Monthly Archives: October 2012
Rumeurs de tentative de coup d’état à Nouakchott…
Depuis hier, samedi, les rumeurs les plus folles circulent sur un coup d’état qui aurait eu lieu ou qui serait en cours à Nouakchott.
A Kassataya, nombreux sont les auditeurs qui ont appelé afin d’avoir des nouvelles, des informations, des confirmations ou des démentis concernant cet éventuel coup d’état.
Nos correspondants sur place dans la capitale mauritanienne, après enquête, n’ont relevé aucune trace d’agitation anormale, hormis une manifestation de partisans du Président Mohamed ould Abdel Aziz sur l’avenue Mokhtar ould Daddah, manifestation de soutien au président mauritanien toujours en France suite aux blessures subies après des tirs contre sa voiture et dont l’état de santé et la date d’un retour aux commandes du pays font l’objet de nombreuses spéculations et interrogations.
Les mêmes rumeurs courent sur une dégradation de l’état de santé de Mohamed ould Abdel Aziz. A l’heure où nous écrivons, Kassataya n’est en mesure ni de confirmer, ni d’infirmer ces rumeurs. La seule chose dont Kassataya est sure, c’est que le président mauritanien a bien quitté l’Hôpital militaire de Percy en banlieue parisienne le 23 Octobre pour être emmené vers une destination inconnue.
Selon nos informations et une source politique issue du parti de la majorité présidentiel, l’UPR, à prendre au conditionnel et avec beaucoup de prudence, le Conseil militaire se serait réuni; au cours de la réunion, il aurait été question du transfert du BASEP sous commandement de l’Etat Major. Mais, selon notre source, cette décision de transfert aurait été prise avant l’accident du président et le Conseil Militaire n’aurait fait que l’entériner .
Des rumeurs faisant état d’une agitation inhabituelle hier soir au domicile du Premier Ministre ont aussi couru sur tous les réseaux sociaux. Selon un voisin du domicile d’Ould Laghdaf joint par téléphone par Kassataya, tout était calme. « Rien d’inhabituel devant le domicile du PM », selon le voisin interrogé, « tout est calme, comme d’habitude ».
Le président mauritanien a été blessé le samedi 13 Octobre, sur la route entre Akjoujt et Nouakchott, par des tirs émanant de militaires. Les autorités mauritaniennes ont parlé de « bavure» et « d’accident ». Le 14 Octobre Mohamed ould Abdel Aziz a été évacué vers la France pour être admis à l’hôpital militaire de Percy à Clamart, en banlieue parisienne.
Source: Le calame
L’opposition veut “redescendre” dans la rue.
La Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) a décidé de “redescendre dans la rue” la semaine prochaine pour exiger le respect de la Constitution et la transparence dans la gestion du pays dont le président, Mohamed Ould Abdelaziz, est en France pour des soins.
La manifestation populaire que la COD organisera va exprimer plusieurs exigences dont notamment le respect de la Constitution, la mise en fin du règne des militaires, l’éclaircissement des conditions de santé du Président Aziz, la concertation dans les grandes décisions, a confié à Alakhbar un dirigeant de la COD.
La COD avait gelé ses activités populaires après le tir par balles dont le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, le 13 octobre.
Source: Le calame
La reconquête du Nord-Mali ne se fera pas sans l’Oncle Sam

La communauté anti-islamiste
Le retour des Etats-Unis
Prêt à l’action?
Le MNLA veut être un joker pour régler la crise malienne
Marginalisé, le Mouvement de l’Azawad déploie un activisme diplomatique auprès de la communauté internationale pour se présenter comme une solution incontournable au Nord-Mali.
«Sans nous, ce sera un massacre», avance Hama Ag Mahmoud, venu à Strasbourg depuis Nouakchott (capitale de la Mauritanie) pour une conférence au Parlement européen sur l’avenir du Nord-Mali.
Marginalisé et fragmenté, le Mouvement pour la libération de l’Azawad (MNLA) tente aujourd’hui de se poser en joker aux yeux de la communauté internationale. Pour l’heure sans grand succès.
En donnant, le 12 octobre, 45 jours à Bamako pour convaincre de la nécessité d’une intervention internationale, le Conseil de sécurité des Nations unies a déclenché un activisme diplomatique à haute intensité.
Alors que les négociations se déroulent sans eux à Bamako, que l’option d’une intervention armée se profile avec le soutien de l’Union africaine et de la Cédéao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest), que Paris s’engage en première ligne pour défendre l’intégrité territoriale du Mali, certains leaders du mouvement indépendantiste touareg multiplient les gages de respectabilité.
Long manteau brun sable, posé, Hama Ag Mahmoud se présente comme le responsable des Relations internationales du MNLA. Il est accompagné de Moussa Ag Assarid, chargé de communication au Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA), qui réside en France.
Trois autres membres du mouvement, dont le président Bilal Ag Cherif, n’ont pu venir à Strasbourg faute d’avoir obtenu leur visa à temps du consulat français à Ouagadougou.
