Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 02/07/2016

Mauritanie: poursuite des arrestations de militants antiesclavagistes

ALAKHBAR (Nouakchott)- Six membres de l’organisation antiesclavagiste IRA-Mauritanie ont été arrêtés dans la capitale Nouakchott entre jeudi 30 juin et vendredi 1er juillet, a appris Alakhbar de source associative.

Les personnes arrêtées sont Diop Amadou Tidiane, 3e vice-président, Balla Touré, chargé des Relations extérieures, et quatre autres membres de l’organisation dont deux chefs de bureau départemental. Elles sont détenues dans un lieu tenu secret.

“Le gouvernement mauritanien doit immédiatement divulguer les lieux de détention des activistes détenus, les presenter devant la justice si des chefs d’accusation pèsent sur eux, ou les libérer sans délai”, a déclaré Vukasin Petrovic, director des programs Afrique de Freedome House.

Vukasin Petrovic a ajouté, dans un communiqué reçu à Alakhbar: “L’intimidation et la violence continuent à viser les militants anti-esclavagistes en Mauritanie en dépit des déclarations du gouvernement proclamant que des réformes sont en cours pour réduire la pratique de l’esclavage”.

Ces arrestations ont été procédées deux semaines après la libération des président et vice-président de IRA-Mauritanie, Biram Dah Abeid et brahim ould Bilal, arrêtés en novembre 2014 après l’organisation d’une caravane contre ” l’esclavage foncier”. Les deux et un autre militant des Droits de l’homme, jiby Sow, ont été en suite condamnés à deux ans d’emprisonnement pour rassemblement non autorisé, violence contre l’autorité publique et appel à la haine.

Quant aux récentes arrestations, elles ont aussi concerné un membre du Manifeste des Haratines (esclaves et descendants d’esclaves de Mauritanie).

Il s’agit d’arrestations qui font suite aux accusations d’incitation à la violence portées par les autorités sécuritaires mauritaniennes contre X, ce après le mouvement de colère d’habitants d’une zone d’habitation squattée au Quartier Bouamatou, situé a l’Est de Noukchott.

Jeudi, les habitants de cette zone squattée ont affronté les forces de l’ordre et incendié un bus de la police protestant contre la décision des pouvoirs publics de les deloger.

Concours d’entrée au Prytanée militaire : Quand l’armée joue au plus fin

Concours d’entrée au Prytanée militaire : Quand l’armée joue au plus finLe concours d’entrée en première année au Prytanée militaire de Nouakchott a vécu. C’était samedi dernier. Créé pour encourager l’excellence dans le milieu scolaire, cet établissement risque de n’accueillir l’an prochain que des fils de militaire.

En fait, au matin de ce jour, près de 95% des enfants acheminés sur place, l’étaient à bord de voitures militaires, conduites par leurs parents… militaires. En vérité, tout porte à croire que les militaires ont créé cet établissement pour leur seule progéniture. Les faits sont là qui le confirment : en amont d’abord !

Chaque année, ce sont les militaires qui sont les premiers informés, de la date d’organisation du concours d’entrée dans cette école et conséquemment, utilisent le temps nécessaire pour la confection des dossiers de leurs enfants. Et chaque année, les services de l’armée chargés de la communication, attendent deux jours avant la date buttoir du dépôt des candidatures, pour rendre public le communiqué consacrant la tenue dudit concours.

Certes, cette année, l’armée a innové dans la manière en créant des centres de réception de dossiers dans l’ensemble des wilayas du pays. Mais en n’offrant aux potentiels candidats qu’un maximum de deux jours pour la constitution de leurs dossiers, elle sait que c’est peine perdue pour eux.

Ainsi, 90% des 350 candidats qui ont finalement déposé leurs dossiers de candidature, et qui ont été admis, in fine, à passer le concours du jour, auraient un père, un oncle ou un proche, en fonction dans l’armée nationale, le cas échéant, un parent proche, retraité de l’armée.

Et « charité bien ordonnée commençant par soi-même », l’état major national a agi en amont, dans les textes régissant les textes de loi du Prytanée : 10% de l’effectif reviennent de fait chaque année, directement à l’armée nationale ! Sont donc finalement mises en jeu pour la première année scolaire, 40 places, qui risquent de profiter particulièrement à la famille militaire représentée dans les rangs des candidats à près de 90% de l’effectif.

Ces faits déplorables puisque favorisant des enfants cibles par rapport à d’autres appartenant tous au même pays, et devant par conséquent jouir des mêmes droits, ne s’arrêtent pas là.

