Monthly Archives: July 2016
L’aéroport Oumtounsi sera fermé au public pendant le sommet de la ligue arabe
Des sources sûres ont annoncé à Sahara Medias que les autorités ont décidé de fermer l’aéroport international Oumtounsi au public pendant la tenue du sommet de la ligue arabe prévu en début de semaine prochaine.
Ces mêmes sources précisent que l’aéroport sera rouvert au public mercredi 27 aout.
L’aéroport continuera de recevoir les vols réguliers concomitamment avec l’arrivée des délégations mais seuls les voyageurs seront autorisés à accéder à l’aéroport.
Des barrages seront érigés au début de la route menant à l’aéroport et les passagers à l’aller et au retour acheminés jusqu’à la route de Nouadhibou.
La capitale s’apprête à recevoir des dizaines de délégations arabes, des rois et des chefs d’état devant prendre part au 27ème sommet de la ligua arabe lundi prochain.
saharamedias
L’éditorial du calame: Un prêté pour un rendu
On ne parle plus que de ça. On renvoie tout à plus tard. Le monde, le nôtre bien sûr, semble s’arrêter. La date fatidique du 25 juillet approche à grands pas, celle qui verra les rois et chefs d’Etat arabes fouler, pour la première fois, notre sol national. Le Sommet arabe ! Le mot est lâché. Plus rien d’autre ne semble intéresser nos dirigeants. Le Dialogue (avec un grand D) que notre guide éclairé nous avait promis « dans trois à quatre semaines, tout au plus » (c’était, s’il vous plaît, le 3 Mai dernier) ? Il n’est plus à l’ordre du jour, les promesses n’engageant que ceux qui y croient, selon la vieille formule chère aux politiciens. Ceux qui ne croient pas aux vertus du dialogue peuvent aller se rhabiller. Ould Abdel Aziz les a invités, ils ne sont pas venus, ils ont, du coup, raté le train. Ce n’est pas tous les jours qu’on est invité à venir discuter avec celui qui fut président de l’Union Africaine et s’apprête à se voir coiffer de la toge de Leader/Sauveur du Monde Arabe. N’est-ce pas lui qui a décidé de recevoir un sommet dont personne ne voulait ? N’est-ce pas lui qui va essayer de recoller les morceaux d’une ligue arabe dont les leaders s’observent en chiens de faïence, quand ils ne se vouent pas une haine tenace ? L’intention est certes louable mais, comme il n’y a pas de petit profit, l’organisation d’une telle messe (inutile, soit dit en passant), par un petit pays aussi pauvre que le nôtre, donne généralement lieu à de nombreux soutiens, de toute nature. Et cette fois, on n’a pas dérogé à la règle. L’argent a coulé. Nouakchott – Tevragh Zeïna, pour être plus précis – est transformé, depuis quelques mois, en immense chantier. La route menant à l’aéroport et les principaux axes de ce quartier chic ont été élargis, refaits, éclairés. Les gros œuvres ont été confiés à ATTM et ENER. Le reste, c’est-à-dire l’éclairage solaire, la peinture des trottoirs, le tracé des lignes continues et discontinues sur le bitume, a été confié à un cercle restreint de proches et ils ne s’en cachent pas. Certain(e)s d’entre eux(elles) supervisent même les travaux, au vu et au su de tout le monde.
Et il y aura, certainement, encore beaucoup à vendre. Quoique… N’a-t-il pas, notre président des pauvres, déjà tout vendu ? La terre, le ciel, la ceinture verte, les mines, les relations diplomatiques, le poisson, le fleuve, un jour l’Iran, un autre, le Qatar ou l’Arabie Saoudite, l’Algérie, Kadhafi… Ah si, justement, reste le nom des rues. La rue Kadhafi, inaugurée en grande pompe, en 2008, lorsque le leader libyen appuyait le mouvement de rectification, est, désormais, rebaptisée Cheikh Zayed. En échange de quels services ? Un prêté pour un vomi, dit le dicton. N’y aurait que les déguerpis de la gazra en face de la Fondation Bouamatou, pour en éprouver quelque nausée, là-bas, en cette désolation si dérisoirement drapée du prestigieux nom de Dubaï ?
