Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: April 2016

L’éditorial du calame : Un chat est un chat

altLe fameux  dialogue, qu’on croyait mort et enterré, refait de nouveau parler de lui. Dans un contexte inédit. Quatre ministres, et non des moindres, ont, à diverses occasions, fait état de la « nécessité » de tordre le cou à la Constitution, pour permettre à notre « guide éclairé » – l’expression n’est, cette fois, pas de moi – de briguer troisième, quatrième et plus mandats. Devant le tollé provoqué par de telles déclarations et en l’absence de réaction du premier concerné, plus personne ne pariait un sou sur un dialogue désormais associé à l’Arlésienne, celle dont parle toujours et qu’on ne voit jamais.

Mais voilà Messaoud, tel un Phénix renaissant de ses cendres, qui prend son bâton de pèlerin, après deux entrevues avec Ould Abdel Aziz. Vantant les mérites du dialogue avec celui qu’il vouait aux gémonies, il n’y a pas longtemps, contre l’avis d’une coalition dont est membre son parti, avec El Wiam et Sawab, et qui, elle, a toujours ménagé celui-là (parfois plus que de raison), l’ex-président de l’Assemblée nationale tente de convaincre le RFD et le FNDU de discuter avec  l’homme du 6 Août. Qui, Messaoud le pressent, ne se représenterait pas en 2019. Une intuition qui n’aura pas, malgré les talents de l’orateur, réussi à convaincre grand monde. Du coup, le somptueux dîner qu’il  a offert, à la délégation du Front, a fini en queue de mouton : Ould Maouloud et ses amis ont exigé une réponse écrite à leur mémorandum et un désaveu présidentiel public des zélés ministres, déclarant ferme décision de ne pas toucher à la Constitution. Il n’en fallait pas plus pour énerver le vieux leader haratine. Le voilà soudain hors de ses gonds. C’est à peine s’il ne met ses contradicteurs à la porte. « En tout cas, moi », leur lance-t-il, « je vais au dialogue ». Ce qui, du reste, n’a pas surpris la délégation. N’a-t-il pas déjà dialogué, en 2007,  avec ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir, en décidant de soutenir le candidat des militaires contre celui de l’opposition ? En 2011, malgré le boycott de celle-ci, dans le cadre de la CAP ? Et en 2012, en déclarant à quelques heures d’un meeting qu’on espérait décisif, qu’il avait parlé avec Ould Abdel Aziz (hospitalisé à Paris, après la fameuse balle amie) et que celui-ci se portait comme un charme ? N’a-t-il pas été nommé, par ce même Aziz, président du Conseil économique et social, une haute fonction douillette qui ne donne droit qu’à des avantages et aucun inconvénient, si ce n’est celui de vendre son âme au diable ? En vertu de quoi s’autoproclame-t-il juge, alors qu’il est déjà partie ? Pour une fois, l’opposition n’est pas tombée dans le panneau. Elle a senti le piège que lui tendait, sournoisement, le pouvoir, pour l’amener à un dialogue-clé de boîte à Pandore. Alors que rien ne le justifie. La réponse aux propositions de Messaoud était, de fait, d’une facilité déconcertante : soit Ould Abdel Aziz veut tripoter la Constitution et il n’y a rien à discuter ; soit il entend la respecter et se retirer à l’issue de son mandat : là non plus, personne ne voit de quoi pourrait-on parler avec lui. Un chat est un chat. Certes, la nuit, tous les chats sont gris mais, en la présente occurrence, le FNDU est bien avisé d’attendre le jour…

Ahmed Ould Cheikh

Rôle de la justice dans le renforcement de l’Etat de droit” : prise de conscience tardive ou …

altLa sortie du  Chef de l’Etat à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle année judiciaire 2016 suscite des avis partagés dans le monde judiciaire. Il s’est engagé à ne ménager ” aucun effort pour renforcer l’indépendance de la justice et améliorer les conditions de ses fonctionnaires”. Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que l’édification de l’Etat de droit et le renforcement des libertés individuelles et collectives sont tributaires du respect de la loi et de la distribution de la justice au profit de tous. Par la justice, des Etats ont été édifiés et par l’injustice, d’autres se sont effondrés ».

