Monthly Archives: July 2016
L’impossible unité nationale (deuxième partie)/Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibacar
La recrudescence
Le 13 janvier 1966, le conseil des ministres adopte le décret 66.004 fixant les modalités d’application de la loi 65.026 du 30 janvier 1965 organisant l’enseignement secondaire qui stipule dans son article 1er : «En application de l’article 10 de la loi n° 65.026 du 30 janvier 1965, l’arabe est obligatoire à partir du 1er octobre 1966 pour tous les élèves qui entrent dans les écoles secondaires. Toutefois, les élèves mauritaniens venant des établissements secondaires étrangers ne sont pas visés par les dispositions de l’alinéa premier du présent article. »
Cependant, les dispositions de l’article 2 du même décret dispensent les élèves qui se trouvent déjà dans les établissements secondaires avant la parution de la loi n° 65 026 de cette obligation, jusqu’à la fin de leurs études secondaires, mesure qui vise à atténuer les conséquences de la loi de la discorde. Mais le mal était déjà fait, et la décision du même conseil des ministres de suspendre les 19 héros signataires du manifeste du même nom et de déclencher des poursuites judiciaires contre eux va aggraver la situation.
Le 19 janvier, les établissements du secondaire seront fermés jusqu’ au 4 février. Entre-temps, Mohamed Ould Cheikh, ministre de la Défense, fervent promoteur du dialogue intercommunautaire, préconise la création d’une commission mixte chargée d’étudier en profondeur les antagonismes existant entre les deux communautés. Cette mesure est adoptée et met ainsi fin à la grève des fonctionnaires noirs, toutefois Mohamed Ould Cheikh est accusé par l’aile dure des nationalistes arabes du PPM d’être en connivence avec les communautés noires.
Le 2 février, les maures partisans de l’arabisation à outrance contre-attaquent en lançant un tract anonyme intitulé « La voix des élèves mauritaniens ou du peuple » pour riposter contre le manifeste des 19. Ce tract dénonçait l’illégalité du décret 66004 portant application de la loi n° 65 026, condamnait « la politique qui consiste à forger de toutes pièces une ethnie noire pour noircir la Mauritanie » et considérait « la scission complète et définitive des deux ethnies comme seul remède pour assurer notre avenir ». On dirait des extra-terrestres !
La violence
Le vendredi 4 février la rentrée des classes du secondaire s’effectue dans le calme mais le mardi 8 février à 18h 30 mn, des bagarres éclatent au réfectoire du lycée de Nouakchott entre élèves maures et noirs. Occasionnant quelques blessés légers, ces bagarres font l’objet du rapport N 4 /DGN du 10 mars 1966, établi par l’adjudant-chef Mamoye DIARRA commandant le détachement de la Garde nationale à Nouakchott qui était intervenu à temps pour éviter le pire.
La gravité de la situation et son évolution probable vers des affrontements généralisés, plus violents et plus durables, pouvant conduire les agents de la force publique déboussolés, à prendre parti chacun au profit de sa communauté, avec des conséquences pouvant mettre en péril l’existence même du jeune Etat, avait amené le ministre de la Défense, en l’absence du chef de l’Etat, en visite officielle à Bamako, à approcher l’ambassadeur de France au sujet d’une éventuelle intervention des troupes françaises à partir du point d’appui de Dakar.
Ce dernier avait envoyé un télégramme à ce sujet à Paris, auquel le général de Gaulle avait répondu en rédigeant personnellement la note suivante : « Nous exécuterons notre accord de défense avec la Mauritanie, s’il y a lieu, c’est-à-dire dans les cas suivants : Subversion visant à porter atteinte à la personne du Chef de l’État ; Attaque de la Mauritanie par un autre État (notamment le Maroc). En dehors de ces obligations nous n’avons pas à prendre parti par les armes à l’intérieur de la Mauritanie. Signé : Charles de Gaulle. »
Le mercredi 9 février à 8 h 45mn, toujours selon le rapport de l’adjudant-chef Mamoye Diarra, une bagarre éclate entre les maures et les noirs dans les rues de Nouakchott, à hauteur du camp de la fanfare. Un peloton de la Garde, relevé sur l’effectif déployé au lycée, commandé par lui-même, intervient pour prêter main forte à une compagnie de police débordée, par l’ampleur des évènements.