Ahmed Ould Cheikh
La rebuffade réservée à l’invité de “Marmite du partage” Par ALASSANE HAROUNA BOYE
Il faut s’indigner et protester contre le refoulement de Tareq Ramadan par le pouvoir mauritanien, pour plusieurs raison. Mais que l’émoi ne nous aveugle pas. L’islamologue et intellectuel brillantissime est aussi et surtout, ne nous-y trompons pas, un grand prédicateur, qui ne fait pas, tant s’en faut, l’unanimité. Il fait l’objet, c’est bien connu, de vives controverses en occident mais aussi en Afrique, notamment au Sénégal où il eut un débat rugueux à la télévision avec le DR Bakary Sambe. Les deux universitaires n’en étaient pas à leur première passe d’armes. Lors de l’occupation du Nord Mali, Tareq Ramadan avait produit un article. En réponse à cet article, Bakary Sambe avait rédigé un texte dans lequel il critiquait vivement la position de Tareq Ramadan ; position qu’il jugeait autant que je m’en souvienne de « paternaliste », de « condescendante »… Les deux articles avaient été publiés par MEDIAPART.
L’on se souvient aussi du mémorable débat qui l’opposa à Abdelwahab Meddeb lors de l’émission « CE soir ou jamais » de Frédéric Taddeï. Abdelwahab Meddeb avait vigoureusement critiqué nombre de ses positions sur l’islam et l’islamisme. C’est dire si nombreux sont les griefs faits à M. Tareq Ramadan. Que tous ces griefs soient sans fondement, nul ne peut le penser.
Tocade ou engouement authentique ? à l’endroit de Tareq Ramadan lors de l’annonce de son arrivée à Nouakchott et de son refoulement. Quoi qu’il en soit le refoulement de Tareq Ramadan, donc l’annulation de ses prestations, constitue un « manque à gagner » certain ; puisque l’argent qu’auraient généré ses prestations et les produits proposés à cette occasion (les livres de Tareq Ramadan et probablement les cassettes audio de ses multiples conférences à travers le monde) auraient sans doute beaucoup aidé « Marmite du partage » — la très respectable organisation caritative qui l’avait invité — à faire face à ses nobles missions d’aide et d’assistance aux plus démunis. L’évènement aurait aussi largement contribué à promouvoir « Marmite du partage », « Main dans la main » et leurs louables missions. Cela est vital pour des organisations caritatives.
Que tout cela n’ait pu se réaliser, il faut le déplorer. Certes. Mais il faut surtout tenter d’en tirer les enseignements pour que de telles déconvenues ne se reproduisent pas ; car l’organisation « Marmite du partage » mérite mieux qu’un tel traitement.
Au-delà du fait qu’avec un régime autocratique et répressif aucune logique ne peut tenir lieu de ligne de repère et que tout, généralement le pire, peut advenir à tout moment et en tout lieu, ce qui vient de se produire est illustratif de ce qu’une très louable initiale ou une noble action peut avorter faute de contexte propice et d’acteurs sans doute compétents dans leur domaine mais qui présentent une ou plusieurs qualités disquafiantes.
Monsieur Tareq Ramadan est un islamologue brillant. Soit. Mais c’est aussi un prédicateur, avions-nous indiqué plus haut. Nul n’en est dupe. Il cherche des partisans, aspire à susciter des conversions ; même s’il prône l’esprit critique, le libre arbitre. Il ne fait pas que dispenser un savoir islamique à partir d’une chaire. Il aspire aussi à étendre son champ d’action, ses zones d’influence, notamment en Afrique noire, précisément au Sénégal où il semble avoir déjà établi une tête de pont. C’est de bonne guerre. Oui ! Par conséquent ce n’est pas désintéressé. Il importe donc d’en tenir compte. Si à cela nous ajoutons que ses prestations initialement prévues devaient avoir lieu à quelques jours de la tenue du sommet arabe auquel doivent participer nombre de chefs d’Etat qui, à tort ou à raison, ne le portent pas dans leur cœur ; et si nous considérons les arrestations en cours des cadres et sympathisants de l’organisation IRA, alors nous voilà avec les conditions nécessaires et suffisantes réunies, aux yeux d’un pouvoir autocratique, pour refouler M. Tareq Ramadan.