Selon lui, « la justice constitue un pilier essentiel sinon majeur de l’Etat de droit car elle veille à l’application saine de la loi dans les affaires qui lui sont soumises, ce qui conforte les individus, groupes et institutions dans le fait que leurs droits civiques, politiques, économiques et sociaux sont préservés ainsi que les libertés individuelles et collectives ».
Le thème retenu cette année est “le rôle de la justice dans le renforcement de l’Etat de droit”. Est -ce une prise de conscience tardive ou une nécessité de consolider l’Etat de droit. En tout cas, les avis divergent. Certains pensent plutôt à  des manœuvres politiques destinées à masquer le malaise perceptible dans le corps judiciaire relaté ces derniers temps dans la presse.
Ce mouvement semble aujourd’hui occulté en dépit des dysfonctionnements graves.
Le décret tant décrié est entré en vigueur le 12 avril dernier. Et la lettre de recours en grâce des magistrats est restée lettre morte.
Des observateurs avisés ont constaté la légèreté dont a fait montre le bâtonnier de l’ordre des avocats. Devant instruire à charge la défense, Me Cheikh Ould Hindi s’est retrouvé dans une posture ridicule en offrant sa toge d’avocat des damnés au président de la République, en guise de réplique à son prédécesseur qui, en signe de protestation contre la déliquescence de la justice, avait déposé sa robe avant de se retirer. C’était au cours de la réunion de l’année dernière,

 

le calame

Les Maures, à la découverte du vide

Ver imagen originalEn échos à l’article signé de Hindou Mint Aïnina, publié par le Calame et repris par « Adrar Info » du 18 Avril 2016, je voudrais rappeler aux Maures, non cités dans l’article en question, qu’ils ont aussi un rôle passé et présent, à jouer dans l’œuvre de reconstitution de l’Unité nationale.Pour le commun des…Maures, la Mauritanie c’était d’abord lui. Du moins, telle a été sa perception des choses depuis qu’il a débarqué sur ce grand Sahara et jusqu’au jour, où il a découvert que la Mauritanie, d’aujourd’hui, c’est surtout les autres (mais pas l’enfer !).

Il est donc passé du stade de celui qui faisait la pluie, ou la sécheresse, à celui  d’élément (démographiquement) négligeable. Que s’est-il passé, pour que les Maures dégringolent de si haut, pour se retrouver à la place où ils croyaient avoir, définitivement, « campé » les autres ? Ou plutôt, que n’ont-ils pas fait pour consolider leur statut de substitut des royaumes Africains, maîtres du Sahara d’antan, où ils étaient fiers d’apporter l’Islam, le Coran et la langue Arabe, qu’ils durent imposer, jusque  par les armes.

Bien accueillis et bien assimilés par les différentes composantes du peuple de la future Mauritanie (pays des Maures, terre des hommes), l’Islam et le Coran, firent leurs premiers émules en milieux Africains, où bientôt les appels des Muezzins noirs remplacèrent ceux des « pillards », criant « au feu ! », d’où certains ont tiré cet autre nom que l’on donne aux Maures : NAR.

Les Maures, ces mal aimés, tête de pont des futures « Mourabitoune », du Ribat (et non des stades) qui allaient conquérir l’occident (en partie) et établir leur Qualifa jusqu’au cœur de la Castille, se voient aujourd’hui, contraints de partager leurs lauriers avec les Berbères, Haratines, Soninkés, Hal Poularen et Wolof, pour conserver une petite place au…soleil.

Une telle « mutation» implique des « choix » difficiles, mais qui pourraient conditionner la survie des derniers Maures en… Mauritanie. Ces choix passeraient par la remise en cause de bien des acquis, y compris, le nom du pays. Si ce n’était que ça !

Les questions de survie de la Mauritanie en tant que Nation étant dominées par la question de l’unité nationale, de la cohabitation et des obstacles qui s’y dressent : passif humanitaire, poids démographique de chaque composante des communautés nationales, choix des langues de communication et d’éducation, les Maures devraient revoir à la baisse leur propre vision de la démographie et se soumettre aux statistiques.

C’est-à-dire accepter les règles de la démocratie, longtemps esquivées au profit de celles de la…féodalité.

