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Samba Thiam : ma lecture de la conférence de presse du “président des pauvres”
La lecture que je fais de la posture du “président des pauvres”, au cours de sa Conférence de presse pourrait s’articuler autour de ces axes :
-Tenter de désinformer l’opinion internationale en semant le doute dans les esprits,
-Disqualifier son compère en l’accusant de forfaiture sur le plan du droit, pour le pousser à la défensive, et se poser en victime,
– Rassurer ses partisans hésitants à le rejoindre, pour laisser implicitement entendre qu’ils ne risquaient rien puisque lui Aziz était propre, blanc comme neige,
-Tenter, enfin, d’endormir la vigilance des adversaires…pour mieux réussir ses coups tordus ultérieurs qui ne manqueront pas,
-Faire un appel du pied aux nationalistes arabes par un mépris affiché pour la langue française…
Samba Thiam, président des FPC
L’EDITORIAL DU CALAME: Dernier baroud ?
Quatre mois après avoir quitté le pouvoir, conclus, au dernier, par une piteuse et vaine tentative de reconquérir le parti qu’il avait fondé à partir de rien, Ould Abdel Aziz s’applique toujours à faire parler de lui. A peine de retour en sa patrie qui ne l’a pas vu naître (malgré une déclaration de naissance des plus frauduleuses), l’ancien chef de l’État convoquait une réunion de gestion de «son » UPR. Tout le monde rappliquait, confiant en la présumée connivence de l’homme avec son ami de quarante ans. Mais le voilà à beugler que le parti c’est lui et personne d’autre. Allusion à ceux qui se sont jetés un peu tôt dans les bras du nouveau pouvoir. Refusant d’être enterré vivant, il tente un dernier baroud d’honneur. L’homme, qui n’est pas né pour échouer selon ses propres termes, se fracasse alors contre un rocher, celui de l’inconsistance d’un parti né du pouvoir et ne peut pas s’en passer. Les membres de son comité de gestion et ses élus (députés, maires et présidents de conseils régionaux) se démarquent. Furieux, l’ex-président de la République boude les festivités du 28 Novembre et se met à ruminer sa colère. Qui explosera lors d’une conférence de presse convoquée le vendredi 20 Décembre. En son palais des mille et une nuits, plusieurs hôtels s’étant poliment excusés, les autres exigeant une autorisation écrite du hakem qu’il n’a pas réussi à obtenir, malgré son insistance. Une mesure arbitraire qu’il avait lui-même imposée aux partis et ONG désireux d’organiser des rencontres avec la presse. L’arroseur arrosé, en somme. Prévue à 20 heures, la conférence de presse ne débute qu’à une heure du matin. Elle n’est pas retransmise en direct à la télévision, en raison d’un « problème technique » apparemment insurmontable. Flanqué de Seyedna Ali ould Mohamed Khouna, président du comité de gestion de l’UPR et de Boydiel ould Houmeid, député et membre dudit comité – les seuls qui lui sont restés fidèles… – Ould Abdel Aziz s’efforce de rester le plus calme possible. Mais chassez le naturel, en l’occurrence caractériel et impulsif, il revient au galop. C’est même dès l’entame de son propos que l’irascible met directement les pieds dans le plat. «Un parti n’a pas de référence et cette notion qu’on entend depuis quelques jours n’a aucun sens. C’est même anticonstitutionnel », ose-t-il. L’hôpital qui se moque de la charité… Il faut vraiment ne pas manquer d’air pour invoquer la Constitution quand on se trimbale deux coups d’État contre des présidents élus et qu’on l’a tripatouillée sur un coup de tête, pour supprimer un sénat rebelle. La richesse ? « Je suis un homme riche mais n’ai jamais pris une ouguiya du Trésor public ou de la Banque centrale ». Comme si tous les présidents qui se sont enrichis avaient piqué dans la caisse… Votre richesse, monsieur, ce sont les commissions faramineuses, les dons en espèces des pays riches, les passe-droits, les partenariats avec les sociétés étrangères et, en onze ans de pouvoir, tout ce qu’on peut gratter par ci et par là. Craint-il la commission d’enquête parlementaire ? « Qu’ils viennent ! » Mais, prévient-il, « le terrain est miné…», allusion à peine voilée aux dossiers compromettants qu’il détiendrait contre certains. Assez pour rester à l’abri de toute investigation ? En se posant en victime à qui l’on a arraché son bien – «son » parti en l’occurrence – le controversé parvenu ne cherche-t-il pas à déplacer la question ? Se donner un peu d’espace vers une porte de sortie acceptable, à défaut d’être vraiment honorable ? Mais un tel tapage ne risque-t-il pas, a contrario, se révéler irrémédiablement contre-productif ? Baroud signifie bagarre, mêlée… On y laisse d’autant plus de plumes, citoyen Mohamed ould Abel Aziz, qu’on s’y expose publiquement.
