Monthly Archives: December 2019
Biram achève la première phase de sa tournée
Biram Dah Abeïd a bouclé samedi 30 novembre, à Chami, la première phase de sa tournée à l’intérieur du pays, pour s’enquérir de la situation des populations et les  remercier pour leur soutien, durant la dernière présidentielle. Biram projette de retourner à Dakhlet Nouadhibou, le 23 décembre prochain, pour visiter les sites d’orpaillage à Chami  et la Zone franche de Nouadhibou.
Le président de IRA Mauritanie tire, au micro de « Le Calame », un bilan satisfaisant de sa première sortie : «Nous sommes satisfaits de la mobilisation  de l’administration territoriale, des représentations des démembrements territoriales de l’Etat, des  départements ministériels. Nous remercions  le wali et tous les autres représentants des institutions régionales gouvernementales. Ils nous ont accueilli promptement  et noué des discussions  franches et sereines avec nous». Biram et sa délégation ont visité et se sont longuement entretenus avec les responsables des directions régionales de l’enseignement, l’inspection régionale du travail, les services sanitaires régionaux (DRAS) et l’hôpital espagnol. Nous avons visité la  Mairie de Nouadhibou, la SOMELEC régional, la SNDE, l’ONISPA chargée de de vérifier la qualité des produits halieutiques mais aussi la SNIM. « Nous avons amplement discuté avec les travailleurs  mais aussi avec l’Administrateur Directeur Général  de la SNIM. Nous avons visité les populations. Nous avons recueilli auprès d’elles toutes les difficultés  qu’elles rencontrent. Nous avons pu agencer tout ça. Un rapport  détaillé sera transmis aux autorités compétentes  mais aussi à l’opinion nationale et internationale à travers  la presse ».
Biram, l’honorable Coumba Dada Kane, Oumar Ould Yali ainsi que la délégation d’accompagnement se sont rendus à Inal : « Nous nous sommes recueillis sur le site des martyrs d’inal. Nous pensons que ce ne sont pas nous seuls qui devrons venir sur ce site. La Mauritanie toute entière, la République représentée par le Chef de l’Etat,  le gouvernement, l’armée et le peuple mauritanien dans toutes ses composantes doivent revisiter cette question  de l’épuration ethnique qui a endeuillé les mauritaniens durant  les années 80 et 90 et emportées dans son sillage malheureux et tristes beaucoup de fils et de filles mauritaniens arrachés de leurs pères, de leur  patrie, dépossédé certains mauritaniens de leurs biens . Beaucoup de mauritaniens, nés et formés cadres dans les services publics et privés  ont été radiés de leurs fonctions. Tout ceci doit être revisité  de manière sereine par  toutes les composantes, l’Etat, le gouvernement, les partis politiques, la société civile, pour corriger  la dérive la concernant. Tous les mauritaniens doivent dresser une sépulture décente  pour toutes ces personnes qui ont péri à Inal et ailleurs».
Par ailleurs, Biram estime que  « les sites d’orpaillage  renferment beaucoup de dangers. Il y a l’esclavage moderne  qui s’est largement développé ainsi que les dangers liées à l’opération d’extraction dans cette région ».
Relativement à la pêche artisanale, il indique que ce secteur «Â continue  à vivre une situation d’esclavage moderne» avec notamment les dangers liés au « manque de sécurisation des bateaux ».  Selon lui, « la tentative de réforme initiées par le département des pêches connait beaucoup d’injustices  mais aussi de discriminations qui frappe le maillon faible de la chaine à savoir les travailleurs qui risquent  leurs vies ». L‘ancien candidat à la présidentielle classé deuxième déplore le sort de 60% de la main d’œuvre des  sociétés comme la SNIM, la Somelec et la SNDE  qui  vivent aussi sous le coup de la sous-traitance  qui, charge-t-il, «  gangrène et empoissonne la vie de ces travailleurs ». « L’enseignement croupit  sous le poids du laxisme des départements centraux des ministères de l’enseignement. 40% de l’effectif  officiel enregistré dans les différents  services sont versés dans le laisser aller et l’oisiveté totale  ou  en détachements dans d’autres départements ministériels  dans les directions centrales au ministère ou dans les directions régionales. Ce sont des instituteurs, des professeurs qui n’enseignent pas  en dépit du manque d’enseignant dans le   Dakhlet Nouadhibou ».