En effet, chaque année, l’effectif arrêté au départ, est gonflé pendant l’année scolaire où il n’est pas rare de voir des nouveaux élèves qui n’ont pas passé le concours, présentés à l’administration scolaire. Il s’agirait « d’enfants bien nés » appartenant à des familles « particulières » qui tirent leur puissance et leur force d’influence de leur tribu, de leur richesse ou de la place qu’elles occupent dans les rangs des forces armées ou dans le Système.

C’est ce qui explique que depuis sa création, le Prytanée militaire a chaque fois vu ses effectifs de départ, gonflés. L’école, dispensant l’un des meilleurs enseignements de la place étant l’établissement scolaire le mieux équipé et qui offre de surcroît, des débouchées certaines, est convoitée de tous ! Seulement, en général, ces enfants ne réussissent pas, du fait de leur faible niveau et sont systématiquement renvoyés de l’école au terme de leur première année.

En tout état de cause, le concours a été organisé samedi dernier. Les candidats ont passé les trois épreuves dans la discipline. La surveillance a été stricte, même si… Dans quelques semaines, les résultats vont tomber. On verra alors le pourcentage de représentativité de la famille des forces armées dans le nouvel effectif.

JOB

l’authentique

Des OSC demandent un moratoire dans le foncier

Des organisations de la société civile regroupées au sein du Forum National des Droits Humains (FONADH), personnalités politiques et
religieuses ont exigé, jeudi 30 juin, du gouvernement mauritanien la suspension pendant au moins cinq ans, de « toute location ou cession des terres dans les zones rurales à des fins d’investissement agricole». Cette demande a été formulée au cours d’un atelier national de présentation de l’argumentaire pour un moratoire accordant une suspension des actes rétributifs des terres rurales dans la Vallée du
fleuve, organisé par le FONADH, en collaboration avec la coopération espagnole et OXFAM. « La gouvernance foncière doit être consensuelle ou explosive», déclare  Sarr Mamadou, président du FONADH.
Pour Isselmou Ould Abdel Kader, « le gouvernement s’ennoblirait  dans une action historique qui permettrait de procéder à un moratoire foncier ». L’ancien gouverneur demande aux partenaires au développement d’éviter  de financer les injustices susceptibles de perturber le climat social.  Cet appel s’adresse aux autorités publiques mauritaniennes, aux élites  nationales, économiques, culturelles et sociales, ainsi qu’aux autres organisations de la société civile pour que « le mode de gouvernance de nos ressources foncières, hydriques et pastorales ne continue pas d’hypothéquer gravement le développement de notre pays », assurent les initiateurs.
« Une telle prudence en matière d’économie des ressources naturelles,  notamment foncières, est recommandée par toutes les institutions
internationales spécialisées par souci de relever le défi de la raréfaction desdites ressources et de l’explosion démographique sans précédent à l’échelle planétaire ». Cet arrêt pourrait permettre au gouvernement de tirer profit de  l’expérience de 1999 qui permit de procéder avec l’appui de ses  partenaires, à faire un bilan de l’application de sa réforme foncière. « Le décret pris à la lumière de ce bilan eut, entre autres mérites, celui d’assagir la gestion foncière en y impliquant davantage les organisations de la société civile, en prévoyant des réserves foncières communautaires non cessibles aux demandeurs individuels de terres rurales et en instituant un nouveau mode de reconnaissance des droits coutumiers couronné par la délivrance de certificats de  propriété», indique Isselmou Ould Abdel Kader, consultant et ancien ministre.  Cet arrêt pourrait, selon lui, permettre de refaire le bilan de l’application de notre cadre juridique foncier pour savoir comment l’enrichir et l’adapter aux besoins nouveaux de l’évolution du secteur agricole et de la société mauritanienne. Mais aussi de redéfinir un nouveau mode de gouvernance foncière de manière à faire de la terre un instrument de cohésion nationale et de libération sociale et non pas une source de conflits intercommunautaires, précise-t-il.  Ce moratoire permettra d’évaluer les moyens à mobiliser pour protéger le potentiel irrigable, de définir la taille des exploitations agricoles ; de recenser tous les droits fonciers des particuliers et  les immatriculer ; d’étudier et d’entreprendre une vaste campagne de  remembrement dans certaines zones.
De l’avis de ses initiateurs, cet appel doit «être considéré comme une manifestation d’attachement à l’unité du peuple mauritanien, à sa cohésion sociale, à la justice et à la paix. Il n’a aucun mobile  politique, tribaliste régionaliste ou racial, clarifient-ils.

le calame