Peut-être qu’à ce prix, les Maures, nostalgiques de la préhistoire de la Mauritanie, pourraient s’accommoder de la place que leur confère les réalités de la Mauritanie du 21éme siècle

Ould Ehlou

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RELIGION : » LE VOILE N’EST PAS UNE OBLIGATION ISLAMIQUE »

RELIGION :  » LE VOILE N’EST PAS UNE OBLIGATION ISLAMIQUE  »« Ces jours-ci, ce qu’on appelle voile islamique est en vogue et se propage à un rythme frénétique. Le port du voile fonde son credo sur une présumée prescription de « couvrir la tête », alors que le Coran ne mentionne nulle part telle prescription. Il y a néanmoins une fratrie de cheiks qui a tenu à en faire une obligation et considérer celle-ci comme l’un des principaux piliers de l’islam. Ces cheikhs altèrent de la sorte les fins de la charia islamique et passent à côté de l’interprétation correcte des Textes. Refusant toute approche rationnelle de ceux-ci, ils s’attachent bien plus à une translation statique fondée sur la lecture littérale et non soumise à la raison. De surcroît, ils décontextualisent les Textes et interprètent ceux-ci selon leurs caprices, imitant en cela quelques uns de nos anciens cheiks, comme si les avis de ces derniers étaient sacrés et n’admettaient aucune remise en question. Il y a là un écart par rapport à l’approche correcte fondée sur le raisonnement argumenté et l’interprétation. Les sourates sont censées s’interpréter en vertu de leur contexte historique et en rapport avec les raisons ayant motivé leur révélation. Or ces cheikhs s’arrêtent au niveau strictement littéral des sourates et omettent fâcheusement ce qui fut aux origines de leur révélation. Cette démarche s’explique soit par des raisons purement arbitraires, soit parce que les « bonnes intentions » de ces cheiks plaident pour ladite interprétation, leurs capacités analytiques, pour une débilité d’ordre cérébral ou psychologique, ne leur permettant pas d’aller au-delà!

Ceci ne concerne pas uniquement la question de ce qu’on appelle voile mais touche aussi à des centaines de questions importantes. Si nous nous intéressons aujourd’hui exclusivement à la question du hijab c’est parce que d’une part le champ de notre propos ne permet pas d’évoquer les autres questions, et d’autre part parce que la question du hijab interpelle présentement la raison du musulman comme du non musulman. D’autant qu’elle est devenue, aux yeux des non musulmans, un critère en fonction de quoi le sens, l’objectif et la nature de l’islam sont (mal) discernés.
Il n’est que de réfléchir sur l’attitude de certains Etats de pays non musulmans pour lesquels le voile islamique s’assimile à un mot d’ordre politique, lequel mot d’ordre conduit à diviser les citoyens et instaurer entre eux une forme de ségrégation. En témoignent les heurts qui s’en sont suivis et la révocation de certaines employées attachées à ce qu’on appelle voile.

Quelle est donc la vérité à propos du hijab? Quelles en sont les significations? Et quels arguments religieux invoquent ceux qui prétendent que le voile est une obligation islamique?
Nous allons passer au crible les allégations érigées en dogmes à ce propos, en faisant appel à la raison, la logique et l’argument. Parce qu’il nous faudra débarrasser l’islam de ce dont on l’affuble à tort.
En vérité les allégations de ces cheikhs se révèlent tordues et incohérentes. A commencer par le jargon qui emploie tantôt « hijabالحجاب » tantôt « khimar الخمار » et quelquefois aussi « jalabib الجلابيب « . La confusion à ce niveau précis démontre qu’ils passent à côté du sens exact qu’ils visent, en l’occurence la couverture de la tête. Ce qui signifie que ces messieurs veulent à tout prix accréditer leur dogme, et de façon arbitraire.