Une foule monstre, très agressive, complètement excitée, n’avait pu être contenue par les forces de l’ordre. Le peloton de la Garde ainsi que la compagnie de police, n’ayant pas l’autorisation de faire usage des armes, s’étaient contentés de limiter les dégâts au lieu de s’interposer entre les deux groupes.
C’est en fin de matinée à 11h 30 mn, à l’arrivée des renforts de l’Armée et de la Gendarmerie que la situation a été totalement maitrisée selon le rapport de l’adjudant-chef Mamoye Diarra. Mais le bilan de cette première journée était très lourd. Le père de la Nation cite dans ses mémoires le nombre de 6 morts et 70 blessés, démentant formellement les chiffres, qu’il qualifie de fantaisistes, cités dans les mémoires de Jean-François DENIAU, ambassadeur de France au moment des évènements et qui parlent de 60 morts.
À ce sujet, Jean-François Deniau indique dans ses mémoires que l’adjoint de son homologue espagnol, le colonel Troncoso (ancien d’Ecouvillon) lui avait fait part d’informations inquiétantes selon lesquelles des Maures auraient organisé la venue par camion depuis l’Adrar de nombreux Haratines, afin de « donner une leçon aux Noirs » et de montrer que les activistes négro-mauritaniens ne peuvent compter sur une solidarité de cause avec ces derniers.
Deniau décrit une situation catastrophique à Nouakchott : « des groupes de 20 à 30 Haratines attaquent à coups de bâton, dans le quartier de la Medina, les Négro-Mauritaniens isolés. » L’ambassadeur soupçonne les autorités de tolérer et de soutenir les émeutiers, et accuse des éléments du corps des gardes-cercles de participer publiquement au massacre des noirs: « Au Ksar [quartier de Nouakchott] la garde nomade (tous bidanes) s’emploie à maintenir les Noirs pendant que d’autres noirs les assomment et les égorgent ».
Le retour au calme
Ce mercredi noir, 9 février à 12h 30, l’avion du père de la Nation atterrit à l’aéroport de Nouakchott en provenance de Bamako. A l’issue du cérémonial d’usage, le Président est pris en aparté par l’ambassadeur de France qui lui fit l’entretien suivant, cité dans ses mémoires : « Jean François Deniau me dit que son gouvernement était prêt à nous envoyer, à partir de la base de Dakar, des éléments de troupes pour nous aider à rétablir l’ordre, dès que j’en formulais la demande. Je le remerciai et lui dis qu’en cas de nécessité, je lui ferais signe. En attendant il ne devait pas bouger. »
Le père fondateur, avait ainsi décliné poliment mais fermement la proposition française car pour lui, « une intervention des troupes françaises serait en quelque sorte un désaveu trop spectaculaire de la politique d’indépendance au regard de l’ancienne métropole qu’il a souvent tenu à affirmer personnellement».
Le lendemain, jeudi 10 février, un décret présidentiel nomme le capitaine Moustapha Ould Mohamed Saleck, assurant l’intérim du chef d’état-major national, le titulaire, le capitaine Mbarek Ould Bouna Moktar étant en stage, comme responsable du maintien de l’ordre et de la sécurité de Nouakchott, secondé par les lieutenants Thiam El Hadj et Soueidatt Ould Weddad et, et met toutes les forces de l’ordre à sa disposition pour l’accomplissement de sa mission.
Un couvre-feu est instauré, de 18h30 à 7h du matin à Nouakchott, les établissements secondaires de Nouakchott sont fermés jusqu’au lundi 4 avril, et des missions d’information et d’explication mixtes composées, chacune, d’un haut responsable maure et d’un haut responsable noir sont envoyées dans les principales localités du pays.