Quel projet de substitution pour « Marmite du partage », à court ou moyen terme ? Envisager d’inviter ( pourquoi pas ?), d’autres personnalités, spécialistes incontestés de l’islam ( le substantif islam écrit avec le i majuscule ou minuscule.) Ces personnalités, nous pouvons les trouver en Mauritanie même ou à l’étranger. On peut en citer quelques-unes. A l’étranger : Souleymane Bachir Diagne ; ou Malek Chebel qui, si je ne m’abuse, a déjà séjourné en Mauritanie dans le cadre de ses travaux sans avoir subi les lubies des autorités. On peut à loisir allonger la liste. En Mauritanie peuvent être sollicités : Thierno Abdallahi Dia ou Thierno Hamidou Ball, et bien d’autres.
Il est vrai qu’en son pays nul n’est prophète, dit-on à raison. Il est de la nature de l’homme de regarder ou de chercher ailleurs ce qu’il aurait facilement vu ou trouvé tout près de lui. Il est vrai aussi que les personnalités intellectuelles et religieuses susmentionnées n’ont pas la couverture médiatique de Tareq Ramadan, qu’elles n’ont pas recherchée du reste. Mais elles ne sont pas moins compétentes ni moins crédibles, tant s’en faut. Et s’il y a entre elles et M. Tareq Ramadan identité de domaines de compétences, il y a aussi différence de pédagogie, de méthodologie et de personnalités. Mais, dirait-on, il est de la liberté de chacun d’avoir ou de pas avoir son ou ses Dieux, son ou ses prophètes, ses préférences et ses références, intellectuelles ou religieuses. Là au moins, le consensus peut être obtenu, sans brouhaha.
19 juillet 2016
BOYE Alassane Harouna
Source : BOYE Alassane Harouna via Facebook
QUEL BILAN TIRER DU 27E SOMMET DE L’UNION AFRICAINE?
La réunion des chefs d’Etat pour le 27e sommet de l’Union africaine (UA) s’est achevée à Kigali. Un sommet fait de nombreux rebondissements, sur la présidence de la Commission de l’UA, mais aussi sur des sujets comme le terrorisme ou encore le Soudan du Sud.
Le sujet majeur qui ressort de ce 27e sommet, c’est la situation au Soudan du Sud, après une nouvelle flambée de violences à Juba, les 9 et 10 juillet.
Ce dimanche, les pays de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) ont demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser le déploiement d’une « force régionale de protection » au Soudan du Sud, dans le cadre de la Mission des Nations unies déjà présente dans le pays.
Ce lundi, Smaïl Chergui, le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, a donné plus de détails sur cette force lors d’une conférence de presse. Il a déclaré que les pays de l’Union africaine ont appuyé la population de l’Igad, ajoutant que cette force serait du même type que la brigade d’intervention de la Monusco en RDC, ou du moins qu’elle allait s’inspirer de ce modèle.
Deux forces séparées
Cette force sera donc séparée de la mission de maintien de la paix, avec un mandat plus musclé. Son objectif sera de protéger les civils, de pacifier Juba et de séparer les parties au conflit.
Concernant la fourniture des troupes à cette force, Smaïl Chergui a expliqué avoir d’ores et déjà reçu des assurances des pays de la région, mais aussi de pays d’Afrique australe et du Rwanda. Des pays près à offrir des bataillons si le Conseil de sécurité valide le déploiement de cette force lorsqu’il se réunira dans les prochains jours.
Le commissaire de l’Union africaine a également reconnu qu’il va falloir concilier cette décision d’envoyer une force avec le refus du président sud-soudanais de recevoir plus de troupes étrangères. Il faudra donc, dans les prochains jours, que la communauté internationale discute pour convaincre Salva Kiir.
Aucun successeur désigné à la présidence de la Commission
Ce qui a également marqué ce 27e sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine, c’est qu’aucun successeur à la présidente de la Commission, Nkosazana Dlamini-Zuma, n’a été désigné. L’élection est même reportée.
Il faut rappeler que si on en est arrivé là, c’est que pour beaucoup de chefs d’Etat africains, les trois candidats en lice manquaient d’envergure. Dès le 4 juin, lors d’un sommet à Dakar, les pays de la Cédéao avaient demandé par communiqué un report du scrutin. Du coup pendant ce sommet, il y a eu un bras de fer entre les partisans d’un vote et les partisans d’un report.
Ce dimanche 17 juillet, ce bras de fer s’est cristallisé lors d’une réunion des chefs d’Etat à huis clos, lorsque la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, a demandé la parole à ce sujet au nom des pays en faveur d’un report, et qu’Idriss Déby, l’actuel président de l’Union africaine, a refusé de la laisser s’exprimer.
