Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 30/06/2020

Le Président de la République dans une interview avec l’AMI

Le Président de la République dans une interview avec l’AMI AMI – Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a indiqué que la présidence en exercice mauritanienne du G5 Sahel qui regroupe aussi le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad a adopté, dès le départ, une stratégie à la fois réaliste et ambitieuse.

« En poursuivant la consolidation des acquis, les objectifs de cette stratégie, déclinés en axes d’efforts dans une feuille de route, sont de nature à permettre à nos structures d’atteindre les niveaux capacitaires requis et d’encourager les initiatives politico-diplomatiques qui viendraient en appui à l’action du G5 Sahel », a-t-il expliqué dans une interview exclusive avec l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI).

Le Président de la République a rappelé que le Sommet de Pau (France), tenu en janvier dernier, a permis de mettre en place un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel visant à apporter une dynamique et une impulsion à l’action du G5 Sahel afin d’accélérer son opérationnalisation dans les domaines du développement et de la sécurité. Voici cette interview dans son intégralité :

AMI : la Mauritanie occupe la présidence tournante du G5 Sahel depuis février dernier. Quelle évaluation faites-vous pour cette présidence qui arrive à peu près à mi-chemin ?


Le Président de la République : dès le départ, la présidence en exercice mauritanienne a adopté une stratégie à la fois réaliste et ambitieuse, en ce sens qu’en poursuivant la consolidation des acquis, les objectifs de cette stratégie, déclinés en axes d’efforts dans une feuille de route, sont de nature à permettre à nos structures d’atteindre les niveaux capacitaires requis et d’encourager les initiatives politico-diplomatiques qui viendraient en appui à l’action du G5 Sahel.


Sans vouloir faire un bilan d’étape exhaustif, nous pouvons noter avec satisfaction le niveau opérationnel atteint par la force conjointe et la montée en puissance de plusieurs initiatives en faveur du G5 Sahel, notamment la Coalition pour le Sahel, l’Alliance Sahel et le Partenariat pour la sécurité et la stabilité du Sahel (P3S)…


AMI : au Sommet de Pau, le 13 janvier dernier, les chefs d’Etats ont convenu de mener une discussion avec les partenaires déjà engagés afin de mettre en place un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel. Où en est-on avec ce cadre ? Et, ce dernier marquera-t-il un tournant dans la lutte antiterroriste au Sahel ?


Le Président de la République: effectivement, nous avons convenu au sommet de Pau de créer ce cadre dont l’objectif est d’apporter une dynamique et une impulsion à l’action de notre organisation afin d’accélérer son opérationnalisation dans les domaines du développement et de la sécurité.


La structure de ce cadre est en train de prendre forme, mais d’ores et déjà, les indices positifs de son action sont ressentis sur le terrain.


Pour le deuxième volet de votre question, nous considérons que lorsqu’il aura atteint ses objectifs et permis de converger les efforts pour aider le G5 Sahel dans sa crise multidimensionnelle, ce cadre marquera certainement un tournant décisif dans la lutte antiterroriste.


Il importe de signaler la nécessité d’une coordination accrue qui est de nature à jouer un rôle décisif dans la lutte contre le terrorisme. A ce sujet, nombre d’observateurs pensent que les terroristes dans les différentes régions coordonnent leurs actions mieux que les Etats qui les combattent.


Toujours est-il que la lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine dont les résultats ne sauraient se faire sentir du jour au lendemain.


AMI : le sommet de Nouakchott est d’ailleurs l’occasion d’évaluer la mise en œuvre de la feuille de route du sommet de Pau. Où en sommes – nous ?


Le Président de la République : la feuille de route de Pau s’articule autour de quatre piliers relevant des domaines sécuritaires et de développement.


Aujourd’hui, nous pouvons noter avec satisfaction le renforcement des capacités de manœuvre de la force conjointe et des Forces de Défense et de sécurité Nationales, l’appui au retour de l’Etat dans certaines zones sensibles, le lancement de la réforme du secrétariat exécutif du G5 Sahel et la mobilisation des partenaires autour des problématiques du développement au Sahel, ce qui n’est pas, en somme, négligeable.


AMI : le choc économique et social provoqué par la COVID-19 est déjà une réalité, et plus particulièrement pour les pays en développement, y compris ceux du Sahel pour ne pas dire d’Afrique tout entière. C’est pourquoi vous avez, Monsieur le Président de la République, appelé, à plusieurs occasions, à l’annulation pure et simple de la dette de l’Afrique pour permettre au continent de faire face aux effets de cette pandémie. Etes-vous optimiste quant à une telle annulation ?


Le Président de la République : il n’y a pas l’ombre d’un doute que la conjonction des effets de la violence terroriste, de la pauvreté et du sous-développement avec la crise sanitaire et économique de la COVID-19, expose déjà les économies des Etats africains à davantage de fragilité.


Cette conjonction risquerait aussi d’entrainer ces Etats dans un engrenage de récession économique, de crises humanitaires et d’insécurité pouvant impacter dangereusement non seulement l’Afrique, mais aussi l’économie mondiale ainsi que la paix et la sécurité internationales.


C’est pourquoi nous considérons que la communauté internationale prendra conscience de cette réalité et œuvrera pour l’annulation de la dette de l’Afrique.


D’autant plus que le montant global de cette dette, dont l’annulation est si salutaire pour le continent, ne représente qu’un enjeu infime pour les économies des pays créanciers.


AMI : quelles sont les nouvelles perspectives qui s’ouvrent devant le G5 Sahel à la lumière de ce que d’aucuns appellent déjà un nouvel ordre mondial ?