Le vendredi 11 février, arrestation d’une quarantaine de personnes, appartenant aux deux ethnies, accusées d’incitation aux désordres parmi lesquelles les 19 héros du manifeste. Le dimanche 13 février, l’union des travailleurs de Mauritanie publie le communiqué suivant : « elle affirme son soutien indéfectible au président Moktar Ould Daddah, symbole de l’unité, et l’assure, ainsi que le gouvernement, de son appui sans réserve pour trouver, dans le cadre national, une solution qui sauvegarde la coexistence harmonieuse entre les deux ethnies ». Le même jour des heurts sans gravité sont signalés à Mbout et à Maghama.
La situation sécuritaire consécutive à ces événements scolaires avait été bien maitrisée. Le capitaine et ses compagnons avaient fait preuve, selon le président de la République, « d’une loyauté inébranlable, d’une grande fermeté et d’une grande discipline ». Ils avaient réussi incontestablement à rétablir l’ordre, dans les meilleurs délais, sur toute l’étendue du territoire national, en envoyant des renforts conséquents et au bon moment, par avion, pour dissuader les populations d’Aioun El Atrouss et de Kaédi, alertées pour la circonstance.
Le 23 mai, un décret pris en conseil des ministres, nomme les membres de la cour de sûreté de l’Etat, juridiction d’exception préconisée le 19 février par une commission ad hoc, désignée par le gouvernement au sujet des événements des 9 et 10 février, pour juger exclusivement les 19 héros du manifeste. Cette cour n’eut jamais à siéger.
Les 19 héros, même si on peut les accuser d’incitation au désordre, ne peuvent être considérés, dans le pire des cas, que comme complices. Les véritables émeutiers responsables de la mort de 6 personnes ou plus, et des blessures de 70 autres, dont certains ont été formellement identifiés par les forces de l’ordre, ne semblent pas avoir été inquiétés. Le père de la Nation, premier responsable de cette situation, ne parle pas d’éventuelles poursuites judiciaires contre ces criminels, ni d’éventuelles réparations au profit des victimes, ce qui est vraiment déplorable.
Cette impunité est inadmissible, surtout dans une République islamique naissante. L’adjudant-chef Mamoye Diarra écrivait dans son rapport cité plus haut : « N’ayant pas reçu l’ordre d’arrêter les meneurs, les manifestants se sont sentis libres de leurs mouvements et notre intervention consistait seulement à calmer ou à limiter les dégâts… » C’est ce laxisme, qui accrédite la thèse de la complicité des autorités nationales, défendue par Mohamed Ould cheikh, « le ministre des noirs » alias Hamid Almouritani, l’un des acteurs principaux de ces événements, dans un livre paru en 1974, et par l’ambassadeur de France dans ses mémoires.
Ces six martyrs, ou plus, tous noirs, doivent être nécessairement identifiés et promus comme martyrs de la République, les martyrs du problème linguistique qui s’éternise, catalyseur de ces événements, déstabilisant notre équilibre intercommunautaire indispensable à notre survie en tant que nation. L’Etat doit payer à leurs ayants droit une Diya conséquente et leur présenter ses excuses solennellement. Mieux vaut tard que jamais.
Leurs noms doivent être inscrits en lettres d’or sur une stèle à l’endroit même où ils ont été massacrés, par leurs frères, pour nous rappeler notre bêtise, pour que cela ne se recommence jamais. Leurs meurtriers, qui ont ainsi échappé à la justice des hommes, manipulés ou pas, n’échapperont pas à la justice divine ainsi que leurs éventuels commanditaires.