Enfin, le constat du député est clair que  «  les salaires sont très bas » et qu’il va falloir procéder à une révision à la hausse des salaires des enseignants. C’est une tâche  primordiale  et fondamentale dans la  marche  du pays vers le progrès », conclut-il.
le calame
Mauritanie, la brouille est consommée entre Aziz et Ghazouani
Mondafrique – La cérémonie du 59 ème anniversaire de l’indépendance organisée jeudi 28 novembre a été l’occasion de rendre publiques les prémices d’une rupture entre l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz et son successeur Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, dont la dégradation des rapports alimentait toutes les discussions.
Le divorce ne pouvait avoir meilleure scène. Les soupçons qui alimentent les discussions en Mauritanie depuis quelques jours d’une rupture entre le nouveau président et son prédécesseur ont laissé place à une cassure spectaculaire lors de la levée des couleurs à la fête de l’indépendance célébrée cette année à Akjoujt (260 kilomètres à l’est de la capitale Nouakchott).
Alors qu’il y était officiellement convié à titre d’ancien chef de l’Etat comme le consacre la tradition, Mohamed Ould Abdelaziz a préféré bouder l’événement, le premier du genre organisé par son « ami de 40 ans », Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui lui a succédé au pouvoir il y a un peu plus de trois mois seulement.
La place qui lui a été réservée sur la tribune officielle est restée vide, contrairement a celles de Mohamed Khouna Ould Haidalla et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, seuls autres anciens présidents encore en vie.
La rupture entre les deux anciens généraux, coauteurs de plusieurs putschs dont celui qui avait installé initialement Aziz au pouvoir en 2008, a commencé avec le retour de ce dernier en Mauritanie, après un long séjour à l’étranger entamé dès les premières heures qui ont suivi l’investiture de Ghazouani le premier août dernier.
Dès son arrivée au pays, l’ex chef d’Etat a convoqué et présidé une réunion extraordinaire du comité provisoire de gestion du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR). Réunion au cours de laquelle il a déclaré formellement qu’il est l’unique référence de cette formation politique qu’il a fondée dès les premières années de son règne (2008 – 2019).
Cette déclaration n’a pas été du goût de Ghazouani qui a, à son tour, convoqué le même comité de gestion pour lui signifier que c’est lui la seule et unique référence du parti tout en lui recommandant de ménager son ex-ami et complice.
Suite à ce rappel à l’ordre, la quasi-totalité des députés de la majorité ont tourné le dos à Aziz et adhéré solennellement à la position du Président de la République.
Mais c’était sous-estimer l’entêtement du président qui a immédiatement convoqué les chefs des sections des jeunes et des femmes au sein de l’UPR. Il leur a affirmé qu’il persiste à se considérer comme chef du parti au pouvoir quitte à ce qu’il reste seul.
L’UPR devait initialement organiser un congrès pour élire sa nouvelle direction avant les élections présidentielles, mais a fini par le reporter sine die.
C’est pourquoi l’ex président se l’approprie toujours puisque c’est lui qui avait nommé son actuel comité de gestion. D’autant plus qu’il considère – et il l’a martelé haut et fort – que la Constitution mauritanienne interdit à tout président en service d’adhérer à une quelconque formation politique.
« L’homme a régné avec une main de fer trop longtemps pour accepter de redevenir un citoyen ordinaire comme tous les autres », a expliqué Sidi Yahya Ould Cheikh, analyste politique à Nouakchott.
« Mais il s’est bien trompé en oubliant que la classe politique mauritanienne est spécialisée dans le retournement de veste à chaque fois qu’un nouveau dirigeant prenne les rennes du pays », a-t-il confié à APA jeudi à Nouakchott.
Pour l’analyste politique, la question qui se pose maintenant est jusqu’où Ould Abdel Aziz ira dans sa provocation de son ex-ami et son test de sa patience.
« Personnellement, je pense qu’il risque de se tromper une seconde fois s’il continue à croire que Ould Ghazouani tolérera infiniment ses agissements contre-constructifs », a conclu Ould Cheikh.
Dans une mesure considérée par les observateurs comme une suite logique de la rupture entre les deux hommes, Ould Ghazouani a limogé mercredi 27 novembre le commandant du bataillon de la sécurité présidentielle et l’a remplacé par l’un de ses proches officiers.
Sources spéciales : Aziz interdit de voyager à l’extérieur
Selon des sources spéciales citées par Taqadoumy, les autorités maurtaniennes auraient informé l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz de l’interdiction de voyager à l’étranger avec cependant la possibilité de circuler librement dans le pays. Taqadoumy a confirmé de différentes sources l’information selon laquelle Ould Abdel Aziz ne peut plus sortir de la Mauritanie mais n’a pas par contre eu confirmation de l’invalidation de son passeport. Les relations entre Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et Mohamed Ould Abdel Aziz connaissent une forte tension depuis quelques jours.
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