Preuve du rafraîchissement des relations avec Paris, qui entretenait du temps de l’ex-président Nicolas Sarkozy des liens plus chaleureux?
«Nous donnons le bénéfice du doute», élude Moussa Ag Assarid.
Les dissensions internes au MNLA, largement étalées dans la presse malienne et internationale, sont aussi écartées d’un revers.
«Tout le monde est d’accord pour l’indépendance, mais aujourd’hui l’autodétermination —reconnue par la charte des Nations unies— est acceptée comme une phase essentielle dans une logique qui mène à l’indépendance», détaille le responsable de la communication du CTEA.
L’absence du MNLA lors de la réunion tenue le 19 octobre par l’Union africaine et la Cédéao à Bamako pour, indiquait Paris, «renforcer la coordination de l’ensemble des acteurs concernés»?
«Nous n’avons pas été invités, mais il a été question de nous», indique Hama Ag Mahmoud.
«Un carnage humanitaire»
«Pourtant, appuie Hama Ag Mahmoud, sans l’appui du MNLA une intervention au nord du Mali serait extrêmement dangereuse et ne pourrait qu’aggraver le chaos actuel. Au lieu de chasser AQMI, cela va jeter la population dans ses bras. Une force militaire africaine n’aura pas le courage de s’engager sur le terrain, elle tombera dans les trafics, se fera massacrer, tirera sur la population civile. Par ailleurs, elle est vouée à l’échec si certains pays voisins continuent de soutenir les terroristes. Enfin, cela fait dix ans que l’on forme et assiste les Etats de la région à la lutte contre le terrorisme, jamais ils n’ont rien fait. Pourquoi cela changerait?»
Que propose donc le MNLA? «Simplement de donner les moyens d’action sur le terrain à une intervention internationale»
En contrepartie, «on ne dit plus “l’indépendance n’est pas négociable”. Nous avons déclaré en avril l’indépendance de l’Etat de l’Azawad, mais nous laissons la porte ouverte à une fédération.»
Mais dans l’immédiat, «nous attendons de négocier avec les autres parties, comme le stipule la dernière résolution du Conseil de sécurité».
Chevalier blanc
Comme gage de sa volonté de respecter le droit humanitaire, le MNLA a contracté depuis le 1er octobre les services d’un cabinet d’avocats basé à Amsterdam.
Celui-ci a écrit, le 12 octobre (PDF), au procureur de la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête préliminaire au Nord-Mali, après avoir été saisie en juillet de la situation par les autorités maliennes de transition.
Le MNLA l’assure de sa pleine coopération dans cette enquête, quand bien même des accusations —portées notamment par Human Rights Watch— viendraient à toucher certains de ses membres.
Deux jours plus tôt, le MNLA avait écrit au Conseil de sécurité des Nations unies pour lui présenter un «Plan d’action» (PDF) dans lequel le mouvement s’engage à «respecter le droit de la guerre».
Ce faisant, le MNLA souhaite se présenter comme un chevalier blanc, sur qui la communauté internationale pourrait se reposer en confiance pour lutter contre les groupes «narco-terroristes» islamistes Ansar Dine, Mujao et AQMI.
On peut dès lors se demander pourquoi le MNLA ne les a pas combattus plus tôt? Les réponses de ses représentants suggèrent que le mouvement n’en avait ni la volonté claire, ni la capacité militaire.
«Nous avons toujours eu la volonté de sortir Ansar Dine des griffes d’AQMI, du moins jusqu’à l’échec de nos négociations avec eux, le 27 mai. Nous continuons de leur parler pour tenter d’en faire sortir les jeunes de l’Azawad», indique Moussa Ag Assarid.
«Sachant que ses mouvements sont financés par des Etats étrangers, nous avons pris l’option stratégique de ne pas nous engager dans une lutte trop risquée et de rester observateurs pour recueillir des informations», ajoute Hama Ag Mahmoud.
A son corps défendant, le MNLA pourrait toutefois conserver ce statut d’observateur impuissant.
«Qu’est-ce que le MNLA aujourd’hui, s’interroge André Bourgeot, chercheur au CNRS et spécialiste du Mali, joint par téléphone à Bamako. Ils cherchent à se repositionner, ce qui me paraît de bonne guerre compte tenu du fait qu’ils sont politiquement, militairement et diplomatiquement isolés. Par ailleurs, toutes ces démarches n’engagent que des personnes, tant il me paraît difficile d’appréhender le MNLA comme une entité homogène. Sur le plan militaire, les djihadistes l’ont bouté hors de Tombouctou, de Gao et maintenant il s’est réfugié en brousse. Sur le plan politique, il y a trois courants différents et un problème certain de représentativité et de pouvoir en interne; enfin, sur le plan diplomatique, le médiateur de la Cédéao ne parle plus du MNLA.»
A moins qu’il ne devienne un joker, pour une communauté internationale qui misera d’abord et en priorité sur les autorités du Mali en garantissant son intégrité territoriale.