Victoire du camp du report
Cela a provoqué la colère de plusieurs chefs d’Etat qui ont envisagé de quitter le sommet. D’ailleurs, le président ivoirien Alassane Ouattara ne s’est pas rendu dimanche soir au dîner des chefs d’Etat. Ce bras de fer s’est donc de nouveau cristallisé lors du vote, avec au moins quatre tours sans majorité.
Au final, au dernier tour, la dernière candidate, la ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi, a aussi été écartée, avec seulement 23 voix en sa faveur et 28 abstentions. C’est donc une victoire du camp du report du scrutin. Les listes vont être réouvertes et un nouveau vote aura lieu lors du prochain sommet de l’Union africaine, en janvier 2017, à Addis-Abeba.
Vers une entrée du Maroc dans l’Union africaine ?
Au sommet de l’Union africaine à Kigali, le roi du Maroc a annoncé sa volonté de réintégrer son royaume au sein de l’Union africaine. Le Maroc avait quitté l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’ancètre de l’UA, en 1984, en guise de protestation contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique, la RASD, proclamée par le Front Polisario, sur ce qui est considéré à Rabat comme un territoire marocain. La décision revient désormais à la Commission de l’UA, qui devra voter sur le sujet. Mais la donne a changé et le Maroc estime avoir le droit de reprendre ce que le roi Mohammed VI a appelé « sa place naturelle ».
Depuis trois ans, Mohammed VI multiplie les voyages officiels en Afrique sub-saharienne, avec dans ses bagages ses ministres les plus influents et de puissants hommes d’affaires. Le tournant date de 2013, quand le roi décide de se tourner résolument vers le Sud et de lancer, pour rassurer l’Afrique, une opération de régularisation des sans-papiers sub-sahariens au Maroc. Son but est de donner un nouvel élan à la fois économique et politique à son royaume, alors que l’Europe est en crise et l’intégration maghrébine une chimère.
Influence économique et religieuse
C’est pourquoi au Gabon, où il a vécu dans sa jeunesse, mais aussi en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou en Guinée, Mohammed VI ouvre des marchés. Il aide l’implantation de banques, de services d’assurances, d’entreprises de BTP, d’opérateurs téléphoniques, ou même de médias ou de la compagnie aérienne Royal Air Maroc.
« Amir el-Mouminine », c’est-à-dire Commandeur des croyants, Mohammed VI étend aussi l’influence religieuse de l’islam malékite marocain, avec l’ouverture d’un institut de formation d’imams africains à Rabat. Les chefs de ses services anti-terroristes se déplacent également beaucoup sur le continent, alors que la menace jihadiste grandit un peu partout.
Ce faisant, bien sûr, il engrange de nouveaux précieux soutiens à sa politique vis-à-vis du Sahara occidental, qui n’est plus soutenu que par quelques pays africains, parmi lesquels son rival, l’Algérie, et l’Afrique du Sud. Là-dessus, à la différence de son père Hassan II, le roi Mohammed VI ne semble plus poser comme préalable le renvoi par l’Union africaine de son ennemi juré. Cela dit, fort d’une motion signée par 28 chefs d’Etat et de gouvernement africains, le Maroc espère qu’une fois dans la place, il finira par obtenir la suspension de la République arabe sahraouie démocratique. L’Algérie fait le pari exactement inverse.
Union africaine : lancement du passeport électronique unifié
L’union africaine a lancé officiellement hier dimanche à Kigali, le passeport électronique unifié, lors de la 27ème conférence des chefs d’état et de gouvernement du continent.
Selon l’organisation, devront profiter de ce passeport, lors de la première étape, les chefs d’états, les chefs de gouvernements, les ministres des affaires étrangères, les représentants permanents des pays au sein de l’organisation à Addis Abéba.
Ce projet s’inscrit dans l’agenda de 2063 de l’union africaine destiné à faciliter la libre circulation des personnes, des marchandises et des services à l’intérieur du continent, en plus de la promotion du commerce entre les pays, l’intégration et le développement économique et social.
Selon l’UA ce nouvel outil devra permettre la suppression des visas à l’horizon de 2020 et devra ouvrir la voie à l’approbation des protocoles et loi indispensables à son approbation rapide.
La photo des présidents tchadien et rwandais Idriss Deby Itno et Paul Kagamé, exhibant leur nouveau passeport, a amplement circulé sur les réseaux sociaux.
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