Primo: le terme « hijab » signifie au sens dénotatif du terme: » cloison ou mur ». Le « hajb » de quelque chose signifie sa couverture. Une femme « mahjouba » est une femme cachée par une cloison.
Quant à la sourate révélée au sujet du hijab, elle concerne exclusivement les épouses du Prophète. Et elle appelait à séparer celles-ci des compagnons du Prophète par une cloison. A ce propos, ni les oulémas ni les cheiks n’ont la moindre divergence d’opinions. Et la sourate les Partis (Al-Ahzab), dit au verset 53: » O vous qui croyez [en Dieu], n’entrez pas dans la maison du prophète à moins qu’il vous soit donné la permission de manger, et vous ne devrez forcer en aucune manière une telle invitation. Quand vous finissez de manger, vous devrez partir; n’engagez pas avec lui de longues conversations. Ceci incommodait le Prophète, et il s’embarrassait pour vous le dire. Mais DIEU ne s’embarrasse pas de vous révéler la vérité. Si vous devez demander à ses femmes quelque chose, demandez-le-leur derrière une cloison.
Ceci est plus pur pour vos cœurs et pour les leurs. Vous ne devez pas outrager dans son honneur le Messager de Dieu. Vous ne devrez pas épouser ses femmes après lui, car ce serait une grave offense à la vue de Dieu. »
Ce verset comporte trois préceptes: le premier concerne la conduite des compagnons quand ils sont invités à manger chez le Prophète (SWS); le deuxième concerne la cloison ou la paroi qui doit séparer ces compagnons des épouses du Prophètes et le dernier l’interdit qui empêche ces compagnons de prendre pour épouse l’une des femmes du Prophète (SWS) après la mort de celui-ci.
Ainsi le mot « hijab » remis dans son contexte nous permet-il de comprendre qu’il avait pour objectif de mettre une barrière entre les femmes du Prophète (SWS) et ses compagnons. Il en ressort aussi que cette disposition concernait uniquement les épouses du Prophète (SWS). Elle ne s’étend ni à ce qu’il « a pu avoir comme odalisques » ni à ses filles ni au reste des musulmanes. Autrement, le verset l’aurait dit explicitement et généralisé la disposition pour toutes les croyantes musulmanes.

Deuxio: comme la citation de ce verset pour étayer l’obligation du port de voile entendu comme « couverture de la tête » n’est pas pertinente, ces mêmes cheikhs se rabattent sur le verset 31 de la sourate de la Lumière (Ennour): » Invite les croyantes à baisser pudiquement une partie de leurs regards, à préserver leur vertu, à ne faire paraître de leurs charmes que ceux qui ne peuvent être cachés, à rabattre leurs voiles sur leurs poitrines. »
Ce verset a été révélé parce qu’à l’époque du Prophète et bien avant encore, les femmes portaient des coiffes qui couvraient leurs têtes et laissaient pendre la traine de ces coiffes sur le dos. En même temps, ces femmes étaient décolletées, qui laissaient nus le cou et le haut de la poitrine.
D’ailleurs, une autre thèse assimile « al-khimar » à une abaya. Par conséquent, ce verset demande aux femmes de rabattre la couverture de la tête sur l’encolure, autrement dit leur recommande de cacher ce qu’un décolleté peut révéler. Le verset ne visait donc, à sa révélation, que l’amendement d’un usage courant. Parce que l’islam n’autorise pas la femme à s’exhiber dans un décolleté découvrant de façon voyante la poitrine. C’est dire que le verset n’entend pas imposer tel ou tel vêtement ni surtout le port du voile. Mais il recommande seulement la couverture de la poitrine! Et c’était pour permettre aux musulmanes de se faire distinguer au milieu des non musulmanes portant éventuellement un décolleté.

Tertio: remettons dans son contexte le verset 59 et l’évocation des « jalabib », sourate les Partis (Al-Ahzab): « O prophète, dis à tes femmes, tes filles, et les femmes des croyants qu’elles devront rallonger leurs vêtements. Ainsi, elles seront reconnues [en tant que femmes justes] et éviteront d’être insultées. »
Ce verset a été révélé dans la circonstance qui suit : A l’époque de la révélation, il était de coutume que les femmes, toutes conditions confondues, aient le visage découvert, quand en rase campagne et faute de selles dans les habitations, elles devaient déféquer ou uriner. Et il y avait incessamment quelque fieffé coquin qui regardait en cachette ces femmes dans une telle posture. Quand le Prophète (SWS) en a été prévenu, ledit verset lui a été révélé pour établir un signe de reconnaissance, une distinction, permettant de ne pas confondre dans la foule des croyantes femmes libres, esclaves et odalisques. Et cela afin que les femmes libres ne soient pas lésées dans leur honneur.
C’est dans cet esprit-là qu’Omar Ibn Al-Khattab, quand il voyait une esclave ou une odalisque masquée, c’est-à-dire complètement couverte ou rabattant sur son visage son abaya, il lui donnait un coup de fouet. Par tel châtiment, le compagnon du Prophète voulait préserver le port distinctif des femmes libres (Cf Ibn Taymiya – Le hijab et le port de la femme pour la prière).