«Le MNLA est dans une dynamique intérieure de repositionnement, mais il a laissé passer sa chance, estime Mathieu Guidère, spécialiste du Mali et professeur d’islamologie à l’université de Toulouse. S’il avait résisté aux islamistes à Gao, fin juin, il aurait gagné une crédibilité sur le plan international. Toutefois il a perdu la bataille, principalement par défaut d’ancrage auprès de la population. Aujourd’hui, le MNLA et la communauté internationale ont quelque part un ennemi commun, et la Cédéao cherche désespérément un partenaire sur le terrain… alors oui, peut-être, le MNLA pourrait devenir une alternative ou un alibi local à une intervention internationale. Il faut toujours avoir un joker.»
Franck Petit
for slateafrique
Ould Abdel Aziz blessé, Ghazwani aux commandes: HCE un jour…
Une dizaine de jours après la blessure du président de la République et son évacuation en France, par avion médicalisé, les Mauritaniens attendent son retour rapide au pays. «Sa santé s’améliore», informe l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), un organe du gouvernement, citant une source proche du dossier médical.
Réapparition probable avant l’Aïd Kébir, prévu le vendredi 26 octobre. Les partisans du chef de l’Etat et les nombreux Mauritaniens, de tous bords et conditions, qui ont exprimé leur émotion lors de l’incident, se mobilisent pour lui réserver un accueil exceptionnel. Une belle occasion, pour les « souteneurs » professionnels et opportunistes invétérés, de donner un nouveau gage de leur « indéfectible attachement » au boss. Mais, au-delà de l’émoi populaire, l’épisode malheureux de la soirée du samedi 13 octobre reste entouré d’un épais mystère, charriant une forêt d’interrogations. L’opinion publique, nationale et internationale, attend l’épilogue de l’histoire, invraisemblable, d’un chef d’Etat, en posture de promeneur, pris en chasse par les éléments d’une patrouille militaire. Une certaine curiosité, également, au sujet de la réaction, hésitante et tardive, de l’Union Pour la République (UPR), le parti fondé, en pleine tourmente putschiste, pour soutenir la candidature d’Ould Abdel Aziz à l’élection présidentielle de 2009. Et théorique locomotive de la majorité. Flottement également constaté au sein de la frange la plus radicale de l’opposition, qui a fini par annoncer une suspension de toutes ses activités de contestation, pour répondre au nouveau contexte sécuritaire et politique du pays.
Mais l’intrigante toile des questions sans réponse pousse la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) – un collectif d’une douzaine de partis politiques – à reprendre l’initiative. Histoire de rester collée au principe suivant lequel la scène politique, au même titre que la Nature, « a horreur du vide ». Voilà donc le gouvernement sommé de donner des explications fiables et de fournir un bilan de santé du président de la République. Une requête exprimée via le leader du Parti Hatem, le député Saleh Ould Hanena, président en exercice de la COD.
Vide institutionnel ?
Evoquant commentaires contradictoires et rumeurs, sources de confusion, le député opposant s’est prononcé, au sortir d’une réunion du collectif, en faveur d’une clarification de la situation. Poussant le bouchon, il note « un vide constitutionnel qui nourrit le désarroi des Mauritaniens ». Mais, sur le plan de l’exercice du pouvoir formel, le Premier ministre et le gouvernement ont bien continué à remplir la mission républicaine dévolue aux différents démembrements et services. Sur le plan du Droit et des règlements, il y a-t-il vraiment quelque chose à ajouter ?
D’autant plus qu’au-delà du formel et du vernis républicain consenti à l’attelage gouvernemental, de nombreux Mauritaniens ont la conviction que le pouvoir réel se tient dans les états-majors et les unités militaires. Sommée de rendre celui-ci aux civils, sur la base de l’Accord de Dakar, pour sortir la Mauritanie de la tourmente politique et institutionnelle née du putsch du 6 août 2008, la junte, dénommée, à l’époque, Haut Conseil d’Etat (HCE), s’est muée en un Conseil National de Sécurité (CNS). L’organe sécuritaire, composé des compagnons de l’ex-général recyclé en politique, s’est vu officiellement chargé de coordonner les actions de lutte contre le terrorisme à visage islamiste. Mais il n’est nullement besoin d’une imagination débordante pour entendre que le HCE, ne s’étant jamais fait « totalement » hara-kiri, a repris, sous la forme d’un CNS, du service et garde la maison, pendant la période d’incertitudes et de doutes que traverse, actuellement, la Mauritanie.
Le général Ghazwani et ses compagnons mettraient, ainsi, un point d’honneur à rendre « une copie propre » à un Mohamed Ould Abdel Aziz à nouveau en possession de toutes ses facultés physiques et intellectuelles. Quelle qu’en soit la forme, régime d’exception ou « démocratie », l’ordre militaire continue à « veiller » sur la Mauritanie, entre putschs, sanglants ou non, et révolutions de palais. Il faut s’en faire une raison ?
Amadou Seck