Au cours des missions d’information et d’explication, un vieux sage négro-mauritanien du Gorgol, avait tenu les propos suivants devant la délégation du parti du peuple : « … Toutes ces affaires sont des histoires de jeunes intellectuels ; nous n’y comprenons rien, nous autres anciens. Nous, paysans de la vallée, avons toujours cohabité avec les maures, avec lesquels il nous arrive de nous disputer à cause des destructions provoquées dans nos champs par leurs troupeaux, ou à propos de la priorité d’utilisation d’un point d’eau. Dans ce cas, nous arrivons toujours à régler à l’amiable nos différends. Mais le plus souvent, nous vivons en bon voisinage, en échangeant nos produits et en nous rendant mutuellement service. Et puis nous sommes frères en Islam ». En effet, comme l’a si bien dit ce vieux sage, toutes ces affaires sont des histoires de jeunes intellectuels. Ce sont les jeunes intellectuels arabophones qui avaient commencé, en improvisant l’injuste arabisation à outrance pour trouver de la place, la riposte a été immédiate de la part des jeunes intellectuels noirs à travers le manifeste des 19 en dénonçant l’imposture, pour garder leur place.
En mars 1978, les jeune intellectuels maures noirs dénoncent à leur tour l’injustice faite à leur communauté et revendiquent leur place. En avril 1986, les jeunes intellectuels noirs récidivaient à travers le manifeste du négro-mauritanien opprimé, pour dénoncer l’injustice faite aux noirs, pour qu’ils retrouvent leur place dans la République, spoliée par les arabophones. Depuis deux ou trois ans, les jeunes intellectuels bijoutiers manifestent de temps à autre devant la présidence, pour réclamer leur place.
Les jeunes intellectuels musiciens, ainsi que les jeunes intellectuels métis européens, nos frères nasrani, préparent sans doute, leurs manifestes pour exiger, eux aussi, leurs places dans la République. Les causes profondes de ce malaise, ayant conduit à cette ruée de tous ces intellectuels à la recherche de leurs parts, sont liées à la mauvaise répartition des places, et des ressources, entre maures et noirs, entre maures et maures, entre noirs et noirs, pour l’accès au pouvoir économique, social et politique national, accaparé injustement par le pouvoir dictatorial et féodal des tribus depuis l’indépendance.
(A suivre)
LE CALAME
Les agriculteurs : l’avenir de l’agriculture est lié à la solution du problème de la commercialisation
Les représentants des fédérations et associations agricoles ont déclaré que l’avenir de l’agriculture irriguée dépend de la solution du problème de la commercialisation du paddy stocké en grande quantité dans les magasins et menacée de dépréciation eu égard à la chute vertigineuse des prix.
Au cours de leur encontre mercredi à Rosso avec le président Mohamed O. Abdel Aziz, les agriculteurs ont demandé qu’une solution radicale et définitive soit apportée au problème de la commercialisation.
Ils ont par ailleurs demandé la mise sur le marché de semences améliorées, une solution judicieuse au problème du crédit agricole à même d’atténuer les problèmes auxquels font face les agriculteurs en difficulté afin de pouvoir entreprendre la campagne agricole.
Les agriculteurs ont par ailleurs demandé la simultanéité des opérations de lutte aériennes et terrestres contre les granivores, la mise à leur disposition d’engrais et d’insecticides, une solution pour la culture du blé, l’électrification des zones de production et à octroyer des parcelles cultivables aux agriculteurs non propriétaires.
Ils ont demandé l’adaptation du secteur agricole aux exigences de son développement, par l’octroi de prêts à moyen et long terme afin de faire face aux aménagements nécessaires.
Autre doléance des agriculteurs, la mise en place d’un mécanisme de protection des agriculteurs contre les catastrophes naturelles, grâce à une activation de la caisse d’assurance, une requête vieille de quelques années.
Ils déplorent la baisse substantielle du prix du paddy que l’état payait à 103 UM le kilogramme, et vendu désormais seulement à 80 UM.