Quarto: la citation du propos attribué au Prophète (SWS): selon Abou Daoud citant Aicha, celle-ci citant à son tour Asma Bent Abou Bakr qui s’étant introduite un jour chez le Prophète (SWS) et rapportant ce qui suit: le Prophète (SWS) lui avait dit: » Asma, sache qu’il ne sied à aucune femme ayant atteint la puberté de montrer d’elle-même autre chose que ceci et cela. » Et le Prophète aurait montré son visage et la paume de ses mains.
En vérité ceux qui s’appuient sur cette citation pour soutenir que le hijab fait de la couverture de la tête une obligation invoquent un texte à source unique, et non un texte sur quoi concordent plusieurs références de source sûre, qui bénéficie de la tradition et du consensus. Le texte ne peut donc être doté d’autorité autre que « consultative ». Il ne peut servir ni à fonder une disposition législative légitime ni à l’annuler.

C’est à Dieu de juger de notre bonne foi. Et à part Sa voix nous ne suivons d’autre chemin.

article écrit par Cheikh Mustafa Mohamed Rached qui fut professeur de « de la charia et du droit islamique » à l’Université d’Al-Azhar

Source: http://adrar-info.net

Nouveau procès pour le blogueur mauritanien condamné à mort

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Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir avait été condamné à mort en décembre 2014 pour apostasie. Il sera jugé en appel à partir du 21 avril à Nouadhibou, où il est incarcéré depuis plus de deux ans.

Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir – également identifiée comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed -, 31 ans, est détenu depuis le 2 janvier 2014 àNouadhibou, pour un écrit considéré comme blasphématoire envers le prophèteMahomet.

Il y a également été jugé par la Cour criminelle, qui l’a reconnu coupable d’apostasie et condamné à mort le 24 décembre 2014. Ses avocats avaient interjeté appel deux jours après l’annonce du verdict.

“M. Ould Mkheitir sera jugé en appel le 21 avril (jeudi) par la Cour d’appel deNouadhibou”, a affirmé à l’AFP la source judiciaire sous couvert d’anonymat, jointe à Nouadhibou.

Cette annonce intervient le jour de l’ouverture de la nouvelle année judiciaire, marquée par une cérémonie présidée à Nouakchott par le chef de l’EtatMohamed Ould Abdel Aziz, qui a promis de tout mettre en oeuvre pour renforcer l’indépendance de la justice dans son pays.

“La justice constitue un pilier essentiel, sinon majeur de l’Etat de droit, car elle veille à l’application saine de la loi dans les affaires qui lui sont soumises” et conforte les citoyens “que leurs droits civiques, politiques, économiques et sociaux sont préservés ainsi que les libertés individuelles et collectives”, a-t-il déclaré.

Durant le procès de M. Ould Mkheitir, le tribunal lui a reproché d'”avoir parlé avec légèreté du prophète Mahomet et enfreint aux ordres divins” dans un article publié brièvement sur des sites Internet mauritaniens en janvier 2014.

Avant et durant son procès, le blogueur – qui a été défendu par des avocats commis d’office – s’est repenti tout en niant l’accusation, selon des sources judiciaires.

Devant la Cour, il a expliqué qu’il n’avait pas l’intention de critiquer le Prophète, mais de défendre une composante sociale “mal considérée et maltraitée”, la caste des forgerons (“maalemines”), dont il est lui-même issu, traditionnellement au bas de l’échelle sociale.

Ex-colonie française devenue indépendante en 1960, la Mauritanie est une République islamique où la charia (loi islamique) est en vigueur mais dont les sentences extrêmes comme les peines de mort et de flagellation ne sont plus appliquées depuis environ trois décennies.

La peine de mort n’y est pas officiellement abolie mais la dernière exécution remonte à 1987, selon Amnesty International. Jusqu’à l’affaire dite “Ould Mkheitir”, le pays n’avait pas connu de condamnation à mort pour apostasie.

VOAAFRIQUE Avec AFP

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