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Ahmed ould cheikh
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La France et Nous. Par Tierno Monénembo
Alimenté par des douleurs issues du passé colonial, le sentiment anti-français est maintenant bien explicite. Mais comment en est-on arrivé là ? Paradoxal ! L’irruption dans les années 1960 de l’avalanche des indépendances n’a pas éloigné la France de ses anciennes colonies. Au contraire, les liens se sont raffermis, diversifiés, complexifiés. Les liens économiques ont débordé des sphères traditionnelles de la banane et de l’ananas, du café et du cacao pour atteindre les zones plus sophistiquées du pétrole et du gaz, des métaux rares, de l’uranium et de l’économie numérique. Évolution Mais ce sont les relations culturelles et humaines qui ont subi l’essor le plus fulgurant. Aujourd’hui, le petit Noir, le petit Arabe de France ne sont plus des immigrés, ce sont des Français à part entière. Les dieux du stade ne s’appellent plus Kopa, Just Fontaine, Platini ou Rochereau. Ils s’appellent Zidane, Benzema, Mbappé et Pogba. Bon nombre de personnalités politiques portent des noms à consonance africaine : Safia Otokoré, Rama Yade, Rachida Dati, Sibeth N’Diaye. Les nègres et les bougnoules d’antan ne rasent plus les murs. Ils donnent des ordres à l’Élysée, ils sévissent dans les cabinets ministériels, ils siègent au Palais-Bourbon. Même si demain, les Le Pen venaient au pouvoir, ces gens-là resteraient en France et plus français que jamais. L’évolution est tout aussi significative, de l’autre côté de la Méditerranée. Les Africains parlant français sont dix fois plus nombreux qu’au temps colonial. Et à force de se gaver d’attiéké et de n’dolé, les Français de Dakar, de Niamey et d’ailleurs ne pigent plus rien à la neige On voudrait se mettre à rêver. On voudrait se dire que le monde est nouveau ; que les démons du passé ne sont plus qu’un lointain souvenir. Lointain souvenir qu’hélas, nous rappellent souvent et de la manière la plus brutale, les mœurs douteuses de la Françafrique. Faudra-t-il donc toujours que la politique, cette incorrigible traînarde, accuse des années-lumière de retard sur la vie ? La vie, en l’occurrence, s’avérait d’autant plus prometteuse que les liens historiques ne souffrent pas de cette chape de rancune et de fiel que connaissent par exemple le Japon et la Corée, les Africains, par nature, n’étant pas rancuniers. On aurait pu facilement tourner une page et en ouvrir une autre. Il a manqué à ce noble projet et les idées et les hommes. Un vent mauvais ? Hâtivement conçue dans les tranchées de la guerre froide sur la base de relations personnelles et en dehors de tout contrôle parlementaire, la Coopération, comme on dit, a très vite dégénéré en un petit club mafieux qui roule pour lui-même et dans lequel seuls les barbouzes et les affairistes trouvent leurs comptes. Ce qui est surprenant ou plus exactement scandaleux, c’est que personne depuis 1960 n’a songé à y apporter une petite retouche. Aucune donnée nouvelle concernant le continent n’a encore effleuré les logiciels du Quai d’Orsay. À cet égard, nous avons été sidérés de constater l’aisance avec laquelle les socialistes (tous gouvernements confondus) ont porté les chaussons de leurs prédécesseurs. Quant au discours de Dakar, il est symptomatique de l’anachronisme avec lequel la France continue de gérer ses anciennes colonies. Qu’un président français plus jeune que moi aille s’adresser à des Africains du XXIe avec les idées de Renan et de Gobineau est très inquiétant. Inquiétant ? Pas pour l’Afrique. Pour Monsieur Sarkozy et peut-être pour la France. Il est temps de parler clair, de dire les vérités qui fâchent. Dans cette histoire de dupes, qui aide qui ? Qui a besoin de qui ? Sans l’Afrique, la France aurait-elle acquis un droit de véto aux Nations unies, aurait-elle bénéficié de la sécurité énergétique et minière qui est la sienne aujourd’hui ?