Les agriculteurs ont enfin demandé le retour de l’état dans le circuit d’achat du paddy, une opération suspendue depuis 2015.
saharamedias
MAURITANIE : 23 PERSONNES DONT DES MILITANTS ANTI-ESCLAVAGISTES INCULPEES ET ECROUEES

Vingt-trois personnes dont des militants anti-esclavagistes ont été inculpées et écrouées mardi en Mauritanie pour “agression contre la force publique”, a affirmé à l’AFP une source judiciaire mauritanienne.
Ces personnes avaient été arrêtées le 29 juin, lors d’une émeute provoquée par le déplacement forcé par les autorités des habitants d’un bidonville à Nouakchott. Une dizaine de policiers avaient alors été blessés par les manifestants en colère, d’après les autorités.
“Le procureur a entendu ce (mardi) matin les 23 activistes dans le cadre de la procédure de flagrant délit et les a placés sous mandat de dépôt pour agression contre la force publique”, a déclaré cette source sous couvert d’anonymat.
Elles sont également inculpées d'”incitation à la violence et appartenance à une organisation non autorisée” et “leur procès doit intervenir dans un mois”, selon la même source.
Ces 23 personnes “appartiennent majoritairement” à l’ONG anti-esclavagiste IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) interdite par les autorités, a-t-elle dit.
Lundi, la police avait dispersé à Nouakchott, à coup de matraque et de gaz lacrymogènes, des militants de l’IRA qui protestaient contre les arrestations dans leurs rangs et procédé, selon cette ONG, à sept nouvelles interpellations.
Selon les autorités, les habitants du bidonville évacué occupaient un domaine privé. Ils ont été déplacés vers des parcelles de terrain offertes par l’Etat.
Source : AFP via Africatime
GÉNÉTIQUEMENT, LES MAGHRÉBINS NE SONT PAS DES ARABES
Tribune libre Hannibal Genséric Le Fantasme
Alors que la majorité des Maghrébins s’identifie culturellement aux Arabes, des études scientifiques tendent à indiquer qu’ils seraient ethniquement plus proches des Berbères et de certains Européens, qu’ils ne le sont des Arabes. « Comparés avec d’autres communautés, notre résultat indique que les Tunisiens sont très liés aux Nord-Africains et aux Européens de l’Ouest, en particulier aux Ibériques, et que les Tunisiens, les Algériens et les Marocains sont proches des Berbères, suggérant une petite contribution génétique des Arabes qui ont peuplé la région au VIIe ou VIIIe siècle. » ( A. Hajjej, H. Kâabi, M. H. Sellami, A. Dridi, A. Jeridi, W. El Borgi, G. Cherif, A. Elgaâïed, W. Y. Almawi, K. Boukef et S. Hmida, « The contribution of HLA class I and II alleles and haplotypes to the investigation of the evolutionary history of Tunisians », Tissue Antigens, vol. 68, n°2, août 2006, pp. 153–162).
Bien que ces études se soient basées sur des échantillons retreints, elles sont parlantes. Elles confirment ce que les historiens ont toujours affirmé : l’apport arabe est très minoritaire dans les populations maghrébines (Ibn Khaldoun, Gabriel Camps, etc.), car quelques dizaines de milliers d’envahisseurs arabes n’ont pas pu, génétiquement et matériellement, changer des millions de Berbères en Arabes.
Le verdict des chercheurs ci-dessus est sans appel : l’identité arabe (ou arabo-musulmane) du Maghreb relève plus du fantasme que de la réalité. Ce fantasme a été injecté dans les têtes et les esprits à une époque récente, inventée par les monarchies pétrolières et leurs agents islamistes (on vient de découvrir que Ghannouchi est un agent du MI6 britannique, et que Morsi, le président égyptien déchu, est un agent de la NSA américaine, sans parler des rois et des émirs qui roulent tous pour l’impérialisme anglo-saxon). En psychologie, un fantasme est une construction consciente ou inconsciente, permettant au sujet qui s’y met en scène, d’exprimer et de satisfaire un désir plus ou moins refoulé, de surmonter une angoisse.
