « ticket présidentiel », jeunes, syndicats, opposition et société civile décident de s’unir, pour faire échec à cette tentative du président de l’époque, Abdoulaye Wade, de placer son fils Karim sur orbite. Toute la journée du jeudi, policiers et manifestants s’affrontent avec violence. Les leaders de l’opposition battent le macadam devant l’Assemblée nationale, malgré un dispositif de sécurité sans précédent. Face à un tel déferlement de citoyens mobilisés, d’un seul bloc, contre le danger, réel, pesant sur leur démocratie et contre les gesticulations d’un démocrate devenu autocrate, le projet de loi est retiré le même jour. Début de la fin pour le pouvoir de maître Wade. Il perd, quelques mois plus tard, l’élection présidentielle.

Cela s’est passé juste à côté de nous, dans un pays voisin mais, paradoxalement, à mille lieues du nôtre, lorsqu’il s’agit d’élections, de démocratie, d’opposition, de société civile, de syndicats. Où sont, présentement, cette opposition, cette société civile et ces syndicats, face au déni de démocratie que le pouvoir s’apprête à commettre, avec le recours au congrès parlementaire pour faire passer une réforme constitutionnelle ? En vertu de quoi décide-t-il de modifier la Constitution sans une large concertation ? Et pourquoi maintenant, à deux ans de la fin de l’actuel mandat présidentiel ? Pourquoi s’il y a urgence – et il n’y en pas – ne recourt-il pas au référendum, sachant, pertinemment, que le Sénat est forclos et l’Assemblée nationale ne représente pas grand-chose, puisqu’issue d’une élection boycottée par l’opposition ? En une phrase lapidaire, a-t-il le droit de changer notre drapeau et notre hymne national sans nous consulter ?

Si elle ne veut pas rater, et pour de bon, le train de l’Histoire, l’opposition doit sortir de sa torpeur. Organiser périodiquement des meetings, des marches, des conférences de presse et autres publications de communiqués, est une chose ; agir, quand il le faut, en est une autre, sans laquelle la première reste vaine. L’opposition sénégalaise a donné l’exemple. Elle est descendue dans la rue, pour obliger le pouvoir à faire machine arrière. Ses chefs étaient à la tête des manifestants, certains ont été blessés, d’autres tabassés et arrêtés. Elle a fait preuve de détermination et de courage et, lors du second tour de l’élection présidentielle, elle s’est levée, comme un seul homme, pour faire barrage au président sortant et élire son candidat. Qu’attend la nôtre pour bouger, enfin ? Le pays part à vau-l’eau, ses ressources sont bradées, sa situation économique et sociale se dégrade, de jour en jour, et le peu de démocratie pour lequel elle se bat, depuis 1991, ne sera bientôt plus qu’un triste souvenir. Or c’est bien en forgeant qu’en devient forgeron, en agissant qu’on devient acteur, en s’unissant qu’on forme une unité. Dans une communauté d’actions courageuses et décidées. Ce n’est que d’elle que naît le « pouvoir du peuple », la démocratie, donc, directe, réelle. Tout le reste n’est que vents et mirages… 

Ahmed Ould Cheikh

LE CALAME