Le Président de la République : la crise sans précédent liée à la pandémie inédite de la COVID-19 montre à quel point le monde d’aujourd’hui est interdépendant. Nous sommes conscients que la communauté internationale ne peut que consolider et développer les mécanismes d’aide et de solidarité en faveur des parties du monde en proie à des crises majeures comme c’est le cas pour le G5 Sahel et pour la Libye.


Par ailleurs, il s’agit pour le G5 Sahel de tirer les enseignements des effets négatifs de la COVID-19 et de jeter les bases d’une économie sahélienne basée sur la complémentarité et l’autosuffisance dans les domaines des produits et services de première nécessité.


Cela dit, dans l’ordre mondial post COVID-19, le Sahel aura certainement sa place.


AMI : nous vous remercions vivement, Monsieur le Président de la République, pour avoir bien voulu nous accorder cette interview, la première du genre.


Mauritanie: la Commission d’Enquête Parlementaire ne lâche pas l’ancien président Aziz

Mauritanie: la Commission d’Enquête Parlementaire ne lâche pas l'ancien président AzizLe360 Afrique – La Commission d’Enquête Parlementaire (CEP) chargée de mener des investigations sur l’attribution de plusieurs marchés (pêche, énergie, concession portuaire, foncier dans la capitale, etc.) ne lâche pas l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz (2008-2019) et ses proches. Explications.

Même si ce n’est pas encore le grand déballage, attendu avec la comparution de l’ex-homme fort du pays, ceux-là qui peuvent paraître comme «les comparses» continuent à défiler devant les députés pour témoigner dire leur part de vérité.

L’épisode le plus récent de ce feuilleton, qui continue à tenir les Mauritaniens en haleine, malgré l’inquiétante progression de la pandémie du coronavirus (Covid-19), qui étale quotidiennement les chiffres d’une comptabilité macabre du point de vue des contaminations et du taux de létalité, est l’audition de Mohamed Salem ould Béchir, ancien Premier ministre sous l’un des deux mandats de Mohamed ould Abdel Aziz, lequel a été interrogé sur l’attribution du marché de l’éclairage solaire de Nouakchott attribué à l’entreprise chinoise «Joysolar» pour un montant de 6,31 millions de dollars.

«Pour la deuxième fois, la Commission d’Enquête Parlementaire (CEP) a entendu le ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République, Mohamed Salem ould Béchir, sur des documents, données et correspondances, relatifs à un marché émis par la Société Mauritanienne d’Electricité (SOMELEC) et adjugé à l’entreprise chinoise JOYSOLAR», pendant que l’ancien Premier ministre dirigeait l’entreprise publique chargée de la production, la distribution et la commercialisation de l’énergie électrique en Mauritanie, a écrit hier, dimanche 28 juin 2020, un média mauritanien.

Le nom d’un proche de Mohamed ould Abdel Aziz, bénéficiaire de plusieurs marchés publics sous son règne, revient constamment dans cette affaire, en qualité de partenaire de l’entreprise chinoise.

En fait, le marché de l’éclairage public à l’énergie solaire de Nouakchott avait été attribué en plusieurs lots.

Actuel ministre, Secrétaire Général de la présidence de la République, Mohamed Salem ould Béchir est passé par plusieurs stations prestigieuse et «juteuses» sous le régime de Mohamed ould Abdel Aziz: Directeur général de la Société Mauritanienne d’Electricité (SOMELEC), ministre, administrateur, directeur général de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM, la plus importante entreprise publique du pays) et Premier ministre.

C’est au cours de ce laps de temps qu’un groupe de députés avait annoncé une proposition de loi visant à mettre en place de la Haute Cour de Justice (HCJ).

Prévue par les articles 92 et 93 de la constitution, cette juridiction est la seule compétente pour juger le président de la République «en cas de haute trahison», ainsi que les membres du gouvernement, pour les infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.

Justifiant cette perspective, le Pr Lô Gourmo, vice-président de l’Union des Forces de Progrès (UFP-opposition), affirme que «compte tenu de l’évolution de la situation résultant de la création de la commission d’enquête parlementaire concernant l’implication éventuelle de tout ce monde dans des dossiers de crimes économiques, il est nécessaire que soit complété le dispositif législatif indispensable à d’éventuelles poursuites contre ces hautes personnalités».

Par ailleurs, pour le Pr Lô Gourmo, sur un plan strictement politique, «c’est un signal fort, que la création de la commission d’enquête parlementaire, à l’initiative de l’opposition démocratique, n’était pas une simple gesticulation, mais un critère de sérieux dans la détermination affichée par tous, de tourner la page de la gestion calamiteuse des comptes et ressources du pays».

Cependant, pour Ahmed ould Soueid Ahmed, haut cadre, s’exprimant sur les réseaux sociaux à travers le blog «Chez Vlan» cette Commission d’Enquête Parlementaire accouchera d’une souris.

En effet, vu la toute puissance d’Aziz pendant 10 ans, vu tous les scandales financiers sous son règne en toute impunité, «comment peut-on mettre en place une commission d’enquête en le laissant voyager comme il veut, en narguant les enquêteurs, après avoir pris soin de menacer qui conque lui chercherait noise, car il dit détenir des dossiers sur chacun?», s’est-il interrogé.

L’évolution de la situation laisse apparaître la perspective d’une audition devant la Commission d’Enquête Parlementaire du maître absolu du pays pendant plus de 10 ans.

Un homme devant lequel de nombreux Mauritaniens tremblaient il y a moins d’une année, et qui menace de déballer de graves faits, en étalant impudiquement le linge sale sur la place publique.

C’est la raison pour laquelle Mohamed ould Abdel Aziz aurait posé comme condition de sa comparution une retransmission en direct par la télévision d’Etat, qui n’obéit plus qu’à la voix du nouveau président de la République, conformément à de vieilles habitudes dans le pays.

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya   

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