Par ailleurs, le plus grand historien maghrébin, Ibn Khaldoun, l’a énoncé et démontré : les Maghrébins ne sont pas des Arabes, ce sont des Berbères « arabisés » (mousta’arabouneمستعربون ).
Historiquement et de tout temps, la culture arabe a toujours nettement distingué les Arabes (considérés comme la race supérieure, celle qui doit, de droit divin, détenir pouvoir et richesse) des non Arabes (les sujets de seconde zone, les peuples dominés). Ceux-ci sont appelés ‘Ajam, عجم , c’est-à-dire des non arabes, « des étrangers », comme l’étaient les « barbares » pour les Grecs ou les Romains. Les ‘Ajam regroupaient les Perses, les Roums (Byzantins), les Turcs, les Berbères etc. tous les peuples soumis par les armes, même s’ils se sont islamisés. Se déclarer musulman permettait alors d’échapper à l’impôt (assez lourd) que devait payer tout sujet non musulman. Cet impôt constituait alors le principal revenu relativement stable de l’empire arabe. Donc, même pour ceux qui ont opté pour la culture et la religion arabes, ils restent, aux yeux des Arabes de souche, des « non Arabes ». C’est toujours le cas aujourd’hui : les Arabes du Golfe considèrent toujours les Maghrébins avec une certaine condescendance, ils les traitent comme des «Arabes de seconde catégorie ». Comme, en plus, ce sont eux qui disposent aujourd’hui de la manne des pétrodollars, leur morgue et leur mépris pour les Maghrébins et pour les autres non-arabes sont sans limite.
Rappel historique
Le Maghreb, initialement peuplé de Berbères, a été envahi par de nombreuses civilisations, qui ont toutes été assimilées à des degrés divers : Phéniciens, Romains, Vandales, Arabes, Espagnols, Turcs et Français. De plus, beaucoup de Maures (Espagnols islamisés) et de Juifs arrivèrent d’Andalousie à la fin du XVe siècle.
Les premiers Arabes orientaux, venus à partir du VIIe siècle avec les conquêtes musulmanes, ont contribué à l’islamisation du Maghreb. C’est à partir du XIe siècle, avec l’arrivée des tribus hilaliennes (tribus bédouines arabes) chassées d’Égypte, que l’arabisation linguistique et culturelle s’est renforcée. En conséquence, pour pouvoir profiter des gains et des prébendes, qui étaient le lot des conquérants arabes victorieux, il valait mieux se déclarer arabe et musulman, être du côté des vainqueurs et des maîtres. Beaucoup de tribus berbères ont opté pour ce choix : elles renient leur berbérité pour se déclarer arabe (voir Arabisation du Maghreb : qu’en est-il au juste ?). Le même phénomène continue jusqu’à nos jours.
Cette mentalité s’est incrustée dans la mémoire collective de beaucoup de Maghrébins depuis cette époque : se déclarer, aujourd’hui arabo-musulman, signifie être du côté des maîtres, des chefs, des prédateurs, des nouveaux oligarques islamistes. De nos jours, on voit ce phénomène en Tunisie, en Libye, et ailleurs : ceux qui veulent profiter des postes de direction et des prébendes qui vont avec, ceux qui veulent acheter les biens de l’Etat à vil prix, ceux qui veulent caser les membres de leurs familles, se découvrent, soudain, pro-islamistes. Car les islamistes, qui sont au pouvoir, considèrent la province conquise (pour eux, la notion d’Etat nation n’existe pas. Tous les pays ne sont que des provinces du califat projeté) comme leur propriété privée, leur prise de guerre, suite à une razzia appelée, par les démocraties occidentales, des « élections libres et transparentes », mais que les Tunisiens considèrent comme frauduleuses et truquées. Comme on disait en Mai68 : « élections, piège à cons ».