Aziz confirme la bataille contre Ghazouani
Mohamed ould Abdel Aziz, a confirmé «les profondes divergences » entre lui et son successeur, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, qui a prêté serment le 01 août 2019, au cours d’une conférence de presse organisée tard dans la nuit du jeudi au vendredi, à son domicile de Nouakchott. C’est la première sortie médiatique de l’ancien chef de l’Etat mauritanien, après plusieurs mois passés à l’étranger et un retour au pays le 16 novembre dernier.
Mohamed Abdel Aziz réfute la prétention de son successeur « à servir de référence » à l’Union Pour la République (UPR), principal de la majorité disposant de plus de 100 députés sur les 150 élus à l’assemblée nationale.
Cette formation a annoncé la tenue d’un congrès les 28 et 29 décembre.
L’ancien président mauritanien estime que l’entêtement de son successeur à servir de référence à l’UPR constitue «une démarche violant la constitution, qui interdit au président de la République de diriger un parti politique.» « Je ne serais plus candidat à une élection. Cependant, je reste en politique à travers l’UPR, car je suis rentré au pays pour sauver la démocratie», dira-y-il.
Parlant de sa gouvernance pendant plus de 10 ans, à la lumière de plusieurs allégations relatives à des faits de gabegie découverts par la cour des comptes pendant les derniers mois, et des audits en cours dans tous les départements ministériels, Mohamed ould Abdel Aziz a déclaré n’avoir jamais donné d’ordres illégaux aux responsables qui ont eu à gérer les biens publics sous son règne.
Mohamed ould Cheikh El Ghazouani et Mohamed ould Abdel Aziz sont tous deux des officiers généraux à la retraite, liés par un long compagnonnage dans le parcours militaire, l’engagement politique et une solide amitié.
Fin novembre à la surprise générale, l’ancien président a boycotté la cérémonie marquant la célébration du 59é anniversaire de l’indépendance nationale, organisée dans la localité d’Akjoujt, capitale de sa région d’origine.
Le même jour, on a appris le limogeage du commandant en chef du Bataillon de Sécurité Présidentielle (BASEP) et de son adjoint.
Cette unité est considérée comme «fidèle » à l’ancien chef de l’Etat.
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le calame
Français out , langues nationales welcome dans l’hémicycle ?
L’information relayée par rapide-info qui fait dire au président de l’Assemblée que, désormais, les langues nationales seraient les seules en usage dans l’hémicycle, reste à confirmer . Et si elle s’averait exacte que faudrait -il en penser ?
D’abord se réjouir que l’on se propose d’ accorder, enfin , dans le futur , plus d’attention et de valeur aux langues pulaar , sooninke et wolof . Ensuite faire remarquer que les choses sérieuses demandent souvent un temps de réflexion , mais aussi de transition .Toutes les réformes qui avaient été conçues et appliquées , sans transition, dans la précipitation, ont échoué .
Enfin faire remarquer que si l’initiative s’appliquait, elle répondrait au double souci d’équité et de justice sociale pour consacrer ,dans les faits , la reconnaissance de notre diversité culturelle .
Mais ajouter , que par-dessus tout , nous devons rester vigilant pour ne pas tomber dans le piège de la ‘’ghéttoisation’’ à l’assemblée, et pour se faire, exiger du gouvernement qu’un socle, solide , soit posé , qui passe par leur officialisation à traduire à plusieurs niveaux :
-au niveau de l’école où elles seront enseignées et introduites dans les examens et concours, pour corriger l’inégalité structurelle du système éducatif actuel .
-au niveau de l’administration, toute l’administration, où elles auront cours dans les rapports avec les administrés… Avec comme- support naturel- la mise en place d’une véritable la décentralisation .
‘’Affirmer la personnalité authentique de la Mauritanie , renforcer son unité à travers l’officialisation des langues nationales fut, par le passé, une option du CMSN . Mais quelle fut l’évolution de cette noble tentative ?
Sans détermination sérieuse , sans volonté politique réelle qui embrase tous les aspects de la question , on ne pourra rien construire de durable…Or la façon cavalière dont cette initiative-si elle existe- a été prise à pied levé , laisse penser qu’elle manque non seulement de réalisme , mais surtout ne repose, de surcroît, sur rien de véritablement pensé avec le sérieux requis…Alors c’est soit un piège grossier tendu, soit une idée aventureuse, fantaisiste émise, juste pour amuser la galerie , comme on sait si bien le faire chez nous !
Mais bon , wait and see!
Samba Thiam
21 decembre 2019