A. Génétique : Adn et généalogie ou l’histoire de nos ancêtres
A partir d’un simple prélèvement salivaire, les généticiens sont désormais en mesure de retracer l’histoire des migrations des ancêtres de tout individu. Leurs techniques sont si performantes qu’elles permettent de remonter jusqu’à la préhistoire, soit 900 ans avant Jésus-Christ, juste avant l’arrivée, en 814 av. J.C., de Didon/Elyssa, fondatrice et reine de Carthage.
C’est au travers de l’haplogroupe que les généticiens sont capables de remonter la lignée généalogique sur autant de décennies. Les haplogroupes peuvent se définir comme les branches de l’arbre généalogique des Homo Sapiens, ils représentent l’ensemble des personnes ayant un profil génétique similaire grâce au partage d’un ancêtre commun.
On distingue deux sortes d’haplogroupe, le premier étant d’ADN mitochondrial et le second le chromosome Y. L’ADN mitochondrial (ADNmt) est transmis de la mère à ses enfants (fille et garçon), l’haplogroupe ADNmt réunit les personnes d’une même lignée maternelle. Le chromosome Y est transmis uniquement du père vers son fils, l’haplogroupe chromosome Y se compose des hommes partageant un ancêtre de la lignée paternelle.
Grâce à l’identification des haplogroupes et à leur comparaison entre populations, il est possible de connaître, avec une certitude relative, les déplacements migratoires réalisés par des peuples. Ces techniques permettent donc de déterminer la zone géographique dans laquelle nos ancêtres vécurent.
Lignée paternelle maghrébine : l’ADN du chromosome Y
Les principaux haplogroupes du chromosome Y des Maghrébins (berbérophones et arabophones) les plus courants sont : le marqueur berbère E1b1b1b (M81) (65 % en moyenne) et le marqueur arabe J1 (M267) (15 % en moyenne). Plus de 80 % des Maghrébins y appartiennent.
E1b1b1b est le marqueur berbère. Il est caractéristique des populations du Maghreb. Dans certaines parties isolées du Maghreb, sa fréquence peut culminer jusqu’à 100 % de la population. Ce haplogroupe se retrouve aussi dans la péninsule Ibérique (5 % en moyenne) et à des fréquences moins élevées, en Italie, en Grèce et en France.
J1 est un haplogroupe « sémitique » très fréquent dans la péninsule arabique, avec des fréquences avoisinant 70 % au Yémen. J1 est le marqueur « arabe ». 20 % des Juifs appartiennent aussi à J1. On en conclut que l’origine des Arabes est le Yémen. Le marqueur arabe se retrouve aussi en Turquie, en Europe du Sud et en France.
D’après les données du tableau intitulé « Lignée paternelle : l’ADN du chromosome Y » figurant dans l’article de Wikipédia relatif aux Maghrébins, nous avons calculé que, en moyenne, chez les Maghrébins, le marqueur berbère est majoritaire à 59,6%, et que le marqueur arabe est minoritaire à 20,6%.
Lignée maternelle : l’ADN mitochondrial
Selon le même tableau cité ci-dessus, les études montrent que la structure génétique mitochondriale générale des populations du Maghreb est composée majoritairement d’haplogroupes (H, J, T, V…) fréquents dans les populations européennes (de 45 à 85 %), d’haplogroupes L (de 3 à 50 %) très fréquents dans les populations sub-sahariennes, et d’autres haplogroupes très minoritaires.
Conclusions de la génétique
En moyenne, le Maghrébin est donc , globalement, :
– à 60% d’ascendance berbère et à 20% d’ascendance arabe du côté paternel,
– à plus de 50% d’ascendances diverses, qu’il partage avec les Européens, du côté maternel.
Les défenseurs de l’hégémonie, voire même de l’exclusivité du caractère arabo-musulman du Maghreb, tentent de gommer de la mémoire collective toutes les autres composantes de l’identité nationale ou maghrébine et d’imposer une conception extraterritoriale de l’État nation, en l’occurrence la Oumma islamique, cet ensemble mou et informe, prélude à la dissolution de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc dans un califat archaïque et cauchemardesque. Mais là où le bât blesse encore plus, c’est que, alors que la plupart des sociétés modernes s’orientent vers le multiculturalisme et vers l’ouverture, le « monde arabe » semble à la recherche d’une pureté identitaire chimérique et complètement fantasmée.
B. L’héritage linguistique maghrébin
La langue berbère de nos premiers ancêtres maghrébins est devenue minoritaire aujourd’hui : quasiment éradiquée en Tunisie et en Libye, elle est encore vivante au Maroc et en Algérie.
Les Maghrébins actuels parlent, en majorité, une langue commune, la darija ou derji. Cet ensemble de parlers populaires est appelé maghribi par les linguistes, ou langue maghribia ou maghrébia. La Maghrébia est une langue issue du « mariage » des langues berbère et punique. Ces deux langues sont relativement proches car elles font partie de la famille linguistique chamito-sémitique. Elles sont aussi, historiquement, très antérieures à la langue arabe, la langue du Coran, dont la première preuve écrite indiscutable date du septième siècle (les plus vieux feuillets du Coran, visibles à la Bibliothèque Nationale de France, dateraient de 34 ans après l’hégire). La langue maghrébia précède donc la langue arabe de plus mille ans : affirmer que la Maghrébia découle de l’arabe est donc un « non sens » historique. Voir, pour plus de détail, notre article intitulé « La langue maghrébia date de plus de 25 siècles ».
Comme, par ailleurs, la langue phénicienne et la langue arabe sont des langues sémitiques, elles ont beaucoup de termes communs ou phonétiquement voisins. D’ailleurs les noms de beaucoup de lettres de l’alphabet arabe sont les mêmes en punique et signifient la même chose. Autrement dit, les langues maghrébia et arabe, issues du même ancêtre sémitique, sont des langues cousines, comme le sont par exemple l’espagnol et l’italien. Cet aspect linguistique explique pourquoi « l’arabisation » de la Berbérie s’est faite rapidement et facilement. En fait d’arabisation, les populations punico-berbère des villes et des côtes parlaient déjà la Maghrébia, une langue très proche de l’arabe. Avec les conquêtes arabes, la Maghrébia s’est enrichie de l’apport arabe, mais elle reste une langue distincte de l’arabe : lorsque deux Maghrébins parlent entre eux, un Saoudien ou un Syrien aura du mal à les comprendre.
Depuis ces temps préhistoriques, cette langue maghrébia – tant méprisée par les autorités politiques maghrébines, toutes tendances confondues – perdure et continue à vivre. Malgré toutes les lois et toutes les déclarations pompeuses, la langue arabe n’a jamais été et ne sera jamais la langue maternelle de quiconque, y compris à la Mecque, son lieu de naissance officiel. Elle ne perdure que grâce à deux phénomènes : (1) c’est la langue du Coran et (2) par la volonté politique des gouvernements des pays arabes.
Hannibal Genséric
adrar info
Urgent-Le Sénégal aurait-il lancé un ultimatum pour les éleveurs mauritaniens ?

Selon certains de nos confrères arabophones, le Sénégal aurait donné un ultimatum de 48 heures aux éleveurs mauritaniens pour quitter son territoire.
Al Hourrya précise que l’ambassadeur mauritanien à Dakar, Cheikhna Ould Nenni, aurait été informé par les autorités sénégalaises afin de transmettre le message à ses compatriotes.
La décision des autorités sénégalaises serait justifiée par la pression sur son couvert végétal de plusieurs milliers d’animaux en provenance de notre pays.
Selon le même site, des éleveurs mauritaniens auraient été aperçus au niveau du barrage de Diama dans une opération de retour au pays. Plusieurs milliers de camelins et petits ruminants auraient déjà transité par ce site, si l’on en croit cette même source.
Une situation qui s’avèrera difficile pour les éleveurs mauritaniens s’ils devaient attendre trop longtemps en cette période de soudure.
mauriweb